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jeudi 10 novembre 2011

Eurodestruction.


Dans la version électronique du Soir du 10 novembre 2011, José Manuel Barroso annonce que «Tous les pays de l'UE devraient adopter l'Euro». Une fois de plus, le leader européen veut détruire l'ensemble de l'économie des pays et les mettre à la solde des banquiers. Est-ce qu'il se rend compte que les citoyens voient dans son jeu?

Le problème de la monnaie unique, c'est qu'elle n'est pas gérée par les États, mais par les banques. Au lieu d'être régulée par des entités citoyennes, elle l'est par des compagnies dont le but est de faire des bénéfices (plantureux si possible). Est-ce que c'est cela la fameuse Europe solidaire dont monsieur Barroso ose nous parler?

Tous les problèmes des dettes souveraines proviennent des mesures catastrophiques venant de directives européennes supra-nationales. Grâce à l'Europe et à l'article 123 du traité de Lisbonne¹, la Banque Centrale d'un État n'a plus le droit de lui prêter de l'argent². En gros, la planche à billet ne peut plus fonctionner.

Cela veut dire que la souveraineté du dit État sur les banques est jetée à la poubelle. Ce ne sont plus les élites des fonctionnaires qui créent et régulent la monnaie pour le bien du Pays et donc de son peuple, mais les banques qui abusent de la création monétaire par le crédit octroyé aux... États. Tout cela avec la bénédiction de la Communauté Européenne.

Cela a été démontré que dans ce système, les grands gagnants sont les financiers et les banquiers. Cela a été prouvé que cette martingale permet aux argentiers privés de ruiner les pays et de les enfoncer dans la spirale de la dette souveraine. La crise actuelle que le continent traverse est dû à cette doctrine. C'est clair, limpide, simplissime.

Et que proposent Barroso & Co? D'enclencher la vitesse supérieure, mais pour cela il faut plus de passagers dans le train pour l'enfer. Ce n'est plus de l'idéalisme qui lui font prononcer ces mots, mais bien de la soumission à l'argent. Il veut que les États soient encore plus esclaves des institutions financières.

Une fois de plus, les édiles sont étrangement sourds aux cris de la rue. Comme si les indignés avaient complètement tort tandis que eux, les élus ont capitalement raison. Heureusement, le lavage de cerveau n'a pas fonctionné sur tout le monde, il y a encore de nombreuses personnes pour dénoncer les choix imbéciles de la Commission Européenne.

Ce n'est pas plus de pays, dans le sens quantité, qu'il faut dans l'Euro, mais plus d'État dans le sens d'ingérence. Il faut que la monnaie soit à nouveau mise en circulation par les Nations. Il faut que les grandes têtes pensantes se rendent compte que les habitants du vieux continent refusent le modèle inégalitaire copié sur les américains.

Les irresponsables ne veulent pas écouter les milliers d'hommes et de femmes qui défilent dans les rues, qui se rassemblent pacifiquement dans toutes les grandes capitales, et c'est cela qui risque de détruire le projet européen. Aujourd'hui, ils veulent nous faire croire que c'est ou bien leur Europe ou bien pas d'Europe. C'est absolument faux.

L'Europe est composée de différentes mentalités, de différentes langues, de différentes cultures, mais c'est justement là que réside sa force. Vouloir coûte que coûte l'unifier derrière un capitalisme extrême est non seulement barbare, mais par dessus tout dévastateur.

À chaque nouvel appel, monsieur Barroso démontre qu'il veut enclencher l'euro-destruction. Plutôt que d'écouter ses amis richissimes, il devrait simplement ouvrir ses yeux à la réalité sociale et aux dégâts déjà causés par la politique d'intégration économique qui a engendré le chaos actuel.

Le capitaine de l'Union affiche la même arrogance que celui du Titanic par une belle nuit claire. Il est tellement persuadé que l' Europe est insubmersible qu'il va finir par la couler par 4000m de fond. Évidemment, il peut toujours demander à l'orchestre des médias de jouer.

Espérons qu'il y ait suffisamment de canots de sauvetage...


² Sur le blog de Nicolas Jégou: Comprendre la dette publique (en quelques minutes)

lundi 7 novembre 2011

No future.


«No future». Dans les années 80, les punks et autres contestataires utilisaient ce slogan à toutes les sauces. Il faut dire que la situation était assez grave: c'était sous Reagan et Tatcher qui symbolisent encore aujourd'hui la période de la politique conservatrice pure et dure. Aujourd'hui, c'est bien ce slogan qui pourrait refaire surface.

Je me souviendrai toute ma vie du choc des cultures entre un des gars de la classe et du prof de math à ce sujet. Comment était-il possible que des jeunes prônaient l'abolition du futur alors que justement ce sont eux (nous à l'époque) qui étaient le garant de ce fameux futur? Pourquoi ne croyaient-ils pas en l'avenir?

20 ans se sont écoulés depuis cette discussion marquante dont j'avais été le témoin étonné, et je commence à comprendre les deux protagonistes. Premièrement, le «No Future» serait traduit en français pas «Non à CE futur». Deuxièmement, l'avenir c'est aussi les aînés, les adultes, les bien-pensants qui doivent le façonner.

L’Europe qui m'avait été promise par mes parents, mes profs, mes hommes politiques était bien différente de celle que nous avons réellement. Et il est temps de changer le cap. Par contre, je ne vais pas attendre que seulement les jeunes le fassent en pensant que leur futur doit être décidé par eux-mêmes.

