dimanche 30 octobre 2011

Je déteste l'Europe.


Chaque jour qui passe, je déteste l'Europe un peu plus. Je ne parle pas du continent ou des êtres humains qui le composent, mais de toutes les institutions supranationales qui dirigent l'Europe des 27. Et lorsque j'utilise le mot détester, c'est parce que je veux rester poli. Il ne faut pas croire que je sois anti-Européen que du contraire. Non, c'est juste que je suis contre ce que le monde politique fait de l'Europe.

Autour du Bénélux, les États du vieux continent se sont regroupés pour maintenir la paix de tous les citoyens. Depuis le début du processus, le but était le bien-être de tous les êtres humains. Cela devait améliorer la vie, les sciences, les connaissances, l'économie dans un soucis de développement équitable et partagé par l'ensemble de la population.

Sans oublier le côté démocratique du Parlement Européen: les hommes et femmes siégeant au sein de celui-ci, élus par le peuple devaient lui rendre des comptes. Les entités chapeautant les nations menant l'idéal vers un monde plus juste dans lequel la pauvreté serait, sinon éradiquée, en tous cas fermement combattue.

Il ne faut pas croire que je suis fou ou que j'ai mal compris. Non, non, c'était cela l'Europe qui nous a été présentée lors des différentes phases d'élargissement. C'est cette Europe-là qui m'a mis des étoiles dans les yeux lorsque je la dessinais, c'est cette Europe-là qui devrait exister aujourd'hui. C'est uniquement cette Europe-là qui aurait dû être construite.

J'ai eu la chance d'avoir très bien connu les deux côtés du rideau de fer durant les années 80. De chaque bord, les hommes et les femmes s'observaient rêvant d'une destinée commune faite de paix, d'harmonie et de richesse pour tous. Ce but était atteignable. Je parle bien au passé, car il ne l'est plus. Le Grand Idéal Européen est mort, la prostituée s'étant livrée au plus offrant.

La première fois que l'Europe m'a dégoûté, cela s'est passé vers 90-91, lors du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Elle a été incapable de répondre à sa première mission: garantir la paix. Les immondes intérêts nationaux des grands pays historiques ont prévalu sur la pacification des Balkans. La diplomatie européenne a montré une faille béante dans ses fondations.

La discorde entre les États a permis à la Slovénie de prendre son indépendance tandis que les Serbes déclaraient la guerre à tous leurs voisins sous l’œil incrédule de l'Europe. Pire l'intervention de l'OTAN a accéléré les massacres au Kosovo.¹ Une tragédie aux portes de l'Europe qui n'est d'ailleurs toujours pas réglée, les voix étant toujours dissonantes au sein de l'Union.

À cette époque, j'ai compris la chose la plus importante en ce qui concerne l'Europe: il y aura toujours la suprématie de la préférence nationale. C'est à dire que les pays qui composent le continent défendront d'abord et uniquement leurs intérêts nationaux. Les vingt ans qui nous séparent de cette guerre ont prouvé que ma conviction était juste.

Mais le pire est à venir. Les institutions ont très bien compris qu'elles devaient se prémunir contre les intérêts des partenaires et défendre leurs positions à elles. Le principe était juste. Dorénavant, les directives européennes devront être transposées dans le droit national. Point. Et c'est là que l'Europe a basculé dans le capitalisme pur et dur.

À partir de ce jour, toutes les injonctions allaient dans le même sens: privatiser, moins d'État, la loi du marché, etc... Le tout au bénéfice du consommateur, cela va de soi. Par le plus pur des hasards, cette évolution est contemporaine avec l'arrivée d'une nouvelle catégorie de personnes, directement importées des États-Unis: les lobbyistes.

«Le métier de lobbyiste consiste à exercer une influence, directe ou indirecte, en vue d’obtenir une décision favorable d’une instance décisionnelle au profit d’un collectif le plus souvent économique.»² Comme cette influence a un prix très élevé, ce type de comportement est réservé à des catégories d'entreprise qui ne sont pas réellement connues pour être politiquement à gauche. Le débat est tronqué avant même d'avoir commencé.

Et il y a encore plus grave: l'opinion publique n'est même pas informée sur les votes européens, et les choix de ses élus. Donc, avec la force des liasses de billets et du manque de transparence, le train de l'Europe est en marche, démocratiquement, vers un monde ultra-capitaliste que le citoyen lambda ne veut pas. De toutes façons, son avis ne compte pas, l'Europe et les manipulateurs de l'ombre lui imposent ce que eux veulent.

Un continent où les pauvres n'ont pas de couverture sociale, où les écoles publiques sont minables, où les services sociaux sont débordés, où les ghettos sont ultra-violents, où les richissimes vainqueurs mangent les pauvres vaincus, où les mass-médias prônent la réussite personnelle, et où des millions de gens sont broyés par le système, c'est de l'autre côté de l'Atlantique. Nous, c'est l'Europe.

Et je préfère voir l'Europe détruite plutôt que de lui laisser l'occasion de m'imposer le modèle US.



¹La nouvelle guerre des Balkans, manière de voir n°45, mai-juin 1999.
²Définition du site "Mon incroyable job": Lobbyiste, fiche métier.

samedi 29 octobre 2011

Brandon, la Saumure.


C'est à nouveau avec beaucoup de plaisir que j'ai pianoté le numéro de Brandon sur mon téléphone ce matin. La voix gaillarde de mon interlocuteur de Warquignies était joyeuse et optimiste. Je n'ai même pas perçu le son rauque des lendemains de fête. En effet, Brandon vient de trouver du travail. Mieux, il est entrepreneur.

Quelle surprise! Il a eu une révélation cette semaine dans son splendide canapé en cuir acheté grâce à son nouveau prêt octroyé par Citibank au taux exceptionnel de 34%. En effet, il était affalé avec sa traditionnelle carapils à la main, lorsqu'il est tombé sur un documentaire portant sur un riche homme d'affaires : «Dodo, la Saumure». 

Au départ, il pensait que c'était un cuistot qui avait réussi à faire fortune grâce à la recette spéciale d'un bain fortement salé qui sert à la conservation des maquereaux. Mais il comprit rapidement qu'en fait, c'était un agent de location de chambres pour des chaudasses délurées. Elles avaient toujours envie de faire l'amour et en avaient fait leur métier.

Or, dans la DH, il a lu que ce fameux Dodo venait de se faire mettre en prison pour proxénétisme. Sa pièce d'un euro n'était pas encore tombée que Brandon se voyait déjà à la tête d'un empire immobilier pour petites cochonnes. D'une voix douce et suave, il se tourna vers Jess' qui était en train de se servir du Ravini: «Tu prendrais combien pour une pipe?»

Jess' était restée perplexe devant cette question. La seule chose qu'elle demande pour s'appliquer avec plaisir à octroyer cette joyeuseté à Brandon, son amoureux, c'est d'aller laver kiki. Elle sait qu'il n'a pas beaucoup d'hygiène et qu'elle n'a pas envie d'avoir des croûtes entre les dents. Mais à part ça, elle ne s'était jamais posé la question.

«Tcheu, çastou nié difficillll cêm kestion: combien tu d'mente pou d'une turlut?» Lorsque les lois de Newton et de la physique ont enfin fait retomber sa pièce à elle, elle lui lança son verre à la figure, après l'avoir vidé, cela va de soi. «zess bramin in pourcha. M'prenez pou dune putin? Mi djfé ça poum plésir. El protchène fois, j'vous mord voss machin!»

Cela n'a pas découragé notre futur prix nobel d'économie souterraine qu'est notre Brandon. Il a vite fait les calculs. À 25 euros la gâterie buccale, avec 10 clients par jour et deux jours de congés légaux, elle pourrait gagner 1250€ par semaine, un petit 5000€ mensuel. Donc, il pourrait légitimement lui louer le débarras à 2000€ par mois.

En aménageant la remise dans le jardin, il pourrait même proposer à une de ses maîtresses de venir travailler pour lui, ce qui doublerait ses revenus. Il enivsagerait enfin ne plus travailler au bar du Germinal durant les week-ends. Il se voit déjà au volant de sa Seat Ibiza 1,4l de 180 chv, son music-tune-kit-beat-bass-3000 jouant le rap de Sopranal.¹

Pour fêter cela, il décide d'ouvrir une bouteille blanc de blanc à 6,27€ la caisse de six. En tant que futur néo-entrepreneur, il y avait droit. Les bulles étant plus nombreuses dans sa coupe que les neurones dans son cerveau, il se retrouva vite en étant d'ébriété avancée et il sombra dans un doux rêve businesso-érotique.

Il imaginait la création d'une maison de passe parisienne du XIXème siècle, les filles accueillantes, les poitrines aguicheuses et le champagne qui coule à flot. Les clients fortunés qui affluent. Il se voit en train de danser entre ses tables et entend les rires joyeux des hommes prêts à monter dans des cabines aménagées avec soin.

La seconde d'après, Brandon chevauchait les routes de la Wallonie pour retrouver son pied à terre au bord de la Semois: Ze Brandon Mansion. Il était entouré de toutes ses fidèles coquines prêtes pour une orgie buccale organisée à l'occasion de l'inauguration de son jaccuzzi géant. Les nouvelles hôtesses qui désiraient rejoindre son empire de la fellation lui démontraient leurs talents.

