mercredi 31 août 2011

Place des grands hommes

Il y a 20 ans, lorsque j'étais en terminale, Patriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiick chantait «Place des grands hommes». A l'époque, j'avais même été le voir en concert à Forest National avec les copains de l'académie de Braine. Nous fredonnions ces phrases en se redonnant rendez-vous pour dans 10 ans. Et nous avions la force de l'adolescence : l'insouciance d'être éternellement vivant.

Si je parle aujourd'hui de cette période, c'est parce que dans deux mois environ, je ferai partie des groupes de jubilaires du Collège Saint Vincent. Bien que la sensation d'immortalité m'a quitté il y a bien trop longtemps, je suis ravi de pouvoir retrouver mes camarades de l'époque. C'était il y a 20 ans, mais c'était simplement hier. Je pense que je pourrais retrouver mon banc et mes amis les yeux fermés.

Certains noms se perdent, mais les visages sont bien là. Je peux revoir les profs, les élèves, les éducateurs. Je me souviens de chacune des odeurs de notre collège. Je me souviens de ces escaliers en pierre bleue et du préfet de discipline qui faisait la loi depuis le grand perron. Pendant quelques heures, 20 ans après, je replongerai dans mon adolescence.

Avec les technologies modernes, comme beaucoup de trentenaires, j'ai retrouvé mes anciens compagnons via les réseaux sociaux. Bien que les contacts restent virtuels, nous aurons plus de chances de nous retrouver autour d'une bière, et de se reconnaître. En effet, comment retrouver ce camarade qui se battait pour avoir des cheveux longs alors qu'aujourd'hui, la calvitie lui a ruiné son rêve, si je n'avais pas vu sa photo de profil ?

Nous ne nous voyons pas, mais nous nous suivons. En lisant les statuts ou les twits, nous avons régulièrement des nouvelles. C'est ainsi que nous savons qu'un tel a repeuplé la Belgique avec ses 5 enfants, qu'un autre a parcouru le monde, ou encore que l'autre est maître de l'univers à la tête d'une entreprise de pétro-dollars. Nous voyons les enfants grandir, et nous nous connaissons encore. Tiens, une telle qui était championne d'athlétisme a passé le relais à sa fille, c'était donc génétique. Nous sommes toujours en contact, nous sommes « friends ».

Lorsque nous comparons les photos de profil et les photos de classe, une pointe de nostalgie commence à nous titiller. Les visages prennent de l'âge. Les adolescents boutonneux aux coiffures improbables des années 80 ont fait place à des hommes et des femmes dans la force de l'âge. Certains ont quelques rides, d'autres ont les cheveux grisonnant, voire blancs. Un autre a pris quelques kilos. Certains, comme moi, ont enfin grandi.

Mais malgré tout, il nous manque quelque chose : la voix, les interactions humaines, les rires. Et c'est pour cela que je serai là dans deux mois. Juste pour s'écouter, échanger, se souvenir, le temps d'une soirée. Je sais bien «qu'on ne peut pas mettre 10 ans sur table comme on étale ses lettres au scrabble», mais quand même, j'ai envie de revoir mes copains de classe.

Certains m'ont plus marqué que d'autres, comme partout. Les affinités se faisaient humainement, ou dans l'entraide pendant les cours. Certains profs ont fait l'unanimité de la solidarité entre élèves tellement ils étaient sévères, d'autres ne me donnent que des souvenirs de grosse rigolade et de chahut. «argh disons que tu vas me copier autant de pages que de cheveux sur la tête» est gravé en nous. Toujours est-il que j'ai envie de revoir ceux et le peu de celles qui ont partagé mes 6 années de rénové.

Il y a également des étudiants qui ont marqué toute une génération, enfin, toute une promotion plutôt. Au travers de toutes les classes de la même année, il y avait des gens qui ressortaient vraiment du lot. Des poteaux qu'on voulait revoir dans ces soirées des anciens. Toi, Gaëtan, tu en faisais partie. Évidemment, il y avait ton physique, tu devais faire deux fois mon poids. Mais moi, ce n'est pas de ça dont je me souviens. Tes caractéristiques premières étaient ta gentillesse et ton humour.

Je me rappelle d'un voyage que nous avons fait en Angleterre et nous étions avec Christophe dans une famille d'accueil. Et là, j'ai découvert ta drôlerie. Nous nous sommes réellement marrés pendant tout le voyage. Ton cœur était encore plus grand que ton physique, et ta bonté dépassait de ton pantalon. Cela devait être ton moi profond, car cela m'a marqué à jamais. Je t'ai retrouvé via FB et je me faisais un plaisir de te revoir. C'est horrible de devoir parler au passé et de savoir que je ne peux plus te conjuguer au futur.

Ton si grand cœur t'a lâché. A 37 ans. Merde.

mardi 30 août 2011

Roulez bourrés!

Etienne Schouppe, secrétaire d’État à la mobilité, est formel : trop d'accidents de la circulation sont dûs à l'alcool au volant. Personne ne peut lui donner tort, même les statistiques le prouvent. Dans 42,5% des cas d'accidents avec blessé grave, en Belgique, le taux d'alcoolémie du conducteur était supérieur à 0,1 pour mille. Actuellement, quelques 600 000 contrôles sont effectués par an, et le chiffre de 2 000 000 est visé.

Le Belge est un bon vivant, c'est de notoriété publique. Doit-on dès lors sanctionner sa sympathie ? Tout est prétexte à boire une bonne petite pils. Un anniversaire, un baptême, les fêtes de fin d'année, la réussite des examens, l'échec de ces mêmes examens, un nouveau voisin, une petite amie, un chat, un chien ou l’œuf fraîchement pondu par la poule, tout est sujet à décapsuler une mousse.

Je repose dès lors la question : doit-on brider la joie de vivre du belge ? Doit-on punir le bien-être que procure une gorgée de houblon ? Doit-on réprimer le « moi » profond de l'individu, quitte à le plonger dans l'abîme du rejet de soi ? Certainement pas. Il faut protéger nos concitoyens et s'assurer de leur bonheur qui passe par le partage d'une tournée au cabaret du coin.

Bien entendu, il va falloir réglementer, car la diminution des accidents de la route doit rester une priorité. Actuellement, différentes solutions sont testées en Europe et dans le monde, mais une fois de plus, la Belgique peut et doit être innovante dans le domaine de la sécurité. Au lieu de toujours sévir et punir, il faut récompenser et encourager : enseignons la façon responsable de conduire à 4 grammes par bras.

Il est grand temps d'introduire le permis de conduire en état d'ébriété. Nous avons tous déjà remarqué que plus nous passons du temps à déguster notre breuvage préféré, plus les routes sont étroites et sinueuses. Passé une certaine heure, nous savons également qu'il ne vaut mieux pas rencontrer un de nos copains à képi. Grâce à notre nouvelle licence, nous serons fier de répondre à ce dernier : « j'ai bu quelques pils, mais j'ai le permis ».