Je n'arrive pas à cautionner la non-assistance de futur en danger des générations précédentes ou contemporaines aux miennes. Il est inconcevable de faire peser les responsabilités des errances de nos parents à nous, de nous en désolidariser et de faire payer tout cela à nos enfants en expliquant que nos aînés étaient des ânes.

Il est temps de décliner le «No future» en «No Europe», «No Debt», «No IMF». Il est l'heure de montrer aux soi-disant décideurs que la révolte gronde, que leurs réformes, que l'austérité et que toutes ces foutaises décisionnelles prises à la va vite ne font que retarder l'échéance de leur règne moribond.

Les édiles ont muselé les médias, ils ont tenté l'abrutissement scolaire généralisé, ils achètent la paix sociale à crédit, pourtant les voix se lèvent: malgré tout, des intellectuels sont là pour dénoncer. Les pro-européens deviennent des eurosceptiques confirmés, des capitalistes hurlent à la révolte sociale et des mégapoles explosent.

De la même manière que les monarques de droit divin ont été sourds aux demandes du Peuple, l'Europe et ses dirigeants vont se faire décapiter. Ce ne sera peut-être pas demain, mais ce sera le cas après-demain, au plus tard. Ils peuvent commencer à trembler, leur heure est venue. La caste des privilégiés qui veulent nous faire crever de faim peut plier bagages.

Ils creusent les dettes pour faire vivre les banques étrangères? Ils parlent de solidarité pour enrichir leurs copains? Ils veulent nous faire croire que la seule solution est l'Euro fort dans une Europe forte? Ils veulent nous ancrer dans nos petites têtes que le Supra-National devrait nous envoyer dans les bras des inégalités sociales?

Je les défie de continuer dans ce chemin. C'est justement cette route qui nous mènera au chaos tant attendu. Et au bout de cette balade sanglante volontairement voulue par les eurocrates, il y aura la délivrance de cette mascarade européenne. Parce que la solution, elle est limpide, évidente, simple et a déjà fait ses preuves: le bras d'honneur.

À l'instar de l'Argentine qui s'était fait engluée dans un système étonnamment égalitaire et solidaire pour les Yankees, les Européens sont en train de se rendre compte qu'ils doivent stopper la mondialisation. Ils savent que leur Salut passera par le rejet des plans du FMI et consorts. Reporter cette décision ne fera que tuer un peu plus l'Euro et l'Europe.

À l'évidence, les sérénades des sirènes du dollar roi et des banquiers sont beaucoup plus séduisantes que les chants venant de la rue. La grande différence, c'est qu'une partie mène à la noyade tandis que l'autre mène au sauvetage des eaux. Les unes tuent pendant que les autres donnent la vie. Malgré tout, les leaders ont fait le choix du «No future».

Quelle sage décision.

vendredi 28 octobre 2011

Si seulement...


Quelle bonne nouvelle: l'Euro est sauvé! Enfin, c'est ce que tout le monde dit. Il paraît même que la planète entière est à son chevet, surtout les chinois. Ce qui compte le plus, c'est que nous avons évité la catastrophe, encore un peu, et plusieurs pays partaient en faillite. Et soulignons que l'Europe l'honnête a sauvé la Grèce Vilaine Menteuse.

Grâce au Sarkoshow, nous avons tous appris ce que nous savions déjà grâce à tous les médias façonneurs de pensée collective: c'était une erreur de prendre la Grèce dans l'Euro, car elle a falsifié ses chiffres pour rentrer dans la monnaie commune. Une fois de plus, le doigt inquisiteur du couple Franco-Allemand peut pointer un ennemi bien choisi.

J'ai mal à mon Europe. Où est passé l'idéal des années 60 et 70? Où est la solidarité intra-européenne? Pourquoi est-ce que le seul chemin à suivre est celui du capitalisme sauvage? Est-ce que l'intelligence moyenne européenne est aussi basse et permet de croire à toutes ces conneries qu'ils veulent nous faire croire?

Un sourire dépité se dessine sur les lèvres lorsque j'entends les mots «mensonges» ou «comptes falsifiés». Pour remédier au problème, c'est très simple: invitons des consultants extérieurs à venir mettre le nez dans les comptes de l'État. Mais pas seulement en Grèce, dans tous les pays membres. Les pays ont le droit de raconter ce qu'ils veulent, et ils ne s'en gênent pas.¹

Ce que je trouve honteux, c'est que pour soi-disant sauver l'Euro, il y a des requins qui vont se goinfrer. Et c'est absolument lamentable. Lorsque c'était la crise des marchés financiers, les taux d'intérêt étaient au plus bas, pour financer la relance. L'argent de l'État était presque prêté gratuitement. Mais pour sauver un pays, il faudrait des taux à deux chiffres?

Qui oserait dénoncer les usuriers qui prêtent à la Grèce? Quels sont les créanciers? Qui y gagne? Certainement pas le contribuable grec ou européen. C'est tout simplement à gerber. Pendant que des gens sont en train de crever la bouche ouverte, l'Europe décide de donner encore plus d'argent à des compagnies privées sans protéger ses propres concitoyens.

