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jeudi 13 octobre 2011

Trente pièces d'argent?

Ça y est, la Belgique va avoir un gouvernement. Nous pouvons raisonnablement penser que ce sera déjà le cas en 2011. Et bien moi, je suis content, je dirais même que je suis ravi. Mais certainement pas parce que la Belgique, ma patrie, est sauvée. Oh non, elle ne le méritait pas. Je suis enchanté de savoir jusqu'où les francophones l'ont dans le fion.

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, le prix payé pour recevoir quelques deniers de la part de nos compatriotes du nord est d'un lourd tribut, excessivement onéreux et irrémédiablement irrespirable pour les droits des citoyens, francophones ou non. À force de vouloir sauver les apparences et l'avenir, les hommes politiques ont vendus leur citoyens.

Quel tarif? Quels sont les points qui me dérangent le plus dans l'accord? Je n'en ai aucune idée, parce qu'il y a eu un blocus honteux de la part des journalistes. J'ai connu le communisme en Hongrie avant la chute du mur, et il y avait plus de contre-pouvoir dans les médias officiels à l'époque en Magyarország qu'aujourd'hui en Belgique.

Je n'ai pas de mot suffisamment méprisant qui me vienne à l'esprit pour décrire l'ambiance médiatique du Sud du pays. Pas un seul, je dis bien pas un seul groupe de presse n'a osé publier une enquête sur les accords. Il n'y a pas eu la moindre fuite, il n'y a pas eu la moindre critique. C'est facile de traiter les flamands de nationalistes lorsque la pensée unique est promue tous les jours.

Mais le débat n'est pas là, laissons les à leur misérable boulot de copieur/colleur de communiqués de presse. Moi qui ai soif de connaissances, j'ai hâte de voir ce que nos édiles ont «sauvé». Je suis impatient d'observer comment les petites tracasseries flamandes vont continuer à pourrir la vie de tous ceux qui ne parlent pas nativement la langue de Vondel.

Comment puis-je savoir tout cela? Qu'est ce qui me fait dire que les accords sont très mauvais pour les habitants non-néerlandophones du pays? Et bien, je lis les médias flamands, tout simplement. Parce que leurs hommes politiques se confient à eux. Et lorsque nous apprenons que cet accord n'est qu'une étape de la révolution copernicienne tant attendue...

… C'est silence radio du côté de chez nous. Il n'y a jamais eu aucun démenti de la part des nos hommes à nous sur les propos tenus dans les journaux flamands. Jamais. Tout au plus, quelques banalités du genre «Ce n'est pas exactement ce qu'il a voulu dire...» Ensemble, tout le monde sourit en silence. Une fois seul, il n'y en a pas un qui l'ouvre.

Ce qui est drôle, c'est qu'à écouter nos «défenseurs», il n'y a que des gentils autour de la table. Mais par contre, à laisser traîner ses oreilles du côté flamand, le bruit court que les thèses anti-francophones font l'unanimité aussi bien au SP qu'à l'Open-Vld, et pas seulement au CD&V. Les partis Wallons ont diabolisé le FDF pendant que les flamands sont main dans la main avec la NVA et le VB.

Pour ceux qui croient que Maingain et Cie sont les De Wever du sud ou que je suis parano, je leur propose de lire ces quelques lignes : «...Maar de zesde staatshervorming is geen eindpunt ...Er is ook een oplossing voor BHV zoals in de Octopusnota¹ gevraagd, gaat hij voort. De Vlaamse regering blijft zich wel inzetten om het Vlaamse karakter van de rand te bevestigen en te versterken. 'Ook onze sterke band met Brussel blijft bestaan.'»²

Ou encore «Ze ontstond uit de botsing van twee visies die op zowat elke punt tegengesteld waren » J'aime bien celle-ci aussi : «"De zesde staatshervorming is belangrijk, maar het venijn van deze onderhandelingen zit in de staart.»³ Et ce ne sont que deux articles parmi d'autres. Je vous laisse le choix de décider de lire les journaux flamands tous les jours. Cela en vaut la peine.

Mais ce n'est pas tout, les flamands dans leur schizophrénie pro belgique anti franse ratten seraient prêt à voter à plus de 40% pour la NVA, les parlementaires sont en train de pondre une circulaire qui empêcherait les bourgmestres non-nommés actuels d'être mayeur dans l'avenir, et ils hurlent à tout-va leur soutien indéfectible à la note Octopus.¹

Moi, je me pose juste la question : «Hoeveel?». Pour combien nos chers élus ont-ils vendu une brève paix de quelques secondes devant les photographes? Quel était le tarif pour qu'ils se retrouvent dans les livres d'histoire comme les négociateurs qui ont capitulé devant le nationalisme flamingant? Parce que l'Histoire ne les oubliera pas. Moi non plus.

J'ai hâte de savoir combien valent 30 pièces d'argent aujourd'hui.

