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dimanche 30 octobre 2011

Je déteste l'Europe.


Chaque jour qui passe, je déteste l'Europe un peu plus. Je ne parle pas du continent ou des êtres humains qui le composent, mais de toutes les institutions supranationales qui dirigent l'Europe des 27. Et lorsque j'utilise le mot détester, c'est parce que je veux rester poli. Il ne faut pas croire que je sois anti-Européen que du contraire. Non, c'est juste que je suis contre ce que le monde politique fait de l'Europe.

Autour du Bénélux, les États du vieux continent se sont regroupés pour maintenir la paix de tous les citoyens. Depuis le début du processus, le but était le bien-être de tous les êtres humains. Cela devait améliorer la vie, les sciences, les connaissances, l'économie dans un soucis de développement équitable et partagé par l'ensemble de la population.

Sans oublier le côté démocratique du Parlement Européen: les hommes et femmes siégeant au sein de celui-ci, élus par le peuple devaient lui rendre des comptes. Les entités chapeautant les nations menant l'idéal vers un monde plus juste dans lequel la pauvreté serait, sinon éradiquée, en tous cas fermement combattue.

Il ne faut pas croire que je suis fou ou que j'ai mal compris. Non, non, c'était cela l'Europe qui nous a été présentée lors des différentes phases d'élargissement. C'est cette Europe-là qui m'a mis des étoiles dans les yeux lorsque je la dessinais, c'est cette Europe-là qui devrait exister aujourd'hui. C'est uniquement cette Europe-là qui aurait dû être construite.

J'ai eu la chance d'avoir très bien connu les deux côtés du rideau de fer durant les années 80. De chaque bord, les hommes et les femmes s'observaient rêvant d'une destinée commune faite de paix, d'harmonie et de richesse pour tous. Ce but était atteignable. Je parle bien au passé, car il ne l'est plus. Le Grand Idéal Européen est mort, la prostituée s'étant livrée au plus offrant.

La première fois que l'Europe m'a dégoûté, cela s'est passé vers 90-91, lors du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Elle a été incapable de répondre à sa première mission: garantir la paix. Les immondes intérêts nationaux des grands pays historiques ont prévalu sur la pacification des Balkans. La diplomatie européenne a montré une faille béante dans ses fondations.

La discorde entre les États a permis à la Slovénie de prendre son indépendance tandis que les Serbes déclaraient la guerre à tous leurs voisins sous l’œil incrédule de l'Europe. Pire l'intervention de l'OTAN a accéléré les massacres au Kosovo.¹ Une tragédie aux portes de l'Europe qui n'est d'ailleurs toujours pas réglée, les voix étant toujours dissonantes au sein de l'Union.

À cette époque, j'ai compris la chose la plus importante en ce qui concerne l'Europe: il y aura toujours la suprématie de la préférence nationale. C'est à dire que les pays qui composent le continent défendront d'abord et uniquement leurs intérêts nationaux. Les vingt ans qui nous séparent de cette guerre ont prouvé que ma conviction était juste.

Mais le pire est à venir. Les institutions ont très bien compris qu'elles devaient se prémunir contre les intérêts des partenaires et défendre leurs positions à elles. Le principe était juste. Dorénavant, les directives européennes devront être transposées dans le droit national. Point. Et c'est là que l'Europe a basculé dans le capitalisme pur et dur.

À partir de ce jour, toutes les injonctions allaient dans le même sens: privatiser, moins d'État, la loi du marché, etc... Le tout au bénéfice du consommateur, cela va de soi. Par le plus pur des hasards, cette évolution est contemporaine avec l'arrivée d'une nouvelle catégorie de personnes, directement importées des États-Unis: les lobbyistes.

«Le métier de lobbyiste consiste à exercer une influence, directe ou indirecte, en vue d’obtenir une décision favorable d’une instance décisionnelle au profit d’un collectif le plus souvent économique.»² Comme cette influence a un prix très élevé, ce type de comportement est réservé à des catégories d'entreprise qui ne sont pas réellement connues pour être politiquement à gauche. Le débat est tronqué avant même d'avoir commencé.

Et il y a encore plus grave: l'opinion publique n'est même pas informée sur les votes européens, et les choix de ses élus. Donc, avec la force des liasses de billets et du manque de transparence, le train de l'Europe est en marche, démocratiquement, vers un monde ultra-capitaliste que le citoyen lambda ne veut pas. De toutes façons, son avis ne compte pas, l'Europe et les manipulateurs de l'ombre lui imposent ce que eux veulent.

Un continent où les pauvres n'ont pas de couverture sociale, où les écoles publiques sont minables, où les services sociaux sont débordés, où les ghettos sont ultra-violents, où les richissimes vainqueurs mangent les pauvres vaincus, où les mass-médias prônent la réussite personnelle, et où des millions de gens sont broyés par le système, c'est de l'autre côté de l'Atlantique. Nous, c'est l'Europe.

Et je préfère voir l'Europe détruite plutôt que de lui laisser l'occasion de m'imposer le modèle US.



¹La nouvelle guerre des Balkans, manière de voir n°45, mai-juin 1999.
²Définition du site "Mon incroyable job": Lobbyiste, fiche métier.

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...