Comment est-ce possible que les leaders européens soient autant corrompus par l'argent? Où se trouve la moindre humanité dans leurs décisions? Pourquoi la Grèce ne peut elle pas quitter l'Euro si elle le décide et s'inspirer, par exemple, le modèle argentin? Pourquoi suivre le diktat du FMI qui est à la solde des américains et des grands argentiers du nouvel ordre mondial?

Parce que tout cela mènerait à la fin de l'Euro. Bien sûr, je suis bête. Comment ai-je pu penser un seul instant qu'une solution socialement correcte était envisageable? Tout est fait pour le bien de l'ensemble de la population et il n'y avait aucun autre moyen possible. Toutes ces décisions ont été courageuses et sont d'ailleurs auto-congratulées par le monde entier.

Lorsque dans les années 80, je dessinais la carte de l'Europe, j'avais des étoiles dans les yeux. Aujourd'hui, c'est de l'amertume qui me ronge la fond de la bouche. Tous mes idéaux européens ont été sacrifiés au profit de l'argent. Et le plus triste, c'est que les intérêts des institutions elles-mêmes sont bafouées sur les principes nationaux.

Cette Europe, je n'en veux plus. À quoi cela sert-il d'avoir tous ces euro-députés si c'est pour affamer les citoyens? À part mener une politique ultra-libérale que les pays eux-mêmes refusent et pousser les européens dans le dos vers l'abîme des inégalités, que fait-elle? Les eurocrates n'ont plus aucune opinion, ils sont manipulés par les lobbies pour nous imposer leur vision.

Si je suis devenu eurosceptique, c'est uniquement parce que l'Europe ne sert plus les peuples qui l'ont créée. La belle utopie pacifiste rêvée par les hommes d'État du XXème siècle est corrompue par la cupidité des parlementaires du XXIème et de leur cour. Et dorénavant, l'Europe appartient aux grandes sociétés privées qui ont sagement et efficacement détruit l'Idéal Européen.

Si seulement les hommes politiques avaient le courage de faire un référundum sur la poursuite de l'Europe, si seulement les européens pouvaient se lever et détruire le chemin qu'ils veulent nous tracer, si seulement les Indignés étaient plus nombreux, si seulement le cas de la Grèce pouvait s'étendre, si seulement on pouvait sortir de l'Euro et de l'Europe.

Si seulement...


¹Je suis certain que la Belgique n'a pas rendu des chiffres corrects et qu'elle s'était fait montrer du doigt par l'Europe, mais la magie de Google n'a pas fonctionné pour que je retrouve les articles.

mardi 25 octobre 2011

Gestion de crise: l'exemple Argentin.


Cristina Fernández de Kirchner a été réélue au premier tour des élections présidentielles en Argentine. Évidemment, à part quelques dépêches copiées/collées depuis l'AFP, rien n'a filtré sur cette victoire. La cause en est très simple, c'est la veuve de Nestor Kirchner. Il fut président de 2003 à 2007. Mais pourquoi donc les médias se taisent?

Tout simplement, parce que c'est le président qui a réussi à redresser son pays sans l'aide du F.M.I. Pire encore, il a envoyé la prestigieuse institution sur les roses. Cela ne doit donc pas se savoir. En effet, que se passerait-il si les populations des pays mal gérés se rendaient compte que les requins capitalistes étaient là pour imposer des plans de rigueur à des taux usuriers?

Aujourd'hui, le monologue incessant de la pensée unique nous gave de «crise économique», de «plan d'austérité», de «mauvaise gestion», de «crise de la dette», ou encore de «solidarité de la zone euro». Je ne sais pas si c'est parce que nos gouvernants ne connaissent pas ce pays ou qu'ils le font exprès, mais j'aimerais bien qu'ils se concentrent sur le cas de l'Argentine.

Lorsque ce pays, étranglé par les dettes, a atteint un taux record de la population vivant sous le seuil de pauvreté (environ 50%) il a osé défié le FMI et lui faire un grand bras d'honneur. C'était la plus belle manœuvre économique et politique faite par un pays en voie de sous-développement pour s'en sortir. Et il a réussi à sérieusement se relancer.

Le plan était très simple ¹
  1. Sans consommation pas de relance
  2. Un excédent fiscal est essentiel mais on y parvient seulement dans le cadre de l'expansion économique
  3. L'excédent fiscal devait servir à réduire la dette, avec une dure restructuration au préalable
  4. Les comptes publics solides permettent une gestion autonome du taux de change, avec des interventions stabilisatrices sur les marchés.
Le plus comique c'est que le FMI n'avait pas approuvé le plan.

Les chiffres² parlent pour nous: le chômage passe de 20,7% en 2001 à 8,7% en 2007. Le taux d'investissement (% du PIB) de 14,2 (2001) à 23 (2006) et le solde budgétaire de -5,9% en 2001 à +3,4% en 2004 et +1,5% en 2006. Il n'y a pas besoin d'être prix Nobel en économie pour se rendre compte que cela a été efficace.

«En effet, sa politique centre gauche d'inspiration nationaliste, va rapidement se traduire par une fermeté exemplaire dans les négociations menées avec le FMI et les différents créanciers du pays, afin de défendre les intérêts nationaux»³. Est-ce que ce type de réussite ne pourrait pas inspirer nos leaders politiques?

J'aimerais souligner la rapidité avec laquelle tout cela a été fait. Une dizaine d'années seulement. Mais il faut aussi souligner qu'à la fin des années 80 l'Argentine a appliqué les consignes du FMI à la lettre. Au point que Carlos Saúl Menem, président de 1988 à 1999 affirma:« l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales.»

