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vendredi 11 novembre 2011

Banks attack.


Il est intéressant de constater que ce sont maintenant des banquiers qui viennent sauver les pays mis en difficultés par eux-mêmes. Mais le point le plus cynique, c'est qu'ils ont réussi à faire croire au peuple qu'ils sont là pour son bien. Le diktat de l'argent prend la main, et personne, ne bouge. C'est magnifique.

À part quelques mouvements pacifistes comme les indignés ou le G1000, il n'y a aucune réaction solidaire face au trust de la démocratie faite par les vautours et autres charognards. Ce n'est plus seulement la Commission Européenne qui est à la solde des grands argentiers, ce sont des pays entiers. Dans l'indifférence générale...

Tout le monde a suivi que Mario Draghi le président de la Banque Centrale Européenne est aussi ex vice-président de Goldman Sachs. Que Lucas Papademos, le nouveau premier minstre Grec est l'ancien vice président de la Banque Centrale Européenne. Ou encore que Mario Monti, le probable futur premier ministre italien est un ancien conseiller Goldman Sachs.

Il n'y a aucun doute que les plans de rigueur passeront sans aucune opposition. Ce qui est splendide, c'est que les gens à la solde des capitalistes purs et durs ne doivent même plus s'en cacher. C'est devenu normal d'avoir des leaders à la botte de l'Argent. L'opinion publique est soumise, asservie.

Au fait, qui se rappelle de José Socrates ou de Brian Cowen? Ce sont les anciens premiers ministres portugais et grecs. Ils ont sauté à cause de la pression mise par les banques et l'Europe sur leurs pays. Malgré tout, les plans de sauvetage ont été mis en marche. Le fait que la majorité ait basculé après les élections n'a rien changé à la situation.

Dans déjà quatre pays sur dix-sept que compte l'Eurozone le travail de fond antisocial est voté et appliqué. Les marchés ont destitué les leaders sans que cela ne choque personne. Je présume que Zapateros ne fera pas long feu et que d'autres pays suivront. La Belgique vient de recevoir un avertissement ce matin.

Mais également Malte et Chypre. Ce qui fait déjà huit membres de la zone concernée. La France vient d'instaurer son plan à elle. Sarkozy passera-t-il le cap de 2012? Lui même ne le sait pas, et pourtant, il a imposé la vision ultra-libérale des capitalistes. Quels sont les moyens pour arrêter cela, lorsque les hommes politiques n'ont plus le choix?

Nous en sommes dans une situation où le fait de ne pas écouter la lois des spéculateurs coûte la place des chefs d'État. C'est non seulement aberrant, mais c'est surtout irresponsable. Les objectifs d'une Nation ne peuvent pas concorder avec celles du secteur privé. Cela n'est tout simplement pas possible.

L'État doit être là pour défendre ses citoyens, assurer la stabilité sociale, maintenir l'ordre et la paix et garantir une existence de qualité à ses contribuables. Le secteur financier a pour but unique de gagner de l'argent et de s'enrichir. Ces vues ne sont absolument pas compatibles. Ce n'est pas l'économie qui doit faire l'État, mais bien l'État qui doit réguler l'économie.

Il est très important de s'attaquer aux dettes souveraines, mais pas de manière à ce que cela profite uniquement au système bancaire. Que l'argent fasse tourner le monde, c'est une chose, mais que celui-ci contraigne les choix politiques, c'est une chose que le peuple n'a pas le droit de laisser faire. Il est temps de dire que cela suffit. Il est temps de changer de direction.

Malheureusement, cela devient un choix politique en soi-même: oser ouvrir la boîte de pandore qu'est la directive 123 du traité de Lisbonne¹ et ne plus laisser aux seuls banquiers la responsabilité de la création de la monnaie. Ce n'est plus aux prêteurs de creuser la dette qui les enrichit, ce n'est plus à l'Europe de décider de mener les différents États vers le gouffre.

Mais quels seront le ou les leaders qui risqueront de se lever contre la dictature mise en place par les banksters? Qui sera le Roberta Lavagna européen? Quel sera le premier pays qui s'aventurera à quitter l'Eurozone? Qui seront les indignés qui réussiront à faire plier leur gouvernement? Quels citoyens parviendront à faire entendre leurs voix?

Pour le moment, tout n'est que silence assourdissant.


mercredi 9 novembre 2011

Démocratie violée.


«Démission de Berlusconi», «la fin du Cavaliere», etc... Ce matin, les gros titres annoncent la fin de règne du leader italien avec fracas. C'est un peu le monde des médias qui se débarrasse d'un de ses plus grands défenseurs. Le richissime propriétaire se fait lyncher par ses propres salariés. Ce déchaînement permet de cacher le principal: une injure à la démocratie.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit: un coup de poignard à nos libertés fondamentales du choix de nos élus. Et il n'y a personne pour se lever contre cette atteinte des marchés financiers qui attaquent le monde politique. La guerre économique est bien plus importante que ce que la pensée unique veut bien nous faire croire.

Ce n'est pas le séducteur des prostituées mineures qui est déboulonné, mais le chef de gouvernement d'un pays du G8. Se réjouir de la chute du trublion, c'est surtout fermer les yeux sur la dictature de l'argent. Comment est-ce possible que ce soient les obscurs investisseurs qui aient le droit de choisir les dirigeants, nos dirigeants?

Ce n'est pas un problème qu'il ait été élu malgré ses frasques et ces petites phrases historiques. Cela aurait été un juste retour s'il s'était fait jeter de la vie politique par la voix des urnes. Ce qui est terrible, c'est qu'il se soit fait limoger par les grands argentiers. Et ce qui est encore plus grave, c'est que cela ne choque pas l'opinion publique.

Comme si le fait d'être libertin et grossier pouvait donner les pleins pouvoirs à des traders sans foi ni loi cachés derrière leurs écrans. Comme si le fait de se faire turluter par une petite donzelle puisse autoriser à livrer son pays aux mains des banquiers. Comme si le bunga-bunga concédait la défaite de la Vox Populi.

Dorénavant, après une décote de Moodies ou une attaque en règle contre l'Euro, les hommes politiques devront démissionner. Maintenant, ce sont les bourses qui tiennent les parlementaires par les couilles. Comment peut-on laisser faire cela? Quelle débilitude peut atteindre les journalistes pour ne même pas relever cette invraisemblance?

En novembre 2011, il est possible de jeter un élu du peuple parce qu'il refuse de faire passer des réformes obligatoires... Réformes créées pour donner plus d'argent à l'argent. À ce jour, un président de pays qui veut freiner le capitalisme sauvage peut être remercié par ces mêmes brutes. Cela veut dire qu’inexorablement, la loi du marché sera la base des Lois.

Petit à petit, les électeurs pourront choisir entre la droite, l'utra-droite ou l'extrême droite. Le communisme, le socialisme seront sacrifiés sur l'autel de la monnaie unique. Les chômeurs seront mis au ban de la société qui bénira les délocalisations forcées. Les pauvres seront montrés du doigt pour ne pas avoir été capables d'aider les riches.

Bientôt, il ne sera même plus réalisable de voter pour un visionnaire qui voudra aller à contre-courant. Car lui aussi sera emporté par la catastrophe imminente prônée par les décideurs. Qui oserait encore se lever contre la rigueur, l'austérité, la crise? Qui resterait en place avec un programme de refus du modèle ricain?

