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lundi 19 septembre 2011

Le francophone de Belgique ne vaut rien.

Je me demande ce qu'il se passerait si les chrétiens décidaient d'organiser une manifestation dans les rues d'Anvers pour affirmer son caractère catholique. Pas grand chose. Imaginons les mêmes, mais avec des banderoles «Jode ratten rol U matten». Et qu'en plus, ils hurlent à tout va «Israël Barst». Est-ce que ce serait considéré comme une marche familiale pacifique ?

Le MRAX interviendrait. Nous pouvons certainement imaginer que les associations juives seraient outrées, et que la condamnation serait relayée dans les médias. J'ose même penser qu'Israël ferait une déclaration officielle pour mettre en garde contre les dangers du racisme. Mais contre des francophones ? Circulez, il n'y a rien à voir.

Sur le parcours de l'excursion dominicale, des habitants de la petite commune de Linkebeek ont affiché une banderole demandant le respect. Ils ont accroché un appel au pacifisme, au dialogue, à la dignité. La police fédérale est rapidement arrivée pour l'arracher. «Aucune provocation ne sera tolérée». Quelqu'un peut me dire où et quand a déraillé le train de la démocratie? (photos : banderole intervention police respect)*

Je me demande sincèrement ce qu'il se passerait si une promenade était mise sur pied dans Molenbeek pour aller hurler des «Sales Musulmans rentrez chez vous» ou «Le Coran, c'est de la merde». Je ne suis pas certain que cela ne tournerait pas au vinaigre. Et il est plus que probable que les démocraties occidentales se seraient indignées.

Est-ce qu'un état de droit autoriserait des chants anti-nègres venant de la part des supporteurs du club hôte qui recevrait une équipe composée de joueurs de couleurs? Que ces hymnes à la haine soient scandés chaque semaine? Et par dessus tout que cela soit systématique, que cela se passe tous les dimanches? La Belgique, oui.

En Belgique, les francophones n'ont même pas le droit d'être défendu par les anti-racistes. Si une échelle d'untermenschen était mise en place, les Wallons seraient en dessous des Juifs, des Arabes, et des Noirs. Car les francophones de Belgique n'ont même pas une association de protection, même leurs politiciens ne s'insurgent pas. Personne ne vient à leur secours.

Dans n'importe quel pays d'Europe, aucun parti qui se dit démocrate n'oserait envoyer des élus se pavaner avec l'extrême droite. Mais en Belgique, si. Les mousquetaires de la NVA Ben Weyts, Sigfried Bracke et Jan Peumans sont de la partie. Ce sont les lieutenants de Bart De Wever. Mais le parti n'a évidemment aucun lien avec le Taal Aktie Komitee ou le VB.

Pour la petite histoire dans la grande, Jan Peumans considère les résistants comme des crapules. Mais c'est une coïncidence. Bart le communicateur n'était pas là non plus et ne peut donc être mis en cause. Par contre, sa garde rapprochée était bel et bien main dans la main avec le Vlaams Belang. Mais ça aussi, c'est une coïncidence.

Le plus effrayant, c'est que plus personne en Belgique ne condamne le racisme anti-francophone. Il est désormais tout à fait normal de les traiter de rat. Il est également de notoriété publique que la NVA n'est pas d'extrême droite, juste nationaliste. Ce parti n'est pas raciste car il ne combat pas les bougnoules, les moucaques et les youpins, uniquement les franse ratten.

Ce qui est encore plus terrible, c'est de savoir qu'aucun parti réellement démocratique du nord ne lutte contre ces agissements. Aucun média n'ose critiquer ce type d'engagement. En Belgique, il y a des défenseurs de tout sauf des francophones. Des associations dénoncent la loi sur la burka, d'autres se battent contre l'arrachage de platanes, on en trouve même contre la castration des porcs.

Un francophone, ça n'a même pas la valeur d'une couille de verrat.

*Les photos en lien ont été prises par Monsieur Poireau lors de la manifestation à Linkebeek. Merci à lui pour son courage. Vous retrouverez son blog et son compte rendu chez Monsieur Poireau

banderole intervention police respect

dimanche 18 septembre 2011

450 jours pour quoi?

L'encre de l'accord sur B.H.V. n'est pas encore sèche que déjà les nationalistes flamands défilent à Linkebeek pour combattre le système des facilités. Et voilà, c'est fait, nous connaissons le prochain combat de nos compatriotes du nord. Cette fois, ce n'est plus une gueule de bois, mais bel et bien l'impression d'avoir été roulé dans la farine.