En 2011, nous savons que le FMI n'a jamais réussi à sauver un quelconque pays. Nous savons également qu'il est à la solde des grands argentiers et prône une politique pure et dure, complètement inhumaine. Alors pourquoi donc vouloir absolument continuer à avoir confiance en cette institution?

Nous avons l'exemple d'un pays qui a réussi à renouer avec la croissance tout en ne laissant aucun de ces concitoyens sur le bord du chemin. Alors pourquoi est-ce qu'il n'est pas possible de seulement étudier cette réussite et peut-être en tirer parti? Nous avons devons nos yeux la plus belle réforme économico-sociale jamais réalisée à notre époque.

Faut-il attendre que la rue gronde et que des hommes et des femmes perdent la vie? Faut-il que la pauvreté atteigne aussi 50% des habitants européens? Avec l'Argentine, nous avons une observation in sitio de ce qui se produit lorsqu'on suit les consignes du FMI et lorsqu'on ne les suit pas. Dans la situation actuelle, mon choix est fait:

Sacrifier le FMI sur l'autel de l'Intelligence Humaine.

¹Roberto Lavagna, ministre de l'économie et de la production de l'Argentine (2002-2005): Réduction de la dette publique: souvenons nous du désastre argentin dans les Échos du 22/07/10
² et ³ Colin Céline, La gestion de la crise argentine 2001-2002, Université Paris-Dauphiné, Mars 2009.



mardi 11 octobre 2011

Et si la Belgique payait ses dettes?

Toute l'Europe se met à hurler sur les spéculateurs et les charognards. Certains crient même au complot américain. D'autres critiquent ouvertement les politiques budgétaires. Mais personne ne se pose une question simple: «Et si les agences de notation avaient raison?». Je vais mettre juste un bémol, c'est que je reste persuadé que tous les traders sont encore à la baisse, et donc elles vont dans le sens du marché.

Focaliser sur la Grèce, sur l'Euro, sur les banques, ou sur le chat de son voisin qui est en train de pondre des œufs de tortue revient juste à dévier ses yeux de l'absurdité de la situation. Les chiffres parlent d'eux même : au 31 août 2011, la dette de l'état fédéral belge est de 355 603 381 333,22€. Et combien l'état à de recettes en 2011? 101, 368 milliards d'euros.

Jusque là, tout va plus ou moins bien. Ces chiffres sont facilement trouvables. Maintenant, passons à d'autres : les dépenses de l'État fédéral. Oups, il n'y a pas un chiffre qui englobe tout. Je me dis que je dois me tromper, qu'il doit y avoir un document comptable, comme pour n'importe qui avec une case «total des dépenses». Non, je ne l'ai pas trouvé.

D'après des sources moins fiables, il paraîtrait que le budget est à l'équilibre. Donc cela veut dire que l'État dépense ce qu'il gagne. Super, voilà qui me fait bondir de joie. Sablons le champagne, sauvons Dexia, et tous les autres, nous avons trop de sous. Sincèrement, c'est quoi cette manière de gérer un pays?

Ce que je vois froidement derrière mon écran, c'est que la dette se creuse, chaque instant. Cela veut dire qu'aujourd'hui, par Belge, nous devons environ 35560€. Est-ce que c'est remboursable? Est-ce que nous vivons au dessus de nos moyens? En fait, tout simplement, est-ce que le pays mérite ce fameux AAA?

Il faut se rendre à l'évidence: nous sommes dans la merde jusqu'au cou. C'est relaxant d'aller boire des pils entre amis avec l'habituelle jovialité qui caractérise les belges. C'est défouloir de temps en temps se jeter des vannes entre Flamands et Wallons. Nous pouvons même nous permettre de rester sans gouvernement.

Mais que va-t-il se passer quand la fin de la récré va être sonnée? Parce qu'il ne faut pas se leurrer, la cloche va retentir, et les différents organismes mondiaux vont nous gronder. Nous pourrons tous dire: «Ce n'est pas nous, ce sont les politiciens corrompus», mais cela ne changera rien. La planète entière va nous tomber dessus, et ils ne seront pas plus sympas avec nous qu'avec nos amis Grecs.

Évidemment, c'est facile de critiquer et de venir sans solution. J'en vois deux. La première me plaît beaucoup, parce qu'elle ressemble très fort aux efforts que les vautours FMIstes nous demanderaient: répartir la dette sur chaque belge et la rembourser intégralement en une fois. Cela fait 350€ par mois, par belge pendant dix ans.

Mais grâce à cela, l'État n'a plus aucune dette, et comme les comptes fédéraux sont assez «corrects» tout en payant des intérêts sans faire diminuer le montant global dû, je pense très sincèrement que l'État s'en sortirait très bien. Je propose à mon lecteur qui sourit de mon utopisme de regarder la solution proposée aux Grecs par les grands argentiers du monde. Par exemple dans le figaro. Ce montant de 350€ est tout à fait réaliste.

Il y a une deuxième solution: prendre l'argent là où il est. Il faut taxer les transactions financières faites à la bourse de Bruxelles. Lorsqu'un belge achète une voiture neuve, l'État n'hésite pas à lui ponctionner 21% du prix. Pourquoi donc rechigner à s'attaquer à une taxe sur les spéculations? Ce serait tout de même logique que l'État se serve là-bas aussi.