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, si même une personne monstrueusement fortunée comme Berlusconi arrive à se faire jeter par ses propres amis, il est peu probable qu'un François Hollande ou encore un Elio di Rupo fasse long feu. Même le système mis en place par Silvio & Co n'était pas assez à droite. Jusque quand le peuple européen se laissera faire?

Il ne faut vraiment pas se réjouir de la déchéance du Cavaliere. Cet homme contrôle l'ensemble des médias de la péninsule, il est milliardaire, il est le président du conseil à la plus longue longévité, et malgré tout, les fameux marchés ont décidé qu'il était temps de mettre un terme à sa carrière. Les marchés, oui, le fric, le pognon, le flouze.

Ces mêmes marchés qui ne veulent que plus de pouvoir et plus d'argent. Ces salles de changes qui se foutent des pauvres ou des clodos. Ces déclencheurs de guerre ou de famines ou nom du pétrole ou des diamants. Ces fins stratèges qui sont en train de torturer mesdemoiselles Démocratie, Justice et Liberté, de les violer sadiquement jusqu'à ce qu'elles crèvent...

sous les yeux du Peuple qui s'en félicite.



lundi 7 novembre 2011

No future.


«No future». Dans les années 80, les punks et autres contestataires utilisaient ce slogan à toutes les sauces. Il faut dire que la situation était assez grave: c'était sous Reagan et Tatcher qui symbolisent encore aujourd'hui la période de la politique conservatrice pure et dure. Aujourd'hui, c'est bien ce slogan qui pourrait refaire surface.

Je me souviendrai toute ma vie du choc des cultures entre un des gars de la classe et du prof de math à ce sujet. Comment était-il possible que des jeunes prônaient l'abolition du futur alors que justement ce sont eux (nous à l'époque) qui étaient le garant de ce fameux futur? Pourquoi ne croyaient-ils pas en l'avenir?

20 ans se sont écoulés depuis cette discussion marquante dont j'avais été le témoin étonné, et je commence à comprendre les deux protagonistes. Premièrement, le «No Future» serait traduit en français pas «Non à CE futur». Deuxièmement, l'avenir c'est aussi les aînés, les adultes, les bien-pensants qui doivent le façonner.

L’Europe qui m'avait été promise par mes parents, mes profs, mes hommes politiques était bien différente de celle que nous avons réellement. Et il est temps de changer le cap. Par contre, je ne vais pas attendre que seulement les jeunes le fassent en pensant que leur futur doit être décidé par eux-mêmes.

Je n'arrive pas à cautionner la non-assistance de futur en danger des générations précédentes ou contemporaines aux miennes. Il est inconcevable de faire peser les responsabilités des errances de nos parents à nous, de nous en désolidariser et de faire payer tout cela à nos enfants en expliquant que nos aînés étaient des ânes.

Il est temps de décliner le «No future» en «No Europe», «No Debt», «No IMF». Il est l'heure de montrer aux soi-disant décideurs que la révolte gronde, que leurs réformes, que l'austérité et que toutes ces foutaises décisionnelles prises à la va vite ne font que retarder l'échéance de leur règne moribond.

Les édiles ont muselé les médias, ils ont tenté l'abrutissement scolaire généralisé, ils achètent la paix sociale à crédit, pourtant les voix se lèvent: malgré tout, des intellectuels sont là pour dénoncer. Les pro-européens deviennent des eurosceptiques confirmés, des capitalistes hurlent à la révolte sociale et des mégapoles explosent.

De la même manière que les monarques de droit divin ont été sourds aux demandes du Peuple, l'Europe et ses dirigeants vont se faire décapiter. Ce ne sera peut-être pas demain, mais ce sera le cas après-demain, au plus tard. Ils peuvent commencer à trembler, leur heure est venue. La caste des privilégiés qui veulent nous faire crever de faim peut plier bagages.

Ils creusent les dettes pour faire vivre les banques étrangères? Ils parlent de solidarité pour enrichir leurs copains? Ils veulent nous faire croire que la seule solution est l'Euro fort dans une Europe forte? Ils veulent nous ancrer dans nos petites têtes que le Supra-National devrait nous envoyer dans les bras des inégalités sociales?

Je les défie de continuer dans ce chemin. C'est justement cette route qui nous mènera au chaos tant attendu. Et au bout de cette balade sanglante volontairement voulue par les eurocrates, il y aura la délivrance de cette mascarade européenne. Parce que la solution, elle est limpide, évidente, simple et a déjà fait ses preuves: le bras d'honneur.

À l'instar de l'Argentine qui s'était fait engluée dans un système étonnamment égalitaire et solidaire pour les Yankees, les Européens sont en train de se rendre compte qu'ils doivent stopper la mondialisation. Ils savent que leur Salut passera par le rejet des plans du FMI et consorts. Reporter cette décision ne fera que tuer un peu plus l'Euro et l'Europe.

À l'évidence, les sérénades des sirènes du dollar roi et des banquiers sont beaucoup plus séduisantes que les chants venant de la rue. La grande différence, c'est qu'une partie mène à la noyade tandis que l'autre mène au sauvetage des eaux. Les unes tuent pendant que les autres donnent la vie. Malgré tout, les leaders ont fait le choix du «No future».

Quelle sage décision.

mardi 25 octobre 2011

Gestion de crise: l'exemple Argentin.


Cristina Fernández de Kirchner a été réélue au premier tour des élections présidentielles en Argentine. Évidemment, à part quelques dépêches copiées/collées depuis l'AFP, rien n'a filtré sur cette victoire. La cause en est très simple, c'est la veuve de Nestor Kirchner. Il fut président de 2003 à 2007. Mais pourquoi donc les médias se taisent?

Tout simplement, parce que c'est le président qui a réussi à redresser son pays sans l'aide du F.M.I. Pire encore, il a envoyé la prestigieuse institution sur les roses. Cela ne doit donc pas se savoir. En effet, que se passerait-il si les populations des pays mal gérés se rendaient compte que les requins capitalistes étaient là pour imposer des plans de rigueur à des taux usuriers?

Aujourd'hui, le monologue incessant de la pensée unique nous gave de «crise économique», de «plan d'austérité», de «mauvaise gestion», de «crise de la dette», ou encore de «solidarité de la zone euro». Je ne sais pas si c'est parce que nos gouvernants ne connaissent pas ce pays ou qu'ils le font exprès, mais j'aimerais bien qu'ils se concentrent sur le cas de l'Argentine.

Lorsque ce pays, étranglé par les dettes, a atteint un taux record de la population vivant sous le seuil de pauvreté (environ 50%) il a osé défié le FMI et lui faire un grand bras d'honneur. C'était la plus belle manœuvre économique et politique faite par un pays en voie de sous-développement pour s'en sortir. Et il a réussi à sérieusement se relancer.

Le plan était très simple ¹
  1. Sans consommation pas de relance
  2. Un excédent fiscal est essentiel mais on y parvient seulement dans le cadre de l'expansion économique
  3. L'excédent fiscal devait servir à réduire la dette, avec une dure restructuration au préalable
  4. Les comptes publics solides permettent une gestion autonome du taux de change, avec des interventions stabilisatrices sur les marchés.
Le plus comique c'est que le FMI n'avait pas approuvé le plan.