Le lendemain, il se refusa sa grasse mat' de chômeur professionnel et il se leva à 11h45 pour se rendre dans le premier magasin de bricolage le plus proche. Il s'acheta une jolie lanterne pour mettre au dessus de la porte de sa maison. C'était le code pour signaler la présence d'un bordel. Et il lança sa campagne de marketing via le web.

Le succès a été phénoménal. Dès le premier jour, son planning était rempli avec ses 10 clients. Le seul hic, c'est que Jessica refuse toujours de vouloir travailler avec lui. Elle ne voit pas pourquoi elle quitterait son école d'apprentie coiffeuse pour le milieu de la prostitution. Alors, Brandon a dû improviser.

C'est donc Brenda et sa perruque rose qui accueille les clients. Pour le moment.


¹L'album de Sopranal, Wallifornie Love sera dans les bacs le 5 novembre. L'artiste sera au Derby à Binche pour une séance de dédicaces. Sopranal, el site officiel. N'hésitez pas à visionner le tube "Leffe Leffe" feat. Lucien El Rapia.

Retrouvez tous les épisodes de la vie de de Brandon sur sa page : Brandon, le Wallon.

vendredi 28 octobre 2011

Si seulement...


Quelle bonne nouvelle: l'Euro est sauvé! Enfin, c'est ce que tout le monde dit. Il paraît même que la planète entière est à son chevet, surtout les chinois. Ce qui compte le plus, c'est que nous avons évité la catastrophe, encore un peu, et plusieurs pays partaient en faillite. Et soulignons que l'Europe l'honnête a sauvé la Grèce Vilaine Menteuse.

Grâce au Sarkoshow, nous avons tous appris ce que nous savions déjà grâce à tous les médias façonneurs de pensée collective: c'était une erreur de prendre la Grèce dans l'Euro, car elle a falsifié ses chiffres pour rentrer dans la monnaie commune. Une fois de plus, le doigt inquisiteur du couple Franco-Allemand peut pointer un ennemi bien choisi.

J'ai mal à mon Europe. Où est passé l'idéal des années 60 et 70? Où est la solidarité intra-européenne? Pourquoi est-ce que le seul chemin à suivre est celui du capitalisme sauvage? Est-ce que l'intelligence moyenne européenne est aussi basse et permet de croire à toutes ces conneries qu'ils veulent nous faire croire?

Un sourire dépité se dessine sur les lèvres lorsque j'entends les mots «mensonges» ou «comptes falsifiés». Pour remédier au problème, c'est très simple: invitons des consultants extérieurs à venir mettre le nez dans les comptes de l'État. Mais pas seulement en Grèce, dans tous les pays membres. Les pays ont le droit de raconter ce qu'ils veulent, et ils ne s'en gênent pas.¹

Ce que je trouve honteux, c'est que pour soi-disant sauver l'Euro, il y a des requins qui vont se goinfrer. Et c'est absolument lamentable. Lorsque c'était la crise des marchés financiers, les taux d'intérêt étaient au plus bas, pour financer la relance. L'argent de l'État était presque prêté gratuitement. Mais pour sauver un pays, il faudrait des taux à deux chiffres?

Qui oserait dénoncer les usuriers qui prêtent à la Grèce? Quels sont les créanciers? Qui y gagne? Certainement pas le contribuable grec ou européen. C'est tout simplement à gerber. Pendant que des gens sont en train de crever la bouche ouverte, l'Europe décide de donner encore plus d'argent à des compagnies privées sans protéger ses propres concitoyens.

Comment est-ce possible que les leaders européens soient autant corrompus par l'argent? Où se trouve la moindre humanité dans leurs décisions? Pourquoi la Grèce ne peut elle pas quitter l'Euro si elle le décide et s'inspirer, par exemple, le modèle argentin? Pourquoi suivre le diktat du FMI qui est à la solde des américains et des grands argentiers du nouvel ordre mondial?

Parce que tout cela mènerait à la fin de l'Euro. Bien sûr, je suis bête. Comment ai-je pu penser un seul instant qu'une solution socialement correcte était envisageable? Tout est fait pour le bien de l'ensemble de la population et il n'y avait aucun autre moyen possible. Toutes ces décisions ont été courageuses et sont d'ailleurs auto-congratulées par le monde entier.

Lorsque dans les années 80, je dessinais la carte de l'Europe, j'avais des étoiles dans les yeux. Aujourd'hui, c'est de l'amertume qui me ronge la fond de la bouche. Tous mes idéaux européens ont été sacrifiés au profit de l'argent. Et le plus triste, c'est que les intérêts des institutions elles-mêmes sont bafouées sur les principes nationaux.

Cette Europe, je n'en veux plus. À quoi cela sert-il d'avoir tous ces euro-députés si c'est pour affamer les citoyens? À part mener une politique ultra-libérale que les pays eux-mêmes refusent et pousser les européens dans le dos vers l'abîme des inégalités, que fait-elle? Les eurocrates n'ont plus aucune opinion, ils sont manipulés par les lobbies pour nous imposer leur vision.

Si je suis devenu eurosceptique, c'est uniquement parce que l'Europe ne sert plus les peuples qui l'ont créée. La belle utopie pacifiste rêvée par les hommes d'État du XXème siècle est corrompue par la cupidité des parlementaires du XXIème et de leur cour. Et dorénavant, l'Europe appartient aux grandes sociétés privées qui ont sagement et efficacement détruit l'Idéal Européen.

Si seulement les hommes politiques avaient le courage de faire un référundum sur la poursuite de l'Europe, si seulement les européens pouvaient se lever et détruire le chemin qu'ils veulent nous tracer, si seulement les Indignés étaient plus nombreux, si seulement le cas de la Grèce pouvait s'étendre, si seulement on pouvait sortir de l'Euro et de l'Europe.

Si seulement...


¹Je suis certain que la Belgique n'a pas rendu des chiffres corrects et qu'elle s'était fait montrer du doigt par l'Europe, mais la magie de Google n'a pas fonctionné pour que je retrouve les articles.

jeudi 27 octobre 2011

Bart et le ménage.


Bart a raison, pour une fois: sa femme de ménage parle mieux le néerlandais qu'Elio Di Rupo. Il paraît qu'elle est d'origine Nigérienne, qu'elle est depuis moins de deux ans en Belgique, et pourtant, elle est déjà beaucoup plus forte dans la langue de Vondel que le peut-être futur premier ministre montois.

J'ai beaucoup de mal à dormir depuis cette nouvelle terrifiante pour l'avenir futur du monde meilleur. Une fois de plus, j'ai mal à ma Belgique. Mais qu'est-elle deviendue? Comment est-ce cela se peusse qu'un honnête homme de droite populaire démocratique décide d'engager une sans-papier dans sa propre maison à nettoyer à pas bien parler langue pays en plus¹?

Premièrement, j'ai une petite question: elle est nigérienne ou nigériane? Parce qu'avec l'accent bizarre, je n'ai pas bien compris. La question n'est pas ironique, car mine de rien, il y a une très grande différence: celle avec le E est du Niger et celle avec le A est du Nigeria. Et si les journaux ont raison, ce qui est de plus en plus rare, elle est nigériEnne.

Est-ce que vous vous rendez compte de ce qu'il se trame devant nos yeux aveuglés par le triste sort d'Elio? Bart a une clandestine noire, musulmane de surcroît, qu'il fait bosser 12h par jour au tarif de 25 cent de l'heure. Mais le pire de tout, c'est que non seulement la fin du monde est pour 2012, mais qu'en plus, elle est francophone².

Si elle avait été NigeriAne, on aurait pu souffler un ouf de soulagement, car elle aurait été anglophone. Mais non, il a fait pénétrer une francophone chez lui. Oui, une personne qui parle français d'origine. C'est bien plus qu'un séisme, c'est un tsunami politique qui s'attaque à la centrale nucléaire de Moeder-Vlaandershima!

Ce qui me traumatise le plus, c'est le manque de cohérence de Bart. Au même titre que les élus PS doivent détourner des fonds publics, que le MR doit défendre les riches et lyncher les feignasses au chômage, que le CDH doit se liguer au PS ou encore qu'Ecolo doit dire tout et son contraire, la NVA doit haïr les francophones et les clandestins.

Mais ici, il y a une couille dans le potage. Ce n'est même plus un testicule, c'est carrément l'organe génital masculin plein de poils qui flotte au milieu du Waterzooï. Comment a-t-il pu en arriver à cet extrême. Mais surtout, combien de fonctionnaires imbéciles et incompétents doivent être licenciés sur le champ?

D'abord, comment est-ce possible qu'une nigérienne ait un permis de séjour? En effet, elle ne peut tout de même pas avoir droit à l'asile politique, vu qu'elle n'est pas en danger dans son pays. Une union? Impossible, la moindre enquête démontrerait que c'est un mariage blanc. Un mari nigérien depuis longtemps en Belgique alors que c'est de notoriété publique qu'ils sont tous polygames?

Au fait, ils sont où les vaillants travailleurs flamands dans cette histoire? Que font les bonden? Parce qu'il ne faut pas croire que les chômeurs de longue durée ne sont que dans le Hainaut ou le bassin Liégeois. Alors, il n'ont pas trouvé un jeune diplômé Master in Vlaamse Geschiedenis en fin de droit pour venir faire le ménage chez Bart?

J'ai tout de même une larme solidaire ensanglantée de rouge qui vient de tomber sur le sol charbonneux de ma région houillère: que penser de cette femme ingénieure de 48 ans qui vient de perdre ses droits aux allocations, alors qu'elle n'a même pas été mise au courant qu'elle aurait pu aller manger des gaufres avec le leader de la NVA?