Si nous regardons la bourse de Bruxelles, il est relativement réaliste de tabler sur un volume d'actions échangées de 200 millions d'unités par jour. Un montant de seulement 10 eurocents par action rapporterait 20 millions à l'État par... jour. Multiplions cela par 250, cela donne 5 milliards d'euros par an. (Pour info, Fortuneo demande 7€ par transaction.)

Admettons un instant que nous cumulions les deux : 350€/mois en moins dans le portefeuille du belge, mais 420 millions/mois grâce à la bourse dans l'escarcelle de l'État. Sans oublier que la dette est effacée, vu que payée en une fois par l'ensemble de la population, donc plus d'intérêt. Est-ce qu'au bout du compte, nous ne vivrions pas mieux?

Idéaliste, certainement. Mais à bien y réfléchir, cela peut être une solution.

lundi 10 octobre 2011

Dexia : Questions.

Et voilà, Dexia est nationalisé. L'État aurait racheté la banque au tarif de 4 milliards d'euros. J'utilise le conditionnel, car cela me paraît réellement très bon marché. Je serais évidemment ravi que cette manœuvre ne coûte que 400 euros par belge, mais malheureusement, je ne crois pas vraiment aux promesses du monde politique.

Si, effectivement, ce tarif est réel, j'applaudis avec joie et bonne humeur. Seulement, j'ai plusieurs questions qui me viennent, et je n'arrive pas à trouver les réponses. À part les montants, et les mêmes titres dans tous les journaux, je ne trouve rien. Peut-être qu'un ou plusieurs de mes lecteurs pourront m'éclairer.

  • Qu'est ce que la «bad bank»?

Il paraît que ce sont des actifs financiers à risque... surtout des crédits à long terme. Je ne suis pas le plus grand économiste que l'humanité ait connu, mais je ne vois pas où est le «danger» si c'est bien de l'argent qui est dû à la banque. Alors pourquoi ce terme de «bad bank»? Qu'est ce que cela cache? Peut-on avoir confiance?

Pour moi, du «bad» du «toxic» cela représente plutôt des produits achetés pour faire une plus-value, mais qui ne valent rien et deviennent invendables. À notre niveau, ce serait par exemple des warrants qui se terminent dans deux semaines et qui n'atteindront pas l'objectif: ils ont encore une certaine «valeur» mais ils ne rapporteront rien et c'est impossible de s'en débarrasser, donc classement dans les pertes.

Cette notion de «bad bank» est le principal questionnement sur lequel j'aimerais des éclaircissements en tant que citoyen contribuable.

  • Pourquoi donner des garanties pour une «bad bank»?

Nous sommes dans le cadre d'une entreprise privée qui a été démantelée et dont l'État a racheté une partie bien définie. Pourquoi ce même État devrait se porter garant, à hauteur de 60 milliards d'euros tout de même, alors que ce sont des erreurs faites par des actionnaires privés? C'est inconcevable: la collectivité n'a tout simplement pas à payer pour cela.

Quel est l'intérêt de l'État, et donc le nôtre, d'aller se porter garant? Les emplois? Je pense qu'avec cette somme rondelette, toutes les régions de Belgique pourraient penser à investir dans le futur, dans le bien-être et dans la formation de ses habitants et aider les bassins défavorisés. D'ailleurs, en quoi consiste cette garantie?

  • Pourquoi ne pas apprendre ses leçons?

Le propre de l'apprentissage, c'est de comprendre ses erreurs pour ne pas les refaire. Pourquoi est-ce que ce n'est pas possible avec l'État? Attention, comme je ne sais pas ce qu'il y a dans l'accord, je ne veux pas dire que l'État a fait une erreur. Mais je ne parviens pas à approuver le fait que le privé puisse être «sauvé» par la collectivité.

Il est certain que chaque jour le modèle actuel du système bancaire est démonté un peu plus. Il faut que cela change, donc pourquoi essayer d'empêcher cela? C'est inutile et les managers des grandes banques doivent savoir que s'ils prennent trop de risques, et bien, tant pis pour eux. Tout le secteur avait promis des réformes et trois ans après, c'est le même scénario. Pourquoi intervenir?

La Wallonie a essayé de sauver son industrie lourde pendant des décennies, pourquoi la Belgique en ferait-elle de même pour ses banques? Je ne peux pas prédire la fin aussi catastrophique pour le secteur monétaire ou spéculateur, mais si c'est le cas, pourquoi s'interposer? Si le système doit se planter, il se plantera, et je me répète: c'est un secteur privé.

Apprendre du passé pour mieux construire le futur, voilà ce que je demande au gouvernement. Personne ne peut revenir en arrière, mais tout le monde peut relire l'histoire et l'étudier. Cela ne permettra peut-être pas de trouver la clef de la meilleure solution, mais cela ouvre les yeux sur les décisions qui ne sont pas les bonnes.

Au fait, le secteur privé quand il fait des bénéfices, il aime les redistribuer à l'ensemble de la population?

mardi 4 octobre 2011

Les banques et l'exemple Islandais.

Que se passerait-il si une banque faisait faillite? Je présume que la majorité des clients perdraient leurs économies, mais que l'État interviendrait. Imaginons maintenant que toutes les banques fassent faillite en même temps, que tout l'argent mis de côté par des millions de petits épargnants soit perdu à jamais.

