Affichage des articles dont le libellé est élargissement de bruxelles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est élargissement de bruxelles. Afficher tous les articles

mercredi 5 octobre 2011

La Belgique ou l'irrationalité en Politique.

Monsieur De Wever se plaint du recul du bilinguisme des institutions à Bruxelles et fustige, comme il aime, les francophones et les hommes politiques réunis atour de la table des négociations. Pour la première fois, et depuis très longtemps, il a même utilisé le mot «pays» pour la Belgique en rappelant que Bruxelles en est la Capitale.

Le plus amusant dans l'histoire, c'est que je dois lui donner raison. Mais bon dieu, qu'avons nous fait pour mériter tous ces pas en arrière? Va-t-on, seulement une seule fois, sortir par le haut? Dans ce cadre précis, c'était du perdant-perdant. Les habitants de la périphérie perdent des droits, d'accord, mais alors les flamands de Bruxelles doivent en perdre aussi.

Quel est cette manière d'avancer des solutions pour l'unité du pays qui érigent des barrières entre les citoyens? Il n'y avait pas encore assez de différences pour que l'on se mure encore un petit peu plus derrière nos exclusions? Est-ce que cela n'aurait pas été beaucoup mieux de bétonner les droits de tous dans sa langue maternelle et cela dans toute la Belgique?

Je me demande si la Belgique est encore capable de sortir du communautaire. J'ai l'impression qu'aucune solution ne peut être trouvée sans passer par la case d'antinomie Wallons/Flamands. Nous sommes dans une cour maternelle où personne ne veut prêter ses jouets. J'ai une pelle, toi tu as un seau, mais pour construire un beau château : néén.

Nous sommes en train d'avancer vers une société où l'irrationnel prend totalement le pas sur des possibilités posées, réfléchies et diablement efficaces. L'Europe nous impose des lois qui facilitent l'intégration de tous les citoyens au sein de la communauté continentale, et la Belgique parvient à trouver des mécanismes allant à l'encontre de tout cela.

Sincèrement, je pensais que durant la grande réforme de l'État, nous parviendrons à trouver des terrains d'entente qui permettront d'avancer sereinement vers le futur. Mais lorsque je vois le bric-à-brac qui est en train d'être mis en place, je me demande s'il est possible de penser à une Pax Belgicae. Est-elle seulement désirée?

Pour paraphraser monsieur Quatremer, un Italien va voter aux communales en Belgique tout en votant en Italie pour ses élections nationales. C'est l'Europe qui le veut. Mais dans notre pays surréaliste, nous réussissons à avoir les plus éminents spécialistes qui nous pondent un dispositif qui bloque tout cela. Que va-t-il se passer lorsque cela va arriver devant la Cour Européenne de Justice?

Est-ce que les réponses données par le droit international n'auraient pas pu être prises en compte pour l'élaboration de la Réforme? Si la majorité des pays sont capables de suivre ces règles, ne pouvait-on pas au moins essayer en Belgique? Que nous soyons le pays du surréalisme d'un point de vue artistique ne devait pas nous obliger à l'être en politique.

Comme tout nationalisme, le combat des flamands est en train de leur nuire. Premièrement, avec toutes les lois anti-francophones qu'ils arrivent à créer, les citoyens bilingues qui recherchaient une fiscalité plus douce ne viendront plus chez eux. Et comme toutes les populations d'Europe, la Flandre a besoin de main d'oeuvre.

Maintenant, ils veulent se battre pour garder Bruxelles. Très bien, mais qu'ils gardent la capitale. Cette région est encore plus sinistrée que la Wallonie. Et je ne crois vraiment pas qu'ils vont être capables de renverser la vapeur. Toutes les projections sont catastrophiques. Tous les Bruxellois qui vont vouloir quitter l'insécurité, ils vont aller où?

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, Bruxelles va devenir un ghetto. Il a été démontré que la délinquance est liée à la pauvreté. Quelle va être la vie des «bourgeois» dans la capitale? Et où vont-ils se réfugier? À Linkebeek? À Hal? Qui va s'occuper à relancer la vie économique de la capitale? Les flamands? Laissez moi rire.

Nous avions besoin d'une politique énergique d'intégration des régions et de structures simplifiées pour sortir du marasme endémique. Cette guéguerre des langues et du territoire autour de la capitale a complètement fait oublier le principal : le bien-être des habitants du pays qui passe par une action économique ambitieuse.

Cette réforme ne parvient qu'à immobiliser le pays un petit peu plus sur des opinions complètement rétrogrades. J'ai bien peur que la saga de l'avenue du port ne soit que le pilote du nouveau soap-opera à la Belge. Chaque camp a tellement peur de perdre sa position que tout le monde reste totalement amorphe, quitte à hypothéquer l'avenir.

La Belgique est le plus bel exemple de l'irrationalité en politique.


J'ai emprunté le concept de l'irrationalité au blog Politique belge et autre : retour à la case BHV. Je le cite: "BHV donc qui, s’il est réglé un jour, restera dans l’histoire politique belge comme un épouvantail ou une histoire pour faire peur aux enfants. Et s’il ne l’est pas, offrira un cas extrêmement intéressant à étudier de la place de l’irrationnel en politique."

dimanche 18 septembre 2011

450 jours pour quoi?

