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mardi 15 octobre 2013

Lettre ouverte aux agitateurs qui croient représenter la communauté étudiante


Hier, une centaine d'étudiants de l'ULB pour les uns et une poignée pour les autres ont bloqué la tenue du CA sous prétexte que le réforme de l'ULB ferait disparaître le sens du « L » de notre institution. Mais qui sont ces gens qui fustigent la démocratie ? Qui représentez-vous ? Aucune idée, certainement pas moi.

Lorsque vous osez vous exprimer sur la pige en ces termes : «90% des étudiants sur le campus sont incapables de parler du contenu de la réforme » je me demande d'où vous sortez. Sur mon groupe FB un autre de ces défenseurs de la Démocratie parle que « tous les membres de la communauté universitaire (étudiants, travailleurs, chercheurs, professeurs) pourront s’exprimer » je vous réponds que cela a déjà été le cas.

Incapable ? Cela veut dire que je suis certainement trop con, trop bête, trop débile que pour pouvoir me forger ma propre opinion sur ce qui se passe au sein de mon alma mater. Ou alors que je fais partie de l'élite de l'élite du pays, car je me considère dans les 10 %. Cela veut également dire que notre Université est probablement mauvaise, si elle ne sait pas former ses étudiants à penser par eux-même.

Lorsque vous vous plaignez que les courriels sont tombés en juin et septembre pour que les étudiants ne puissent pas répondre, je me demande si vous avez décidé de partir faire un stage de désinformation en Corée du Nord pendant trois mois vu que vous n'aviez pas accès à internet. En quatre mois, nous n'avons pas entendu parler de vous et vous vous présentez comme les nouveaux Robin des Bois qui, vous, avez heureusement tout compris et que vous vous battez pour les pauvres (d'esprit) que nous sommes.

Ceux qui me représentent, ce sont les étudiants administrateurs qui, eux, ont été élu par la communauté étudiante. Je me suis déplacé pour voter pour des personnes qui se battent pour notre cause avec des valeurs de concertation, de dialogue et de représentativité qui correspondent à ma vision personnelle de la Démocratie.

Par contre, à vous, ce groupe de défenseur du « L » de notre Université, je pose une question : « Où étiez-vous lorsque les étudiants se sont fait spoliés par quelques illuminés du B.D.S. ? » Vous qui êtes au courant de tout, vous savez donc que depuis que ce cercle a été créé et accepté par nos autorités, l'accès au statut de « cercle politique », la mise à disposition des salles ou encore la tenue de débat sur notre campus a été très limité, dans certains cas, même interdit. Par exemple, le Parti Pirate ne peut pas être reconnu. Cela évidemment, vous l'avez passé sous silence.

Vous parlez de 1968, je réponds que nous sommes en 2013. Vos méthodes sont violentes, ringardes et indignes des défenseurs de dialogue. Au même titre que pour le Burka Bla-Bla, il est temps que le droit au débat et les valeurs défendues par tous les libres penseurs que nous sommes s'élèvent. Il faut que le chahut traditionnel se mue en un dialogue contradictoire et respecté par toutes les parties et ne soit pas pris en otage par quelques gueulards en soif de médiatisation.

Mais par dessus-tout, il est plus que temps que les prêcheurs de bonnes paroles de tous bords se souviennent que la légitimité ne s'obtient que par les urnes et que s'ils représentent quelqu'un, c'est uniquement eux-mêmes. Vous ne représentez personne d'autre que vous même, certainement pas l'ensemble des étudiants et encore moins moi-même.

Ayez le courage de vos opinions et de vos actes, car vous êtes seuls.

Nicolas Boucher, BAC3 Sciences Po.

jeudi 23 mai 2013

Au revoir, Monsieur Remacle

Cela fait des semaines que je me dis qu'il faudrait que je recommence à faire vivre mon blog. Avec toute l'actualité politique et économique, de nombreuses frustrations provoquées par les mauvaises décisions de nos dirigeants me donnaient l'envie de hurler, mais je n'ai pas pris le temps. Quelle tristesse aujourd'hui d'avoir le besoin de m'exprimer suite à un décès.