L'obtention du précieux certificat se ferait dans les mêmes conditions que l'original, à un détail près, il faudra avoir ingurgité un minimum de 10 bières auparavant. Un petit test d'alcoolémie sera effectué pour éviter les fraudes, et hop, contact, moteur eeeet Santé ! L'épreuve ne sera qu'une formalité pour tous les conducteurs avinés. Et grâce à ce précieux bout de papier, ce sera la fin des tracasseries pour désigner le conducteur sobre qui devra se faire chier comme un rat mort toute la soirée pendant que ses amis s'enivreront dans la joie et la bonne humeur.

Je vous entends déjà dire que c'est tout de même un peu dangereux, on voit le résultat sur les routes aujourd'hui. Je sens même une dose de scepticisme qui pointe. C'est parce que je ne vous ai pas encore expliqué que les cafetiers, ces braves gens, se sont mis d'accord avec l'industrie de l'automobile pour ajouter un gadget sur le volant : le « BDB » pour « bouton du bourré ».

Ce bouton magique bloquera la vitesse de la voiture automatiquement à 30km/h en ville et 50km/h ailleurs. Mais ce n'est pas tout : cette nouvelle technologie très utile enclenchera un gyrophare rouge sur le toit de sa voiture afin de signaler à tous les autres usagers de la route qu'un danger, potentiel, est en approche. J'insiste sur le mot potentiel.

Le seul embêtement qui puisse encore arriver à notre pauvre chauffeur enivré serait de tomber dans les bras de morphée tout en conduisant son bolide bridé. Une fois de plus, le BDB sera son ami : en effet, une musique de min 80db sera diffusée dans la voiture. Finies les petites siestes en roulant : le BDB est là pour vous tenir éveillé.

Si malencontreusement, et cela peut arriver, notre pilote a un léger dysfonctionnement dans la maîtrise de son véhicule, nous pouvons tout de même logiquement admettre qu'à 30 ou à 50 à l'heure, il n'y a pas grand risque. Au pire, un peu de tôle froissée qui sera remboursée par une compagnie d'assurance spécialisée. Le permis de conduire en état d'ébriété jumelé au bouton BDB et la Belgique est à la fête.

Le seul inconvénient que je puisse imaginer, c'est lorsque Ronnie enivré de ses 24 Carapils décidera d'appuyer sur son BDB et que jaillira sa musique favorite à 80 db... Je ne suis pas certain que ses voisins apprécieront pleinement la poésie de sa musique « boum-boum » à 4h du matin. Mais je pense que nous pouvons tous faire un petit effort au nom de la sécurité, non?

Allez, santé, mais n'oubliez pas de vérifier que votre gyrophare fonctionne bien.

dimanche 28 août 2011

La foire aux chômeurs

Il y a vraiment trop de chômeurs qui profitent du système, et avec toutes ces calamités qui nous tombent sur la tête, franchement, ils pourraient quand même donner un coup de main plutôt que de regarder leur écran plasma de 200cm de diamètre. Au lieu de passer leurs journées au bistrot, ils pourraient balayer les rues et dégager la boue due aux inondations.

Heureusement que le politique prend efficacement les choses en main. Je remercie vivement les élus Open VLD de Saint-Trond d'avoir enfin ouvert les yeux de la population en proposant aux chômeurs de venir ramasser les pommes tombées par terre. C'est important de savoir que ces fruits risquent d'acidifier le sol et donc de rendre les productions futures moins performantes. Merci mille fois d'ouvrir le débat.

Car c'est vrai tout de même. Il y en a vraiment marre de voir toutes ces feignasses se lever à 10h pour jouer à la PS3, glandouiller sur le net avant d'aller se pochetronner au bistrot ! Et qui paye pour tout ça ? Et bien, c'est toujours nous, les bons pigeons de contribuables. C'est dans notre porte-feuille que l'on pioche. Nous, les honnêtes travailleurs qui triment à en mourir alors que chaque mois le gouvernement incapable diminue un peu plus notre pouvoir d'achat.

Personnellement, j'irais même plus loin que cet élu. Si nous partons du principe que l’État donne une enveloppe chaque mois au chômeur, je pense qu'il est tout à fait normal que celui-ci passe ses heures au profit de la communauté. Il y a tellement de choses qu'il pourrait faire pour aider au bien être des autres que je ne comprends pas pourquoi il peut se pavaner chez lui en pantoufles en se grattant le trouffion.

Je propose donc le concept de la « foire au chômeur ». C'est très simple, chaque matin, sur la grand place du village, tous les chômeurs se rassemblent et les citoyens qui en ont besoin peuvent demander leur aide. Évidemment, le sans-emploi irrécupérable peut rester chez lui, mais serait sanctionné et ne recevrait pas son allocation du jour. Le pain sec et le verre d'eau pour le repas seront à la charge du bon type qui donne une tâche à la journée.

Une cave inondée ? Pas de soucis, les nettoyeurs sont là. Une grosse récolte ? Aucun problème, quelques bouts de pains rassis et des carafes d'eau, le tour est joué. Mamie doit faire ses courses ? Le chien à promener ? Les tomates à planter ? Un chauffeur ? Mais encore mieux : une chaîne de montage en grève ? Des salariés trop souvent malades ? Des ouvriers syndiqués ? Qu'à cela ne tienne, la « foire au chômeur » est LA solution.

Par contre, l’État ne doit pas être en reste. La ville est dégueulasse ? Allez les feignants, une brosse, un sac poubelle et on récure. Insécurité ? Une veste bleue, un képi, une arme, et voilà notre cossard prêt à monter la garde devant la bijouterie. Soins à domicile ? Une tunique blanche, du savon, et l'inactive est prête pour nos aînés. Trop de monde au guichet ? Il y a tout de même bien un de ces clampins qui sait écrire. La « foire au chômeur » est faite pour vous, pour moi, pour tous, et surtout pour eux..

Raaaaaaa, je les vois déjà se démener pour déchiffrer le manuel d'utilisation de leur réveil afin de ne pas rater leur rendez-vous matinal. J'imagine leur regard rempli de bonheur lorsqu'ils s'admireront chaque jour dans le miroir. La fierté qui renforcera leur labeur dans leur nouveau rôle. Hier ils étaient les moins que rien, les cagnards, les vauriens. Aujourd'hui, ils sont policiers, infirmières, ouvriers. Demain, ils seront peut être agriculteurs ou banquiers, peut-être même chirurgien pour papy candidat à l'euthanasie.

Ils partiront le matin avec un coup d'oeil méprisant vers leur console de jeu. Ils iront d'un pas rythmé, le coeur léger rejoindre l'appel. Qui sait ? Peut-être trouveront-ils le bonheur de l'Amour? Peut-être qu'une cougar fortunée jettera son dévolu sur un bel éphèbe qui vient pour sa plomberie ? Ils auront certainement la chance de trouver ces amours simples mais puissants des petites gens. Ils pourront expliquer à leur descendance la Joie qu'ils ont eu de pouvoir être membre de la « foire aux chômeurs ». La vocation pourrait même être filiale dans cette Nouvelle Société du Bonheur.

Au fait, si les agriculteurs trudonais ont besoin de main d’œuvre pour ramasser les pommes, pourquoi ils n'engagent pas ?

samedi 27 août 2011

La Belgique n'a pas besoin de gouvernement.

