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jeudi 19 juillet 2012

#hellopaul



Dear Pirates,

Everybody knows Belgium and its famous beers. The country with three languages. The country who was at the beginning of Europe with the Netherlands and Luxemburg. The country that hosts festivals, Francorchamps or the « Concours Reine Elisabeth ». The country of the heart of modern European democracy.

The Pirate Party of this country, my country, needs your help : we want to take part in the provincial elections. Unfortunately we need one official paper for the signatures. Unfortunately they don't have this paper : they are not in time because they are afraid of us. And unfortunately it's the only paper we are allowed to use. But fortunately we are pirates !

We have to put pressure on the person in charge of that administration. That person is @Paul_Furlan on twitter. We could spam him but it would be too easy. I would prefer a funniest way of a demonstration of our movement: a hashtag ! That's why I propose #hellopaul It will show him that we are everywhere. It will show the world that the Pirates are the Pirates.

We are fighting for democracy. We are fighting for freedom. We are fighting to take part to the elections in Belgium. In less than 60 days we have to give hundreds of signatures on an official paper from the belgian administration. So Pirates from all around the world, use your fingers, use your keyboard, and use the #hellopaul

Let's be funny, let's be friends. I would like to imagine that #hellopaul in the newspapers, in the medias, on television. But I know they will not allow us. So let's do it together all around the world and let's put it as a big smile in front of all the politicians let's do it as the hashtag of the day.

And of course, your grandmother goes to toilet it's #hellopaul The trains stops it's #hellopaul The fish makes a bubble it's to say #hellopaul The water is water, the fire is fire. The #hellopaul is the #hellopaul

We are not anonymous. We are Legion. We are the pirates.

À l'abordaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaage.

Belgium and the lack of democracy.

mercredi 18 juillet 2012

Aidez les pirates belges!


Régulièrement, la mot de « particratie » vient désigner le système politique belge. En général, son sens est plutôt péjoratif et les poils des élus s'hérissent lorsqu'ils entendent ce terme. Malheureusement, nous avons de nouveau un bel exemple de cette défense lamentable des partis historiques belges.

Pour pouvoir se retrouver sur les listes des élections communales ou provinciales du mois d'octobre prochain, il y a un certain nombre de démarches à suivre. Entre autres, la récolte des signatures. Il y a deux possibilités. Ou, rentrer dans l'arène parrainé par des élus, ou bien, arriver par la voie qui me paraît la plus légitime : la validation par les électeurs.

En tant que défenseur de la démocratie directe, cette seconde solution me paraît la plus sincère, la plus citoyenne. Pour pouvoir se présenter, les citoyens doivent avoir leur mot à dire. Quoi de plus démocratique ? Si l'élu potentiel n'est pas capable d'avoir le soutien, comment peut-il faire des voix ? Quelle serait l'utilité d'être sur les listes ?

C'est vrai qu'il est probablement plus facile d'obtenir les paraphes des élus. Mais n'est ce pas rentrer dans le jeu politique que je dénonce ? N'est-ce pas déjà se rendre redevable pour un service ? Et surtout, quelle seraient les consignes du parti de l'élu qui poserait son sceau sur le précieux sésame ? Et quel prix à payer ?

Et bien dans ce beau pays qu'est la Belgique, cette seconde solution est vivement déconseillée. Sans vouloir remettre la cause sur qui que ce soit, je ne peux que constater que c'est mission presque impossible. Je ne parle, bien entendu, pas du fait de trouver une centaine de personnes prêtes à soutenir une candidature dans une commune, non.

Je parle du fait que l'organe du gouvernement en charge des élections n'a tout simplement pas encore mis en ligne le papier officiel pour les provinciales ! Ce document, à 58 jours de la deadline, n'existe pas. Vous avez bien lu ! L'administration officielle de ce pays est tellement consciencieuse pour empêcher l'arrivée de nouveaux partis, qu'elle bloque l'accès.

Je suis écœuré de constater que dans mon pays cela se passe encore en 2012. Je suis dégoûté que seulement un média a relayé l'information, c'était l'avenir. Ce n'est pas seulement pour le RWF. Cela concerne également les pirates ! Car nous sommes clairement spoliés. Nous prônons la démocratie participative, nous voulons aller à la rencontre des citoyens !