Les chiffres² parlent pour nous: le chômage passe de 20,7% en 2001 à 8,7% en 2007. Le taux d'investissement (% du PIB) de 14,2 (2001) à 23 (2006) et le solde budgétaire de -5,9% en 2001 à +3,4% en 2004 et +1,5% en 2006. Il n'y a pas besoin d'être prix Nobel en économie pour se rendre compte que cela a été efficace.

«En effet, sa politique centre gauche d'inspiration nationaliste, va rapidement se traduire par une fermeté exemplaire dans les négociations menées avec le FMI et les différents créanciers du pays, afin de défendre les intérêts nationaux»³. Est-ce que ce type de réussite ne pourrait pas inspirer nos leaders politiques?

J'aimerais souligner la rapidité avec laquelle tout cela a été fait. Une dizaine d'années seulement. Mais il faut aussi souligner qu'à la fin des années 80 l'Argentine a appliqué les consignes du FMI à la lettre. Au point que Carlos Saúl Menem, président de 1988 à 1999 affirma:« l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales.»

En 2011, nous savons que le FMI n'a jamais réussi à sauver un quelconque pays. Nous savons également qu'il est à la solde des grands argentiers et prône une politique pure et dure, complètement inhumaine. Alors pourquoi donc vouloir absolument continuer à avoir confiance en cette institution?

Nous avons l'exemple d'un pays qui a réussi à renouer avec la croissance tout en ne laissant aucun de ces concitoyens sur le bord du chemin. Alors pourquoi est-ce qu'il n'est pas possible de seulement étudier cette réussite et peut-être en tirer parti? Nous avons devons nos yeux la plus belle réforme économico-sociale jamais réalisée à notre époque.

Faut-il attendre que la rue gronde et que des hommes et des femmes perdent la vie? Faut-il que la pauvreté atteigne aussi 50% des habitants européens? Avec l'Argentine, nous avons une observation in sitio de ce qui se produit lorsqu'on suit les consignes du FMI et lorsqu'on ne les suit pas. Dans la situation actuelle, mon choix est fait:

Sacrifier le FMI sur l'autel de l'Intelligence Humaine.

¹Roberto Lavagna, ministre de l'économie et de la production de l'Argentine (2002-2005): Réduction de la dette publique: souvenons nous du désastre argentin dans les Échos du 22/07/10
² et ³ Colin Céline, La gestion de la crise argentine 2001-2002, Université Paris-Dauphiné, Mars 2009.



mercredi 19 octobre 2011

Think outside the box.

J'ai toujours été fasciné par la capacité de l'être humain à copier ce qui est mauvais chez l'autre et à soigneusement éviter d'imiter les bonnes initiatives. Nos chers hommes politiques sont d'ailleurs passés experts dans la discipline du mauvais choix. Je dirais même qu'ils ont une acuité particulièrement développée pour trouver la solution la plus épouvantable... et l'appliquer.


Il y a trente ans, nous pointions du doigt les États-Unis de Reagan et la grande pauvreté, l'abandon des citoyens et le manque de protection sociale. Aujourd'hui, nous les avons copiés. Pire, la seule solution que les médias, les experts et les marchés veulent nous proposer à la crise financière, c'est de continuer dans ce sens. Cela à l'air de bien fonctionner, vu que «on» est d'accord.

Les spéculateurs immensément riches, avec l'aide du FMI, du G20 et des lobbyistes financiers nous martèlent leur pensée unique qui fait des ravages sociaux et qui protège uniquement une minuscule minorité de milliardaires. Et en plus, ils tentent de nous faire croire que si nous ne sommes pas dans leur club des vainqueurs, nous devons nous en vouloir. C'est un aboutissement viable?

La question que je me pose est la suivante : «Si nous savons que nous courons à la catastrophe, pourquoi continuons nous de courir dans cette direction?» Il est grand temps de se poser quelques minutes voire quelques heures et de réfléchir à des solutions nouvelles. Lorsque rien de valable ne se présente, il faut utiliser son intellect et être créatif.

En Belgique, suivant un sondage qui tombe à pic, la population trouve que les allocations de chômage sont trop élevées. C'est amusant de savoir que ce résultat est parfaitement synchronisé avec les annonces d' «austérité», de «plan de rigueur», ou encore de «plus grande crise majeure depuis les années 30». La voie express vers la diminution de ces allocations est tracée.

Mais, parce qu'il y a un Mais avec majuscule. Est-ce que les sondés savent ce qu'il se passe lorsque les chômeurs sont encore plus pauvres? Non, parce qu'en Belgique, il n'y a pas les deux premiers phénomènes qui arrivent dans ce cas: très forte augmentation de la délinquance dans les régions à haute concentration de sans-emploi et... diminution des salaires de la population active.

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, l'étape suivante sera la fameuse loi du marché sur les salaires. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre le même poste que le vôtre à un tarif beaucoup plus attractif que votre salaire. Cela va se faire insidieusement, sournoisement, et il sera beaucoup trop tard. Vous serez chômeur en fin de droit, et vous serez obligé d'accepter votre sort.

Avant de prendre cette direction, je demande à nos dirigeants de devenir créatifs. Comme nous savons que les issues ne sont pas de secours, décidons de ne pas passer par ces portes. Il est grand temps d'envisager d'aller à contre-courant. D'autres chemins sont traçables, des autres voies originales peuvent être découvertes. Alors raisonnons, bon sang!

Dans les régions à haut taux de chômage, nous savons que le décrochage scolaire fait des ravages. Combien est-ce que cela coûterait à l'État de faire des classes de 10 élèves durant les trois premières primaires, juste pour être certain que ces enfants sachent lire, écrire et compter pour réussir toutes leurs études?

L'État nous parle de diminuer ses dépenses, mais pourquoi il n'augmenterait pas ses recettes plutôt? Je ne parle pas d'impôts, mais bien d'argent qu'il refuse d'aller chercher: mettre en marche les fameux radars automatiques, augmenter leur nombre et réclamer les amendes. Embaucher des inspecteurs pour lutter contre le travail au noir ou la fraude fiscale, etc...

Aucun pays européen ne veut introduire de taxe sur les transactions financières, pourquoi ne serions-nous pas pionniers? L’Irlande et Mittal ont prouvé qu'il ne servait à rien de faire des cadeaux fiscaux aux multinationales, alors pourquoi en faire? Les ultra-riches réclament des impôts, pourquoi avoir honte de les taxer? Pourquoi ne pas s'attaquer à la dette fédérale¹?

Toujours pour notre pays surréaliste, est-ce que l'État ne gagnerait pas à chiffrer l'absurdité du système mis en place à cause des querelles linguistiques? 3 communautés, 3 régions, une future «Brussels DC», 10 provinces pour un pays 10 millions d'habitants... Il n'y a pas moyen de récupérer des deniers en simplifiant, non?

Je ne dis pas que mes solutions sont bonnes, viables ou même miraculeuses. Ce que je voudrais démontrer c'est qu'il faut changer la manière de penser et ne pas hésiter à se lancer dans des idées qui paraissent saugrenues ou farfelues, qui ne font pas l'unanimité ou pire qui sont rejetées. Il faut oser innover même au niveau de l'État.