Le prix nobel de la paix Desmond Tutu a accueilli le ministre-président flamand Kris Peeters avec ces mots : « Peut-être votre pays n'a-t-il pas besoin de gouvernement ». Ce qui peut passer pour une boutade pourrait être pris tout à fait au sérieux. Je suis persuadé, et cela n'engage que moi, que nous n'en avons pas besoin, du moins dans sa forme d'avant les 400 jours de crise.

Regardons ce que fait le « gouvernement en affaires courantes » : il gère le pays au jour le jour. Oui, mais en même temps, il est rentré en guerre avec la Lybie, il a pris des décisions lors de la crise de l'euro, de la crise grecque, etc, etc... bref, tout, sauf les problèmes belgo-belges, à savoir les problèmes communautaires. Et si la solution était là ?

Nous savons que lorsque des blocages apparaissent, le premier ministre préfère convoquer le kern, le cabinet ministériel restreint. Et c'est à ce moment là que les compromis sont possibles. Je pose à nouveau la question: « Et si la solution était là ? » Cela paraît simple, voire simpliste, mais je suis tout à fait persuadé que c'est une piste que nous devons suivre.

Les entités fédérées veulent plus d'autonomie, qu'à cela ne tienne, c'est tout à fait possible. Restructurons d'abord le fédéral. Admettons que nous n'y gardions que des cabinets qui superviseraient le niveau national, tout en ayant des divisions au niveau régional ou communautaire. (Ce modèle existe dans un pays très similaire au nôtre : la Suisse.)

  • Le cabinet du premier ministre

  • Les affaires étrangères

  • Le ministère de l'intérieur

  • La justice et la police

  • La défense, la protection de la population et les sports

  • Les finances

  • L'économie

  • L'environnement, les transports, l'énergie et les communications.

Point. Punt aan de lijn. L'état fédéral serait la clé de voûte de notre pays. C'est d'ailleurs un petit peu ce qu'il se passe depuis 400 jours. Sérieusement, est ce que l’État a été correctement géré durant cette période? Je vois déjà venir les sceptiques avec leurs « oui, mais... ». Et bien, je leur réponds que c'est ce fameux « oui, mais... » qui a permis de se remettre autour de la table d'Elio.

Maintenant, il va falloir des hommes et des femmes pour ces postes. A l'image des sages, il nous faut des personnes reconnues pour leur capacité à être des funambules du compris à la belge, des hommes et des femmes d'Etat appréciés à leur juste valeur par leurs pairs. C'est tout naturellement que je penche pour une élection indirecte, c'est à dire faite par les élus fédéraux. Attention, je rajoute un point : chaque grand parti à droit à un élu, avec un équilibre linguistique 4 flamands, 2 wallons, 1 bruxellois, 1 germanophone. Remarquez comment je dégage subtilement les extrémistes...

Il est très important de souligner que ceci serait inaltérable. Lors des élections, nous, électeurs, allons voter pour les sièges au fédéral. Par contre, étant donné que les super-ministres seront nommés par les parlementaires et qu'ils sont garants du fonctionnement de notre pays et de l'unité de celui-ci, il faut rester sur une structure immuable. En effet, cela leur permettrait de terminer leur carrière en beauté, mais surtout, cela leur retire la tentation des actions populo-électoralistes.

J'ajouterai que c'est le moment où ces politiciens quittent la ligne dictée par leur parti. C'est à dire qu'ils pensent exclusivement en fonction de notre pays, de ce qui est bon pour lui et pour ses citoyens. Utopiste ? Peut-être, mais ça peut marcher. Et lorsque nous regardons où nous en sommes, c'est un petit peu ce que nous demandons aujourd'hui à nos hommes politiques : «Soyez Belges, Pensez Belge!»

Certains pourraient tout de suite me répondre, mais c'est à peu près ce que nous avons aujourd'hui. Dans l'idée globale du fonctionnement fédéral de notre pays, oui. Sauf qu'actuellement, nous avons 15 ministres et 6 secrétaires d'Etat... en suffrage direct. Nous passerions à 8 ministres d’État en suffrage indirect. A part le côté économique, je vois surtout l'amélioration de la stabilité du pays, et surtout la capacité à débloquer celui-ci : le kern serait reconnu par l'ensemble de la classe politique. Malgré toutes les tractations en interne, vous pensez que les parlementaires auraient élu Daerden au fédéral ? Moi non plus.

En somme, lorsque les citoyens iront voter, ce serait pour le parlement fédéral, et ensuite, ceux-ci désignent le kern, c'est ça ? Un peu comme aujourd'hui ? Non. Il y aurait un élu par grand parti, 4 flamands, 2 wallons, 1 bruxellois et 1 germanophone. Ils ne seraient pas placés par leur parti, et cela ne dépendrait pas du résultat des élections. Je pense même que la formation du kern ne doit pas nécessairement tomber en même temps que les élections fédérales. Le but c'est d'avoir un pays gouverné et efficace. Un tant soit peu que cela soit faisable en Belgique.

Allez, il n'y a plus qu'à s'attaquer aux problèmes belgo-belges...

vendredi 26 août 2011

Danger : trop d'enfants francophones veulent devenir bilingues!

Le secrétariat général de l'enseignement catholique flamand demande d'encadrer les francophones inscrits dans leur écoles mais aussi d'en limiter leur nombre. Cette fois, c'est l'accès à l'éducation des petites têtes blondes franskilloenen qui est attaqué. Le plus surréaliste dans cette situation ubuesque, c'est que tous ces enfants ne sont pas considérés comme francophones par l'establishment politique flamingant (75% des politiciens du Nord).

Cette situation « difficile » pour les enseignants flamands est localisée dans les communes de la périphérie de Bruxelles. Cette même situation est donc totalement inextricable et surtout intolérable pour les élus néerlandophones. Je rappelle, pour ceux qui ne connaissent pas les circonstances, que ces communes sont situées sur le territoire flamand mais qu'elles sont peuplées très majoritairement par des francophones. Officiellement, ces mêmes territoires ne sont peuplées que par des flamands : les untermensch n'y existent pas.

Vous vous doutez bien qu'il ne me viendrait jamais à l'idée de me moquer du pragmatisme efficace de l'administration de nos amis nordistes. Et pourtant, je suis contraint d'avouer que j'ai un énorme sourire qui est en train de se transformer en fou rire, et dans quelques instants je vais applaudir des deux mains, en espérant que les élus du Vlaams Parlement me suivent. En effet, pour soutenir leurs bons professeurs les élus doivent reconnaître l'existence même des francophones, ces fameux indésirables dont la présence est niée. La quadrature du cercle, ça vous dit quelque chose?

Ce sont ces mêmes élus qui aiment se pavaner dans les rues de la périphérie Bruxelloise pour rappeler le caractère flamand de toutes ces communes. Sur leur vélo étincelant, les élus démocrates se mélangent au bon peuple dans une manifestation sportive mise en place par l'organisme officiel gouvernemental, le Bloso. Ils pédalent avec leurs concitoyens pour promouvoir le bien fondé de l'exercice physique début septembre, tout en rappelant au monde entier (limité au territoire nord de la Belgique) qu'ils sont bel et bien chez eux, chez les Flamands.