J'ai également une pensée émotivement profonde de détresse pour cet autre paysan du platteland qui aurait bien aimé faire quelques heures de nettoyage pour finir ses fins de mois difficiles. Ou encore cette ouvrière non-qualifiée qui était prête à faire 4h de trajet par jour pour aller nettoyer chez son führer et montrer à la planète entière que la Femme Flamande est courageuse de travail.

Mais je m'emballe, peut-être que tout simplement, Bart ne joue qu'à un jeu idiot qui lui ramène des voix: le populisme nationaliste? C'est probablement juste un moyen pour récolter des suffrages et garder son travail. Cela doit être cela. En fait, il aime les francophones, les musulmans, les noirs, les roux, les gays, les différents, les "pascommelui".

Un journaliste sérieux me souffle que DSK s'est réfugié chez Wafelman. Encore un francophone!!! En fait, ce n'est pas qu'il n'aime pas les gens parlant français, c'est uniquement les Belges autour de la capitale et ceux qui empêchent la construction de la République de Flandre tout en refusant d'offrir des territoires et Bruxelles à son Vaillant Peuple.

Ouf. J'ai failli croire que la Belgique pouvait être sauvée.


PS: Cet billet est honteusement imprégné de raccourcis abjectes et réducteurs. C'est vrai. Un peu comme le discours de la NVA. La grande différence, c'est que l'auteur ne pense pas un seul de ses mots. Lui.

¹Oui, je me moque.
²Il a quand même dû aller jusqu'au Niger pour trouver une personne native francophone qui daigne apprendre le néerlandais. Car, bien entendu, aucun Wallon ou Bruxellois ne fait le moindre effort. Bien entendu.

mercredi 26 octobre 2011

24h vélo : souvenirs.


Les 24h vélo de Louvain-la-Neuve ont pris le départ pour la 35ème fois. Déjà 35, et cela perdure d'année en année. Mon dieu, ça ne me rajeunit pas tout cela... Rien qu'à évoquer ce monument du folklore estudiantin belge, une larme de nostalgie coule sur ma joue ridée de vieille croûte. Rââââââââââ, les 24 heures...

Il y a donc 20 ans, j'entamais mes premières 24h vélo. Et voilà, j'étais enfin néo-poil. Je pouvais dorénavant enfiler ce beau tablier de guindaille tout neuf et splendidement décoré par mes petites mains agiles. Le dessin devait être le plus beau de tous, car il serait remarqué. Quelle fierté de pouvoir montrer à la terre entière que j'avais passé les difficiles épreuves du baptême.

Cette année-là, je pense avoir réussi à faire les 24h les plus efficaces du livre Guiness des Records. Je quitte l'Hocaille à 12h45 pour aller voir le départ. Dès 13h, je tombais sur un stand qui vendait 5 chopes pour 100 FB... Et oui, 50 cent la bière... Allez, mets m'en dix. Bizarrement, je n'avais vu que des gens avec des calottes, et là, c'était des étudiants avec une drôle de casquette sur la tête.

-«C'est quoi votre casquette?»
-«À Fond Bleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeu»
-«Euh, j'suis plus bleu, m'sieur...»
-«À Fond sympathie alors, Néo»

glou, glou, glou, glou, glou

ses camarades (ils sont 10)
-«À Fond Bleeeeeeeeeeeeeeeeeeeu»
-«Euh,Ad Simpatiam?»

glou, glou, glou, glou, glou (fois10)

13h17, je me vomis dessus. 13h18, je me fais clasher, 13h26, je m'endors entre deux crottes de chiens derrière un buisson, 22h46 une douche de pisse me réveille, 22h54 je trouve une mannequin à gros seins qui me propose une couche délicate et bien accueillante, 6h07, je me réveille dans un kot avec une sorte de monstre hideux rempli de pustules purulentes essayant de réveiller kiki à coups de dents.

6h04, (oui, l'épisode précédent n'est jamais arrivé, je répète, jamais) je l'empêche de toucher à kiki et me retrouve dans un commu inconnu. Une forte odeur de gerbe mélangée à de l'urine me monte au nez. Non seulement, j'ai rencontré miss immonde, mais en plus ça pue vraiment chez elle. 6h07, je suis dehors, je ne sais où, et c'est une vision d'apocalypse qui s'offre à moi.

Vite, il faut que je m'échappe, je dois retrouver mes camarades. Il faut que je retrouve le stand du Chigé2. Il n'y a que des cadavres autour de moi, je ne reconnais plus la Louvain-la-Neuve paisible, des mains me tendent des boissons et veulent m'empoisonner. J'arrive enfin à me frayer un chemin vers les chigéens mais je vis un cauchemar éveillé.

Partout, des zombies imbibés de bière et d'autres alcools qui se déplacent en beuglant et en m'offrant un verre pour la route. Je sens qu'ils me suivent, ils veulent voler mon innocence. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ils me téléportent et je me retrouve au parking Leclerc en train de faire le tour des régionales.

-«Euuuuh, c'est quoi une régionale?»
-«Gueule en terre bleu!»
-«Euh, j'suis pas bleu»
-«À fond Maitrank alors!»

glou, glou, glou, glou, glou

-«Tu viens d'où?»
-«De Braine-le-Comte»
-«C'est la centrale ça! Ça tombe bien, il est 7h, c'est l'heure d'une St Feuillien »

glou (pas facile), glou(c'est tôt quand même) , glou (ça passe), glou (santé), glou, glou, glou, glou, glou, glou,glou,...

Ils sont sympas ici, ils chantent pour le lever du soleil: (sur l'air de la bière, à 7h34 le jeudi des 24h) «Al Centraaaaaaaaaaaale, mi dje vou l'dis, c'est nin des djins pour s'lamenter et braire»... Quel plaisir de retrouver cette douce amitié qui lie les étudiants d'une même région et qui partagent le verre de l'amitié à des milliers de kilomètres de chez eux.

Mouchon, St-Feuillien, Mouchon, tiens une jolie fille (elle prend un mouchon?), St-Feuillien, Mouchon, Vomi, Mouchon, Moucon, St-Feuillien, Vomi, pipi, caca. Mouchon (elle est bonne), Mouchon, (je lui mettrais bien doigt), Mouchon, Mouchon, St-Feuillien, (ké bouche à pipe), revomi, rerevomi, re Mouchon, re re re re Mouchon. Bisou. Bisou???

Mais oui, c'est bien une jolie blonde qui m'embrasse amoureusement tout en me caressant sensuellement la braguette. Waoooouw, elle me laisse même mettre ma douce paume tremblante sous son sweat-shirt. C'est tout doux les bisous au goût de mouchon. Tiens, elle a roté dans ma bouche, heureusement ça sent le pasoa, et ça nous fait rire.

-«Alors, bleu, j'te dépucelle à mon kot? C'est pas loin, j'habite rue des bruyères.»
-«Euh, on n'irait pas regarder l'arrivée de la course? Je n'ai pas encore vu le moindre vélo.»

mardi 25 octobre 2011

Gestion de crise: l'exemple Argentin.


Cristina Fernández de Kirchner a été réélue au premier tour des élections présidentielles en Argentine. Évidemment, à part quelques dépêches copiées/collées depuis l'AFP, rien n'a filtré sur cette victoire. La cause en est très simple, c'est la veuve de Nestor Kirchner. Il fut président de 2003 à 2007. Mais pourquoi donc les médias se taisent?

Tout simplement, parce que c'est le président qui a réussi à redresser son pays sans l'aide du F.M.I. Pire encore, il a envoyé la prestigieuse institution sur les roses. Cela ne doit donc pas se savoir. En effet, que se passerait-il si les populations des pays mal gérés se rendaient compte que les requins capitalistes étaient là pour imposer des plans de rigueur à des taux usuriers?

Aujourd'hui, le monologue incessant de la pensée unique nous gave de «crise économique», de «plan d'austérité», de «mauvaise gestion», de «crise de la dette», ou encore de «solidarité de la zone euro». Je ne sais pas si c'est parce que nos gouvernants ne connaissent pas ce pays ou qu'ils le font exprès, mais j'aimerais bien qu'ils se concentrent sur le cas de l'Argentine.

Lorsque ce pays, étranglé par les dettes, a atteint un taux record de la population vivant sous le seuil de pauvreté (environ 50%) il a osé défié le FMI et lui faire un grand bras d'honneur. C'était la plus belle manœuvre économique et politique faite par un pays en voie de sous-développement pour s'en sortir. Et il a réussi à sérieusement se relancer.

Le plan était très simple ¹
  1. Sans consommation pas de relance
  2. Un excédent fiscal est essentiel mais on y parvient seulement dans le cadre de l'expansion économique
  3. L'excédent fiscal devait servir à réduire la dette, avec une dure restructuration au préalable
  4. Les comptes publics solides permettent une gestion autonome du taux de change, avec des interventions stabilisatrices sur les marchés.
Le plus comique c'est que le FMI n'avait pas approuvé le plan.

Les chiffres² parlent pour nous: le chômage passe de 20,7% en 2001 à 8,7% en 2007. Le taux d'investissement (% du PIB) de 14,2 (2001) à 23 (2006) et le solde budgétaire de -5,9% en 2001 à +3,4% en 2004 et +1,5% en 2006. Il n'y a pas besoin d'être prix Nobel en économie pour se rendre compte que cela a été efficace.

