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samedi 5 novembre 2011

Les vacances de Brandon.


C'est un Brandon épuisé que j'ai eu ce matin au téléphone. En effet, il vient de rentrer de vacances amplement méritées. Grâce à son échevin des travaux qui avait besoin d'un petit coup de main, il est parti dans le Sud-Est de la France pendant quelques jours avec ses enfants et Jessica pour se ressourcer et se réconcilier.

Avec sa famille, ils ont profité des vacances de la Toussaint pour quitter durant quelques jours la grisaille de Warquignies et aller voir la méditerranée du côté de Nice. Le fait que son ami socialiste avait besoin d'une nouvelle chaudière et qu'il y en avait justement une toute neuve dans les comptes de la commune tombait à pic.

Une erreur dans les commandes faites par une des petites mains de l'État a malheureusement mis le problème de stockage en évidence. Il était impossible d'entreposer la récente acquisition sans risquer de l'abimer. Par chance, les édiles de la ville ont pu voter majorité contre opposition la revente de cet objet encombrant pour 1 euro symbolique à l'ami de Brandon.

Brandon récupéra donc la chaudière, acheta 24 bacs de Carapils et 12 bouteilles de Ravini, et tout le monde pu s'engouffrer dans le camping-car Leyland 1980. Les enfants restèrent relativement calmes durant le trajet. Les jumeaux Igor et Grischka avaient fait boire un cocktail à base de bière et de vin cuit à la belle Hélène.

Après s'être gentiment endormie, celle-ci avait vomi sur ses demi-frères, mais ils ont préféré faire semblant de rien de peur de se recevoir une correction. Celle-ci arriva tout de même, car après 12h de voyage, lorsque Brandon ouvrit l'arrière de la roulotte pour leur proposer d'aller aux toilettes, les croûtes étaient bien sèches dans les cheveux des petits, et l'odeur était insoutenable.

Comme punition, les garçons durent récurer tout le sol à l'aide de leur brosse à dents, et utiliser celle-ci le reste des vacances pour leur hygiène buccale. Brandon savait qu'il était sévère, mais c'est la seule manière de mener les morveux dans le droit chemin de la vie. Il ne veut pas qu'ils finissent au CPAS, il doivent apprendre la rigueur du métier de chômeur professionnel.

Lorsqu'ils arrivèrent dans les faubourgs de Nice pour livrer leur colis, Jessica reconnu un journaliste de la D.H. avec qui elle avait eu une aventure la nuit de ses 13 ans. Par expérience personnelle, elle savait qu'il aimait fouiller dans le caca et prévint qu'il devait être là à cause de la chaudière.

Elle se mit à pleurer et à hurler. Brandon, qui savait comment la calmer, la gifla trois fois. Elle continua à sangloter, mais comme elle devait soigner son nez qui saignait, Brandon pouvait songer à une solution pour ne pas se faire repérer par un des pigistes qui devait être vendu au MR.

Par chance, ils rencontrèrent un groupement de gens portant des banderoles qui leur montrèrent un campement gratuit pour passer des vacances en bord de mer. L'alcool dans le sang de notre héros FGTBiste ne fit qu'un demi-tour et, déjà, il demanda s'il y avait une manifestation. Une larme roula sur sa joue gauche: le destin venait de lui faire signe.

Il fallait être en ordre de marche pour le vendredi matin. Il envoya Jessica et les enfants à la plage et prit les choses en main. Il sortit son étendard de la FGTB et déjà, des milliers d'Indignés se regroupèrent autour de son camping-car. Avec son porte-voix, il leur expliqua la stratégie à suivre. Les mots Socialisme et Solidarité étaient chantés dans la Joie et l’Allégresse.

Il convint la grande majorité des Indignés de la justesse du combat syndical. La plupart d'entre eux ne savaient pas que s'ils avaient été membre de la fratrie, ils auraient eu droit à un petit dédommagement pendant les grèves. Grâce aux caisses dédiées, les combattants pourraient quand même faire vivre leurs familles.