Le fait que ce grand rassemblement sportif passe pour rappeler l'enclavement de Bruxelles dans le territoire flamand n'est que pure coïncidence. Le fait que les cyclistes arrivent de tout le nord du pays pour insister sur le caractère flamand des communes où les habitants sont presque exclusivement francophones est aussi dû au hasard de la programmation. Et enfin, le fait que tous ces élus qui s'érigent en grands défenseurs de la démocratie se retrouvent à scander des « Franse Ratten, Rol uw matten » ou encore « België barst » n'est que purement fortuit.

Et c'est maintenant que je m'esclaffe, parce que dans les faits, les fonctionnaires de l'éducation de la communauté flamande de Belgique demandent de l'aide à ce même monde politique qui nie la vérité. J'ai une pensée pour cette gentille maîtresse qui demande du soutien parce qu'elle a du mal à faire son travail correctement, vu que dans sa classe 80% des enfants ne parlent pas flamand... chez eux. Et elle ne peut être entendue par aucun de ses ministres de tutelle, car tous les partis flamands sont unanimes : dans la périphérie de Bruxelles, il n'y a que des flamands.

Mais ce n'est pas fini, ça c'est juste un amuse-bouche : le problème vient du fait que les francophones veulent devenir bilingues ! Les élus nordistes ont tellement peur de la tâche d'huile francophone autour de Bruxelles qu'ils ont inventé toute sorte de dispositifs pour intégrer les habitants allochtones. Ils ont dépensé des millions d'euros pour organiser des cours, ils ont inventé le concept anti-européen du « wonen in engein streek », ils ont créé la circulaire Peeters, ils ont réécrit les livres d'histoire, et ils sont fiers de montrer que cela fonctionne, mais le fait que les francophones veulent être bilingues, non, ça ce n'est pas possible, niet mogelijk hè !

Oui, vous avez bien lu, le problème c'est qu'ils veulent devenir bilingues. Pourtant avec toutes les embûches que les politicards flamands ont créé dans la périphérie, comme l'interdiction de parler une autre langue que le flamand dans tous les organes officiels du nord, et toutes ces méthodes insultantes, ils ont déjà réussi à rendre tous les francophones de la périphérie bilingues, s'ils ne l'étaient pas déjà. Mais c'est vrai que notre premier ministre démissionnaire avait annoncé que les franstaligers n'avaient pas les capacités intellectuelles pour apprendre le néerlandais... alors ça doit faire un choc.

Quoi de plus naturel que leurs enfants soient bilingues aussi ? Quoi de plus naturel que leurs enfants aillent dans une des écoles de leur commune de résidence ? D'autant plus que l'enseignement en français est, naturellement, interdit en communauté flamande. Dans n'importe quel autre pays, nous parlerions d'une intégration réussie. Dans le nord de la Belgique, c'est interprété comme de la mauvaise foi des franskilloenen. Comique, non ? Non.

Discriminer les gens sur leur origine, leur langue ou leur religion, c'est de l'extrémisme de droite. Mais pour le bon flamand, c'est du populisme national démocrate, étiqueté au centre. Décidément, la politique flamande est étrange. Dangereusement étrange.

jeudi 25 août 2011

Les handicapés wallons profitent du système.

Ça y est, les affaires reprennent. Malgré l'obligation de discrétion des attablés de la cène Di Rupo, il est possible de se mettre des déclarations fracassantes sous la dent. Comme rien ne filtre, et que les journalistes doivent avoir quelque chose à écrire, nos amis extrémistes parviennent très bien à sortir quelques joyeusetés qui nous feraient bien rire, si elles n'étaient pas déchirantes de pathétisme.

Hier, nous avons appris qu'il y a 50% de plus de handicapés Wallons que Flamands, mais surtout qu'ils ne sont certainement pas assez « handicapés et qu'ils devraient pouvoir travailler mais ils profitent du système ». Ce qui, dans n'importe quel autre pays civilisé, serait susceptible de lynchage médiatique voire même la signification de la fin d'une carrière politique, passe chez nous pour une « simple brimade » de plus de la part de nos chers compatriotes du nord.

Allez, je vous le donne en mille. Quel parti est à l'origine de cette polémique ? Un parti néo-fasciste ? Non, évidemment. Un parti, comment dirais-je, qui frôle avec la bordure très à droite de l'échiquier politique ? Non, bien sûr. Ou encore un parti qui est à l'écoute de son peuple, mais qui écrase les autres tout en se disant de centre ? Bingo, ce sont bien les nationalistes flamands de la NVA. Je me pose quotidiennement la question "pourquoi il ne sont pas considérés d'extrême droite?", mais c'est un autre débat.

La députée Helga Stevens en profite bien entendu pour plonger sur un futur sujet brûlant : la scission de la sécurité sociale. Le bon travailleur flamand, prépensionné à 52 ans, ne doit surtout pas payer pour le chômeur wallon et encore moins pour le resquilleur wallon déguisé en mendiant tétraplégique. C'est déjà grâce à ce dernier qu'il n'y a plus de pointage car il n'arrivait pas à monter les escaliers de son hôtel de ville pour aller estampiller sa carte, alors qu'il garait sa grosse voiture sur sa place réservée pour aller jouer au football trois fois par semaine...

Chère Madame Stevens, je ne porte déjà pas haut dans mon cœur votre parti qui n'a même pas les coucougnettes assez pendues pour affirmer ouvertement qu'il est d'idéologie raciste et qu'il a le même programme que le national socialisme allemand des années 30, mais là vous venez de passer une borne de plus. Et je ne souligne même plus la lâcheté des francophones qui ne montent même plus au créneau de guerre lasse.

Par contre, je vous prends au mot, car oui, vous avez raison sur un point. Mais quel point, celui qui en vaut mille au moins, un million même ! Je reste persuadé, comme vous, qu'il y a une grande majorité qui serait tout à fait capable d'aller bosser, comme vous et moi. Mais non pas, comme vous le suggérez, parce que ce sont des grosses feignasses wallonnes dont la culture est basée sur le vampirisme de la gentille solidarité des flamands et qu'il faut donc leur mettre un gros coup de pied au cul, mais parce qu'ils en sont capables. Oui, techniquement ou intellectuellement capables.

Et vous savez quoi ? Je suis certain qu'ils ne demandent pas mieux que d'aller au bureau ou à l'usine. Oui, ils veulent s'intégrer dans la vie sociale. Ne croyez vous pas qu'ils ne se sentent pas assez assistés que pour en plus, comme vous le leur reprochez sournoisement, ils profitent encore plus de vos sous ? Croyez vous sincèrement que les épreuves de leur vie de tous les jours n'ont pas gonflé leur fierté d'être ce qu'ils sont sans qu'ils ne doivent vous demander l'aumône ?

A vous écouter, le combinard du Sud a trouvé une solution de plus pour voler le bon contribuable blond aux yeux bleus de type aryen du Nord de la Belgique: il se camoufle en manchot et prend des cours de dextérité pour l'autre main afin de faire les poches de l'âme chrétienne qui lui donne deux euros. La rumeur dit qu'il y a même un Wallon qui a fait exprès de sauter dans une chaîne de montage Flamande pour être amputé des deux jambes et oser dire que c'est un accident du travail. J'espère pour vous que votre Dieu qui vous regarde donner la charité est vraiment miséricordieux.