Les gouvernements tomberaient et seraient vite remplacés. La pensée collective veut que nous imaginions des révoltes, des casseurs et l'explosion de sociétés qui se déchireraient dans des guerres civiles. Nous pouvons facilement nous imaginer que la force légitime sera utilisée et que l'État assassinerait ses propres citoyens.

Y a-t-il la moindre possibilité que cela arrive? Que toutes ces banques tombent en disgrâce en même temps? Et si cela arrivait, est-ce que cette fameuse allégorie infernale de la destruction du petit peuple par ses dirigeants se réalisera-t-elle? Ou est-ce plutôt un scénario hollywoodien pour nous faire peur et nous assurer qu'il faut sauver les banques?

En revanche, nous savons très bien ce que donne le sauvetage des banques. Il suffit de nous projeter trois ans en arrière et de relire tous les articles de journaux. C'est un petit peu comme dans la quatrième dimension, l'histoire douloureuse se répète indéfiniment pour punir le héros d'avoir mal agi à un moment de sa vie. Dès qu'il arrive au dénouement salutaire, le scénariste rembobine.

Nous savons que la crise des marchés boursiers affecte les banques, mais doit-on tout de même céder au chantage du renflouement? Depuis quand le capitalisme indigne et sauvage devrait recevoir de l'argent de la collectivité? N'est-il pas beaucoup trop simple, pour schématiser, de prendre les bénéfices, mais de faire assumer les pertes par l'État?

Que se passe-t-il en temps de crise? Les états décident de geler les investissements et les budgets. À nouveau, les premiers touchés sont les plus pauvres, mais également l'éducation, la santé, les transports publics. Bref, tout ce que la société aurait besoin pour se sentir mieux se voit englouti par la mauvaise gestion des vautours.

Quelle est cette ambiguïté qui donne droit aux symboles du capitalisme à se presser au portillon de la transfusion de l'État Providence? Comment est-ce que la société actuelle peut laisser faire cette affreuse tartuferie? Est-ce que les citoyens se rendent compte du prix qu'ils paient tout simplement pour éviter le «pire»?

Ce qui me sidère surtout, c'est comment le peuple a réussi à être muselé. Comment monsieur-tout-le-monde est-il capable de regarder son voisin se faire virer en sachant que demain ce sera son tour à lui? Quelle ingéniosité rend les gens amorphes à l'écoute des annonces des médias et des politiques devant leur écran de télévision?

Aujourd'hui, il y a un peuple qui paie très cher son manque de révolte : c'est la Grèce. Mais il ne faut pas croire qu'il n'y a qu'elle qui va être dans le cas. Pour la Belgique et l'Europe, cela va être le même mécanisme diablement efficace : planter les banques, car c'est le symptôme d'une mauvaise gestion financière, et ensuite proposer de l'argent frais à taux usurier.

Est-ce que vous avez entendu le moindre homme politique oser venir dire ce qu'il en coûte par tête de citoyen? Est-ce qu'il y en a un seul parmi vous qui croit que cet argent injecté est gratuit? Et surtout, quelle est le prix à payer pour être capable de rembourser? Vous avez joué au Monopoly, comment pouviez-vous vous arrêter et payer sur une case avec un hôtel quand toutes vos cartes étaient hypothéquées? C'est pareil dans ce cas-ci : c'est impossible.

Imaginez qu'un joueur est en train de gagner la partie et qu'il a envie de continuer. Donc, il vous loue ses cartes pour que vous puissiez quand même gagner un peu d'argent, mais vous lui refilez un pourcentage de vos gains. Tous ces gains repartent dans ses poches à chaque fois que vous tombez sur une de ses cases. Je me répète : toutes les cartes du plateau lui appartiennent. Vous voulez continuer ce jeu?

Dans le monde, il y a eu plusieurs tentatives de rébellion contre le Nouvel Ordre Mondial. Ils avaient tous des très laids gouvernants très rouges et très proches du communisme. Ils ont tous été diabolisés, parce que c'était facile. Déjà, ils étaient loin, et en plus, il y avait d'autres proies plus faciles sur le marché.

Mais il y a aussi eu un pays qui n'était pas dirigé par des «ignobles-socialos-diablos-communistes». Ce pays, c'est l'Islande. Il y a trois ans, les banques privées de ce pays ont été déclarée en faillite. Le F.M.I., l'Europe, et les autres Capitalistes du Monde Meilleur ont voulu que les citoyens de cette petite île aux volcans paient pour les manœuvres frauduleuses des banquiers.

Les îliens ont laissé toutes leurs banques faire banqueroute. L'État a nationalisé les institutions financières et refusé le plan des Grands Sauveteurs. Celui-ci prévoyait que chaque citoyen paie 100€ par mois pendant 15 ans à un taux de 5,5% d'intérêt. Tout cela pour «assumer» les erreurs et le manque de rigueur d'entreprises privées. Ils ont eu le courage de dire non.

Est-ce que vous avez entendu parler d'émeutes ou de morts? De famine, de maladies, de ruine ou de chaos à la suite de la débâcle de ces banques? Ces scènes, je ne les ai vues qu'après l'intervention des Anges du Capitalisme dans des pays comme la Grèce. Le scénario catastrophe qu'ils prédisent après la chute des banques n'apparaît qu'après leurs Salvatrices Solutions.