«En effet, sa politique centre gauche d'inspiration nationaliste, va rapidement se traduire par une fermeté exemplaire dans les négociations menées avec le FMI et les différents créanciers du pays, afin de défendre les intérêts nationaux»³. Est-ce que ce type de réussite ne pourrait pas inspirer nos leaders politiques?

J'aimerais souligner la rapidité avec laquelle tout cela a été fait. Une dizaine d'années seulement. Mais il faut aussi souligner qu'à la fin des années 80 l'Argentine a appliqué les consignes du FMI à la lettre. Au point que Carlos Saúl Menem, président de 1988 à 1999 affirma:« l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales.»

En 2011, nous savons que le FMI n'a jamais réussi à sauver un quelconque pays. Nous savons également qu'il est à la solde des grands argentiers et prône une politique pure et dure, complètement inhumaine. Alors pourquoi donc vouloir absolument continuer à avoir confiance en cette institution?

Nous avons l'exemple d'un pays qui a réussi à renouer avec la croissance tout en ne laissant aucun de ces concitoyens sur le bord du chemin. Alors pourquoi est-ce qu'il n'est pas possible de seulement étudier cette réussite et peut-être en tirer parti? Nous avons devons nos yeux la plus belle réforme économico-sociale jamais réalisée à notre époque.

Faut-il attendre que la rue gronde et que des hommes et des femmes perdent la vie? Faut-il que la pauvreté atteigne aussi 50% des habitants européens? Avec l'Argentine, nous avons une observation in sitio de ce qui se produit lorsqu'on suit les consignes du FMI et lorsqu'on ne les suit pas. Dans la situation actuelle, mon choix est fait:

Sacrifier le FMI sur l'autel de l'Intelligence Humaine.

¹Roberto Lavagna, ministre de l'économie et de la production de l'Argentine (2002-2005): Réduction de la dette publique: souvenons nous du désastre argentin dans les Échos du 22/07/10
² et ³ Colin Céline, La gestion de la crise argentine 2001-2002, Université Paris-Dauphiné, Mars 2009.



lundi 24 octobre 2011

La Belgique démocratique.


L'homme politique De Wever, en visite chez les nationalistes Écossais, nous a gratifié d'une de ses petites phrases incendiaires. Une fois de plus, il arrive à bien utiliser le marketing populiste et à se poser un pauvre petite victime du système politique reconnu comme le moins mauvais. Aujourd'hui, il nous déclarait fièrement «La Belgique n'est plus démocratique».

Bien entendu, c'est à cause de la minorité francophone qui bloque les réformes coperniciennes dont la Grande Flandre rêve depuis des décennies. Par contre, l'historien De Wever se tait. Il doit probablement s'étrangler lorsqu'il entend les mots qui sortent de sa propre gorge, mais sous l'étiquette nationaliste du leader de la NVA.

Qu'est ce que la démocratie? Dans le dictionnaire Larousse, la définition du mot est la suivante: «Système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.» À moins que je ne sois rentré dans la quatrième dimension à l'insu de mon plein gré, c'est bel est bien le cas dans la Belgique d'octobre 2011.

En général, cette notion de «démocratie» est liée avec l'égalité entre les individus ainsi que la liberté de ceux-ci. Ce terme est également l'antonyme de tyrannie, despotisme, dictature, c'est à dire des régimes qui ont clairement montré leurs limites et leurs atrocités. À nouveau, si j'ai bel et bien les pieds dans le même espace-temps que Bart, la Belgique est démocratique.

Pour être plus précis, le système politique belge est une démocratie représentative. C'est à dire que les élus sont (plus ou moins) désignés suivant le nombre de voix des électeurs. Une fois intronisés, ceux-ci sont sensés former une majorité qui reflète le choix des citoyens ayant pris part aux élections. Et oui, c'est démocratique.

Qu'est ce qui peut bien faire dire au leader de la NVA que «la Belgique n'est plus démocratique»? Ah oui, la majorité flamande n'a pas assez de pouvoir contre la minorité francophone. Ce sont certainement les pauvres junkies du sud qui empêchent les courageux travailleurs flamands de gérer leur région comme ils le souhaitent.

Quoique Mr De Wever en dise, la Belgique est bel et bien démocratique. Il s'est mis hors-jeu dans les négociations, mais il ne représente «que» 30% de l'électorat flamand. Ce sont ces fameux schizophrènes qui sont pro-Belgique, mais qui votent pour le parti qui en veut la fin. Mais à côté de ces nationalistes, il y a tout de même beaucoup d'autres alternatives.

Chez les négociateurs, ce sont CD&V, Open VLD, SP et Groen du côté flamand et CDH, MR, PS et Ecolo du côté francophone. Ils représentent 2/3 des électeurs belges afin de pouvoir réformer l'État. Eux, ils ont recherché des compromis pour rendre la demande flamande possible et réalisable. Ce n'est pas de la démocratie, cela?

Mais, évidemment, il est beaucoup plus facile de critiquer que de regarder sa propre réalité en face. Parce que, bien entendu, Bruxelles bloquée par une infime minorité de flamingants paraît tout à fait «normal». Que la ministre Grouwels ne pèse même pas 0,5% et qu'elle soit ministre Bruxelloise ne fait même pas réfléchir Bart. Moi oui.

Le combat pour le maintien de la démocratie et des libertés fondamentales est une lutte journalière en Belgique. Et heureusement, il y a des femmes, des hommes, des militants, des politiques et des intellectuels qui se lèvent chaque matin pour dénoncer les aberrations du nationalisme flamand. Parce que la marche des chemises brunes vient du nord, pas du Sud.

Si la démocratie de Mr De Wever, c'est interdire aux enfants de Hal de parler français sous peine de punition, si c'est interdire l'affichage politique en français, si c'est verbaliser la moindre phrase en français, si c'est voler des territoires peuplés de gens parlant français, si c'est contraindre Bruxelles à ne plus parler français,...

… Si c'est venir se pavaner au son des «Franse Ratten», si c'est lancer des œufs congelés à la gueule des «franskilloenen», si c'est fermer les yeux sur les lynchages policiers lors de contrôles sur les francophones, ou si c'est espérer mettre à genoux tous les francophones qui se battent pour garder leurs droits de citoyens Belges dans leur propre pays...

Alors, effectivement, la Belgique n'est pas démocratique. Parce que la démocratie, c'est l'égalité de tous les citoyens, c'est la liberté d'expression, c'est la liberté de se déplacer, de se réunir, d'échanger des idées. La démocratie, c'est aussi la tolérance, l'ouverture d'esprit, le respect de l'autre et des ses différences. La démocratie, c'est tout simplement l'apogée de la vie pacifique en société.

Ce que proposent les nationalistes, ce n'est pas la démocratie, non. Même si Bart De Wever aimerait le faire croire.

dimanche 23 octobre 2011

Pôôôôôôvres Français.

Pauvres français. En ce dimanche, jour du Seigneur, je tourne mon cœur vers lui et demande du plus profond de mes prières qu'il pose un regard compatissant vers mes voisins du sud. En effet, c'est avec beaucoup de tristesse que je ne peux que constater que la création divine se mêle à l'ensemble de l'univers dans une union anti-française.

Aujourd'hui, cela s'est manifesté par un piètre arbitrage contre les bleus de l'équipe nationale de rugby. Et pourtant, vu la domination outrageuse du XV de France, tous les commentateurs sont unanimes: les héros tricolores auraient dû vaincre dans l'hémisphère sud d'au moins 45 points d'avance. C'est tellement injuste...

Ma profonde compassion humaine de lutte contre la malveillance et l'oppression m'oblige à hurler aux côtés de cette nationalité constamment persécutée. Il est temps de dénoncer ce lâche mouvement relayé par toute la population terrestre: le «tout sauf la France». C'est inadmissible que tout un peuple se trouve systématiquement spolié à tous les échelons concevables.

Parce qu'aujourd'hui, c'était en rugby, mais hier c'était en foot, en tennis, en lancer de crottes de nez ou encore lors du concours de l'ongle le plus long et le plus sale du petit orteil du pied gauche qu'ils étaient déloyalement abusés par les arbitres. Qu'en sera-t-il demain? Peut on encore dormir devant de telles incohérences?

J'ai peur pour les Jeux Olympiques de Londres. Comment pourra-t-on assister à la finale du 100m alors que l'athlète français sera honteusement crédité d'un temps d'environ 9,99s? Tandis que tout un chacun sait qu'il court sous les 9,50s. Que pensera-t-on de ce sauteur qui ne parviendra plus à sauter les 10m en longueur, alors qu'il le fait avec nonchalance à l'entraînement?

Serons nous de nouveau les témoins indignés de ces manœuvres en coulisse qui se font contre la splendeur de l'Empire Français? Rappelons nous durement de Surya Bonaly, cassons nous la mâchoire en l'honneur de Battiston, flagellons nous en pensant à Cantona se faisant frapper par un supporter, torturons nous sur le cas de Yannick Noah qui a perdu Roland-Garros face à Wilander en 1983¹.

Ou encore plus proche de nous, la nageuse du siècle Laure Manaudou qui s'est fait ignominieusement photographiée en tenue d’Ève par un espion italien à la solde des services secrets kazakhes qui travaillaient en sous-marin pour la DDR, eux-mêmes manipulés par l'union du KGB et de la CIA pour l'empêcher d'aller glaner de nouvelles breloques.