Ce que je vous propose, c'est de vous suivre dans votre démarche, et de les mettre au travail. Mais pas comme vos mentors à croix gammée le voulaient, non, avec la dignité et les possibilités techniques de la démocratie du XXIème siècle. En votant des dispositions légales afin de leur faciliter l'accès à l'emploi, d'aider les patrons solidaires, de construire des infrastructures permettant de partir de chez eux et d'arriver au bureau sans peine. Bref, de les intégrer aussi bien dans la société civile que dans la privée. Peut être pouvons nous également les aider pour les transports en commun ? Etc, etc...

J'ai l'impression, qu'une fois de plus, j'enfonce une porte ouverte. Et à nouveau, je n'en suis pas peu fier. Mais cette fierté, madame, n'est rien comparée à celle que j'ai vue dans les yeux des « personnes à mobilité réduites » quand elles font de leur combat quotidien une preuve de la force de l'être humain. Avec le regard qu'ils ont, Madame, je ne les imagine pas un seul instant penser à tricher sur leur condition.

Regardez dans leurs yeux madame, et répétez sans vous dérober à leur regard « Vous êtes des profiteurs du système ». Allez y, je vous écoute, et eux aussi.

mardi 23 août 2011

Comment écrire un article rentable en 2011?

Le journalisme a changé très rapidement en seulement deux décennies. Il est très important de pouvoir s'adapter à la nouvelle situation concurrentielle afin de contrer la fuite des lecteurs, et de conquérir des marchés nouveaux. Le salut de la profession passe par une remise en question des méthodes empiriques d'investigation. Pour ce billet de ce jour, je vais essayer d'aider les futurs pigistes dans l'appréhension de leur gagne-pain aléatoire.

Commençons par le choix du sujet. C'est la base : le lecteur doit avoir envie d'acheter votre article. Prenez donc un sujet qu'il aura envie de lire. Oubliez votre côté idéaliste d'investigateur redresseur de tort. Vous allez avoir faim, donc ratissez large. Il faut que votre article parle de quelque chose que le lecteur moyen ait envie de lire et qui vous permette de vivre de votre passion.

Tournons nous vers internet : ce sont les deux « P » qui rapportent le plus d'argent. Pills and Porn. Je fais une parenthèse pour le pauvre débutant qui pourrait me lire : j'ai bien mis « LL » donc je parle des pilules et non du doux breuvage qui aide à trouver l'inspiration. Et bien voilà des sujets qui vont vous amener des lecteurs : pensez toujours "PP".« Le fermier a violé 14 veaux après avoir ingurgité la pilule bleue spéciale pour les taureaux », pourrait être un exemple. Un peu plus de quatre vingt pour cents des sujets traitant de les thèmes "PP"se sont vendus à plus de 43 millions de clics.

Une autre méthode pour trouver un bon sujet : écumez les bistrots. Écoutez les conversations et vous vous rendrez compte que les petites gens ont envie de lire dans le journal ce qu'ils aiment entendre. Et bien, donnez leur ce dont ils ont envie ! Soyez proches de vos lecteurs. Je suis certain que quelques bières ingurgitées avec vos futurs admirateurs vous amèneront bien plus que le choix de votre sujet. Il y aura des dizaines de futurs articles qui viendront illuminer votre imagination fertile. Pensez à écrire quand même un petit peu avant d'avoir bu autant que vos amis d'inspiration, un peu de discipline est de rigueur dans le métier.

Une fois que vous avez trouvé sur quoi vous allez écrire, n'oubliez pas de faire peur. Il est très important de bousculer votre futur lecteur. Il faut qu'il tremble et que quelques instants il soit terrorisé à l'idée de ce qui pourrait lui arriver à lui, ou pire à ses proches. Imaginez un instant ce qui aurait pu se passer si notre fermier avait avalé ses pilules bleues le jour où une école maternelle de jeune filles trisomiques étaient venues visiter sa ferme... Difficile à décrire n'est-ce pas ? Cela ne s'est jamais passé, me direz vous. Qu'à cela ne tienne, vous avez accroché votre lecteur, et c'est cela qui compte.

Maintenant que votre audience épie chacun de vos bons mots, ajoutez quelques ingrédients de victimisation potentielle et de manipulation tout en choisissant précieusement vos victimes. Au vingtième siècle, nos aïeux n'avaient que les communistes, mais vous, jeunes recrues, vous avez le choix ! Les lobbies, les immigrés, les spéculateurs, les politiciens, ou encore l'Europe. Peu importe, mais restez vague. Ne citez pas de nom, car c'est le procès pour diffamation assuré. De toutes façons, le lecteur lambda sait pertinemment qui est derrière tout cela, il n'y a pas besoin de lui rappeler.

Parlons justement de ce lecteur moyen : ratissez large ! Ne compliquez pas de trop, les intellectuels ne sont pas votre public ciblé : il n'y en a pas assez. Il faut que ce soit la grande majorité qui soit prête à acheter le journal qui vous emploie. Rappelez vous votre passage au bistrot : c'est Roger ou Jean-Mi qui doivent avoir le réflexe de prendre votre quotidien en même temps que leur paquet de Gitane , les Subitos et la validation de leur ticket Euromillions.

Rappelez vous qu'ils vont commencer à le lire en même temps qu'ils entameront, au choix, leur première bière, leur premier ricard ou encore leur premier verre de vin. Maintenant que votre poisson est ferré, que doit il se dire ? « Putain, ils font chier, il n'y a vraiment rien dans cette gazette! » ou « Regarde Dédé : je te l'avais dit hier, j'avais raison ! » Je pense que nous nous sommes bien compris.

Le lecteur est à la base de nos écrits : ce n'est pas ce qui est vrai ou ce que le journaliste pense qui est important, mais bien la réaction humaine de ce très cher lecteur qui achète votre prose. Pensez-y, il faut qu'il ait de l'émotion, qu'il soit reconnu pour sa grande analyse de la situation, et que ses amis puissent lever leurs verres à sa hauteur.

Une fois que vous avez tout ça, c'est presque parfait : la perfection tient dans la régionalisation, la localisation, bref, la proximité. Si l'événement a eu lieu dans un endroit que notre lecteur connaît, c'est tout simplement le jackpot. Le proximité géographique précise n'as pas d'importance, cela peut être son lieu de vacances, comme son vrai chez soi, mais il faut que cela se soit passé près de chez lui...

Allez, je vous donne un petit peu d'aide :

« Un garagiste de Braine-le-Comte a sodomisé les enfants de son ouvrier après avoir confondu l'huile de vidange avec l'aphrodisiaque « metsdelhuile ».