Sans parler d'une nébuleuse ou encore de prendre le rôle de la victime, je constate que le combat va être dur à mener. Mais ce n'est pas grave, derrière chaque ordinateur, il y a des individus que cela révolte. Les médias traditionnels se taisent ? Et bien, faisons bruisser internet. Il faut que cela buzze, il faut que cela se sache.

Alors, démocrates, pirates ou non, la question n'est pas là ! Faites le savoir, faites tourner ce billet. C'est le moment de donner des coups de semonce ! Montrons aux autorités que nous sommes des centaines, des milliers, prêts à se déchaîner sur le web pour montrer que nous savons ! Et que nous nous ferons entendre.

Nous voulons de la démocratie, nous ne voulons plus des blocages institutionnels si chers aux partis traditionnels. Nous voulons l'accès à la démocratie directe. Nous voulons montrer qu'un autre chemin d'accès aux élections existe. Nous allons de toutes façons traverser les océans, les sept mers et même revenir du bout de la terre.

Car dans l'âme, nous sommes tous des pirates ! Alors, hissons les grandes voiles, le Jolly Roger. Twitter à babord, Facebook à tribord. Palsembleu ! Branle bas de combat ! Battons nous pour cet accès aux listes que les navires de Sa Majesté veulent nous interdire. Nous passerons, quoi qu'ils tentent nous passerons !

À l'abordaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaage !

Pour leur envoyer un mail directement c'est ici : elections.pouvoirslocaux@spw.wallonie.be
Si vous avez besoin d'informations concernant les élections belges http://elections2012.wallonie.be/ 
L'article "Élections provinciales: les petits partis pénalisés" du journal l'avenir est ici.

mardi 17 juillet 2012

À l'abordage!


« J'en ai marre du monde politique ! » « C'est tous des corrompus ! » « Tous les mêmes ! ». Cette phrase, je l'ai entendue des milliers de fois. Ou encore « Cela ne sert à rien de voter, de toutes façons, ça ne va rien changer. » Évidemment, il est facile de rester devant sa petite lucarne et pester dans son coin un verre dans la main.

Il y a d'autres expressions qui reviennent également de plus en plus : « On veut plus de démocratie ! », « Il faut écouter le peuple ». Parfois, certaines personnes murmurent « J'ai envie de faire quelque chose, mais je ne veux pas m'engager en politique ». Des plus téméraires osent même des « Je veux bien faire bouger les choses, mais comment ? »

Comment ? Et bien en prenant nos responsabilités. En redonnant la parole aux citoyens. En changeant la méthode de travail. En informant, en partageant, en dénonçant, mais encore en votant. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de l'abstention et du découragement. Le monde politique a besoin de flibustiers, et bien il faut lui en donner !

Il y a quelques mois, à part les geeks, personne n'avait entendu parler d'ACTA. Ce fameux accord rédigé dans le plus grand secret qui aurait pu passer tranquillement le cap du vote des parlementaires européen a été massivement rejeté par les élus. Une image médiatisée a fait le tour de monde : « Hello democracy goodbye acta ».

Du côté francophone, c'est essentiellement, la quadrature du net qui relayait les informations contre ce combat. Mais la guerre s'est menée dans toute l'Europe, à tous les échelons. Tiens, ce n'était pas relayé par les partis politiques, tiens, ce n'était pas présent dans les médias, tiens tiens tiens... La démocratie a quand même gagné !

C'est bien la preuve que les citoyens peuvent faire pression sur des décisions politiques majeures. Cette bataille a illustré le fait qu'une mobilisation est possible et surtout efficace. Cette démonstration de force face au silence assourdissant d'une partie du monde politique prouve qu'il y a bien des vigiles pour défendre la liberté, notre libertés, toutes nos libertés.

Au sujet d'ACTA, il faut mentionner LE parti politique et ses deux élus européens qui en avaient fait leur cheval de bataille : le Parti Pirate¹. Ce parti se répand comme une traînée de poudre depuis la Suède. Il faut se rendre compte de la puissance de feu qui peut se mettre en place. C'est un parti mondial, j'ai bien dit mondial. Aux quatre coins de la planète, des pirates se regroupent en équipages.

Au départ, c'était pour soutenir les plate-formes de téléchargement. Mais aujourd'hui, c'est pour défendre la liberté et la non-censure de l'internet ainsi que la défense de notre vie privée. Mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg. Le plus intéressant est la méthode de travail. Chaque pirate qui rejoint une équipe a le même poids, le même droit à la parole que les autres.

