vendredi 28 octobre 2011
Si seulement...
samedi 15 octobre 2011
La vocation de Brandon.
C'est un Brandon motivé et émerveillé que j'ai eu ce matin au téléphone. Et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai eu la joie de savoir que Brandon avait décidé de se cultiver un petit peu et de, peut-être, reprendre des études. En effet, il a eu une illumination, il a trouvé un sens à sa vie: il allait devenir historien.
La semaine était très chargée pour Brandon, car il devait soutenir ses frères qui risquaient de perdre leur emploi dans la région liégeoise, étant donné que les hauts-fourneaux du groupe ArcelorMittal vont définitivement fermer. Bien entendu, lorsqu'il parle de ses frères, il veut parler de tous ses camarades syndiqués qui possèdent la carte de la FGTB.
En entendant la mauvaise nouvelle sur Bel-RTL, son sang rouge n'a fait qu'un demi-tour et déjà, il était le poing levé et entonnait «Debout! L'âme du prolétaire Travailleurs, groupons nous enfin...» Son cœur tambourinait et une larme coulait sur sa joue gauche. Il a toujours été de tous les combats, et il serait encore de celui-là. «... groupons nous et demain...»
Il s'est rendu dans son cabaret favori, «Le Germinal», et ils se réunirent avec Ayrton, Ghislain et "le Doc" pour préparer leur pèlerinage vers Liège. Après quelques tournées, tout était organisé. Les bacs de carapils, les drapeaux rouges, les foulards, les fusées et surtout, ils avaient les horaires des trains pour lesquels ils ne seraient pas contrôlés. (leurs camarades de la SNCB étant solidaires.)
Toute la soirée, ils se sont remémorés les combats et les engagements du syndicalisme en Belgique. Leurs gosiers rafraîchis par les nombreuses pils vibraient au son de «... L'internationale sera le genre humain... » et chacun revenait sur ses anecdotes. À Warquignies, l'Histoire Socialisss se transmet oralement de génération en génération.
Lors du départ vers le bassin Liégeois, ils ont frôlé la catastrophe. En effet, Ghislain s'était trompé de drapeaux : il avait pris ceux du standard et non ceux du syndicat. Heureusement, le chef de gare a été gentil avec eux, et il a décidé de retarder le train Mons-Bruxelles de 20 minutes pour raison technique, et le tour était joué.
Durant leur voyage, ils ont vidé leur stock de carapils pour se donner du cœur au ventre. Et c'est avec grande motivation qu'ils se sont perdus dans la gare de Liège. En effet, depuis la dernière fois qu'ils étaient venus, la ville avait dépensé l'équivalent de cinq siècles de salaire minimal ouvrier pour rénover cette station où ils étaient incapables de retrouver leur chemin.
Brandon proposa à ses camarades de tenir un meeting dans le bar topless «La Lapine» pour réfléchir. Après quatre ou cinq tournées de Primus, ils appelèrent les délégués d'Arcelor qui étaient sur place. La situation était devenue très tendue et ils avaient décidé de séquestrer la direction, la police était prête à intervenir, ils risquaient d'être emprisonnés.
Malgré leur courage et leur volonté de fer, nos héros ont été envahis par le doute, et décidèrent de se faire masser par Suzie, la serveuse avec les plus gros seins. L'après-midi touchant à sa fin, ils préférèrent prendre le chemin du retour. Brandon aurait bien aimé refaire une nuit en prison¹, mais ses camarades étaient moins motivés que lui.
Ils achetèrent quelques canettes pour le retour et c'est le cœur plein d'entrain qu'ils se remémorèrent à nouveau les grandes luttes sociales. Ils citèrent Jaurès, Hugo, Zola ou encore Brel, Gerets, Preud'homme et le Grand Jojo. Mais lorsque Brandon prononça le nom d'André Cools, ses acolytes le dévisagèrent, ne connaissant pas cet homme.