À ce jour, nous avons le choix d'agir comme les Islandais. Avec l'immobilisme, nous deviendrons tous Grecs.

jeudi 29 septembre 2011

Si j'étais Grec...

Je ne veux pas être Grec. Je devrais plutôt préciser : je ne veux pas être dans la situation des Grecs d'aujourd'hui. Je vais même encore ajouter : je ne veux pas me faire attaquer de toutes parts par les requins des finances et du monde richissime qui veulent me manger tout cru. Je ne voudrais pas voir l'arrivée des prédateurs qui ont appauvri mon pays pour mieux me le voler.

C'est très facile pour l'Europe et le monde entier de venir pointer le doigt sur la mauvaise gestion du pays et la corruption latente. C'est très simple de venir accuser le peuple Grec dans son ensemble et venir lui imputer tous les maux. Bien sûr, il est évidemment beaucoup plus agréable de rejeter la faute sur le plus faible.

Mais avoir la lâcheté de venir dire que les citoyens lambdas sont responsables de la crise de l'Euro et de toutes les calamités qui tombent sur le continent est d'une facilité déconcertante que je refuse de cautionner. Car l'Europe, justement, est fautive. C'est la Communauté Européenne qui doit donc assumer sa honteuse collaboration à la ruine du pays.

Revenons rapidement sur l'Histoire contemporaine grecque. La dictature des colonels se termine en 1974, en 1980 elle réintègre l'O.T.A.N. et en 1981 elle intègre la C.E.E. La pauvreté du pays était bien connue, mais qui aurait pu aller contre l'intégration du berceau de la démocratie? Le pays était catalogué socialiste et stratégique dans la situation géopolitique des Balkans.

Dans les années de 1994 à 1999, le Hainaut (ma région) avait été aidée par la Communauté Européenne. Je me souviens très bien qu'à l'époque nous n'étions pas fiers d'être aidés au même titre que la Grèce ou le Portugal... Tiens donc, c'est bien avant l'Euro, non? Ce que je veux dire par là, c'est que nous savions tous quelle était la situation de la Grèce.

Je n'étais pas très content de la gestion de ma province à l'époque, mais que se serait-il passé si à l'époque j'avais été un citoyen Grec? Et surtout qu'est ce que j'aurais pu faire? Qu'est-ce que j'aurais pu mettre en oeuvre si mon gouvernement avait détourné tout cet argent et que j'aurais été incapable de l'en empêcher? Rien, probablement.

Car tout est là, durant plus de vingt ans, les gouvernements grecs qui se sont succédés à la tête du pays ont été corrompus par les dirigeants européens et par les différents lobbies. Qui a continué à donner de l'argent sans contrôle? Qui a fourni de l'armement? Qui a donné les jeux olympiques? Qui a laissé faire tout cela sans jamais intervenir?

Toute personne qui a voyagé en Grèce sait que les habitants avaient les yeux bien ouverts. Tout le monde savait ce qu'il se passait, c'est vrai. Qui peut me faire croire que nos dirigeants, eux, ne savaient pas? Qui ose venir me dire que personne ne voyait rien et que c'est en toute ignorance que l'Europe a laissé faire?

Si vous aviez eu 30 ans en 1990 et que vous aviez connu le régime dictatorial des colonels, est-ce que vous auriez osé sortir dans la rue? Est-ce que vous auriez risqué d'être torturé ou tué alors que l'avenir semblait radieux? Est-ce que si, au même moment, vous aviez eu l'Europe qui vous vendait de l'espoir, vous n'y auriez pas cru?

Au début du deuxième millénaire, l'Europe justement a continué à déverser des millions d'euros à fonds perdu. C'est pourtant cette même Europe qui a accepté que la Grèce entre dans la zone euro. Est-ce que c'était un choix judicieux? A qui profitait le crime? Et quels intérêts étaient en jeu pour accepter cette aberration? Est-ce que le citoyen lambda, pour en revenir à lui, pouvait donner son avis?

Si j'étais Grec en 2011, je vomirais l'Europe. Oui, sincèrement. L'Europe, l'Euro et le F.M.I. Je ferais un beau gros doigt d'honneur à tous ces états qui veulent soi-disant m'aider. Parce que ce sont ces mêmes états qui ont laissé la situation actuelle se dégrader. Ce sont eux qui ont soutenu et parrainé la décadence de mes gouvernants, sans qu'ils ne me laissent intervenir.

Si j'étais Grec, que devrais-je penser de Sarkozy qui m'impose la terreur des plans de rigueur tout en ayant des contrats d'armement dans sa mallette? Que devrais-je penser de Merkel qui voudrait me prêter de l'argent à taux usurier tout en voulant me refourguer des sous-marins? Si j'étais Grec, j'exècrerais ces personnages.

Si j'avais été ce grec lambda pendant les années 80, 90 et 2000, j'aurais été dégoûté de voir mon pays corrompu, mais l'optimisme et la soif d'un projet d'avenir m'auraient probablement porté vers une aspiration de solution. J'aurais eu l'assurance que la commission européenne aurait fait cesser ces actes de haute trahison de mes propres édiles.

Mais si j'étais Grec aujourd'hui, en septembre 2011, et qu'après toutes ces années d'aide au pillage, de sauvegarde du système de détournement et de soutien au pourrissement de mon pays, les Européens oseraient me demander de leur vendre mon pays, et bien je les enverrais chier. Point. Comment pourrait-il en être autrement?