Grâce à cela toutes les idées, qu'elles paraissent farfelues, qu'elles soient avant-gardistes ou tout simplement ordinaires sont écoutées, débattues, puis remontées. Des électeurs vers les élus. Connaissez vous des partis « traditionnels » qui débattent au minimum une fois par mois avec les citoyens autour d'une table ? Le Parti Pirate¹ le fait !

Vous vous souvenez de l'Islande et de la faillite de ses banques suivies par une nouvelle constitution issue du peuple ? Et bien, ça, c'est un exemple que l'on doit suivre. Des chemins vers une nouvelle démocratie participative s'ouvrent. Les routes sont encore sinueuses ou sauvages, mais les pirates sont là.

Et ils sont près de chez vous. Partout, des équipages se montent, des hommes et des femmes qui veulent une politique différente se rencontrent pour mettre des stratégies au point. Ce sont des personnes ordinaires, des êtres humains qui se rendent compte de la force de la masse soi-disant silencieuse. Ils s'érigent en bastion contre la restriction de nos libertés et s'élancent en pionniers vers une démocratie citoyenne.

Alors, moussaillons, corsaires, boucaniers, il est temps de larguer les amarres et de hisser les voiles. Que chaque équipage vienne se mettre en ordre de navigation pour traverser les flots. Le vent de la liberté souffle et le moment est propice. Pirates de tous les pays, de toutes les régions, de toutes les communes du monde :

À l'abordage !!!!!!!!!

 1 À partir du site du Parti Pirate de Belgique, vous aurez accès à tous les pirates sur le territoire national. À travers le monde, 62 pays se sont déjà joints au mouvement.

mercredi 9 novembre 2011

Démocratie violée.


«Démission de Berlusconi», «la fin du Cavaliere», etc... Ce matin, les gros titres annoncent la fin de règne du leader italien avec fracas. C'est un peu le monde des médias qui se débarrasse d'un de ses plus grands défenseurs. Le richissime propriétaire se fait lyncher par ses propres salariés. Ce déchaînement permet de cacher le principal: une injure à la démocratie.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit: un coup de poignard à nos libertés fondamentales du choix de nos élus. Et il n'y a personne pour se lever contre cette atteinte des marchés financiers qui attaquent le monde politique. La guerre économique est bien plus importante que ce que la pensée unique veut bien nous faire croire.

Ce n'est pas le séducteur des prostituées mineures qui est déboulonné, mais le chef de gouvernement d'un pays du G8. Se réjouir de la chute du trublion, c'est surtout fermer les yeux sur la dictature de l'argent. Comment est-ce possible que ce soient les obscurs investisseurs qui aient le droit de choisir les dirigeants, nos dirigeants?

Ce n'est pas un problème qu'il ait été élu malgré ses frasques et ces petites phrases historiques. Cela aurait été un juste retour s'il s'était fait jeter de la vie politique par la voix des urnes. Ce qui est terrible, c'est qu'il se soit fait limoger par les grands argentiers. Et ce qui est encore plus grave, c'est que cela ne choque pas l'opinion publique.

Comme si le fait d'être libertin et grossier pouvait donner les pleins pouvoirs à des traders sans foi ni loi cachés derrière leurs écrans. Comme si le fait de se faire turluter par une petite donzelle puisse autoriser à livrer son pays aux mains des banquiers. Comme si le bunga-bunga concédait la défaite de la Vox Populi.

Dorénavant, après une décote de Moodies ou une attaque en règle contre l'Euro, les hommes politiques devront démissionner. Maintenant, ce sont les bourses qui tiennent les parlementaires par les couilles. Comment peut-on laisser faire cela? Quelle débilitude peut atteindre les journalistes pour ne même pas relever cette invraisemblance?

En novembre 2011, il est possible de jeter un élu du peuple parce qu'il refuse de faire passer des réformes obligatoires... Réformes créées pour donner plus d'argent à l'argent. À ce jour, un président de pays qui veut freiner le capitalisme sauvage peut être remercié par ces mêmes brutes. Cela veut dire qu’inexorablement, la loi du marché sera la base des Lois.