Hier, Alexander De Croo répondait à un tweet de Rik Van Cauwelaert, directeur du magazine Knack, qui lui demandait le texte de l'accord: «Eerst onderhandelen, dan communiceren. Er werd teveel omgekeerd gedaan voorbije maanden». «D'abord négocier, ensuite communiquer. L'inverse a été trop souvent fait durant les mois précédents».

Je rejoins tout à fait le jeune De Croo, mais il y a tout de même de nombreuses questions qui se pressent dans ma tête. La première, et la plus pertinente: «Est ce que le texte a été signé en français par le Sud et en néerlandais par le Nord?». Parce qu'à écouter nos hommes politiques, ils n'ont vraiment pas le même discours.

D'un côté, on nous dit que Bruxelles n'est pas une région à part entière, et de l'autre, que l'élargissement de cette même ville est sur les rails. Une oreille entend que les droits des francophones sont bétonnés dans la constitution tandis que l'autre nous dit que la révolution copernicienne est en marche.

Bruxelles, justement, était déjà dans une situation administrative inextricable avec ses communautés, sa Cocof, sa justice, son non-financement, etc, etc... Était-il vraiment nécessaire de compliquer un peu plus avec une «communauté métropolitaine»? Est ce que cela donne l'exemple de la responsabilité qui est demandée aux Belges pour les prochaines années?

Lorsque nos élites politiques vont nous annoncer des plans de restructuration, des coupes dans les budgets et qu'ils vont nous parler de nous serrer la ceinture, aurons nous l'occasion de prendre des décisions aussi surréalistes qu'eux? Est-ce qu'élargir Bruxelles aux communes qui le désiraient et donner le statut de région à la capitale du pays était trop simple?

Est-ce que suivre les lois et la jurisprudence sur les relations internationales aurait été trop efficace pour réguler les questions linguistiques en Belgique? Est-ce qu'instaurer une taxation par région était vraiment une concurrence déloyale? Est-ce que refuser le droit aux minorités d'une région d'un côté et imposer le bilinguisme dans une autre pour protéger une minorité encore moindre est vraiment utile?

Ou encore, prendre exemple sur ce qu'il se passe de très bien en Europe aurait été trop ambitieux? Au Luxembourg, tous les enfants sont éduqués dans trois langues, et pour les nôtres, c'est trop difficile? Le confédéralisme fonctionne très bien en Suisse, ce modèle n'aurait pas pu nous servir d'exemple?

À un moment donné, durant ces 450 jours, je pense qu'il aurait été temps de tout mettre sur la table, et de trouver une réforme énergique, infaillible, voire héroïque. Dans ce cadre, ça aurait été génial. J'ai plutôt la désagréable impression que le pays a été sauvé, parce que les partenaires sont tombés d'accord pour trouver un accord. Tragique. Pathétique.

Bien que, comme tout le monde, je ne connaisse absolument rien de ce qui a été mis sur ce fameux bout de papier, j'ai la fâcheuse intuition que la forme a été touchée, mais pas le fond. Les francophones accrochés à leur transfusion face aux flamands accrochés à leur (futur) territoire national. Quel gâchis.

Les flamands ont des projets communs aussi bien pour leur région et leur communauté, le tout intégré dans une belgique fédérale, et en face, il n'y avait que des pantins scellés à leur strapontins et à leurs cartels. J'ai envie de hurler «Mais il est où votre plan B?». Avec lui, il y aurait eu la possibilité de négocier.

Ce plan B, même s'il n'avait pas vocation à briser la Belgique aurait pu aider à montrer ce que la Wallonie et Bruxelles étaient capable de faire sans la solidarité flamande. Ça aurait pu servir à faire comprendre à nos amis du nord que nous sommes sommes prêts à prendre notre destinée en main, et que nous pouvons ne plus être à la merci de leur euroduc. Mais en sommes nous capables?

Les seul plan B que je connaisse est un rattachement à la France. Bravo l'originalité. Au lieu d'avoir du pognon qui coule à flot depuis les réserves flamandes, vite, on connecte le tuyau à un autre robinet, plus «amical». La honte, c'est ça le sentiment qui devrait accabler les politiciens francophones. 450 jours, et même pas un projet performant commun.

Et au nord? La NVA soi-disant démocrate qui marche main dans la main avec le VB vers Linkebeek, c'est aussi pour sauver la Belgique? C'est certainement un manque de tact ou peut-être un clin d'oeil? Tout comme les pommes envoyées dans des cibles Di Rupo, juste un peu de communication 2.0? Alors pourquoi aucun flamand ne condamne?

450 jours pour quoi?

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...