En fin de soirée, un barbecue solidaire fut organisé. Après avoir goûté à la Kro et à la 1664, Brandon tira sur ce qu'il croyait être une gitane sans filtre. Tout à coup, il était nu entouré d'hommes et de femmes dans le même état. C'est Jessica qui appela les forces de l'ordre, lorsque Brandon a voulu la louer à 7 espagnols en échange d'une Gitane.

Le GIGN présent sur place grâce à ses agents infiltrés l'appréhenda tout de suite. Il eut une érection en repensant à Siegfried Brackmar¹ et les policiers le rouèrent de coup. Ce qui eut pour effet indésirable de l'exciter encore plus et d'éjaculer au moment où un des agents lui fit une fouille corporelle.

Par chance, le juge devant lequel il a été présenté était le voisin et ami intime de l'échevin de Warquignies. Avec beaucoup de discrétion, il le libéra. Le magistrat venait justement d'avoir un petit problème de chaudière et Brandon pouvait donc la livrer et la monter chez lui. Ce qui fut fait le lendemain pendant que la famille était à la plage.

Sur le chemin du retour, Brandon se brancha sur France Info. Durant tout le trajet, il expliqua aux enfants la Joie et le Bonheur qu'il avait à entendre toute cette masse d'Indignés solidaires. Il leur parla de Jaurès, de Zola, du PS et d'André Cools. Jessica pleurait en repensant à la scène avec le policier. Brandon la trouvait belle alors qu'elle était émue à écouter ses paroles sur le Socialisme.

Brandon ne peut retenir sa fameuse larme. Elle coulait sur sa non moins fameuse joue gauche.


¹ voir l'épisode : Le secret de Brandon.

Brandon commémore l'armistice: L'armistice de Brandon

lundi 24 octobre 2011

La Belgique démocratique.


L'homme politique De Wever, en visite chez les nationalistes Écossais, nous a gratifié d'une de ses petites phrases incendiaires. Une fois de plus, il arrive à bien utiliser le marketing populiste et à se poser un pauvre petite victime du système politique reconnu comme le moins mauvais. Aujourd'hui, il nous déclarait fièrement «La Belgique n'est plus démocratique».

Bien entendu, c'est à cause de la minorité francophone qui bloque les réformes coperniciennes dont la Grande Flandre rêve depuis des décennies. Par contre, l'historien De Wever se tait. Il doit probablement s'étrangler lorsqu'il entend les mots qui sortent de sa propre gorge, mais sous l'étiquette nationaliste du leader de la NVA.

Qu'est ce que la démocratie? Dans le dictionnaire Larousse, la définition du mot est la suivante: «Système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.» À moins que je ne sois rentré dans la quatrième dimension à l'insu de mon plein gré, c'est bel est bien le cas dans la Belgique d'octobre 2011.

En général, cette notion de «démocratie» est liée avec l'égalité entre les individus ainsi que la liberté de ceux-ci. Ce terme est également l'antonyme de tyrannie, despotisme, dictature, c'est à dire des régimes qui ont clairement montré leurs limites et leurs atrocités. À nouveau, si j'ai bel et bien les pieds dans le même espace-temps que Bart, la Belgique est démocratique.

Pour être plus précis, le système politique belge est une démocratie représentative. C'est à dire que les élus sont (plus ou moins) désignés suivant le nombre de voix des électeurs. Une fois intronisés, ceux-ci sont sensés former une majorité qui reflète le choix des citoyens ayant pris part aux élections. Et oui, c'est démocratique.

Qu'est ce qui peut bien faire dire au leader de la NVA que «la Belgique n'est plus démocratique»? Ah oui, la majorité flamande n'a pas assez de pouvoir contre la minorité francophone. Ce sont certainement les pauvres junkies du sud qui empêchent les courageux travailleurs flamands de gérer leur région comme ils le souhaitent.