Petit à petit, les électeurs pourront choisir entre la droite, l'utra-droite ou l'extrême droite. Le communisme, le socialisme seront sacrifiés sur l'autel de la monnaie unique. Les chômeurs seront mis au ban de la société qui bénira les délocalisations forcées. Les pauvres seront montrés du doigt pour ne pas avoir été capables d'aider les riches.

Bientôt, il ne sera même plus réalisable de voter pour un visionnaire qui voudra aller à contre-courant. Car lui aussi sera emporté par la catastrophe imminente prônée par les décideurs. Qui oserait encore se lever contre la rigueur, l'austérité, la crise? Qui resterait en place avec un programme de refus du modèle ricain?

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, si même une personne monstrueusement fortunée comme Berlusconi arrive à se faire jeter par ses propres amis, il est peu probable qu'un François Hollande ou encore un Elio di Rupo fasse long feu. Même le système mis en place par Silvio & Co n'était pas assez à droite. Jusque quand le peuple européen se laissera faire?

Il ne faut vraiment pas se réjouir de la déchéance du Cavaliere. Cet homme contrôle l'ensemble des médias de la péninsule, il est milliardaire, il est le président du conseil à la plus longue longévité, et malgré tout, les fameux marchés ont décidé qu'il était temps de mettre un terme à sa carrière. Les marchés, oui, le fric, le pognon, le flouze.

Ces mêmes marchés qui ne veulent que plus de pouvoir et plus d'argent. Ces salles de changes qui se foutent des pauvres ou des clodos. Ces déclencheurs de guerre ou de famines ou nom du pétrole ou des diamants. Ces fins stratèges qui sont en train de torturer mesdemoiselles Démocratie, Justice et Liberté, de les violer sadiquement jusqu'à ce qu'elles crèvent...

sous les yeux du Peuple qui s'en félicite.



dimanche 30 octobre 2011

Je déteste l'Europe.


Chaque jour qui passe, je déteste l'Europe un peu plus. Je ne parle pas du continent ou des êtres humains qui le composent, mais de toutes les institutions supranationales qui dirigent l'Europe des 27. Et lorsque j'utilise le mot détester, c'est parce que je veux rester poli. Il ne faut pas croire que je sois anti-Européen que du contraire. Non, c'est juste que je suis contre ce que le monde politique fait de l'Europe.

Autour du Bénélux, les États du vieux continent se sont regroupés pour maintenir la paix de tous les citoyens. Depuis le début du processus, le but était le bien-être de tous les êtres humains. Cela devait améliorer la vie, les sciences, les connaissances, l'économie dans un soucis de développement équitable et partagé par l'ensemble de la population.

Sans oublier le côté démocratique du Parlement Européen: les hommes et femmes siégeant au sein de celui-ci, élus par le peuple devaient lui rendre des comptes. Les entités chapeautant les nations menant l'idéal vers un monde plus juste dans lequel la pauvreté serait, sinon éradiquée, en tous cas fermement combattue.

Il ne faut pas croire que je suis fou ou que j'ai mal compris. Non, non, c'était cela l'Europe qui nous a été présentée lors des différentes phases d'élargissement. C'est cette Europe-là qui m'a mis des étoiles dans les yeux lorsque je la dessinais, c'est cette Europe-là qui devrait exister aujourd'hui. C'est uniquement cette Europe-là qui aurait dû être construite.

J'ai eu la chance d'avoir très bien connu les deux côtés du rideau de fer durant les années 80. De chaque bord, les hommes et les femmes s'observaient rêvant d'une destinée commune faite de paix, d'harmonie et de richesse pour tous. Ce but était atteignable. Je parle bien au passé, car il ne l'est plus. Le Grand Idéal Européen est mort, la prostituée s'étant livrée au plus offrant.

La première fois que l'Europe m'a dégoûté, cela s'est passé vers 90-91, lors du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Elle a été incapable de répondre à sa première mission: garantir la paix. Les immondes intérêts nationaux des grands pays historiques ont prévalu sur la pacification des Balkans. La diplomatie européenne a montré une faille béante dans ses fondations.

La discorde entre les États a permis à la Slovénie de prendre son indépendance tandis que les Serbes déclaraient la guerre à tous leurs voisins sous l’œil incrédule de l'Europe. Pire l'intervention de l'OTAN a accéléré les massacres au Kosovo.¹ Une tragédie aux portes de l'Europe qui n'est d'ailleurs toujours pas réglée, les voix étant toujours dissonantes au sein de l'Union.