Comment est-ce que la nation qui a créé les Droits de l'Homme peut-elle être l'objet de tant de haine? Comment est-ce possible que de telles pratiques soient scandaleusement étouffées? Pourquoi est ce que le pays des grèves CGTistes ne se rebelle pas contre tout-le-monde-déteste-la-belle-et-grande-nation-française-qui-gagne-parce-qu-elle-se-lève-tôt ?

Les larmes aux yeux me montent au nez et se transforment en un torrent de tristesse qui m'envahit au plus profond de mon cœur qui saigne. Une vague géante de révolte tsuanamiste m'envahit devant tant de scélératesse abjecte faite à une nation d'êtres humains visant la perfection dans toutes les disciplines, et qui, singulièrement, arrive à l'atteindre.

Il est importantissime de faire savoir que ce n'est pas seulement dans le sport, au contraire, c'est une discrimination doctrinaire, dogmatique qui fait front au génie français. Les cas sont trop nombreux pour être énumérés, mais il suffit de penser aux frères Bogdannof, à Liliane Bettencourt ou encore à la petite Dahlia Sarkozy pour se rendre compte des dégâts causé par la mécréance internationale.

J'ai une pensée fièrement émue pour chaque Marcel Dupont qui se retrouve devant sa lucarne, debout la main sur le cœur en train de chanter la Marseillaise en sachant que son combat est perdu d'avance. Il ne lui reste plus que son camembert, son verre de rouge et sa baguette à déguster pour se donner un peu de baume au cœur.

Je pense que si j'étais français, il y a longtemps que j'aurais inventé le pot «béret patriotique» à base de Xanax, de Prozac et de Laroxyl. Ou j'aurais demandé au ministre des sports d'organiser les Joutes Interplanétaires franco-franchou-françaises. Peut-être même que j'aurais développé un syndrome du Calimero.

Par chance, le Français est bon joueur et fair-play dans la défaite totalement irrégulière.

¹On me signale dans l'oreillette que c'est Cantona qui a frappé un supporter et non l'inverse, que Noah a gagné Roland-Garros et que l'équipe de France de foot a été championne du monde en 1998. Je souligne la grande humilité des français qui ont passé ces victoires sous silence.

samedi 22 octobre 2011

L'orthographe de Brandon

Comme chaque samedi, c'est avec beaucoup d'impatience que je tape le numéro de Brandon sur mon téléphone. Ce matin, il m'a fallu plusieurs tentatives pour le réveiller, et lorsque ses grognements sont parvenus jusqu'à mes oreilles, les effluves de l'alcool ont court-circuité nos appareils électroniques.

Heureusement, il avait une anisette à côté de son lit et il a pu faire un bain de bouche rafraîchissant avant que nous ne puissions entamer notre conversation hebdomadaire. Brandon s'excusa de ne pas s'être réveillé, mais il a une nouvelle sonnerie de téléphone et il avait l'impression d'être en concert. En même temps, il faut le comprendre, il n'a pas l'habitude de se lever avant midi.

Je lui demande donc si il a toujours l'intention de devenir prof d'histoire, et c'est avec une grande joie mêlée à de la compassion inspirée qu'il m'apprend que oui, il veut se préparer pour la rentrée 2012. Il en a d'ailleurs parlé à Dora l'institutrice, son ex. Bien qu'elle soit sceptique, elle lui a dit que d'abord il devait apprendre à écrire.

C'est ainsi qu'il fonça au «Germinal» et décida d'aller rencontrer celui qui était surnommé «le Doc». C'était lui qui avait été le plus loin dans ses études. En effet, il a été à Louvain-la-Neuve. Il a même réussi à rentrer à l'Université. C'est vrai qu'au bout de quatre premières, il est revenu la queue entre les jambes dans sa région natale, mais au moins, il avait tenté sa chance.

«Le Doc» a une quarantaine d'années. C'est une personne vraiment à part, personne ne sait vraiment ce qu'il fait. Il se dit même qu'il n'a pas sa carte de la FGTB. Il passe dans toutes sortes de boulot, depuis l'animation, jusque barman, il a beaucoup voyagé, mais est toujours revenu boire sa St-Feuillien à Warquignies. En tous cas, il a toujours un livre près de lui.

Brandon et ses amis aiment lui demander conseil. Il les aidait à progresser, et une solution était trouvée pour leur lacunes en écriture. Lorsque l'on veut apprendre quelque chose, il faut de la motivation. Comme le singe de Pavlov qui guidait les rats dans une cage électrique: il faut récompenser plutôt que de sanctionner. En plus, en groupe, cela marche beaucoup mieux.

«Le Doc» lui expliqua que tout seul, il va vite abandonner, mais que s'il se fait aider par ses amis, et que s'il arrive à les emmener dans cette démarche, c'est tout l'ensemble de leur petite communauté de franche amitié qui va en sortir par le haut. C'est une circonstance unique où leur groupe de référence pourrait se retrouver dans une situation positive transcendée par la réussite.

Brandon en retint le principal: pour apprendre à écrire, il avait besoin d'un bac de carapils. Il en profita pour commander deux St-Feuillien mais «le Doc» arrêta Christian, le barman, dans son élan. Et regarda Brandon en lui tendant un sous-verre et un bic: dorénavant, les commandes se feraient par écrit. Si c'était bien écrit, il avait droit à sa collation.

Christian glissa un clin d’œil au «Doc» et c'est ainsi que toute l'équipe de joyeux lurons commença a apprendre les joies de l'écriture par la motivation. Comme notre tenancier avait une bonne cinquantaine d'année, il avait très bien appris a écrire le français, et donc, c'est avec beaucoup de plaisir et d'abnégation qu'il se transformait en correcteur d'orthographe.

Comme nos amis n'avaient pas beaucoup d'autres choses à faire de leurs journées, les progrès furent fulgurants. Aujourd'hui, ils savent même que l'on peut écrire cacahouète ou cacahuète, ou encore chips et non tchips, et il y en a même qui se lancent à lire la Nouvelle Gazette ou la DH à haute voix. C'est cela aussi, la solidarité dans le Hainaut.

Mais Brandon a même réussi à convaincre Dora à venir jouer avec eux hier soir. Après quelques tournées de démonstration, elle a eu droit à jouer avec eux aux «défis de l'orthographe». Chacun donnait un mot, et il fallait l'écrire sans faute. Le dernier à le faire payait la tournée. Au bout de quelques pils, Dora proposa la version «Strip».

Non seulement il fallait régler l'addition, mais en plus, il fallait retirer un vêtement. Presque tout le bistrot avait déjà tâté la voluptueuse poitrine de la belle institutrice, mais la regarder se déshabiller elle même, était le comble de l'inspiration orthographique. Tandis que les hommes étaient tous presque nus et saouls, et qu'elle était encore toute habillée, Brandon décida de jouer un joker.

Il proposa un dernier défi à Dora: il a droit à un seul mot, et si jamais elle ne l'écrit pas correctement, elle doit faire un strip-tease intégral, et ils peuvent même un petit peu la toucher. Les quelques jus de houblon ingurgités la déridèrent, et elle leur proposa même de leur faire une turlute si elle ne réussissait pas. Par contre, elle demanda un mot utilisé régulièrement, dans la vie de tous les jours, et orthographié correctement par tous les participants.

C'est ainsi qu'elle épela «Hougaarden».


Tous les épisodes de la vie de notre anti-héros sont sur Brandon, le Wallon.

vendredi 21 octobre 2011

Le droit au procès équitable.

Le droit au procès équitable. Voici un des fondements des sociétés qui se disent libres. Aucun démocrate convaincu ne voudrait remettre cela en cause. Au contraire, chaque jour, il faut dénoncer les manquements de la démocratie. Chaque instant, il faut se battre pour garantir ce droit à chaque être humain. Qu'il soit innocent ou coupable n'y change rien.

L'article 10 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme est très clair: «Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.»

Ou encore le numéro 11: «Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.» Il faut se lever et refuser de se résigner lorsqu'il y atteinte aux droits de l'homme.

Il y a quelques jours, l'humanité bien-pensante s'est dressée contre l'exécution de Troy Davis et la barbarie de la peine capitale. Ce mouvement était international et relayé par l'ensemble des médias occidentaux. La question de ce fameux «procès équitable» était au centre de la protestation, car il était noir et condamné à mort dans un état du sud des États-Unis d'Amérique.

Quelques voix ont d'ailleurs relevé qu'il était indéniable qu'il fallait se battre contre la peine de mort, mais qu'il fallait le faire pour tous les condamnés, même pour les coupables des crimes les plus odieux. Durant ces quelques jours, la société dans son ensemble s'est rappelée haut et fort qu'il est agréable de vivre dans une Société qui a rejeté l'assassinat légal.

Ces notions de «procès équitable» et de «abolition de la peine de mort» sont ancrées dans les sociétés européennes qui sont fières de montrer l'exemple. Régulièrement, elles pointent d'un doigt vertueux les pays n'ayant pas atteint l'apogée de l'épanouissement judiciaire. Elles aiment (se) rappeler que leur appareil démocratique est un modèle de moralité.

Les européens se voient déjà mettre les pays non-démocratiques sur les rails de la Liberté et de la Défense des Droits Fondamentaux. C'est tout à fait louable, mais alors, pourquoi ne dénoncent-ils pas toutes les exactions commises devant leurs nez? Pourquoi décident-ils que certains ont des droits à la médiatisation ou d'autres pas?

Mais il y a pire: deux êtres humains influents ont été sauvagement tués par des forces légitimes et le tout sans la moindre forme de procès. Malgré ce déni de démocratie le plus total, les États démocratiques se sont réjouis de ces crimes. Oui, je parle bien de Ben Laden et de Khadafi. Je me fous de savoir ce qu'ils ont fait, ils avaient des Droits.