À presque quarante ans, je m'étais lancé dans le défi de reprendre des études. Pas n'importe lesquelles, non, celles qui me permettraient peut-être de changer quelque chose au sein du système ne fut-ce qu'en étant capable de l'analyser. C'est ainsi que je reçus un accueil favorable au sein de la faculté de sciences sociales et politiques de l'ULB.

Ce n'est pas tous les jours facile d'être un étudiant en jury central. C'est à dire qui suit les cours à distance et ne présente que les examens. Comme beaucoup d'étudiants, tout compte fait, c'est vrai. Mais ce n'est tout de même pas évident tous les jours de s'accrocher malgré le confort quotidien du salaire, de la famille, des amis.

Il est pourtant des professeurs qui vous donnent cette énergie pour ne jamais flancher. Des enseignants qui sont capables de transmettre leur savoir tout en vous poussant à continuer vos recherches personnelles. Il en est même qui veulent que vous soyez encore meilleur parce qu'ils croient en vos capacités.

Monsieur Remacle était de ceux là. Depuis le premier jour où je l'ai contacté pour expliquer que j'étais dans une situation particulière, depuis le tout premier mail, il m'a aidé, il m'a soutenu, il m'a encouragé. Non seulement pour réussir ses cours, mais mon parcours universitaire. Je sentais que c'était important pour lui que je réussisse.

Quand je dis réussir, ce n'est pas suffisant. Il m'a fait avancer vers des nouveaux horizons, il m'a permis de voir des nouveaux aspects, il a eu confiance en moi et dans mes travaux de politologue en formation. Il a compris que malgré mon âge, la passion était présente qu'il y avait beaucoup plus qu'une simple réussite qui m'animait.

Je suis convaincu qu'il y a d'autres professeurs de sa trempe au sein du département, de l'Université. Seulement, avec Monsieur Remacle, j'ai eu l'occasion d'échanger beaucoup. Cela faisait quatre mois qu'il me guidait quotidiennement pour les travaux pratiques, quatre mois que j'attendais avec impatience son commentaire sur mon analyse de l'actualité.

J'ai été marqué par ses encouragements à continuer. Il parvenait à tirer le meilleur de moi, c'était une relation étudiant-professeur enrichissante, épanouissante, grandissante. Chaque semaine, je ressentais la nécessité de faire mieux que la précédente. Lorsqu'il m'avait corrigé, j'avais soif d'en connaître encore plus.

Il était comme cela, ce Monsieur. Étonnamment, j'ai eu la chance de le rencontrer à Genève, à l'institut Européen. J'y ai passé un des tests avec lui. De ce rendez-vous, c'est surtout la demi-heure de discussion qui m'est restée. Le quizz n'était qu'une formalité nécessaire, mais il a pris le temps de me rencontrer.

Je suis ressorti de l'entretien prêt à encore améliorer mes travaux, à essayer d'atteindre l'excellence. Tout autant que ses courriels quotidiens, ces paroles donnaient envie d'aller plus loin. Il restait encore deux mois, mais il m'avait réconforté, conseillé, encouragé. J'avais ressenti qu'il voulait que son élève s'élève.

Je l'ai revu une dernière fois il y a dix jours. (Quelle horreur de savoir ce qu'il se cache dans le mot « dernière » que je viens d'utiliser.) Le travail final devait être rendu avant-hier, mardi. Je lui ai envoyé dans la nuit de mercredi vers 4h. À 10h30, j'avais déjà sa réponse. J'avais atteint l'objectif, pardon, nous l'avions atteint.

Cette énergie, je l'avais dépensée avec lui, pour lui. C'était plus qu'un professeur, c'était un exemple, un guide, un booster de connaissances. Au travers ce témoignage, je voulais dire à quel point c'était un grand Professeur.

Hier, je lui écrivais « Encore merci pour votre aide et l'adaptation de votre enseignement à ma situation d'étudiant en jury central. J'espère à très bientôt. » Je m'attendais à le retrouver une autre année, j'étais impatient d'encore apprendre, de le revoir, de l'entendre, de l'écouter à nouveau, de lui parler, d'échanger avec lui.

Hier soir, « à bientôt » est devenu « à jamais ».


Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...