À cette époque, j'ai compris la chose la plus importante en ce qui concerne l'Europe: il y aura toujours la suprématie de la préférence nationale. C'est à dire que les pays qui composent le continent défendront d'abord et uniquement leurs intérêts nationaux. Les vingt ans qui nous séparent de cette guerre ont prouvé que ma conviction était juste.

Mais le pire est à venir. Les institutions ont très bien compris qu'elles devaient se prémunir contre les intérêts des partenaires et défendre leurs positions à elles. Le principe était juste. Dorénavant, les directives européennes devront être transposées dans le droit national. Point. Et c'est là que l'Europe a basculé dans le capitalisme pur et dur.

À partir de ce jour, toutes les injonctions allaient dans le même sens: privatiser, moins d'État, la loi du marché, etc... Le tout au bénéfice du consommateur, cela va de soi. Par le plus pur des hasards, cette évolution est contemporaine avec l'arrivée d'une nouvelle catégorie de personnes, directement importées des États-Unis: les lobbyistes.

«Le métier de lobbyiste consiste à exercer une influence, directe ou indirecte, en vue d’obtenir une décision favorable d’une instance décisionnelle au profit d’un collectif le plus souvent économique.»² Comme cette influence a un prix très élevé, ce type de comportement est réservé à des catégories d'entreprise qui ne sont pas réellement connues pour être politiquement à gauche. Le débat est tronqué avant même d'avoir commencé.

Et il y a encore plus grave: l'opinion publique n'est même pas informée sur les votes européens, et les choix de ses élus. Donc, avec la force des liasses de billets et du manque de transparence, le train de l'Europe est en marche, démocratiquement, vers un monde ultra-capitaliste que le citoyen lambda ne veut pas. De toutes façons, son avis ne compte pas, l'Europe et les manipulateurs de l'ombre lui imposent ce que eux veulent.

Un continent où les pauvres n'ont pas de couverture sociale, où les écoles publiques sont minables, où les services sociaux sont débordés, où les ghettos sont ultra-violents, où les richissimes vainqueurs mangent les pauvres vaincus, où les mass-médias prônent la réussite personnelle, et où des millions de gens sont broyés par le système, c'est de l'autre côté de l'Atlantique. Nous, c'est l'Europe.

Et je préfère voir l'Europe détruite plutôt que de lui laisser l'occasion de m'imposer le modèle US.



¹La nouvelle guerre des Balkans, manière de voir n°45, mai-juin 1999.
²Définition du site "Mon incroyable job": Lobbyiste, fiche métier.

lundi 24 octobre 2011

La Belgique démocratique.


L'homme politique De Wever, en visite chez les nationalistes Écossais, nous a gratifié d'une de ses petites phrases incendiaires. Une fois de plus, il arrive à bien utiliser le marketing populiste et à se poser un pauvre petite victime du système politique reconnu comme le moins mauvais. Aujourd'hui, il nous déclarait fièrement «La Belgique n'est plus démocratique».

Bien entendu, c'est à cause de la minorité francophone qui bloque les réformes coperniciennes dont la Grande Flandre rêve depuis des décennies. Par contre, l'historien De Wever se tait. Il doit probablement s'étrangler lorsqu'il entend les mots qui sortent de sa propre gorge, mais sous l'étiquette nationaliste du leader de la NVA.

Qu'est ce que la démocratie? Dans le dictionnaire Larousse, la définition du mot est la suivante: «Système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.» À moins que je ne sois rentré dans la quatrième dimension à l'insu de mon plein gré, c'est bel est bien le cas dans la Belgique d'octobre 2011.

En général, cette notion de «démocratie» est liée avec l'égalité entre les individus ainsi que la liberté de ceux-ci. Ce terme est également l'antonyme de tyrannie, despotisme, dictature, c'est à dire des régimes qui ont clairement montré leurs limites et leurs atrocités. À nouveau, si j'ai bel et bien les pieds dans le même espace-temps que Bart, la Belgique est démocratique.

Pour être plus précis, le système politique belge est une démocratie représentative. C'est à dire que les élus sont (plus ou moins) désignés suivant le nombre de voix des électeurs. Une fois intronisés, ceux-ci sont sensés former une majorité qui reflète le choix des citoyens ayant pris part aux élections. Et oui, c'est démocratique.