Quoique Mr De Wever en dise, la Belgique est bel et bien démocratique. Il s'est mis hors-jeu dans les négociations, mais il ne représente «que» 30% de l'électorat flamand. Ce sont ces fameux schizophrènes qui sont pro-Belgique, mais qui votent pour le parti qui en veut la fin. Mais à côté de ces nationalistes, il y a tout de même beaucoup d'autres alternatives.

Chez les négociateurs, ce sont CD&V, Open VLD, SP et Groen du côté flamand et CDH, MR, PS et Ecolo du côté francophone. Ils représentent 2/3 des électeurs belges afin de pouvoir réformer l'État. Eux, ils ont recherché des compromis pour rendre la demande flamande possible et réalisable. Ce n'est pas de la démocratie, cela?

Mais, évidemment, il est beaucoup plus facile de critiquer que de regarder sa propre réalité en face. Parce que, bien entendu, Bruxelles bloquée par une infime minorité de flamingants paraît tout à fait «normal». Que la ministre Grouwels ne pèse même pas 0,5% et qu'elle soit ministre Bruxelloise ne fait même pas réfléchir Bart. Moi oui.

Le combat pour le maintien de la démocratie et des libertés fondamentales est une lutte journalière en Belgique. Et heureusement, il y a des femmes, des hommes, des militants, des politiques et des intellectuels qui se lèvent chaque matin pour dénoncer les aberrations du nationalisme flamand. Parce que la marche des chemises brunes vient du nord, pas du Sud.

Si la démocratie de Mr De Wever, c'est interdire aux enfants de Hal de parler français sous peine de punition, si c'est interdire l'affichage politique en français, si c'est verbaliser la moindre phrase en français, si c'est voler des territoires peuplés de gens parlant français, si c'est contraindre Bruxelles à ne plus parler français,...

… Si c'est venir se pavaner au son des «Franse Ratten», si c'est lancer des œufs congelés à la gueule des «franskilloenen», si c'est fermer les yeux sur les lynchages policiers lors de contrôles sur les francophones, ou si c'est espérer mettre à genoux tous les francophones qui se battent pour garder leurs droits de citoyens Belges dans leur propre pays...

Alors, effectivement, la Belgique n'est pas démocratique. Parce que la démocratie, c'est l'égalité de tous les citoyens, c'est la liberté d'expression, c'est la liberté de se déplacer, de se réunir, d'échanger des idées. La démocratie, c'est aussi la tolérance, l'ouverture d'esprit, le respect de l'autre et des ses différences. La démocratie, c'est tout simplement l'apogée de la vie pacifique en société.

Ce que proposent les nationalistes, ce n'est pas la démocratie, non. Même si Bart De Wever aimerait le faire croire.

lundi 17 octobre 2011

Un électeur averti en vaut deux.

(MÀJ : le 19 octobre le CD&V, l'OpenVLD et Groen ont voté la résolution, ce qui fait que le FDF est reconnu comme groupe au parlement bruxellois. Voir l'article du Soir)


Il y a quatre jours, je me demandais quel était le prix payé par les négociateurs francophones pour obtenir une paix limitée au temps des prises de vues des photographes¹. Aujourd'hui, nous venons à nouveau de voir le vrai visage des hommes politiques flamands: aucun compromis favorable aux francophones. Ne rien abandonner, jamais. Cela donne un aperçu de l'addition qui nous attend.

C'est certainement avec un grand plaisir partagé que les représentants de moins de 10% des habitants de la région bruxelloise ont rejeté l'amendement proposé par le PS afin de reconnaître le groupe politique des Fédéralistes Démocrates Francophones au sein du parlement bruxellois. Ce qui leur retire le droit de vote et de dotation. Elle est belle la démocratie à la Belge.

D'un point de vue purement législatif, étant donné que les élus FDF s'étaient présentés sur les listes MR, ils n'ont pas le droit de constituer un groupe. Mais un amendement aurait suffi à rétablir une juste séparation dans les faits depuis leur divorce avec le MR. Mais c'était sans tenir compte de la honteuse stratégie flamande.