¹La note octopus : La note "Octopus" du gouvernement flamand
²Kris Peeters dans De standaard 12 octobre 2011 Communautair akkoord niet in tegenspraak met Vlaams regeerakkord
³Het nieuwsblad 12 octobre 2011 Vlaamse krantencommentatoren zien zesde staatshervorming niet als eindpunt

À lire aussi le billet de Marcel Sel BHV : rien n-va (déjà) plus.

lundi 10 octobre 2011

Dexia : Questions.

Et voilà, Dexia est nationalisé. L'État aurait racheté la banque au tarif de 4 milliards d'euros. J'utilise le conditionnel, car cela me paraît réellement très bon marché. Je serais évidemment ravi que cette manœuvre ne coûte que 400 euros par belge, mais malheureusement, je ne crois pas vraiment aux promesses du monde politique.

Si, effectivement, ce tarif est réel, j'applaudis avec joie et bonne humeur. Seulement, j'ai plusieurs questions qui me viennent, et je n'arrive pas à trouver les réponses. À part les montants, et les mêmes titres dans tous les journaux, je ne trouve rien. Peut-être qu'un ou plusieurs de mes lecteurs pourront m'éclairer.

  • Qu'est ce que la «bad bank»?

Il paraît que ce sont des actifs financiers à risque... surtout des crédits à long terme. Je ne suis pas le plus grand économiste que l'humanité ait connu, mais je ne vois pas où est le «danger» si c'est bien de l'argent qui est dû à la banque. Alors pourquoi ce terme de «bad bank»? Qu'est ce que cela cache? Peut-on avoir confiance?

Pour moi, du «bad» du «toxic» cela représente plutôt des produits achetés pour faire une plus-value, mais qui ne valent rien et deviennent invendables. À notre niveau, ce serait par exemple des warrants qui se terminent dans deux semaines et qui n'atteindront pas l'objectif: ils ont encore une certaine «valeur» mais ils ne rapporteront rien et c'est impossible de s'en débarrasser, donc classement dans les pertes.

Cette notion de «bad bank» est le principal questionnement sur lequel j'aimerais des éclaircissements en tant que citoyen contribuable.

  • Pourquoi donner des garanties pour une «bad bank»?

Nous sommes dans le cadre d'une entreprise privée qui a été démantelée et dont l'État a racheté une partie bien définie. Pourquoi ce même État devrait se porter garant, à hauteur de 60 milliards d'euros tout de même, alors que ce sont des erreurs faites par des actionnaires privés? C'est inconcevable: la collectivité n'a tout simplement pas à payer pour cela.

Quel est l'intérêt de l'État, et donc le nôtre, d'aller se porter garant? Les emplois? Je pense qu'avec cette somme rondelette, toutes les régions de Belgique pourraient penser à investir dans le futur, dans le bien-être et dans la formation de ses habitants et aider les bassins défavorisés. D'ailleurs, en quoi consiste cette garantie?

  • Pourquoi ne pas apprendre ses leçons?

Le propre de l'apprentissage, c'est de comprendre ses erreurs pour ne pas les refaire. Pourquoi est-ce que ce n'est pas possible avec l'État? Attention, comme je ne sais pas ce qu'il y a dans l'accord, je ne veux pas dire que l'État a fait une erreur. Mais je ne parviens pas à approuver le fait que le privé puisse être «sauvé» par la collectivité.

Il est certain que chaque jour le modèle actuel du système bancaire est démonté un peu plus. Il faut que cela change, donc pourquoi essayer d'empêcher cela? C'est inutile et les managers des grandes banques doivent savoir que s'ils prennent trop de risques, et bien, tant pis pour eux. Tout le secteur avait promis des réformes et trois ans après, c'est le même scénario. Pourquoi intervenir?

La Wallonie a essayé de sauver son industrie lourde pendant des décennies, pourquoi la Belgique en ferait-elle de même pour ses banques? Je ne peux pas prédire la fin aussi catastrophique pour le secteur monétaire ou spéculateur, mais si c'est le cas, pourquoi s'interposer? Si le système doit se planter, il se plantera, et je me répète: c'est un secteur privé.

Apprendre du passé pour mieux construire le futur, voilà ce que je demande au gouvernement. Personne ne peut revenir en arrière, mais tout le monde peut relire l'histoire et l'étudier. Cela ne permettra peut-être pas de trouver la clef de la meilleure solution, mais cela ouvre les yeux sur les décisions qui ne sont pas les bonnes.

Au fait, le secteur privé quand il fait des bénéfices, il aime les redistribuer à l'ensemble de la population?

mercredi 5 octobre 2011

La Belgique ou l'irrationalité en Politique.

Monsieur De Wever se plaint du recul du bilinguisme des institutions à Bruxelles et fustige, comme il aime, les francophones et les hommes politiques réunis atour de la table des négociations. Pour la première fois, et depuis très longtemps, il a même utilisé le mot «pays» pour la Belgique en rappelant que Bruxelles en est la Capitale.