Qu'est ce qui peut bien faire dire au leader de la NVA que «la Belgique n'est plus démocratique»? Ah oui, la majorité flamande n'a pas assez de pouvoir contre la minorité francophone. Ce sont certainement les pauvres junkies du sud qui empêchent les courageux travailleurs flamands de gérer leur région comme ils le souhaitent.

Quoique Mr De Wever en dise, la Belgique est bel et bien démocratique. Il s'est mis hors-jeu dans les négociations, mais il ne représente «que» 30% de l'électorat flamand. Ce sont ces fameux schizophrènes qui sont pro-Belgique, mais qui votent pour le parti qui en veut la fin. Mais à côté de ces nationalistes, il y a tout de même beaucoup d'autres alternatives.

Chez les négociateurs, ce sont CD&V, Open VLD, SP et Groen du côté flamand et CDH, MR, PS et Ecolo du côté francophone. Ils représentent 2/3 des électeurs belges afin de pouvoir réformer l'État. Eux, ils ont recherché des compromis pour rendre la demande flamande possible et réalisable. Ce n'est pas de la démocratie, cela?

Mais, évidemment, il est beaucoup plus facile de critiquer que de regarder sa propre réalité en face. Parce que, bien entendu, Bruxelles bloquée par une infime minorité de flamingants paraît tout à fait «normal». Que la ministre Grouwels ne pèse même pas 0,5% et qu'elle soit ministre Bruxelloise ne fait même pas réfléchir Bart. Moi oui.

Le combat pour le maintien de la démocratie et des libertés fondamentales est une lutte journalière en Belgique. Et heureusement, il y a des femmes, des hommes, des militants, des politiques et des intellectuels qui se lèvent chaque matin pour dénoncer les aberrations du nationalisme flamand. Parce que la marche des chemises brunes vient du nord, pas du Sud.

Si la démocratie de Mr De Wever, c'est interdire aux enfants de Hal de parler français sous peine de punition, si c'est interdire l'affichage politique en français, si c'est verbaliser la moindre phrase en français, si c'est voler des territoires peuplés de gens parlant français, si c'est contraindre Bruxelles à ne plus parler français,...

… Si c'est venir se pavaner au son des «Franse Ratten», si c'est lancer des œufs congelés à la gueule des «franskilloenen», si c'est fermer les yeux sur les lynchages policiers lors de contrôles sur les francophones, ou si c'est espérer mettre à genoux tous les francophones qui se battent pour garder leurs droits de citoyens Belges dans leur propre pays...

Alors, effectivement, la Belgique n'est pas démocratique. Parce que la démocratie, c'est l'égalité de tous les citoyens, c'est la liberté d'expression, c'est la liberté de se déplacer, de se réunir, d'échanger des idées. La démocratie, c'est aussi la tolérance, l'ouverture d'esprit, le respect de l'autre et des ses différences. La démocratie, c'est tout simplement l'apogée de la vie pacifique en société.

Ce que proposent les nationalistes, ce n'est pas la démocratie, non. Même si Bart De Wever aimerait le faire croire.

vendredi 21 octobre 2011

Le droit au procès équitable.

Le droit au procès équitable. Voici un des fondements des sociétés qui se disent libres. Aucun démocrate convaincu ne voudrait remettre cela en cause. Au contraire, chaque jour, il faut dénoncer les manquements de la démocratie. Chaque instant, il faut se battre pour garantir ce droit à chaque être humain. Qu'il soit innocent ou coupable n'y change rien.

L'article 10 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme est très clair: «Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.»

Ou encore le numéro 11: «Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.» Il faut se lever et refuser de se résigner lorsqu'il y atteinte aux droits de l'homme.

Il y a quelques jours, l'humanité bien-pensante s'est dressée contre l'exécution de Troy Davis et la barbarie de la peine capitale. Ce mouvement était international et relayé par l'ensemble des médias occidentaux. La question de ce fameux «procès équitable» était au centre de la protestation, car il était noir et condamné à mort dans un état du sud des États-Unis d'Amérique.

Quelques voix ont d'ailleurs relevé qu'il était indéniable qu'il fallait se battre contre la peine de mort, mais qu'il fallait le faire pour tous les condamnés, même pour les coupables des crimes les plus odieux. Durant ces quelques jours, la société dans son ensemble s'est rappelée haut et fort qu'il est agréable de vivre dans une Société qui a rejeté l'assassinat légal.

