Monsieur Verhofstadt,
Hier, vous avez plaidé
pour des sanctions envers la Hongrie afin de contrer les « réformes
réactionnaires » adoptées par le gouvernement de Viktor
Orbán.
Je vous cite :
« Malheureusement, le moment est venu d'appliquer
(l'article 7, ndlr) afin de protéger la démocratie et les
droits fondamentaux en Hongrie et dans l'UE, et éviter de créer un
précédent dangereux et de donner un mauvais exemple aux pays
souhaitant rejoindre l'Union »¹
Avec
quelle légitimité osez-vous venir vous mêler de la vie politique
Hongroise? Pour quel défendeur de la Justice, de la Veuve et de
l'Orphelin vous prenez vous? Quel genre d'Homme Politique croyez vous
être ? Alors que dans votre propre Pays, dans votre propre
Communauté ou Région (c'est selon), dans votre propre famille
politique les principes fondateurs de l'Union Européenne sont
bafoués?
Avant
même oser ouvrir la bouche ou prendre votre stylo pour condamner
d'autres nations souveraines, je vous demande de bien vouloir balayer
devant votre porte. Et, à la limite, si vous voulez dénoncer des
pratiques que vous jugez anti-européennes, ayez l'honnêteté
intellectuelle de bien vouloir commencer par celles qui se déroulent
dans votre Pays, dans votre commune, dans votre rue.
Lorsque
vous commencerez par condamner et demander des sanctions contre :
- L'entrave à la liberté de circulation des personnes mise en place par votre Pays.
- La discrimination des minorités mis en place par votre Pays.
- Les appels à la délation mis en place par votre Pays.
- Le refus de procès équitable mis en place par votre Pays.
- Les centres de détentions des étrangers y compris des enfants mis en place par votre Pays.
Peut-être,
j'ai bien dit peut-être, vous aurez un peu plus de crédibilité.
En
attendant, je vous demande de vous occuper des habitants de votre propre Pays qui auraient bien besoin que l'Europe ouvre les yeux sur
la situation déplorable dans laquelle ils se trouvent. J'aimerais
que vous utilisiez votre Foi, votre goût de Justice et d'Intégration
Européenne afin d'obliger votre Pays à respecter tous ses
engagements envers l'Union et ses Citoyens.
En
espérant que vous vous rendrez compte de l'aberration de vos propos
lorsqu'on les compare à votre silence coupable lorsqu'il s'agit des
blocages volontaires de votre Pays, y compris ceux que vous avez
soutenus lorsque vous étiez Premier Ministre, je vous prie d'agréer
mes salutations impartiales.
Nicolas
Boucher
¹ Le Soir du 4 janvier 2012. Verhofstadt plaide pour des sanctions contre la Hongrie.
PS L'auteur, à moitié hongrois, ne partage pas la vision politique du Fidesz et de Victor Orbán, mais c'est un autre débat.