Ce qui devait arriver arriva ! Les industriels du marché des aphrodisiaques avaient déjà été mis en garde, mais la commission Européenne avait reporté son vote sur la question. En effet... honnête homme.... l'aphrodisiaque vendu dans un bidon d'huile.... tout ça pour les lois du marketing.... C'est un homme brisé... Des familles détruites... L'entreprise a dû fermer.... Quel drame de la bêtise humaine ! »

Tout y est, le porn, les pills, la proximité, la peur, un texte court avec des mots simples... Toute la région se précipite pour savoir qui est ce fameux garagiste (Notez la technique utilisée : ne pas donner le nom en première page.) Ils ont peut-être été à l'école avec lui, peut-être est-il connu pour être un pervers, peu importe : ils achètent le journal. Pensez bien à cela, ils payent le bout de papier qui va vous payer, vous qui aurez des fins de mois difficiles.

Regardons maintenant la réaction de nos lecteurs.

Chez Momo :

Jean Mi : « Et Dédé, zavez akaté el djournal ? »

Dédé : « Evidemment, ké biess tu fais ! Ya le Léon ka fait une touze avec les jumelles bônnasses de l'Eros Club »

Jean Mi : « Tu vois Dédé, j'avais raison, je savais bien qu'un jour il finirait par avoir assez d'argent pour s'payer ces putains... »

Dédé : « Quand j'pense qu'elles n'avaient plus parlé à leur père qui les a reniées depuis qu'elles sont entrées dans le métier le jour de leurs 18 ans... et ce vieux Léon qui organise ça dans l'atelier où skil a trimé pendant 30 ans... ké pervers hein ! »

Jean Mi : « Ben moi, je lève mon verre à ce vieux pervers. Allez Christian, mets nous une tournée »

Dédé : « Et ne confonds pas la bonne pils que tu nous sers avou l'huile de vidange de Léon, sinon t'auras mal at trou de fièsssssss »

Je me dois tout de même prévenir mon cher étudiant, que cette méthode est tirée de la presse francophone belge qui l'a utilisée depuis maintenant une dizaine d'années. Malheureusement, cela n'a pas l'air de réellement porter ses fruits. Je reste d'ailleurs perplexe face à ce manque de résultats, mais la période est difficile, c'est la crise, et je suis certain que tout le business repartira rapidement.

Allez cher pigiste, un peu de courage et d'abnégation, je suis certain que l'avenir du journalisme sera brillant.

lundi 22 août 2011

Internet n'a pas tué la presse francophone belge!

La presse francophone belge est en crise : les ventes plongent, c'est la catastrophe, la fin est annoncée, etc, etc... Mais est-ce que les journalistes francophones se remettent en question ? N'est-il pas plus facile de rejeter la faute sur la gratuité de la toile, ou encore de la concurrence? Qui sait, c'est peut être à cause de la chute de l'euro ou, je ne sais pas, à cause du battement d'un papillon en Papouasie-Nouvelle-Guinée ?

Je pense très sincèrement que c'est en rapport avec internet, mais pas à cause de cet espace de gratuité. Je suis également convaincu que c'est lié au fait que plus aucun quotidien ne fait d'articles fouillés ou des recherches qui me donneraient envie de payer pour apprendre quelque chose de neuf. Si cela ne suffisait pas, ils se sont tous mis au niveau de la DH. Même le Soir et la Libre sont tombés dans le caniveau du journalisme de rubrique « chiens écrasés ».

Le rapport avec internet est très simple : je peux trouver toutes les informations à la vitesse d'un clic de souris, et surtout en temps réel. Grâce à mes amis Google et Wikipédia, je peux me faire une opinion très rapidement sur un sujet qui m'intéresse. Je ne dis pas que ce sera absolument formel et exact, mais en général, j'aurai une base tout à fait correcte.

C'est un lien mais pas le motif : la cause essentielle de la chute des lecteurs est dûe au fait que ceux-ci ne trouveront rien de plus dans le journal le lendemain ! Apparemment, G&W sont les uniques amis des professionnels de l'information écrite. Alors pourquoi irais-je dépenser le moindre euro pour quelque chose que je sais déjà ? Pour la photo couleur exclusive ? Pour donner l'aumône aux pauvres pigistes ?

Grâce à internet, le journal papier aurait dû muter : vers l'excellence. C'est le contraire qui s'est passé. Il est évident qu'il est beaucoup plus facile de niveler vers le bas que de se remettre en question et décider de devenir encore meilleur. De prendre son courage à deux mains et de, par exemple, de décider de doubler le nombre de mots dans un article. Ou encore faire des approches détaillées des sujets qui font l'actualité avec des avis contradictoires.

Lorsque j'ouvre un quotidien, je suis stupéfait de voir la mise en page « plus claire, plus facilement lisible, plus je-ne-sais-quoi » mais surtout beaucoup moins d'écriture. Je me rappelle encore, lorsque j'étais jeune et que le journal était en noir et blanc, qu'il me fallait une éternité pour terminer la lecture. Je le faisais très rarement, mais j'apprenais des choses, les analyses étaient pensées et les journalistes nous éclairaient sur une situation.

Aujourd'hui, c'est tout le contraire. J'ai l'impression que je peux lire le journal complet plus rapidement qu'une bande-dessinée d'Hägar Dünor, et que le seul moment où il faut réfléchir un minium c'est en faisant le sudoku. Sans rire, est ce que vous pensez sincèrement qu'en tant que lecteur j'ai envie de payer pour cette daube ? Oui, le mot est dur : c'est de la daube, mais alors là, vraiment une grosse grosse grosse daube puante.

Il reste, parfois, un tout petit espace intéressant : l'édito. Non, je délire, l'édito est à l'image même du journal, tout aussi pourri. Il est d'un ton policé, mais avec des mots courroucés : c'est un savant mélange entre le marketing et le populisme. En gros, il nous dit : « Achetez moi : je pense comme vous » Le seul hic, c'est que le journal ne pense pas comme moi : il ne pense pas du tout.

Les grands penseurs du journalisme ont décidé que ce qui marchait bien, ce sont les « clics ». Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que si la plupart des informations au bout de ces fameux « clics » étaient payantes, et bien, il y aurait beaucoup moins de ces « clics ». Le lecteur les lit de la même manière qu'il lit les avis mortuaires assis sur son trône : sans réfléchir, juste pour passer le temps.

Mais c'est vrai, internet a permis de trouver des lecteurs : oui, il y a certainement de nombreuses pages visitées sur les éditions en-ligne. Là aussi, que retrouve-t-on ? Des dépêches à peine retravaillées, des « copier-coller » et des fautes d'orthographes. Bref, un professionnalisme exacerbé qui me donne réellement envie d'acheter la version papier payante.

Le plus triste, c'est que je ne demanderais pas mieux que d'acheter un journal de qualité. Oui, je suis prêt à m'abonner, même plus cher pour le recevoir à l'étranger où j'habite. Je suis même persuadé que je ne suis pas le seul qui ne veut pas jeter sa monnaie pour une feuille de choux, mais prêt à débourser pour lire du contenu qui me fasse réfléchir. Mais cette offre belge francophone n'existe pas !

Ce n'est pas internet qui a tué le journalisme, c'est le journalisme qui s'est tué en copiant internet... en espérant que les lecteurs seraient suffisamment couillons pour payer. Refuser de regarder cette réalité revient au même que de donner du crédit à la description d'un tableau inconnu accroché dans une pièce sans lumière, faite avec un masque de sommeil sur le nez et de l'acide dans les yeux.