Ces notions de «procès équitable» et de «abolition de la peine de mort» sont ancrées dans les sociétés européennes qui sont fières de montrer l'exemple. Régulièrement, elles pointent d'un doigt vertueux les pays n'ayant pas atteint l'apogée de l'épanouissement judiciaire. Elles aiment (se) rappeler que leur appareil démocratique est un modèle de moralité.

Les européens se voient déjà mettre les pays non-démocratiques sur les rails de la Liberté et de la Défense des Droits Fondamentaux. C'est tout à fait louable, mais alors, pourquoi ne dénoncent-ils pas toutes les exactions commises devant leurs nez? Pourquoi décident-ils que certains ont des droits à la médiatisation ou d'autres pas?

Mais il y a pire: deux êtres humains influents ont été sauvagement tués par des forces légitimes et le tout sans la moindre forme de procès. Malgré ce déni de démocratie le plus total, les États démocratiques se sont réjouis de ces crimes. Oui, je parle bien de Ben Laden et de Khadafi. Je me fous de savoir ce qu'ils ont fait, ils avaient des Droits.

Ces Droits, ce sont la cause des soulèvements populaires. Ce sont ces mêmes Droits qui ont rendu le printemps arabe possible. Ce sont toujours ces Droits qui tuent chaque jour des opposants que ce soit en Syrie ou ailleurs. Mais ce sont ces Droits qui sont l'aboutissement du processus démocratique. Et c'est la raison pour laquelle ces deux cas de figures sont honteux.

Dans ma conception du Droit, le pire des criminels doit pouvoir être défendu et avoir son propre «procès équitable». Qu'il soit voleur, bandit, violeur... qu'il soit pédophile, tueur en série ou qu'il cumule toutes ces tares: il doit être présenté devant un tribunal. C'est cela la Loi. Et elle est là pour défendre tout le monde, même ceux qui ne le mériteraient pas.

La Loi est universelle, c'est à dire qu'elle vaut pour tout le monde. Elle protège chaque citoyen, qu'il soit blanc ou noir, criminel ou innocent. Décider qu'un être humain ne la mérite pas, c'est se poser au dessus d'elle et c'est tout sauf démocratique. S'abaisser à avoir le même concept d'humanité que les dictateurs ou les fanatiques, c'est un très grand revers jeté à la figure de la Liberté.

Que ce soient les nazis à Nuremberg, que ce soit Klaus Barbie en France ou encore Saddam Hussein ou enfin Moubarak, ils ont tous eu droit à un procès! Le monde entier s'en félicite encore, alors pourquoi, vraiment pourquoi, il n'y a (presque) personne pour fustiger ces graves atteintes faites à la démocratie au nom de la... Démocratie.

Ce qui aurait été juridiquement exemplaire, c'est que non seulement ils aient été traînés devant le Peuple, mais en présumés innocents. Et qu'à la suite de débats fouillés au sein d'un processus pondéré, s'ils avaient été jugés coupables ils auraient été emprisonnés et non tués. Ça, et seulement cela, aurait été Juste.

C'est cela la Démocratie. Le Droit. Les Droits de l'Homme. Point.

vendredi 14 octobre 2011

Quel quatrième pouvoir?

Communément, la presse et les médias sont désignés par le terme «quatrième pouvoir». Ils sont dénommés ainsi, car ils font généralement office de contre-pouvoir et révèlent ce que les hommes politiques ou l'État aimerait bien garder secret. Ils sont un des bastions de la démocratie, et ne sont pas nécessaires seulement aux balbutiements de celle-ci.

Lors des différentes révoltes ou révolutions historiques, le rôle de la presse est souvent prépondérant pour faire partager des idées ou donner une vision de l'ampleur d'un mouvement. Pendant le printemps arabe, les blogueurs se sont mobilisés pour relayer la réalité des événements. Il n'est d'ailleurs pas rare que les journalistes soient torturés ou tués.

Nous lisons tous les jours des articles sur la liberté de la presse ou encore sur le sort infligé aux opposants qui osent crier pour leurs droits grâce à leurs mots ou à leurs images, et l'ensemble du petit monde des médias s'en indigne et se relaie pour bien faire passer le message que dans le monde il y a encore des dictatures où la parole n'est pas libre.