Ces Droits, ce sont la cause des soulèvements populaires. Ce sont ces mêmes Droits qui ont rendu le printemps arabe possible. Ce sont toujours ces Droits qui tuent chaque jour des opposants que ce soit en Syrie ou ailleurs. Mais ce sont ces Droits qui sont l'aboutissement du processus démocratique. Et c'est la raison pour laquelle ces deux cas de figures sont honteux.

Dans ma conception du Droit, le pire des criminels doit pouvoir être défendu et avoir son propre «procès équitable». Qu'il soit voleur, bandit, violeur... qu'il soit pédophile, tueur en série ou qu'il cumule toutes ces tares: il doit être présenté devant un tribunal. C'est cela la Loi. Et elle est là pour défendre tout le monde, même ceux qui ne le mériteraient pas.

La Loi est universelle, c'est à dire qu'elle vaut pour tout le monde. Elle protège chaque citoyen, qu'il soit blanc ou noir, criminel ou innocent. Décider qu'un être humain ne la mérite pas, c'est se poser au dessus d'elle et c'est tout sauf démocratique. S'abaisser à avoir le même concept d'humanité que les dictateurs ou les fanatiques, c'est un très grand revers jeté à la figure de la Liberté.

Que ce soient les nazis à Nuremberg, que ce soit Klaus Barbie en France ou encore Saddam Hussein ou enfin Moubarak, ils ont tous eu droit à un procès! Le monde entier s'en félicite encore, alors pourquoi, vraiment pourquoi, il n'y a (presque) personne pour fustiger ces graves atteintes faites à la démocratie au nom de la... Démocratie.

Ce qui aurait été juridiquement exemplaire, c'est que non seulement ils aient été traînés devant le Peuple, mais en présumés innocents. Et qu'à la suite de débats fouillés au sein d'un processus pondéré, s'ils avaient été jugés coupables ils auraient été emprisonnés et non tués. Ça, et seulement cela, aurait été Juste.

C'est cela la Démocratie. Le Droit. Les Droits de l'Homme. Point.

jeudi 20 octobre 2011

Aujourd'hui, c'est l'été.

Aujourd'hui, c'est l'été. Les journées s'allongent, mais la fin de l'année est plus proche que le début. Les journées ensoleillées s'enchaînent et pourtant, inexorablement, le mouvement vers l'automne est entamé. Les rayons puissants vont s'attaquer à la couleur des branches, les fleurs vont se faner et les feuilles vont tomber. C'est pour demain.

Hier, c'était encore le printemps. Avec les bourgeons sur les branches, les premières chaleurs qui laissent les vestes aux porte-manteaux ou la nature qui fait naître la vie au son des gazouillis d'oisillons. Sous les effets de la belle saison, j'oublierais presque que la nature s'éveillait il y a seulement quelques heures, hier.

Lorsque je me rase le matin, je vois encore ce bel adolescent boutonneux qui cherchait ses quelques poils à faire disparaître avec ses premières lames. La coupe de cheveux est passée par différents stades, et pourtant, c'est bien le même garçon qui se regarde dans le miroir. La peau lisse a cédé la place aux premières rides, et la barbe scintille de gris.

Maintenant que je profite de mon été, je ne peux m'empêcher de repenser à mon printemps, si proche et pourtant si lointain. Le peu de différence est saisissant. Néanmoins, il y a bel et bien 20 ans qui me séparent de mon moi jeune étudiant. J'ai à peine vu passer la saison de l'éveil que je suis déjà rentré dans celle du labeur.

Je me souviens encore du goût des baisers fougueux sur mes lèvres, de ces embrassades où nous nous jurions de ne jamais nous quitter. De la découverte des premiers émois, du doux toucher d'une poitrine ou de l'exploration souvent maladroite et rugueuse du sexe de l'autre. Que sont devenues ces mains qui se sont tant serrées?

Je me rappelle des relations passionnées, il n'y avait pas de nuances: Aimer ou Haïr, Vivre ou Mourir, Être ensemble pour l'éternité où s'Éteindre à jamais. Les conquêtes, les révélations, les trahisons torturaient jusqu'à la déchéance. Qu'est-il advenu de ces amants qui se sont tout donné, qui se sont Aimés à en crever?

Je sais maintenant que le whisky ne se mélange pas avec du coca, que le bon vin se laisse désirer et déguster, que la musique classique n'est pas chiante, que l'opéra se savoure, que les meilleurs livres ne sont pas de Marc Lévy. Je sais aussi que ce sont dans les nuances que se trouve le trait de génie des artistes, ou que la palette des sentiments ne se limite pas au blanc ou au noir.

Je connais la texture de ces seins qui ont été délicatement refaçonnés par le temps, je ressens les variations des baisers qui susurrent bien plus que des missives. Mais les mots Amour et Toujours ne sont plus nécessairement écrits avec des majuscules lorsqu'ils sont dans la même phrase. Les corps se donnent passionnément, sans se promettre de futur éternel.

Au printemps, les fruits à peine mûrs se dégustent sans regrets tandis que durant l'été, c'est la préparation de l'automne qui est entamée. Alors qu'il y a quelques jours, l'Amour se vivait sans réserve, il faut maintenant le réserver, le préserver. Être raisonnable est souvent beaucoup plus important que d'être enflammé, aimer pour la vie prévaut sur Aimer pour l'Éternité.

Petit à petit, les adultes se résignent à entrer dans l'automne le plus confortablement possible, eux qui savent déjà qu'ils ne passeront pas l'hiver. Mais est-ce cela Vivre avec une majuscule? Accumuler ses fruits, son vin et son blé tout en protégeant ses noisettes? Je ne mange pas de ce pain là. Quitte à ne pas connaître la fin de l'automne, je veux encore brûler sous le soleil d'été.

Je veux encore avoir ces coïts clandestins derrière les buissons, ces pelotages jouissifs car furtifs. Je veux encore vivre ces étreintes qui sont belles car immortelles. Je veux encore sentir mon cœur qui bat par Amour car il t'a reconnue. Je veux encore et toujours que le temps s'arrête pour ces âmes inséparables qui se donnent forever and ever. Je veux encore Vivre d'Aimer.

Manger les fruits à peine mûrs au milieu à la fin de l'été, croquer ses dernières réserves de jeunesse quitte à mourir de vivre. Embraser son grenier pour une embrassade. Serrer la main de sa maîtresse et être de ces amants qui se damnent pour se retrouver. Malgré l'arrivée de la pluie, et bien que ce soit la fin de l'été, je veux encore Aimer à en Crever.

Parce que l'hiver sera vite là.

mercredi 19 octobre 2011

Think outside the box.

J'ai toujours été fasciné par la capacité de l'être humain à copier ce qui est mauvais chez l'autre et à soigneusement éviter d'imiter les bonnes initiatives. Nos chers hommes politiques sont d'ailleurs passés experts dans la discipline du mauvais choix. Je dirais même qu'ils ont une acuité particulièrement développée pour trouver la solution la plus épouvantable... et l'appliquer.


Il y a trente ans, nous pointions du doigt les États-Unis de Reagan et la grande pauvreté, l'abandon des citoyens et le manque de protection sociale. Aujourd'hui, nous les avons copiés. Pire, la seule solution que les médias, les experts et les marchés veulent nous proposer à la crise financière, c'est de continuer dans ce sens. Cela à l'air de bien fonctionner, vu que «on» est d'accord.

Les spéculateurs immensément riches, avec l'aide du FMI, du G20 et des lobbyistes financiers nous martèlent leur pensée unique qui fait des ravages sociaux et qui protège uniquement une minuscule minorité de milliardaires. Et en plus, ils tentent de nous faire croire que si nous ne sommes pas dans leur club des vainqueurs, nous devons nous en vouloir. C'est un aboutissement viable?

La question que je me pose est la suivante : «Si nous savons que nous courons à la catastrophe, pourquoi continuons nous de courir dans cette direction?» Il est grand temps de se poser quelques minutes voire quelques heures et de réfléchir à des solutions nouvelles. Lorsque rien de valable ne se présente, il faut utiliser son intellect et être créatif.

En Belgique, suivant un sondage qui tombe à pic, la population trouve que les allocations de chômage sont trop élevées. C'est amusant de savoir que ce résultat est parfaitement synchronisé avec les annonces d' «austérité», de «plan de rigueur», ou encore de «plus grande crise majeure depuis les années 30». La voie express vers la diminution de ces allocations est tracée.

Mais, parce qu'il y a un Mais avec majuscule. Est-ce que les sondés savent ce qu'il se passe lorsque les chômeurs sont encore plus pauvres? Non, parce qu'en Belgique, il n'y a pas les deux premiers phénomènes qui arrivent dans ce cas: très forte augmentation de la délinquance dans les régions à haute concentration de sans-emploi et... diminution des salaires de la population active.

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, l'étape suivante sera la fameuse loi du marché sur les salaires. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre le même poste que le vôtre à un tarif beaucoup plus attractif que votre salaire. Cela va se faire insidieusement, sournoisement, et il sera beaucoup trop tard. Vous serez chômeur en fin de droit, et vous serez obligé d'accepter votre sort.

Avant de prendre cette direction, je demande à nos dirigeants de devenir créatifs. Comme nous savons que les issues ne sont pas de secours, décidons de ne pas passer par ces portes. Il est grand temps d'envisager d'aller à contre-courant. D'autres chemins sont traçables, des autres voies originales peuvent être découvertes. Alors raisonnons, bon sang!