Thinking outside the box will lead us beyond our expectations².

¹Billet du 11 octobre : Et si la Belgique payait ses dettes?
²Penser en dehors de la boîte nous mènera au delà de nos attentes.

mardi 11 octobre 2011

Et si la Belgique payait ses dettes?

Toute l'Europe se met à hurler sur les spéculateurs et les charognards. Certains crient même au complot américain. D'autres critiquent ouvertement les politiques budgétaires. Mais personne ne se pose une question simple: «Et si les agences de notation avaient raison?». Je vais mettre juste un bémol, c'est que je reste persuadé que tous les traders sont encore à la baisse, et donc elles vont dans le sens du marché.

Focaliser sur la Grèce, sur l'Euro, sur les banques, ou sur le chat de son voisin qui est en train de pondre des œufs de tortue revient juste à dévier ses yeux de l'absurdité de la situation. Les chiffres parlent d'eux même : au 31 août 2011, la dette de l'état fédéral belge est de 355 603 381 333,22€. Et combien l'état à de recettes en 2011? 101, 368 milliards d'euros.

Jusque là, tout va plus ou moins bien. Ces chiffres sont facilement trouvables. Maintenant, passons à d'autres : les dépenses de l'État fédéral. Oups, il n'y a pas un chiffre qui englobe tout. Je me dis que je dois me tromper, qu'il doit y avoir un document comptable, comme pour n'importe qui avec une case «total des dépenses». Non, je ne l'ai pas trouvé.

D'après des sources moins fiables, il paraîtrait que le budget est à l'équilibre. Donc cela veut dire que l'État dépense ce qu'il gagne. Super, voilà qui me fait bondir de joie. Sablons le champagne, sauvons Dexia, et tous les autres, nous avons trop de sous. Sincèrement, c'est quoi cette manière de gérer un pays?

Ce que je vois froidement derrière mon écran, c'est que la dette se creuse, chaque instant. Cela veut dire qu'aujourd'hui, par Belge, nous devons environ 35560€. Est-ce que c'est remboursable? Est-ce que nous vivons au dessus de nos moyens? En fait, tout simplement, est-ce que le pays mérite ce fameux AAA?

Il faut se rendre à l'évidence: nous sommes dans la merde jusqu'au cou. C'est relaxant d'aller boire des pils entre amis avec l'habituelle jovialité qui caractérise les belges. C'est défouloir de temps en temps se jeter des vannes entre Flamands et Wallons. Nous pouvons même nous permettre de rester sans gouvernement.

Mais que va-t-il se passer quand la fin de la récré va être sonnée? Parce qu'il ne faut pas se leurrer, la cloche va retentir, et les différents organismes mondiaux vont nous gronder. Nous pourrons tous dire: «Ce n'est pas nous, ce sont les politiciens corrompus», mais cela ne changera rien. La planète entière va nous tomber dessus, et ils ne seront pas plus sympas avec nous qu'avec nos amis Grecs.

Évidemment, c'est facile de critiquer et de venir sans solution. J'en vois deux. La première me plaît beaucoup, parce qu'elle ressemble très fort aux efforts que les vautours FMIstes nous demanderaient: répartir la dette sur chaque belge et la rembourser intégralement en une fois. Cela fait 350€ par mois, par belge pendant dix ans.

Mais grâce à cela, l'État n'a plus aucune dette, et comme les comptes fédéraux sont assez «corrects» tout en payant des intérêts sans faire diminuer le montant global dû, je pense très sincèrement que l'État s'en sortirait très bien. Je propose à mon lecteur qui sourit de mon utopisme de regarder la solution proposée aux Grecs par les grands argentiers du monde. Par exemple dans le figaro. Ce montant de 350€ est tout à fait réaliste.

Il y a une deuxième solution: prendre l'argent là où il est. Il faut taxer les transactions financières faites à la bourse de Bruxelles. Lorsqu'un belge achète une voiture neuve, l'État n'hésite pas à lui ponctionner 21% du prix. Pourquoi donc rechigner à s'attaquer à une taxe sur les spéculations? Ce serait tout de même logique que l'État se serve là-bas aussi.

Si nous regardons la bourse de Bruxelles, il est relativement réaliste de tabler sur un volume d'actions échangées de 200 millions d'unités par jour. Un montant de seulement 10 eurocents par action rapporterait 20 millions à l'État par... jour. Multiplions cela par 250, cela donne 5 milliards d'euros par an. (Pour info, Fortuneo demande 7€ par transaction.)

Admettons un instant que nous cumulions les deux : 350€/mois en moins dans le portefeuille du belge, mais 420 millions/mois grâce à la bourse dans l'escarcelle de l'État. Sans oublier que la dette est effacée, vu que payée en une fois par l'ensemble de la population, donc plus d'intérêt. Est-ce qu'au bout du compte, nous ne vivrions pas mieux?

Idéaliste, certainement. Mais à bien y réfléchir, cela peut être une solution.

lundi 10 octobre 2011

Dexia : Questions.

Et voilà, Dexia est nationalisé. L'État aurait racheté la banque au tarif de 4 milliards d'euros. J'utilise le conditionnel, car cela me paraît réellement très bon marché. Je serais évidemment ravi que cette manœuvre ne coûte que 400 euros par belge, mais malheureusement, je ne crois pas vraiment aux promesses du monde politique.

Si, effectivement, ce tarif est réel, j'applaudis avec joie et bonne humeur. Seulement, j'ai plusieurs questions qui me viennent, et je n'arrive pas à trouver les réponses. À part les montants, et les mêmes titres dans tous les journaux, je ne trouve rien. Peut-être qu'un ou plusieurs de mes lecteurs pourront m'éclairer.

  • Qu'est ce que la «bad bank»?

Il paraît que ce sont des actifs financiers à risque... surtout des crédits à long terme. Je ne suis pas le plus grand économiste que l'humanité ait connu, mais je ne vois pas où est le «danger» si c'est bien de l'argent qui est dû à la banque. Alors pourquoi ce terme de «bad bank»? Qu'est ce que cela cache? Peut-on avoir confiance?

Pour moi, du «bad» du «toxic» cela représente plutôt des produits achetés pour faire une plus-value, mais qui ne valent rien et deviennent invendables. À notre niveau, ce serait par exemple des warrants qui se terminent dans deux semaines et qui n'atteindront pas l'objectif: ils ont encore une certaine «valeur» mais ils ne rapporteront rien et c'est impossible de s'en débarrasser, donc classement dans les pertes.

Cette notion de «bad bank» est le principal questionnement sur lequel j'aimerais des éclaircissements en tant que citoyen contribuable.

  • Pourquoi donner des garanties pour une «bad bank»?

Nous sommes dans le cadre d'une entreprise privée qui a été démantelée et dont l'État a racheté une partie bien définie. Pourquoi ce même État devrait se porter garant, à hauteur de 60 milliards d'euros tout de même, alors que ce sont des erreurs faites par des actionnaires privés? C'est inconcevable: la collectivité n'a tout simplement pas à payer pour cela.

Quel est l'intérêt de l'État, et donc le nôtre, d'aller se porter garant? Les emplois? Je pense qu'avec cette somme rondelette, toutes les régions de Belgique pourraient penser à investir dans le futur, dans le bien-être et dans la formation de ses habitants et aider les bassins défavorisés. D'ailleurs, en quoi consiste cette garantie?