Tiens, les journaux flamands sont en progression... Ce serait piquant si c'était en partie grâce aux lecteurs francophones... Nee ?



dimanche 21 août 2011

L'Europe est débarrassée de l'extrême droite

Quelle belle journée ! Aujourd'hui, est une des plus belles journées de mon combat contre l'intolérance et la haine des autres : la bataille touche à sa fin. Je viens de me rendre compte que l'Europe est enfin débarrassée de l'extrême droite. Maître Modrikamen vient de m'ouvrir les yeux. Il n'y a plus de parti néo-nazi, néo-fasciste ou autre. Non, tous les fachos se sont éteints : les partis anti-démocratiques n'existent plus.

C'est une merveilleuse nouvelle ! Je me réveille avec une douce chaleur au fond du cœur, les papillons virevoltent à nouveau, les oiseaux gazouillent comme dans le générique de fin d'un conte de fées : les hommes s'aiment, et les politiciens ont décidé de ne plus surfer sur la vague de la méconnaissance et du rejet de l'Autre.

Pour ceux qui viennent d'une planète éloignée et ne savent pas qui est le robin des bois des temps modernes, Maître Modrikamen est un avocat brillant qui a toujours défendu la veuve et l'orphelin. Très loin de la tentation de l'auto-promotion médiatique, il est le pourfendeur de l'inégalité, le défenseur des « petites gens ». Il n'a jamais succombé à l'appel des sirènes « caméra-caliméro ». Un maître droit contre les tyrans du droit : c'est lui.

Pendant plusieurs mois, il a trusté le tiers des journaux télévisés belges. Il a réussi à faire comprendre aux gens que les banquiers, les spéculateurs et l'Etat n'étaient que des voleurs et des horribles financiers qui dépouillaient les pauvres belges qui épargnaient en « bon père de famille ». En effet, personne, à part lui bien-sûr, n'a osé démontrer que le droit de vote d'une grande entreprise ne devait pas être comptabilisé par rapport au nombre d'actions mais bien par rapport au nombre d'actionnaires. Il nous a expliqué que Monsieur Unaction avait le même poids de décision que Monsieur Cinquantemilleactions...

Grâce à lui, aujourd'hui, nous savons que l'extrême-droite a disparu du paysage politique européen. Les élus antisémites ? Évanouis. Les anti-islamistes ? Volatilisés. Les racistes ? Introuvables. Tous les penseurs et défendeurs d'une race humaine supérieure à toutes les autres n'ont plus aucun avenir dans la communauté Européenne et nous pourrons enfin vivre en paix dans le respect des différences culturelles et être à l'écoute de l'autre.

Pour prendre un exemple, le Front National n'est plus un parti d'extrême droite : c'est un parti populiste. Voilà une excellente nouvelle : avant, c'était un vieux borgne raciste qui dirigeait, mais aujourd'hui, son rejeton blond aryen, a ouvert les yeux et a compris le message de Jésus « aimez vous les uns les autres ». J'en ai la larme à l’œil. Heureusement, à moi, il me reste l'autre pour voir clair.

Stopper l'immigration non-européenne, rétablir les frontières, renvoyer les roms, sept années de contribution sociale avant d'en bénéficier, jeter les délinquants dehors, les ultras-islamistes : dehors ! Etc... Non, ce ne sont pas des programmes et des slogans de partis racistes et extrémistes situés très à droite de l'échiquier politique : c'est tout simplement l'expression du ras-le-bol de l'électeur gaucho-centriste qui demande tout juste un petit peu de rigueur dans la gestion des Autres... (autres que le dit électeur, ça va de soi) Au fait, vous avez noté le « ultra-islamiste » ?

Il est très très très très important de bien comprendre que « Les immigrés piétinent notre drapeau », « Trop d'arabes prennent le boulot des autochtones » ou encore « Ce sont tous des profiteurs, renvoyons les chez eux ! » ne sont plus du tout des propos d'extrême droite. Ce sont des demandes d'environ 30% d'électeurs travailleurs, ayant des valeurs européennes, de type caucasien et « qui n'ont rien contre les bougnoules tant qu'ils copulent entre eux, mais surtout chez eux ». Ces bons européens en somme ont des demandes légitimes, cela va de soi.

Ces 30% ne voteraient jamais pour un parti d'extrême-droite, car ces 30% connaissent l'Histoire et savent que ce type de comportement a entraîné des millions de morts et d'atroces souffrances. Ces 30% d'électeurs savent pertinemment qu'un parti utilisant ce type de raccourci n'a jamais été capable de gouverner sans la haine et qu'il n'a aucune solution réaliste. Raison pour laquelle ces électeurs informés et intelligents savent qu'il ne faut pas voter pour un FN extrémiste, mais peuvent le faire pour un FN populiste. Beaucoup plus pragmatiques, ces électeurs sont réalistes, ces électeurs savent que 30% est le score d'Hitler lorsqu'il a été élu.

Nous savons maintenant qu'il y a une grande différence entre un parti d'extrême-droite et un parti populiste ou nationaliste : il est permis et de bon goût de voter pour ces derniers. Je me rappelle, il y a quelques années, il ne fallait surtout pas dire « Ik stem Vlaams Blok » tandis qu'aujourd'hui, je peux fièrement annoncer, debout, la main sur le coeur, en faisant délicatement sonner mon verre à l'aide de mon couvert « Ik ben Vlaams, ik stem NVA » pour rappeler que je suis un « bon » flamand.

Loin de moi, et le lecteur averti le sait, l'idée de pouvoir imaginer de penser que la NVA est raciste et xénophobe. J'ai bien compris la différence entre un parti national-populiste et un parti national-socialiste : le deuxième a déjà exterminé une partie de la population humaine. Je suis heureux d'apprendre, grâce à vous Maître, qu'en fait l'extrême-droite n'a rien à voir, avec le populisme : l'extrême-droite a déjà fait la guerre, tandis que le national-populisme ne fait que de planter le décor.

Quelle belle journée, les papillons virevoltent, les oiseaux gazouillent, et si par le plus grand des hasards, les partis populistes et nationalistes gouvernaient en Europe, tout irait mieux dans le meilleur du monde. Ouf. Pauvre Jorg Haider, s'il avait été populiste, il aurait eu beaucoup d'amis...

Vivement que le triumvirat NVA, DeDecker et VB passe les 50%... Allez, un petit effort : il ne manque plus que 6%.

vendredi 19 août 2011

Les analystes boursiers nous prennent pour des cons

« Les analystes boursiers nous prennent pour des cons ! » Je viens d'enfoncer une porte ouverte et je n'en suis pas peu fier. Cependant, ce qui m'afflige, c'est que j'ai réellement l'impression que nos très chers analystes ne savent même pas de quoi ils parlent : ils attendent une réaction du gouvernement en réponse à la chute de la devise européenne, à la chute des cours, et des spéculations de ces-satanés-banquiers-pourris-qui-ont-déjà-englouti-nos-économies-dans-un-sauvetage, etc, etc... La réalité est toute autre : la baisse est bénéfique pour les professionnels de la bourse !