Dans les régions à haut taux de chômage, nous savons que le décrochage scolaire fait des ravages. Combien est-ce que cela coûterait à l'État de faire des classes de 10 élèves durant les trois premières primaires, juste pour être certain que ces enfants sachent lire, écrire et compter pour réussir toutes leurs études?

L'État nous parle de diminuer ses dépenses, mais pourquoi il n'augmenterait pas ses recettes plutôt? Je ne parle pas d'impôts, mais bien d'argent qu'il refuse d'aller chercher: mettre en marche les fameux radars automatiques, augmenter leur nombre et réclamer les amendes. Embaucher des inspecteurs pour lutter contre le travail au noir ou la fraude fiscale, etc...

Aucun pays européen ne veut introduire de taxe sur les transactions financières, pourquoi ne serions-nous pas pionniers? L’Irlande et Mittal ont prouvé qu'il ne servait à rien de faire des cadeaux fiscaux aux multinationales, alors pourquoi en faire? Les ultra-riches réclament des impôts, pourquoi avoir honte de les taxer? Pourquoi ne pas s'attaquer à la dette fédérale¹?

Toujours pour notre pays surréaliste, est-ce que l'État ne gagnerait pas à chiffrer l'absurdité du système mis en place à cause des querelles linguistiques? 3 communautés, 3 régions, une future «Brussels DC», 10 provinces pour un pays 10 millions d'habitants... Il n'y a pas moyen de récupérer des deniers en simplifiant, non?

Je ne dis pas que mes solutions sont bonnes, viables ou même miraculeuses. Ce que je voudrais démontrer c'est qu'il faut changer la manière de penser et ne pas hésiter à se lancer dans des idées qui paraissent saugrenues ou farfelues, qui ne font pas l'unanimité ou pire qui sont rejetées. Il faut oser innover même au niveau de l'État.

Thinking outside the box will lead us beyond our expectations².

¹Billet du 11 octobre : Et si la Belgique payait ses dettes?
²Penser en dehors de la boîte nous mènera au delà de nos attentes.

lundi 17 octobre 2011

Un électeur averti en vaut deux.

(MÀJ : le 19 octobre le CD&V, l'OpenVLD et Groen ont voté la résolution, ce qui fait que le FDF est reconnu comme groupe au parlement bruxellois. Voir l'article du Soir)


Il y a quatre jours, je me demandais quel était le prix payé par les négociateurs francophones pour obtenir une paix limitée au temps des prises de vues des photographes¹. Aujourd'hui, nous venons à nouveau de voir le vrai visage des hommes politiques flamands: aucun compromis favorable aux francophones. Ne rien abandonner, jamais. Cela donne un aperçu de l'addition qui nous attend.

C'est certainement avec un grand plaisir partagé que les représentants de moins de 10% des habitants de la région bruxelloise ont rejeté l'amendement proposé par le PS afin de reconnaître le groupe politique des Fédéralistes Démocrates Francophones au sein du parlement bruxellois. Ce qui leur retire le droit de vote et de dotation. Elle est belle la démocratie à la Belge.

D'un point de vue purement législatif, étant donné que les élus FDF s'étaient présentés sur les listes MR, ils n'ont pas le droit de constituer un groupe. Mais un amendement aurait suffi à rétablir une juste séparation dans les faits depuis leur divorce avec le MR. Mais c'était sans tenir compte de la honteuse stratégie flamande.

Une fois de plus, la toute petite communauté néerlandophone (rappel : qui ne vaut même pas 10% de la population bruxelloise) se permet de bloquer les institutions de la capitale dès qu'elles ne vont pas exclusivement dans l'intérêt de la Grande Flandre. C'est tout de même aberrant que cette situation soit tolérée par les partis francophones.

Nous venons, sereinement, d'assister à la belle coopération flamande contre les francophones. Ils ont appliqué leur tactique favorite: affaiblir l'ennemi. Comme dans un jeu de stratégie, il faut détruire les points forts de l'adversaire sans perdre les siens. Le seul², j'ai bien dit le seul², parti qui défendait les habitants francophones de Bruxelles vient de prendre un uppercut des flamands.

Mais le plus triste, c'est d'être de nouveau placé devant l'incohérence des élus PS, MR, CDH et Ecolo. Pas un seul n'a osé condamner ce déni de démocratie. Il n'y a plus aucun parti politique du Sud du pays pour se mettre en marche contre la destruction des droits des francophones. C'est un silence approbateur lourd de sens qui émane de ces quatre partis.

J'en ai plus qu'assez de me faire dépouiller un peu plus chaque jour par l'ensemble des hommes politiques néerlandophones qui sont, de surcroît, appuyé par les élus francophones. J'en ai marre d'être un témoin impuissant du démantèlement de mon pays par des voraces nationalistes d'un côté et des individualistes ingrats de l'autre.

Au nord, nous avons des stratèges guerriers qui savent exactement ce qu'ils veulent, et qui ne s'en cachent pas: le parti qui a pour but l'indépendance de la Flandre recueillerait 40% des voix. Et bien que les autres partis ne la veulent pas nécessairement, ils la préparent méticuleusement car chaque pas vers le fin du pays leur rapporte beaucoup. Leur Nation passe avant leur parti.

Au sud, il n'y a que des personnes qui jouent des coudes pour réussir à être dans le gouvernement. Il n'y a aucune vision, aucune cohésion, aucun plan politique à long terme. Le plus loin qu'ils arrivent à penser est à l'échéance électorale suivante. Et surtout, plutôt que de réformer la Wallonie et Bruxelles, ils s'accrochent aux deniers flamands. Leur «Moi» passe avant tout le reste.

Mais la faute revient également aux électeurs. Premièrement, chez les flamands: ceux-ci ne cessent de répéter qu'ils tiennent à la Belgique. Mais alors, il faut cesser de voter pour le parti nationaliste qui prône la fin du pays. C'est tout de même simple. Sinon, c'est cautionner son programme et obliger les autres formations politiques à s'aligner dessus.

Et chez les francophones, ils doivent se rendre compte que le prix à payer pour garder ce modèle de Belgique est exorbitant. À force de vouloir repousser les réformes nécessaires à l'économie du Sud du pays et en s'alimentant avec les richesses flamandes, cela ne fait qu'exacerber l'incompréhension légitime des habitants et des financiers du nord, tout en ne résolvant rien.

Mais moi, ce qui me fait le plus mal à mon pays, c'est que «madame non» et Charles Michel ont fait une volte-face inattendue. Parce que là, les électeurs se sont clairement fait duper. Et je ne veux même pas qualifier l'attitude du MR qui a rejeté les principes de ses élus FDF, et qui a explicitement rappelé aux électeurs qu'ils ne valent rien, que le MR n'a rien à faire de leur choix.

Il y a deux certitudes qui ressortent de la position flamande d'aujourd'hui. La première, c'est que leurs politiques ne veulent absolument pas de paix communautaire. Et la deuxième, qui est la plus triste et la plus importante à la fois, c'est qu'il n'y a qu'un seul parti² qui défende les intérêts des francophones de Belgique: le FDF et aucun autre. Cela, au moins, a le mérite d'être clair.

Les électeurs en sont informés et peuvent faire leur choix en toute connaissance de cause.


¹Trente pièces d'argent.

²Le FDF est le seul parti défenseur des francophones représenté au parlement, mais je me dois de citer le RW et le RWF qui s'acharnent également à la protection de leurs concitoyens.

samedi 15 octobre 2011

La vocation de Brandon.

C'est un Brandon motivé et émerveillé que j'ai eu ce matin au téléphone. Et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai eu la joie de savoir que Brandon avait décidé de se cultiver un petit peu et de, peut-être, reprendre des études. En effet, il a eu une illumination, il a trouvé un sens à sa vie: il allait devenir historien.

La semaine était très chargée pour Brandon, car il devait soutenir ses frères qui risquaient de perdre leur emploi dans la région liégeoise, étant donné que les hauts-fourneaux du groupe ArcelorMittal vont définitivement fermer. Bien entendu, lorsqu'il parle de ses frères, il veut parler de tous ses camarades syndiqués qui possèdent la carte de la FGTB.

En entendant la mauvaise nouvelle sur Bel-RTL, son sang rouge n'a fait qu'un demi-tour et déjà, il était le poing levé et entonnait «Debout! L'âme du prolétaire Travailleurs, groupons nous enfin...» Son cœur tambourinait et une larme coulait sur sa joue gauche. Il a toujours été de tous les combats, et il serait encore de celui-là. «... groupons nous et demain...»

Il s'est rendu dans son cabaret favori, «Le Germinal», et ils se réunirent avec Ayrton, Ghislain et "le Doc" pour préparer leur pèlerinage vers Liège. Après quelques tournées, tout était organisé. Les bacs de carapils, les drapeaux rouges, les foulards, les fusées et surtout, ils avaient les horaires des trains pour lesquels ils ne seraient pas contrôlés. (leurs camarades de la SNCB étant solidaires.)

Toute la soirée, ils se sont remémorés les combats et les engagements du syndicalisme en Belgique. Leurs gosiers rafraîchis par les nombreuses pils vibraient au son de «... L'internationale sera le genre humain... » et chacun revenait sur ses anecdotes. À Warquignies, l'Histoire Socialisss se transmet oralement de génération en génération.