Le plus amusant dans l'histoire, c'est que je dois lui donner raison. Mais bon dieu, qu'avons nous fait pour mériter tous ces pas en arrière? Va-t-on, seulement une seule fois, sortir par le haut? Dans ce cadre précis, c'était du perdant-perdant. Les habitants de la périphérie perdent des droits, d'accord, mais alors les flamands de Bruxelles doivent en perdre aussi.

Quel est cette manière d'avancer des solutions pour l'unité du pays qui érigent des barrières entre les citoyens? Il n'y avait pas encore assez de différences pour que l'on se mure encore un petit peu plus derrière nos exclusions? Est-ce que cela n'aurait pas été beaucoup mieux de bétonner les droits de tous dans sa langue maternelle et cela dans toute la Belgique?

Je me demande si la Belgique est encore capable de sortir du communautaire. J'ai l'impression qu'aucune solution ne peut être trouvée sans passer par la case d'antinomie Wallons/Flamands. Nous sommes dans une cour maternelle où personne ne veut prêter ses jouets. J'ai une pelle, toi tu as un seau, mais pour construire un beau château : néén.

Nous sommes en train d'avancer vers une société où l'irrationnel prend totalement le pas sur des possibilités posées, réfléchies et diablement efficaces. L'Europe nous impose des lois qui facilitent l'intégration de tous les citoyens au sein de la communauté continentale, et la Belgique parvient à trouver des mécanismes allant à l'encontre de tout cela.

Sincèrement, je pensais que durant la grande réforme de l'État, nous parviendrons à trouver des terrains d'entente qui permettront d'avancer sereinement vers le futur. Mais lorsque je vois le bric-à-brac qui est en train d'être mis en place, je me demande s'il est possible de penser à une Pax Belgicae. Est-elle seulement désirée?

Pour paraphraser monsieur Quatremer, un Italien va voter aux communales en Belgique tout en votant en Italie pour ses élections nationales. C'est l'Europe qui le veut. Mais dans notre pays surréaliste, nous réussissons à avoir les plus éminents spécialistes qui nous pondent un dispositif qui bloque tout cela. Que va-t-il se passer lorsque cela va arriver devant la Cour Européenne de Justice?

Est-ce que les réponses données par le droit international n'auraient pas pu être prises en compte pour l'élaboration de la Réforme? Si la majorité des pays sont capables de suivre ces règles, ne pouvait-on pas au moins essayer en Belgique? Que nous soyons le pays du surréalisme d'un point de vue artistique ne devait pas nous obliger à l'être en politique.

Comme tout nationalisme, le combat des flamands est en train de leur nuire. Premièrement, avec toutes les lois anti-francophones qu'ils arrivent à créer, les citoyens bilingues qui recherchaient une fiscalité plus douce ne viendront plus chez eux. Et comme toutes les populations d'Europe, la Flandre a besoin de main d'oeuvre.

Maintenant, ils veulent se battre pour garder Bruxelles. Très bien, mais qu'ils gardent la capitale. Cette région est encore plus sinistrée que la Wallonie. Et je ne crois vraiment pas qu'ils vont être capables de renverser la vapeur. Toutes les projections sont catastrophiques. Tous les Bruxellois qui vont vouloir quitter l'insécurité, ils vont aller où?

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, Bruxelles va devenir un ghetto. Il a été démontré que la délinquance est liée à la pauvreté. Quelle va être la vie des «bourgeois» dans la capitale? Et où vont-ils se réfugier? À Linkebeek? À Hal? Qui va s'occuper à relancer la vie économique de la capitale? Les flamands? Laissez moi rire.

Nous avions besoin d'une politique énergique d'intégration des régions et de structures simplifiées pour sortir du marasme endémique. Cette guéguerre des langues et du territoire autour de la capitale a complètement fait oublier le principal : le bien-être des habitants du pays qui passe par une action économique ambitieuse.

Cette réforme ne parvient qu'à immobiliser le pays un petit peu plus sur des opinions complètement rétrogrades. J'ai bien peur que la saga de l'avenue du port ne soit que le pilote du nouveau soap-opera à la Belge. Chaque camp a tellement peur de perdre sa position que tout le monde reste totalement amorphe, quitte à hypothéquer l'avenir.

La Belgique est le plus bel exemple de l'irrationalité en politique.


J'ai emprunté le concept de l'irrationalité au blog Politique belge et autre : retour à la case BHV. Je le cite: "BHV donc qui, s’il est réglé un jour, restera dans l’histoire politique belge comme un épouvantail ou une histoire pour faire peur aux enfants. Et s’il ne l’est pas, offrira un cas extrêmement intéressant à étudier de la place de l’irrationnel en politique."

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...