Mais lorsque nous sommes dans un pays démocratique, il ne faut pas que le combat s'arrête là. Il faut que les investigateurs puissent agir en toute liberté et continuent à fourrer leur nez partout, même s'ils doivent subir des pressions ou des noms d'oiseau. Ils doivent faire leur travail de barrière contre les abus de pouvoir, les détournements ou les manquements aux droits.

Dans le plus grand respect de la déontologie, il faut que ces fins limiers soient capables d'écouter leurs sources confidentielles et d'avertir le grand public des atteintes aux fondements de la liberté, de la loi et de la démocratie. C'est cela aussi leur travail, pas seulement faire le guet devant les stars et espérer réussir le cliché à 20 000€.

Surtout, il faut que les professionnels des médias soient conscients de leur travail de sentinelle de garde. Il faut que chaque jour, ils puissent se rendre compte qu'ils font partie des bastions de notre société et qu'ils sont de veille. Que s'ils ne sont pas là pour dénoncer les agissements honteux, il n'y aura personne pour le faire.

Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que dans mon pays, il n'y a plus de Sentinelles. Je n'entends (presque) plus aucune voix dissonante. Je ne sais pas pour quelle raison, mais plus aucun média ne vient me parler de la dérive des mes hommes politiques. Il n'y jamais le moindre article sur des bavures au sein de la police ou encore sur des malversations.

Peut-être que dans mon pays, les fonctionnaires au service de l'État sont tous irréprochables et que je suis pris d'une paranoïa aiguë. Sincèrement, je l'aimerais bien. Pourtant, dans mon pays, des enfants sont emprisonnés, des mâchoires sont fracturées par des policiers lors de contrôles d'identité ou encore des manifestants pacifistes sont menottés et roués de coups.

Hier, lors d'un «happening», des Indignés se sont installés pacifiquement dans le hall de la banque Dexia. Tout le monde a entendu parler de mouvement qui veut faire des actions non-violentes, dont le crédo est la paix. Et bien, hier, une femme a été menottée par la police et a pris un coup de pied dans la figure par un des agents de la force légitime belge.

Je ne sais pas si vous savez ce que c'est de sentir les menottes sur vos avant-bras. Ce n'est pas seulement être entravé, c'est également être à la merci de son «gardien». Pas seulement parce que vous ne pouvez pas vous défendre, mais parce qu'elles vous font un mal de chien. Lorsque les bracelets vous enserrent les os, le moindre mouvement est synonyme d'une douleur atroce.

Imaginez-vous dans la situation de cette dame qui était assise dans la réception d'un institut financier pour demander une économie plus «juste». Elle se fait battre, en tant que femme, mais surtout en ayant l'impression que ces deux bras vont se casser au prochain mouvement. Elle ne peut ni se protéger, ni se faire défendre par l'État, car c'est lui qui la bat.

Ce qui me choque le plus dans cette scène, c'est que les médias n'en parlent pas. Avez-vous vu le visage de cette personne, avez-vous entendu son prénom sur toutes les chaînes, ou encore avec vous eu droit à des reconstitutions ou des débats d'experts sur les coups portés par le fonctionnaire de l'État? Non, parce que dans mon pays, il n'y a plus de journalisme.

Dans mon pays, il n'y a plus personne pour publier des articles contre l'État. Personne ne dénonce le sort des Roms, personne ne prend des photos des familles emprisonnées dans des zones de transit, personne ne fait de reportage sur l'intolérable réalité du racisme dans les rues, personne n'est là pour filmer là où les caméras sont malvenues.

Quand je dis personne, je veux dire aucun professionnel habitué des médias à grand tirage ou à grande écoute. Parce qu'heureusement, sur la blogosphère, sur twitter, cela se déchaîne. Nous sommes là pour dénoncer, pour expliquer pour éduquer, pour défendre nos valeurs d'Indépendance, de Démocratie et des Droits de l'Homme.

Il n'y pas uniquement ce lâche policier qui aurait dû avoir sa photo placardée dans tous les kiosques, ce sont toutes les blessures à la dignité de l'être humain qui doivent être combattues. C'est chaque brique posée pour ériger un mur qui doit être détruite. C'est chaque agresseur du Droit qui doit être arrêté, jugé et condamné.

Journalistes, toutes ces atteintes à la Liberté doivent être médiatisées. C'est un devoir. Votre devoir.

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...