L'encre de l'accord sur B.H.V. n'est pas encore sèche que déjà les nationalistes flamands défilent à Linkebeek pour combattre le système des facilités. Et voilà, c'est fait, nous connaissons le prochain combat de nos compatriotes du nord. Cette fois, ce n'est plus une gueule de bois, mais bel et bien l'impression d'avoir été roulé dans la farine.

Hier, Alexander De Croo répondait à un tweet de Rik Van Cauwelaert, directeur du magazine Knack, qui lui demandait le texte de l'accord: «Eerst onderhandelen, dan communiceren. Er werd teveel omgekeerd gedaan voorbije maanden». «D'abord négocier, ensuite communiquer. L'inverse a été trop souvent fait durant les mois précédents».

Je rejoins tout à fait le jeune De Croo, mais il y a tout de même de nombreuses questions qui se pressent dans ma tête. La première, et la plus pertinente: «Est ce que le texte a été signé en français par le Sud et en néerlandais par le Nord?». Parce qu'à écouter nos hommes politiques, ils n'ont vraiment pas le même discours.

D'un côté, on nous dit que Bruxelles n'est pas une région à part entière, et de l'autre, que l'élargissement de cette même ville est sur les rails. Une oreille entend que les droits des francophones sont bétonnés dans la constitution tandis que l'autre nous dit que la révolution copernicienne est en marche.

Bruxelles, justement, était déjà dans une situation administrative inextricable avec ses communautés, sa Cocof, sa justice, son non-financement, etc, etc... Était-il vraiment nécessaire de compliquer un peu plus avec une «communauté métropolitaine»? Est ce que cela donne l'exemple de la responsabilité qui est demandée aux Belges pour les prochaines années?

Lorsque nos élites politiques vont nous annoncer des plans de restructuration, des coupes dans les budgets et qu'ils vont nous parler de nous serrer la ceinture, aurons nous l'occasion de prendre des décisions aussi surréalistes qu'eux? Est-ce qu'élargir Bruxelles aux communes qui le désiraient et donner le statut de région à la capitale du pays était trop simple?

Est-ce que suivre les lois et la jurisprudence sur les relations internationales aurait été trop efficace pour réguler les questions linguistiques en Belgique? Est-ce qu'instaurer une taxation par région était vraiment une concurrence déloyale? Est-ce que refuser le droit aux minorités d'une région d'un côté et imposer le bilinguisme dans une autre pour protéger une minorité encore moindre est vraiment utile?

Ou encore, prendre exemple sur ce qu'il se passe de très bien en Europe aurait été trop ambitieux? Au Luxembourg, tous les enfants sont éduqués dans trois langues, et pour les nôtres, c'est trop difficile? Le confédéralisme fonctionne très bien en Suisse, ce modèle n'aurait pas pu nous servir d'exemple?

À un moment donné, durant ces 450 jours, je pense qu'il aurait été temps de tout mettre sur la table, et de trouver une réforme énergique, infaillible, voire héroïque. Dans ce cadre, ça aurait été génial. J'ai plutôt la désagréable impression que le pays a été sauvé, parce que les partenaires sont tombés d'accord pour trouver un accord. Tragique. Pathétique.

Bien que, comme tout le monde, je ne connaisse absolument rien de ce qui a été mis sur ce fameux bout de papier, j'ai la fâcheuse intuition que la forme a été touchée, mais pas le fond. Les francophones accrochés à leur transfusion face aux flamands accrochés à leur (futur) territoire national. Quel gâchis.

Les flamands ont des projets communs aussi bien pour leur région et leur communauté, le tout intégré dans une belgique fédérale, et en face, il n'y avait que des pantins scellés à leur strapontins et à leurs cartels. J'ai envie de hurler «Mais il est où votre plan B?». Avec lui, il y aurait eu la possibilité de négocier.

Ce plan B, même s'il n'avait pas vocation à briser la Belgique aurait pu aider à montrer ce que la Wallonie et Bruxelles étaient capable de faire sans la solidarité flamande. Ça aurait pu servir à faire comprendre à nos amis du nord que nous sommes sommes prêts à prendre notre destinée en main, et que nous pouvons ne plus être à la merci de leur euroduc. Mais en sommes nous capables?

Les seul plan B que je connaisse est un rattachement à la France. Bravo l'originalité. Au lieu d'avoir du pognon qui coule à flot depuis les réserves flamandes, vite, on connecte le tuyau à un autre robinet, plus «amical». La honte, c'est ça le sentiment qui devrait accabler les politiciens francophones. 450 jours, et même pas un projet performant commun.

Et au nord? La NVA soi-disant démocrate qui marche main dans la main avec le VB vers Linkebeek, c'est aussi pour sauver la Belgique? C'est certainement un manque de tact ou peut-être un clin d'oeil? Tout comme les pommes envoyées dans des cibles Di Rupo, juste un peu de communication 2.0? Alors pourquoi aucun flamand ne condamne?

450 jours pour quoi?

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...