Une fois de plus, la toute petite communauté néerlandophone (rappel : qui ne vaut même pas 10% de la population bruxelloise) se permet de bloquer les institutions de la capitale dès qu'elles ne vont pas exclusivement dans l'intérêt de la Grande Flandre. C'est tout de même aberrant que cette situation soit tolérée par les partis francophones.

Nous venons, sereinement, d'assister à la belle coopération flamande contre les francophones. Ils ont appliqué leur tactique favorite: affaiblir l'ennemi. Comme dans un jeu de stratégie, il faut détruire les points forts de l'adversaire sans perdre les siens. Le seul², j'ai bien dit le seul², parti qui défendait les habitants francophones de Bruxelles vient de prendre un uppercut des flamands.

Mais le plus triste, c'est d'être de nouveau placé devant l'incohérence des élus PS, MR, CDH et Ecolo. Pas un seul n'a osé condamner ce déni de démocratie. Il n'y a plus aucun parti politique du Sud du pays pour se mettre en marche contre la destruction des droits des francophones. C'est un silence approbateur lourd de sens qui émane de ces quatre partis.

J'en ai plus qu'assez de me faire dépouiller un peu plus chaque jour par l'ensemble des hommes politiques néerlandophones qui sont, de surcroît, appuyé par les élus francophones. J'en ai marre d'être un témoin impuissant du démantèlement de mon pays par des voraces nationalistes d'un côté et des individualistes ingrats de l'autre.

Au nord, nous avons des stratèges guerriers qui savent exactement ce qu'ils veulent, et qui ne s'en cachent pas: le parti qui a pour but l'indépendance de la Flandre recueillerait 40% des voix. Et bien que les autres partis ne la veulent pas nécessairement, ils la préparent méticuleusement car chaque pas vers le fin du pays leur rapporte beaucoup. Leur Nation passe avant leur parti.

Au sud, il n'y a que des personnes qui jouent des coudes pour réussir à être dans le gouvernement. Il n'y a aucune vision, aucune cohésion, aucun plan politique à long terme. Le plus loin qu'ils arrivent à penser est à l'échéance électorale suivante. Et surtout, plutôt que de réformer la Wallonie et Bruxelles, ils s'accrochent aux deniers flamands. Leur «Moi» passe avant tout le reste.

Mais la faute revient également aux électeurs. Premièrement, chez les flamands: ceux-ci ne cessent de répéter qu'ils tiennent à la Belgique. Mais alors, il faut cesser de voter pour le parti nationaliste qui prône la fin du pays. C'est tout de même simple. Sinon, c'est cautionner son programme et obliger les autres formations politiques à s'aligner dessus.

Et chez les francophones, ils doivent se rendre compte que le prix à payer pour garder ce modèle de Belgique est exorbitant. À force de vouloir repousser les réformes nécessaires à l'économie du Sud du pays et en s'alimentant avec les richesses flamandes, cela ne fait qu'exacerber l'incompréhension légitime des habitants et des financiers du nord, tout en ne résolvant rien.

Mais moi, ce qui me fait le plus mal à mon pays, c'est que «madame non» et Charles Michel ont fait une volte-face inattendue. Parce que là, les électeurs se sont clairement fait duper. Et je ne veux même pas qualifier l'attitude du MR qui a rejeté les principes de ses élus FDF, et qui a explicitement rappelé aux électeurs qu'ils ne valent rien, que le MR n'a rien à faire de leur choix.

Il y a deux certitudes qui ressortent de la position flamande d'aujourd'hui. La première, c'est que leurs politiques ne veulent absolument pas de paix communautaire. Et la deuxième, qui est la plus triste et la plus importante à la fois, c'est qu'il n'y a qu'un seul parti² qui défende les intérêts des francophones de Belgique: le FDF et aucun autre. Cela, au moins, a le mérite d'être clair.

Les électeurs en sont informés et peuvent faire leur choix en toute connaissance de cause.


¹Trente pièces d'argent.

²Le FDF est le seul parti défenseur des francophones représenté au parlement, mais je me dois de citer le RW et le RWF qui s'acharnent également à la protection de leurs concitoyens.

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...