Lors du départ vers le bassin Liégeois, ils ont frôlé la catastrophe. En effet, Ghislain s'était trompé de drapeaux : il avait pris ceux du standard et non ceux du syndicat. Heureusement, le chef de gare a été gentil avec eux, et il a décidé de retarder le train Mons-Bruxelles de 20 minutes pour raison technique, et le tour était joué.

Durant leur voyage, ils ont vidé leur stock de carapils pour se donner du cœur au ventre. Et c'est avec grande motivation qu'ils se sont perdus dans la gare de Liège. En effet, depuis la dernière fois qu'ils étaient venus, la ville avait dépensé l'équivalent de cinq siècles de salaire minimal ouvrier pour rénover cette station où ils étaient incapables de retrouver leur chemin.

Brandon proposa à ses camarades de tenir un meeting dans le bar topless «La Lapine» pour réfléchir. Après quatre ou cinq tournées de Primus, ils appelèrent les délégués d'Arcelor qui étaient sur place. La situation était devenue très tendue et ils avaient décidé de séquestrer la direction, la police était prête à intervenir, ils risquaient d'être emprisonnés.

Malgré leur courage et leur volonté de fer, nos héros ont été envahis par le doute, et décidèrent de se faire masser par Suzie, la serveuse avec les plus gros seins. L'après-midi touchant à sa fin, ils préférèrent prendre le chemin du retour. Brandon aurait bien aimé refaire une nuit en prison¹, mais ses camarades étaient moins motivés que lui.

Ils achetèrent quelques canettes pour le retour et c'est le cœur plein d'entrain qu'ils se remémorèrent à nouveau les grandes luttes sociales. Ils citèrent Jaurès, Hugo, Zola ou encore Brel, Gerets, Preud'homme et le Grand Jojo. Mais lorsque Brandon prononça le nom d'André Cools, ses acolytes le dévisagèrent, ne connaissant pas cet homme.

Brandon leur expliqua donc qu'André était une figure historique du PS Belge qui a été lâchement assassinée il y a 20 ans, et dont la police n'a jamais retrouvé les commanditaires. Il était connu sous le pseudonyme «Le maître de Flémalle» parce qu'il faisait beaucoup de peinture. Mais il paraît qu'il avait été abattu parce qu'il était le cerveau des tueurs du Brabant Wallon.

C'est ainsi qu'après avoir aspiré la mousse de sa cannette fraîchement ouverte, Ayrton eu un moment de lucidité «Tcheu, fieu, djeu n'savou ni kzétiez ni biesse!²». Et il persuada Brandon de retourner à l'école pour faire apprendre à savoir des histoires³. Il est certain qu'avec tout ce qu'il connaissait, ce serait facile pour lui. En tous cas, il devait essayer: c'est peut-être sa destinée.

Ils avaient raison. Brandon leur expliqua que comme la Wallonie manque de professeurs, il pourrait aller s'inscrire à l'école et toucher des allocations. Il faudrait juste qu'il soit chômeur-longue-durée, ce qui sera le cas dans 6 mois. Donc il doit être prêt pour la rentrée 2012. Pour célébrer cela, ils chantèrent des chansons paillardes, comme les vrais étudiants, jusqu'à leur retour.

Et c'est ainsi que Brandon a été acheté son premier livre d'histoire: «Tintin au Congo». Il m'expliqua que c'était très intéressant de connaître les événements qui ont conduit à la chute du capitalisme colonial dont la Belgique devait avoir honte, mais qu'il trouve tout de même que c'est un petit peu exagéré.

En effet, il ne pense pas que les africains étaient des demeurés. C'est un petit peu comme si, aujourd'hui, on venait donner une image de la Wallonie qui serait peuplée de chômeurs travaillant au noir, la carte FGTB dans la poche, profitant du système et passant leurs loisirs à boire des bières au troquet en organisant des grèves.

Qui pourrait croire cela?


¹ Voir Le secret de Brandon
²Vous savez que vous n'êtes pas bête!
³NDA L'auteur n'a pas bien compris
la phrase non plus .

Brandon désire-t-il devenir historien? La suite dans l'épisode : L'orthographe de Brandon.

vendredi 14 octobre 2011

Quel quatrième pouvoir?

Communément, la presse et les médias sont désignés par le terme «quatrième pouvoir». Ils sont dénommés ainsi, car ils font généralement office de contre-pouvoir et révèlent ce que les hommes politiques ou l'État aimerait bien garder secret. Ils sont un des bastions de la démocratie, et ne sont pas nécessaires seulement aux balbutiements de celle-ci.

Lors des différentes révoltes ou révolutions historiques, le rôle de la presse est souvent prépondérant pour faire partager des idées ou donner une vision de l'ampleur d'un mouvement. Pendant le printemps arabe, les blogueurs se sont mobilisés pour relayer la réalité des événements. Il n'est d'ailleurs pas rare que les journalistes soient torturés ou tués.

Nous lisons tous les jours des articles sur la liberté de la presse ou encore sur le sort infligé aux opposants qui osent crier pour leurs droits grâce à leurs mots ou à leurs images, et l'ensemble du petit monde des médias s'en indigne et se relaie pour bien faire passer le message que dans le monde il y a encore des dictatures où la parole n'est pas libre.

Mais lorsque nous sommes dans un pays démocratique, il ne faut pas que le combat s'arrête là. Il faut que les investigateurs puissent agir en toute liberté et continuent à fourrer leur nez partout, même s'ils doivent subir des pressions ou des noms d'oiseau. Ils doivent faire leur travail de barrière contre les abus de pouvoir, les détournements ou les manquements aux droits.

Dans le plus grand respect de la déontologie, il faut que ces fins limiers soient capables d'écouter leurs sources confidentielles et d'avertir le grand public des atteintes aux fondements de la liberté, de la loi et de la démocratie. C'est cela aussi leur travail, pas seulement faire le guet devant les stars et espérer réussir le cliché à 20 000€.

Surtout, il faut que les professionnels des médias soient conscients de leur travail de sentinelle de garde. Il faut que chaque jour, ils puissent se rendre compte qu'ils font partie des bastions de notre société et qu'ils sont de veille. Que s'ils ne sont pas là pour dénoncer les agissements honteux, il n'y aura personne pour le faire.

Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que dans mon pays, il n'y a plus de Sentinelles. Je n'entends (presque) plus aucune voix dissonante. Je ne sais pas pour quelle raison, mais plus aucun média ne vient me parler de la dérive des mes hommes politiques. Il n'y jamais le moindre article sur des bavures au sein de la police ou encore sur des malversations.

Peut-être que dans mon pays, les fonctionnaires au service de l'État sont tous irréprochables et que je suis pris d'une paranoïa aiguë. Sincèrement, je l'aimerais bien. Pourtant, dans mon pays, des enfants sont emprisonnés, des mâchoires sont fracturées par des policiers lors de contrôles d'identité ou encore des manifestants pacifistes sont menottés et roués de coups.

Hier, lors d'un «happening», des Indignés se sont installés pacifiquement dans le hall de la banque Dexia. Tout le monde a entendu parler de mouvement qui veut faire des actions non-violentes, dont le crédo est la paix. Et bien, hier, une femme a été menottée par la police et a pris un coup de pied dans la figure par un des agents de la force légitime belge.

Je ne sais pas si vous savez ce que c'est de sentir les menottes sur vos avant-bras. Ce n'est pas seulement être entravé, c'est également être à la merci de son «gardien». Pas seulement parce que vous ne pouvez pas vous défendre, mais parce qu'elles vous font un mal de chien. Lorsque les bracelets vous enserrent les os, le moindre mouvement est synonyme d'une douleur atroce.

Imaginez-vous dans la situation de cette dame qui était assise dans la réception d'un institut financier pour demander une économie plus «juste». Elle se fait battre, en tant que femme, mais surtout en ayant l'impression que ces deux bras vont se casser au prochain mouvement. Elle ne peut ni se protéger, ni se faire défendre par l'État, car c'est lui qui la bat.

Ce qui me choque le plus dans cette scène, c'est que les médias n'en parlent pas. Avez-vous vu le visage de cette personne, avez-vous entendu son prénom sur toutes les chaînes, ou encore avec vous eu droit à des reconstitutions ou des débats d'experts sur les coups portés par le fonctionnaire de l'État? Non, parce que dans mon pays, il n'y a plus de journalisme.

Dans mon pays, il n'y a plus personne pour publier des articles contre l'État. Personne ne dénonce le sort des Roms, personne ne prend des photos des familles emprisonnées dans des zones de transit, personne ne fait de reportage sur l'intolérable réalité du racisme dans les rues, personne n'est là pour filmer là où les caméras sont malvenues.

Quand je dis personne, je veux dire aucun professionnel habitué des médias à grand tirage ou à grande écoute. Parce qu'heureusement, sur la blogosphère, sur twitter, cela se déchaîne. Nous sommes là pour dénoncer, pour expliquer pour éduquer, pour défendre nos valeurs d'Indépendance, de Démocratie et des Droits de l'Homme.

Il n'y pas uniquement ce lâche policier qui aurait dû avoir sa photo placardée dans tous les kiosques, ce sont toutes les blessures à la dignité de l'être humain qui doivent être combattues. C'est chaque brique posée pour ériger un mur qui doit être détruite. C'est chaque agresseur du Droit qui doit être arrêté, jugé et condamné.

Journalistes, toutes ces atteintes à la Liberté doivent être médiatisées. C'est un devoir. Votre devoir.

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...