  • Pourquoi ne pas apprendre ses leçons?

Le propre de l'apprentissage, c'est de comprendre ses erreurs pour ne pas les refaire. Pourquoi est-ce que ce n'est pas possible avec l'État? Attention, comme je ne sais pas ce qu'il y a dans l'accord, je ne veux pas dire que l'État a fait une erreur. Mais je ne parviens pas à approuver le fait que le privé puisse être «sauvé» par la collectivité.

Il est certain que chaque jour le modèle actuel du système bancaire est démonté un peu plus. Il faut que cela change, donc pourquoi essayer d'empêcher cela? C'est inutile et les managers des grandes banques doivent savoir que s'ils prennent trop de risques, et bien, tant pis pour eux. Tout le secteur avait promis des réformes et trois ans après, c'est le même scénario. Pourquoi intervenir?

La Wallonie a essayé de sauver son industrie lourde pendant des décennies, pourquoi la Belgique en ferait-elle de même pour ses banques? Je ne peux pas prédire la fin aussi catastrophique pour le secteur monétaire ou spéculateur, mais si c'est le cas, pourquoi s'interposer? Si le système doit se planter, il se plantera, et je me répète: c'est un secteur privé.

Apprendre du passé pour mieux construire le futur, voilà ce que je demande au gouvernement. Personne ne peut revenir en arrière, mais tout le monde peut relire l'histoire et l'étudier. Cela ne permettra peut-être pas de trouver la clef de la meilleure solution, mais cela ouvre les yeux sur les décisions qui ne sont pas les bonnes.

Au fait, le secteur privé quand il fait des bénéfices, il aime les redistribuer à l'ensemble de la population?

vendredi 7 octobre 2011

Osons les nationalisations!

Nationaliser. Le mot est sorti dans le contexte de Dexia. Mais justement, parlons-en: et si c'était le moment pour que l'État fasse ses emplettes. Il n'y a aucune honte à cela, au contraire, si cela peut sauver des emplois et en plus renflouer les caisses, il ne faudrait surtout pas se gêner. Je ne veux surtout pas revivre la vente honteusement bradée de Fortis.

Pour moi, la meilleure solution reste la méthode Islandaise: les banques font faillite et ensuite, elles sont nationalisées et les dettes ne sont pas payées. Pour une raison très simple: les banques sont privées! Donc la collectivité n'a pas à payer pour la mauvaise gestion du privé. Est-ce que l'État intervient pour les PME ou les indépendants qui ne savent pas gérer?

Par contre, c'est peut-être le moment d'acheter des grandes entreprises à très bon compte. Et l'État en a les moyens. Un autre exemple à suivre est celui d'UBS. En octobre 2008, la Suisse prenait part dans le capital pour protéger sa banque. En août 2009, 10 mois plus tard, elle revendait ses positions et prenait une plus-value de 1,2 milliards de CHF. Devrions nous avoir honte de copier les helvètes?

J'ai vaguement lu que les actionnaires principaux de chez Arco trouvaient que c'était de la pratique de dumping et qu'ils risquaient de tout perdre. Ah bon? Eux, auraient le droit d'utiliser des méthodes honteuses, mais pas les autres. C'est tout de même assez lamentable comme réaction. Est-ce qu'ils ont le moindre remords lorsqu'ils jouent les marchés à la baisse?

Pourquoi est-ce que nos hommes politiques ne pourraient pas profiter du chaos mis en place par les banques elles-mêmes? Il y a trois ans, elles ont toutes juré les grands dieux qu'elles ont compris la leçon. Et bien, maintenant, tant pis. Je ne veux plus avoir à payer pour cette mauvaise gérance. Par contre, s'il y a possibilité de sauver des emplois et gagner de l'argent: osons!

Au lieu de s'occuper de renflouer les caisses du privé, je préférerais que l'État s'occupe de ses affaires à elle: la collectivité. Que ces milliards injectés le soient plutôt dans l'éducation, les infrastructures ou dans de l'aide aux PME et autres entrepreneurs. Les banques & Co trouveront bien des solutions. Après tout, ce sont les premières à demander le «tout privé», non?

Et si nous allions plus loin? Si la SNCB était en faillite et que l'État la rachèterait pour l'euro symbolique? Ou la STIB ou Ethias? Lorsque les vautours de la privatisation arrivent pour acheter les biens de l'État, c'est aussi leur méthode. De nouveau, pourquoi devrions-nous avoir des reproches à les prendre à leur propre jeu?

Est-ce que quelqu'un a entendu que Belgacom allait être privatisé au niveau actuel de la valeur participative? Est-ce que Fortis a été vendue à BNP-Paribas au prix du cours de la bourse? Lorsque un acheteur se présente vers nos ministres, c'est toujours avec des tarifs monstrueusement bas. Cette fois, c'est l'État qui fait son shopping.

Nous voyons très bien le résultat des finances spéculatives, et bien, empêchons les de gagner de l'argent avec nos entreprises utiles et nécessaires : nationalisons à tour de bras. Cela va sauver des emplois, et cela nous rapportera de l'argent au moment de la revente. C'est cela la base du capitalisme, non? Acheter bas et revendre haut.

Osons les nationalisations!


Pour plus d'informations sur le cas de l'Islande: Les banques et l'exemple islandais

mardi 4 octobre 2011

Les banques et l'exemple Islandais.

Que se passerait-il si une banque faisait faillite? Je présume que la majorité des clients perdraient leurs économies, mais que l'État interviendrait. Imaginons maintenant que toutes les banques fassent faillite en même temps, que tout l'argent mis de côté par des millions de petits épargnants soit perdu à jamais.

Les gouvernements tomberaient et seraient vite remplacés. La pensée collective veut que nous imaginions des révoltes, des casseurs et l'explosion de sociétés qui se déchireraient dans des guerres civiles. Nous pouvons facilement nous imaginer que la force légitime sera utilisée et que l'État assassinerait ses propres citoyens.

Y a-t-il la moindre possibilité que cela arrive? Que toutes ces banques tombent en disgrâce en même temps? Et si cela arrivait, est-ce que cette fameuse allégorie infernale de la destruction du petit peuple par ses dirigeants se réalisera-t-elle? Ou est-ce plutôt un scénario hollywoodien pour nous faire peur et nous assurer qu'il faut sauver les banques?

En revanche, nous savons très bien ce que donne le sauvetage des banques. Il suffit de nous projeter trois ans en arrière et de relire tous les articles de journaux. C'est un petit peu comme dans la quatrième dimension, l'histoire douloureuse se répète indéfiniment pour punir le héros d'avoir mal agi à un moment de sa vie. Dès qu'il arrive au dénouement salutaire, le scénariste rembobine.

Nous savons que la crise des marchés boursiers affecte les banques, mais doit-on tout de même céder au chantage du renflouement? Depuis quand le capitalisme indigne et sauvage devrait recevoir de l'argent de la collectivité? N'est-il pas beaucoup trop simple, pour schématiser, de prendre les bénéfices, mais de faire assumer les pertes par l'État?