Si j'étais Grec, je mettrais mon pays en faillite et j'enverrais toute l'Europe se faire voir... chez les Grecs.


Voici une vidéo qui illustre mon billet du jour on-news.gr

mercredi 28 septembre 2011

Soyez fiers, Européens!

J'attendais avec impatience le discours de José Barroso de ce matin. Mon côté idéaliste espérait un vrai bond vers l'avant, une remise en question ou encore un coup de poing sur la table. Mais non, rien : du vent, du consensuel, du politicard de base. La seule impression qui en ressort, c'est que l'Europe est une machine très lourde, très éloignée de ses concitoyens et totalement inefficace.

Mais c'est vrai, qu'est-ce que je pouvais attendre d'autre? Les mots du président de la Commission européenne m'ont simplement rappelé que les politiciens ne sont pas là pour prendre des décisions énergiques, mais uniquement pour être certain que les personnes qui les ont boulonnées sur un siège ne décideront pas de les déboulonner. Où est l'inspiration? Où est le leadership? Où est le visionnaire?

Oui, j'espérais une allocution puissante, un coup de pied dans la fourmilière, un regard incisif et mordant sur le comportement des États membres. J'aurais aimé qu'il fustige l'immobilisme de l'Union. J'aurais applaudi qu'il décide de mettre un petit peu d'ordre dans cette grande cour maternelle. J'aurais voulu qu'il prenne ses responsabilités.

Mais c'est vrai, il n'est pas là pour cela. Ô non, il faut s'auto-congratuler, se féliciter mutuellement, être positif, et plaire à tout le monde. Ce pantin n'a jamais réussi à faire autre chose que cela. Il paraît que la commission fonctionne bien. Et bien qu'elle le montre! Au lieu de s'envoyer des sourires et des bisous alors que tout va mal.

Pour l'Euro? Rien. A part des phrases vides du type «Il va falloir faire quelque chose». Bravo, félicitations. Vous êtes comme moi, Monsieur Barroso, vous aimez enfoncer des portes ouvertes. Par contre, dire aux États qu'il est temps d'arrêter leurs gamineries et leurs divisions, qu'ils doivent penser Europe et pas Nation cela aurait certainement été un manque de tact.

Aujourd'hui, chaque pays attend beaucoup de l'Europe mais ne veut rien lui donner. Ce sont ces luttes intestines qui tuent l'union à petit feu. Comment voulez vous que l'Européen, moi par exemple, se sente concerné par ce Parlement qui, au mieux, ne fait rien, au pire, me fait chier dans la vie de tous les jours. Et qui, en passant, coûte une fortune.

Il ne faut pas croire que je sois anti-européen, loin de là. Je suis surtout anti-immobilisme. Je ne supporte plus de savoir que les euro-députés sont assis sur le siège à gagner des milliers d'euros par mois, et qu'ils sont incapables de faire quoique ce soit pour le bien-être des européens. Vous croyez sincèrement que l'homme de la rue a d'autres préoccupations que celles de manger et d'avoir un boulot?

Cela fait trois ans que les marchés financiers pourrissent la vie de l'Europe, mais que les États préfèrent défendre leurs petits intérêts personnels à court terme plutôt que d'avoir une vision stratégique pour l'ensemble de l'Union Européenne. Allez, même pour l'Euro, ils ne sont pas capables de s'entendre. Cela aurait été difficile de le prononcer devant l'assemblée?

Monsieur Barroso, vous nous annoncez fièrement que grâce à une taxe sur les transactions financières, l'Europe va lever 50 milliards d'euros. La somme est rondelette à vue de nez, mais c'est juste peanuts, et vous le savez. Cela correspond à environ 100 euros par année par citoyen européen! Vous pensez sincèrement que les marchés vont arrêter de détruire l'économie européenne pour si peu?

Vous avez eu un petit mot pour «les plus pauvres d'entre-nous». Mais cela vous aurait écorché la bouche de parler directement de la situation des Roms? De condamner le sort affreux qui leur est réservé dans toute la communauté? Cela vous aurait fait mal de pointer le doigt sur la Hongrie qui les met au travail forcé?

Aujourd'hui, j'aurais aimé que l'Europe ait des couilles, oui des balloches, des guts et qu'elle se montre musclée. J'aurais voulu que l'Europe décide de son destin : qu'elle devienne une entité supra-nationale avec tous les pouvoirs qui en découlent, qu'elle empêche les blocus des États, qu'elle stoppe la politique des tous petits pas, qu'elle se bouge.

Moi, je vais pointer l'inefficacité de l'Europe sur un seul point : l'Euro. Cela fait trois ans que la monnaie unique est dans la tourmente. Tout ce que les élus ont réussi à faire, c'est de se diviser et de pointer les plus faibles. Nous avons eu droit à des discours, à des explications pour nous dire à quel point les Grecs sont nuls. Quelle efficacité! Quelle solidarité dans l'adversité!

Au début septembre, c'est la Suisse qui a stoppé sa chute en intervenant sur le marché des changes. Suisse qui n'est ni dans l'Euro, ni dans la communauté. Toute l'incompétence de la commission contre-balancée par un agissement énergique d'un pays de moins de huit millions d'habitants. Cela n'a pas touché votre amour-propre?

C'est cela votre fierté d'être européen?

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...