Je fais partie des penseurs qui estiment qu'il faut absolument prendre la bourse pour ce qu'elle est : un casino, un lieu de paris. Et, dans ce contexte, l'empêcher d'avoir la moindre influence sur l'économie réelle. C'est un débat qui devra avoir lieu un jour, mais le monde capitaliste n'est pas prêt pour l'entendre.

En revenant dans la réalité, je prendrai une position totalement différente : les marchés sont le gagne-pain des traders et des banquiers. Et ils se font énormément d'argent. J'ai envie de dire tant mieux, sauf que c'est sur le dos de l'ensemble de l'humanité, donc tant pis. A mes yeux, le plus important est de prendre conscience que derrière ces portes, le but du jeu, car oui, c'est un jeu, est très simple : gagner de l'argent. Mais comment gagner le plus d'argent ? Et bien, en jouant à la baisse.

« Quoi, on peut jouer à la baisse ? » Cette question m'a été posée, véridique, par la vice-première ministre de notre royaume lors d'une rencontre fortuite dans la salle de maquillage d'une télévision belge. A part le fait que cela m'ait fait froid dans le dos de savoir que le monde politique est aussi mauvais en économie qu'un poisson qui se décide à se lancer dans l'athlétisme, cette question montre bien l'ancrage dans la connaissance collective de la règle qui veut que si les marchés sont positifs, les traders et autres spéculateurs gagnent de l'argent. Je mettrai juste un bémol : si les marchés sont positifs, les traders et autres ont déjà gagné de l'argent et continuent à en gagner, mais moins.

Une des règles de base dans le grand monopoly de la bourse est l'anticipation. Acheter bon marché et revendre avec un beau bénéfice. A partir de là, nous devons avoir des espions, suivre les fuites, etc... plus poliment nous devons avoir du « flair ». Par contre, il y a aussi l'analyse de la psychologie des marchés. Pour vulgariser: savoir ce que les vendeurs et acheteurs vont faire, et donc jouer là dessus. Par exemple, comme tous les marchés plongent, et bien je fais mes emplettes, et lorsque les futurs pigeons, oups petits porteurs, arriveront je pourrai revendre les actions pour lesquelles j'ai pris beaucoup de risque, et donc elles vaudront très cher.


Et tout est là : elles ne vaudront pas très cher parce que j'aurai pris beaucoup de risques, mais parce que beaucoup de monde voudra en acheter. Car le monde entier sera tout à fait certain, merci la télévision, que nous sommes repartis vers la hausse et que nous sortons de la crise. J'ai bien anticipé, waouw, je suis une bête, et je revends donc mes actions avant la très probable future baisse.


Regardons différemment : j'anticipe la baisse. Quelle est la subtilité ? Lorsque les marchés sont dans le vert, les niais, reoups, n'ont peut être plus d'économies pour acheter, ils ont peut être perdu leur travail, ils sont hésitants, etc, etc, etc... Par contre, à la baisse : tout le monde vend, c'est la panique dans les marchés, et ça plonge, ça plonge, ça plonge, avec des pourcentages à deux chiffres. Il suffit d'être aidé par un bon président qui nous sortira une grosse ânerie du genre : « Nous réfléchissons à une taxe sur les transactions financières » et boum, les marchés ne sont pas confiants (évidemment, vu que cette loi a été votée déjà il y a 5 mois), et ça plonge, et ça plonge, et ça plonge.

Toutes les petits porteurs l'ont dans l'os, mais l'excellent trader, lui, brasse des milliards. Pour info, cet excellent trader, doit simplement suivre les actions que les robots font pour lui (véridique aussi). Mais revenons en au fait : quelque chose m'échappe... les marchés plongent et ils gagnent de l'argent. Comment ? Je veux savoir, quel est le secret, pourquoi les médias n'en parlent pas ?

Je répète : j'anticipe la baisse des marchés, j'attends la panique et remercie les politiciens qui n'y connaissent rien.

  • Anticiper : c'est simple, dès que la bourse atteint son point le plus haut, elle baissera. (forcément), ce qui n'est pas le cas la hausse (du moins pas aussi vite).

  • J'attends la panique : c'est simple : tout le monde vend, alors qu'à la hausse les couillons hésitent, parce que c'est vraiment des couillons.

  • La pression est sur les gouvernements, qui racontent n'importe quoi et montrent leur incapacité à gérer : le mouvement s'amplifie, et c'est encore et toujours la panique.


Il est très important de noter qu'une montée s'arrête beaucoup plus facilement qu'une descente et qu'en plus le mouvement de panique n'existe pas à la montée. Donc c'est beaucoup plus simple de gagner à la descente. Même un novice peut prédire une belle chute. A chaque nouveau record à la hausse, il a y a automatiquement une chute. Pour l'initié, cela s'appelle une correction, c'est beaucoup plus rassurant.


Il y a quand même quelque chose de bizarre dans tout ça. Comment est ce que je peux gagner de l'argent quand mes actions perdent leur valeur, et donc qu'au moment où je les vends, je perds automatiquement de l'argent par rapport à leur dernière valeur... Et bien vends des actions que tu n'as pas.

???? Je vends des actions que je n'ai pas ??? Mais ce n'est pas possible ? Comment est-ce que je peux vendre des actions que je n'ai pas ? Fais une VAD. Quelle jolie abréviation pour dire : vente à découvert. Et ça existe ça ? Eh oui... Tu vends une action à 50€ que tu achètes un peu plus tard à 25€, car les marchés sont dans le rouge. Donc, tu te fais 25€ de bénéfice.

Dans certains cas, le grand Régulateur, interdit les ventes à découvert. Comme cet été sur certains titres bancaires. Qu'à cela ne tienne, dans ce cas, nos amis les banquiers ont inventé les « warrants ». Traduction... garantie. Très astucieux : en gros, c'est une garantie au cas où l'action dans le portefeuille perd trop de sa valeur. C'est une technique utilisée par les grosses nouilles, rereoups, les épargnants « bon père de famille ». C'est donc excellent pour gagner de l'argent à la baisse : il suffit d'acheter ces garanties qui prennent beaucoup de valeur lors de la panique, étant donné que certains de nos pauvres investisseurs ont oublié d'en acheter, il faut donc les aider.

Tiens au fait, vous saviez que la plupart des produits à la baisse sont avec effet de levier? C'est à dire qu'ils ont des coefficients de multiplication... Par exemple, pour un coef 3, si le titre perd 1€, le spéculateur en gagne 3... Mais les banquiers réservent bien entendu cela aux professionnels, ou aux amateurs avertis qui ont signé 137 décharges et répondu à 203 questionnaires... Il ne faut surtout pas que les dindons ne puissent plus se faire plumer.

La bourse, c'est comme les montagnes russes, c'est la descente qui fait plaisir. Allez, tout le monde fait la file pour le Cobra. Tout le monde, ça veut dire les néochômeurs aussi, ce n'est pas grave, c'est juste un jeu. Et après la récréation, vous reprendrez bien un petit travail à mi-salaire, c'est l'heure de l'austérité et des efforts : c'est la crise.


Le 18 octobre 2011 Jean Quatremer publie le billet : Pour contrer la spéculation contre les dettes publiques, l'UE interdit les "CDS souverains à nu"

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...