Que se passe-t-il en temps de crise? Les états décident de geler les investissements et les budgets. À nouveau, les premiers touchés sont les plus pauvres, mais également l'éducation, la santé, les transports publics. Bref, tout ce que la société aurait besoin pour se sentir mieux se voit englouti par la mauvaise gestion des vautours.

Quelle est cette ambiguïté qui donne droit aux symboles du capitalisme à se presser au portillon de la transfusion de l'État Providence? Comment est-ce que la société actuelle peut laisser faire cette affreuse tartuferie? Est-ce que les citoyens se rendent compte du prix qu'ils paient tout simplement pour éviter le «pire»?

Ce qui me sidère surtout, c'est comment le peuple a réussi à être muselé. Comment monsieur-tout-le-monde est-il capable de regarder son voisin se faire virer en sachant que demain ce sera son tour à lui? Quelle ingéniosité rend les gens amorphes à l'écoute des annonces des médias et des politiques devant leur écran de télévision?

Aujourd'hui, il y a un peuple qui paie très cher son manque de révolte : c'est la Grèce. Mais il ne faut pas croire qu'il n'y a qu'elle qui va être dans le cas. Pour la Belgique et l'Europe, cela va être le même mécanisme diablement efficace : planter les banques, car c'est le symptôme d'une mauvaise gestion financière, et ensuite proposer de l'argent frais à taux usurier.

Est-ce que vous avez entendu le moindre homme politique oser venir dire ce qu'il en coûte par tête de citoyen? Est-ce qu'il y en a un seul parmi vous qui croit que cet argent injecté est gratuit? Et surtout, quelle est le prix à payer pour être capable de rembourser? Vous avez joué au Monopoly, comment pouviez-vous vous arrêter et payer sur une case avec un hôtel quand toutes vos cartes étaient hypothéquées? C'est pareil dans ce cas-ci : c'est impossible.

Imaginez qu'un joueur est en train de gagner la partie et qu'il a envie de continuer. Donc, il vous loue ses cartes pour que vous puissiez quand même gagner un peu d'argent, mais vous lui refilez un pourcentage de vos gains. Tous ces gains repartent dans ses poches à chaque fois que vous tombez sur une de ses cases. Je me répète : toutes les cartes du plateau lui appartiennent. Vous voulez continuer ce jeu?

Dans le monde, il y a eu plusieurs tentatives de rébellion contre le Nouvel Ordre Mondial. Ils avaient tous des très laids gouvernants très rouges et très proches du communisme. Ils ont tous été diabolisés, parce que c'était facile. Déjà, ils étaient loin, et en plus, il y avait d'autres proies plus faciles sur le marché.

Mais il y a aussi eu un pays qui n'était pas dirigé par des «ignobles-socialos-diablos-communistes». Ce pays, c'est l'Islande. Il y a trois ans, les banques privées de ce pays ont été déclarée en faillite. Le F.M.I., l'Europe, et les autres Capitalistes du Monde Meilleur ont voulu que les citoyens de cette petite île aux volcans paient pour les manœuvres frauduleuses des banquiers.

Les îliens ont laissé toutes leurs banques faire banqueroute. L'État a nationalisé les institutions financières et refusé le plan des Grands Sauveteurs. Celui-ci prévoyait que chaque citoyen paie 100€ par mois pendant 15 ans à un taux de 5,5% d'intérêt. Tout cela pour «assumer» les erreurs et le manque de rigueur d'entreprises privées. Ils ont eu le courage de dire non.

Est-ce que vous avez entendu parler d'émeutes ou de morts? De famine, de maladies, de ruine ou de chaos à la suite de la débâcle de ces banques? Ces scènes, je ne les ai vues qu'après l'intervention des Anges du Capitalisme dans des pays comme la Grèce. Le scénario catastrophe qu'ils prédisent après la chute des banques n'apparaît qu'après leurs Salvatrices Solutions.

À ce jour, nous avons le choix d'agir comme les Islandais. Avec l'immobilisme, nous deviendrons tous Grecs.

mercredi 28 septembre 2011

Soyez fiers, Européens!

J'attendais avec impatience le discours de José Barroso de ce matin. Mon côté idéaliste espérait un vrai bond vers l'avant, une remise en question ou encore un coup de poing sur la table. Mais non, rien : du vent, du consensuel, du politicard de base. La seule impression qui en ressort, c'est que l'Europe est une machine très lourde, très éloignée de ses concitoyens et totalement inefficace.

Mais c'est vrai, qu'est-ce que je pouvais attendre d'autre? Les mots du président de la Commission européenne m'ont simplement rappelé que les politiciens ne sont pas là pour prendre des décisions énergiques, mais uniquement pour être certain que les personnes qui les ont boulonnées sur un siège ne décideront pas de les déboulonner. Où est l'inspiration? Où est le leadership? Où est le visionnaire?

Oui, j'espérais une allocution puissante, un coup de pied dans la fourmilière, un regard incisif et mordant sur le comportement des États membres. J'aurais aimé qu'il fustige l'immobilisme de l'Union. J'aurais applaudi qu'il décide de mettre un petit peu d'ordre dans cette grande cour maternelle. J'aurais voulu qu'il prenne ses responsabilités.

Mais c'est vrai, il n'est pas là pour cela. Ô non, il faut s'auto-congratuler, se féliciter mutuellement, être positif, et plaire à tout le monde. Ce pantin n'a jamais réussi à faire autre chose que cela. Il paraît que la commission fonctionne bien. Et bien qu'elle le montre! Au lieu de s'envoyer des sourires et des bisous alors que tout va mal.

Pour l'Euro? Rien. A part des phrases vides du type «Il va falloir faire quelque chose». Bravo, félicitations. Vous êtes comme moi, Monsieur Barroso, vous aimez enfoncer des portes ouvertes. Par contre, dire aux États qu'il est temps d'arrêter leurs gamineries et leurs divisions, qu'ils doivent penser Europe et pas Nation cela aurait certainement été un manque de tact.

Aujourd'hui, chaque pays attend beaucoup de l'Europe mais ne veut rien lui donner. Ce sont ces luttes intestines qui tuent l'union à petit feu. Comment voulez vous que l'Européen, moi par exemple, se sente concerné par ce Parlement qui, au mieux, ne fait rien, au pire, me fait chier dans la vie de tous les jours. Et qui, en passant, coûte une fortune.

Il ne faut pas croire que je sois anti-européen, loin de là. Je suis surtout anti-immobilisme. Je ne supporte plus de savoir que les euro-députés sont assis sur le siège à gagner des milliers d'euros par mois, et qu'ils sont incapables de faire quoique ce soit pour le bien-être des européens. Vous croyez sincèrement que l'homme de la rue a d'autres préoccupations que celles de manger et d'avoir un boulot?

Cela fait trois ans que les marchés financiers pourrissent la vie de l'Europe, mais que les États préfèrent défendre leurs petits intérêts personnels à court terme plutôt que d'avoir une vision stratégique pour l'ensemble de l'Union Européenne. Allez, même pour l'Euro, ils ne sont pas capables de s'entendre. Cela aurait été difficile de le prononcer devant l'assemblée?

Monsieur Barroso, vous nous annoncez fièrement que grâce à une taxe sur les transactions financières, l'Europe va lever 50 milliards d'euros. La somme est rondelette à vue de nez, mais c'est juste peanuts, et vous le savez. Cela correspond à environ 100 euros par année par citoyen européen! Vous pensez sincèrement que les marchés vont arrêter de détruire l'économie européenne pour si peu?

Vous avez eu un petit mot pour «les plus pauvres d'entre-nous». Mais cela vous aurait écorché la bouche de parler directement de la situation des Roms? De condamner le sort affreux qui leur est réservé dans toute la communauté? Cela vous aurait fait mal de pointer le doigt sur la Hongrie qui les met au travail forcé?

Aujourd'hui, j'aurais aimé que l'Europe ait des couilles, oui des balloches, des guts et qu'elle se montre musclée. J'aurais voulu que l'Europe décide de son destin : qu'elle devienne une entité supra-nationale avec tous les pouvoirs qui en découlent, qu'elle empêche les blocus des États, qu'elle stoppe la politique des tous petits pas, qu'elle se bouge.

Moi, je vais pointer l'inefficacité de l'Europe sur un seul point : l'Euro. Cela fait trois ans que la monnaie unique est dans la tourmente. Tout ce que les élus ont réussi à faire, c'est de se diviser et de pointer les plus faibles. Nous avons eu droit à des discours, à des explications pour nous dire à quel point les Grecs sont nuls. Quelle efficacité! Quelle solidarité dans l'adversité!

Au début septembre, c'est la Suisse qui a stoppé sa chute en intervenant sur le marché des changes. Suisse qui n'est ni dans l'Euro, ni dans la communauté. Toute l'incompétence de la commission contre-balancée par un agissement énergique d'un pays de moins de huit millions d'habitants. Cela n'a pas touché votre amour-propre?

C'est cela votre fierté d'être européen?

dimanche 18 septembre 2011

450 jours pour quoi?

L'encre de l'accord sur B.H.V. n'est pas encore sèche que déjà les nationalistes flamands défilent à Linkebeek pour combattre le système des facilités. Et voilà, c'est fait, nous connaissons le prochain combat de nos compatriotes du nord. Cette fois, ce n'est plus une gueule de bois, mais bel et bien l'impression d'avoir été roulé dans la farine.

Hier, Alexander De Croo répondait à un tweet de Rik Van Cauwelaert, directeur du magazine Knack, qui lui demandait le texte de l'accord: «Eerst onderhandelen, dan communiceren. Er werd teveel omgekeerd gedaan voorbije maanden». «D'abord négocier, ensuite communiquer. L'inverse a été trop souvent fait durant les mois précédents».

Je rejoins tout à fait le jeune De Croo, mais il y a tout de même de nombreuses questions qui se pressent dans ma tête. La première, et la plus pertinente: «Est ce que le texte a été signé en français par le Sud et en néerlandais par le Nord?». Parce qu'à écouter nos hommes politiques, ils n'ont vraiment pas le même discours.

D'un côté, on nous dit que Bruxelles n'est pas une région à part entière, et de l'autre, que l'élargissement de cette même ville est sur les rails. Une oreille entend que les droits des francophones sont bétonnés dans la constitution tandis que l'autre nous dit que la révolution copernicienne est en marche.

Bruxelles, justement, était déjà dans une situation administrative inextricable avec ses communautés, sa Cocof, sa justice, son non-financement, etc, etc... Était-il vraiment nécessaire de compliquer un peu plus avec une «communauté métropolitaine»? Est ce que cela donne l'exemple de la responsabilité qui est demandée aux Belges pour les prochaines années?

Lorsque nos élites politiques vont nous annoncer des plans de restructuration, des coupes dans les budgets et qu'ils vont nous parler de nous serrer la ceinture, aurons nous l'occasion de prendre des décisions aussi surréalistes qu'eux? Est-ce qu'élargir Bruxelles aux communes qui le désiraient et donner le statut de région à la capitale du pays était trop simple?

Est-ce que suivre les lois et la jurisprudence sur les relations internationales aurait été trop efficace pour réguler les questions linguistiques en Belgique? Est-ce qu'instaurer une taxation par région était vraiment une concurrence déloyale? Est-ce que refuser le droit aux minorités d'une région d'un côté et imposer le bilinguisme dans une autre pour protéger une minorité encore moindre est vraiment utile?

Ou encore, prendre exemple sur ce qu'il se passe de très bien en Europe aurait été trop ambitieux? Au Luxembourg, tous les enfants sont éduqués dans trois langues, et pour les nôtres, c'est trop difficile? Le confédéralisme fonctionne très bien en Suisse, ce modèle n'aurait pas pu nous servir d'exemple?

À un moment donné, durant ces 450 jours, je pense qu'il aurait été temps de tout mettre sur la table, et de trouver une réforme énergique, infaillible, voire héroïque. Dans ce cadre, ça aurait été génial. J'ai plutôt la désagréable impression que le pays a été sauvé, parce que les partenaires sont tombés d'accord pour trouver un accord. Tragique. Pathétique.

Bien que, comme tout le monde, je ne connaisse absolument rien de ce qui a été mis sur ce fameux bout de papier, j'ai la fâcheuse intuition que la forme a été touchée, mais pas le fond. Les francophones accrochés à leur transfusion face aux flamands accrochés à leur (futur) territoire national. Quel gâchis.

Les flamands ont des projets communs aussi bien pour leur région et leur communauté, le tout intégré dans une belgique fédérale, et en face, il n'y avait que des pantins scellés à leur strapontins et à leurs cartels. J'ai envie de hurler «Mais il est où votre plan B?». Avec lui, il y aurait eu la possibilité de négocier.

Ce plan B, même s'il n'avait pas vocation à briser la Belgique aurait pu aider à montrer ce que la Wallonie et Bruxelles étaient capable de faire sans la solidarité flamande. Ça aurait pu servir à faire comprendre à nos amis du nord que nous sommes sommes prêts à prendre notre destinée en main, et que nous pouvons ne plus être à la merci de leur euroduc. Mais en sommes nous capables?

Les seul plan B que je connaisse est un rattachement à la France. Bravo l'originalité. Au lieu d'avoir du pognon qui coule à flot depuis les réserves flamandes, vite, on connecte le tuyau à un autre robinet, plus «amical». La honte, c'est ça le sentiment qui devrait accabler les politiciens francophones. 450 jours, et même pas un projet performant commun.

Et au nord? La NVA soi-disant démocrate qui marche main dans la main avec le VB vers Linkebeek, c'est aussi pour sauver la Belgique? C'est certainement un manque de tact ou peut-être un clin d'oeil? Tout comme les pommes envoyées dans des cibles Di Rupo, juste un peu de communication 2.0? Alors pourquoi aucun flamand ne condamne?

450 jours pour quoi?

vendredi 19 août 2011

Les analystes boursiers nous prennent pour des cons

« Les analystes boursiers nous prennent pour des cons ! » Je viens d'enfoncer une porte ouverte et je n'en suis pas peu fier. Cependant, ce qui m'afflige, c'est que j'ai réellement l'impression que nos très chers analystes ne savent même pas de quoi ils parlent : ils attendent une réaction du gouvernement en réponse à la chute de la devise européenne, à la chute des cours, et des spéculations de ces-satanés-banquiers-pourris-qui-ont-déjà-englouti-nos-économies-dans-un-sauvetage, etc, etc... La réalité est toute autre : la baisse est bénéfique pour les professionnels de la bourse !

Je fais partie des penseurs qui estiment qu'il faut absolument prendre la bourse pour ce qu'elle est : un casino, un lieu de paris. Et, dans ce contexte, l'empêcher d'avoir la moindre influence sur l'économie réelle. C'est un débat qui devra avoir lieu un jour, mais le monde capitaliste n'est pas prêt pour l'entendre.

En revenant dans la réalité, je prendrai une position totalement différente : les marchés sont le gagne-pain des traders et des banquiers. Et ils se font énormément d'argent. J'ai envie de dire tant mieux, sauf que c'est sur le dos de l'ensemble de l'humanité, donc tant pis. A mes yeux, le plus important est de prendre conscience que derrière ces portes, le but du jeu, car oui, c'est un jeu, est très simple : gagner de l'argent. Mais comment gagner le plus d'argent ? Et bien, en jouant à la baisse.

« Quoi, on peut jouer à la baisse ? » Cette question m'a été posée, véridique, par la vice-première ministre de notre royaume lors d'une rencontre fortuite dans la salle de maquillage d'une télévision belge. A part le fait que cela m'ait fait froid dans le dos de savoir que le monde politique est aussi mauvais en économie qu'un poisson qui se décide à se lancer dans l'athlétisme, cette question montre bien l'ancrage dans la connaissance collective de la règle qui veut que si les marchés sont positifs, les traders et autres spéculateurs gagnent de l'argent. Je mettrai juste un bémol : si les marchés sont positifs, les traders et autres ont déjà gagné de l'argent et continuent à en gagner, mais moins.

Une des règles de base dans le grand monopoly de la bourse est l'anticipation. Acheter bon marché et revendre avec un beau bénéfice. A partir de là, nous devons avoir des espions, suivre les fuites, etc... plus poliment nous devons avoir du « flair ». Par contre, il y a aussi l'analyse de la psychologie des marchés. Pour vulgariser: savoir ce que les vendeurs et acheteurs vont faire, et donc jouer là dessus. Par exemple, comme tous les marchés plongent, et bien je fais mes emplettes, et lorsque les futurs pigeons, oups petits porteurs, arriveront je pourrai revendre les actions pour lesquelles j'ai pris beaucoup de risque, et donc elles vaudront très cher.


Et tout est là : elles ne vaudront pas très cher parce que j'aurai pris beaucoup de risques, mais parce que beaucoup de monde voudra en acheter. Car le monde entier sera tout à fait certain, merci la télévision, que nous sommes repartis vers la hausse et que nous sortons de la crise. J'ai bien anticipé, waouw, je suis une bête, et je revends donc mes actions avant la très probable future baisse.


Regardons différemment : j'anticipe la baisse. Quelle est la subtilité ? Lorsque les marchés sont dans le vert, les niais, reoups, n'ont peut être plus d'économies pour acheter, ils ont peut être perdu leur travail, ils sont hésitants, etc, etc, etc... Par contre, à la baisse : tout le monde vend, c'est la panique dans les marchés, et ça plonge, ça plonge, ça plonge, avec des pourcentages à deux chiffres. Il suffit d'être aidé par un bon président qui nous sortira une grosse ânerie du genre : « Nous réfléchissons à une taxe sur les transactions financières » et boum, les marchés ne sont pas confiants (évidemment, vu que cette loi a été votée déjà il y a 5 mois), et ça plonge, et ça plonge, et ça plonge.

Toutes les petits porteurs l'ont dans l'os, mais l'excellent trader, lui, brasse des milliards. Pour info, cet excellent trader, doit simplement suivre les actions que les robots font pour lui (véridique aussi). Mais revenons en au fait : quelque chose m'échappe... les marchés plongent et ils gagnent de l'argent. Comment ? Je veux savoir, quel est le secret, pourquoi les médias n'en parlent pas ?

Je répète : j'anticipe la baisse des marchés, j'attends la panique et remercie les politiciens qui n'y connaissent rien.

  • Anticiper : c'est simple, dès que la bourse atteint son point le plus haut, elle baissera. (forcément), ce qui n'est pas le cas la hausse (du moins pas aussi vite).

  • J'attends la panique : c'est simple : tout le monde vend, alors qu'à la hausse les couillons hésitent, parce que c'est vraiment des couillons.

  • La pression est sur les gouvernements, qui racontent n'importe quoi et montrent leur incapacité à gérer : le mouvement s'amplifie, et c'est encore et toujours la panique.


Il est très important de noter qu'une montée s'arrête beaucoup plus facilement qu'une descente et qu'en plus le mouvement de panique n'existe pas à la montée. Donc c'est beaucoup plus simple de gagner à la descente. Même un novice peut prédire une belle chute. A chaque nouveau record à la hausse, il a y a automatiquement une chute. Pour l'initié, cela s'appelle une correction, c'est beaucoup plus rassurant.


Il y a quand même quelque chose de bizarre dans tout ça. Comment est ce que je peux gagner de l'argent quand mes actions perdent leur valeur, et donc qu'au moment où je les vends, je perds automatiquement de l'argent par rapport à leur dernière valeur... Et bien vends des actions que tu n'as pas.

???? Je vends des actions que je n'ai pas ??? Mais ce n'est pas possible ? Comment est-ce que je peux vendre des actions que je n'ai pas ? Fais une VAD. Quelle jolie abréviation pour dire : vente à découvert. Et ça existe ça ? Eh oui... Tu vends une action à 50€ que tu achètes un peu plus tard à 25€, car les marchés sont dans le rouge. Donc, tu te fais 25€ de bénéfice.

Dans certains cas, le grand Régulateur, interdit les ventes à découvert. Comme cet été sur certains titres bancaires. Qu'à cela ne tienne, dans ce cas, nos amis les banquiers ont inventé les « warrants ». Traduction... garantie. Très astucieux : en gros, c'est une garantie au cas où l'action dans le portefeuille perd trop de sa valeur. C'est une technique utilisée par les grosses nouilles, rereoups, les épargnants « bon père de famille ». C'est donc excellent pour gagner de l'argent à la baisse : il suffit d'acheter ces garanties qui prennent beaucoup de valeur lors de la panique, étant donné que certains de nos pauvres investisseurs ont oublié d'en acheter, il faut donc les aider.

Tiens au fait, vous saviez que la plupart des produits à la baisse sont avec effet de levier? C'est à dire qu'ils ont des coefficients de multiplication... Par exemple, pour un coef 3, si le titre perd 1€, le spéculateur en gagne 3... Mais les banquiers réservent bien entendu cela aux professionnels, ou aux amateurs avertis qui ont signé 137 décharges et répondu à 203 questionnaires... Il ne faut surtout pas que les dindons ne puissent plus se faire plumer.

La bourse, c'est comme les montagnes russes, c'est la descente qui fait plaisir. Allez, tout le monde fait la file pour le Cobra. Tout le monde, ça veut dire les néochômeurs aussi, ce n'est pas grave, c'est juste un jeu. Et après la récréation, vous reprendrez bien un petit travail à mi-salaire, c'est l'heure de l'austérité et des efforts : c'est la crise.


Le 18 octobre 2011 Jean Quatremer publie le billet : Pour contrer la spéculation contre les dettes publiques, l'UE interdit les "CDS souverains à nu"

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...