Brandon leur expliqua donc qu'André était une figure historique du PS Belge qui a été lâchement assassinée il y a 20 ans, et dont la police n'a jamais retrouvé les commanditaires. Il était connu sous le pseudonyme «Le maître de Flémalle» parce qu'il faisait beaucoup de peinture. Mais il paraît qu'il avait été abattu parce qu'il était le cerveau des tueurs du Brabant Wallon.
C'est ainsi qu'après avoir aspiré la mousse de sa cannette fraîchement ouverte, Ayrton eu un moment de lucidité «Tcheu, fieu, djeu n'savou ni kzétiez ni biesse!²». Et il persuada Brandon de retourner à l'école pour faire apprendre à savoir des histoires³. Il est certain qu'avec tout ce qu'il connaissait, ce serait facile pour lui. En tous cas, il devait essayer: c'est peut-être sa destinée.
Ils avaient raison. Brandon leur expliqua que comme la Wallonie manque de professeurs, il pourrait aller s'inscrire à l'école et toucher des allocations. Il faudrait juste qu'il soit chômeur-longue-durée, ce qui sera le cas dans 6 mois. Donc il doit être prêt pour la rentrée 2012. Pour célébrer cela, ils chantèrent des chansons paillardes, comme les vrais étudiants, jusqu'à leur retour.
Et c'est ainsi que Brandon a été acheté son premier livre d'histoire: «Tintin au Congo». Il m'expliqua que c'était très intéressant de connaître les événements qui ont conduit à la chute du capitalisme colonial dont la Belgique devait avoir honte, mais qu'il trouve tout de même que c'est un petit peu exagéré.
En effet, il ne pense pas que les africains étaient des demeurés. C'est un petit peu comme si, aujourd'hui, on venait donner une image de la Wallonie qui serait peuplée de chômeurs travaillant au noir, la carte FGTB dans la poche, profitant du système et passant leurs loisirs à boire des bières au troquet en organisant des grèves.
Qui pourrait croire cela?
¹ Voir Le secret de Brandon
²Vous savez que vous n'êtes pas bête!
³NDA L'auteur n'a pas bien compris la phrase non plus .
Brandon désire-t-il devenir historien? La suite dans l'épisode : L'orthographe de Brandon.
mardi 4 octobre 2011
Les banques et l'exemple Islandais.
Les gouvernements tomberaient et seraient vite remplacés. La pensée collective veut que nous imaginions des révoltes, des casseurs et l'explosion de sociétés qui se déchireraient dans des guerres civiles. Nous pouvons facilement nous imaginer que la force légitime sera utilisée et que l'État assassinerait ses propres citoyens.
Y a-t-il la moindre possibilité que cela arrive? Que toutes ces banques tombent en disgrâce en même temps? Et si cela arrivait, est-ce que cette fameuse allégorie infernale de la destruction du petit peuple par ses dirigeants se réalisera-t-elle? Ou est-ce plutôt un scénario hollywoodien pour nous faire peur et nous assurer qu'il faut sauver les banques?
En revanche, nous savons très bien ce que donne le sauvetage des banques. Il suffit de nous projeter trois ans en arrière et de relire tous les articles de journaux. C'est un petit peu comme dans la quatrième dimension, l'histoire douloureuse se répète indéfiniment pour punir le héros d'avoir mal agi à un moment de sa vie. Dès qu'il arrive au dénouement salutaire, le scénariste rembobine.
Nous savons que la crise des marchés boursiers affecte les banques, mais doit-on tout de même céder au chantage du renflouement? Depuis quand le capitalisme indigne et sauvage devrait recevoir de l'argent de la collectivité? N'est-il pas beaucoup trop simple, pour schématiser, de prendre les bénéfices, mais de faire assumer les pertes par l'État?
Que se passe-t-il en temps de crise? Les états décident de geler les investissements et les budgets. À nouveau, les premiers touchés sont les plus pauvres, mais également l'éducation, la santé, les transports publics. Bref, tout ce que la société aurait besoin pour se sentir mieux se voit englouti par la mauvaise gestion des vautours.
Quelle est cette ambiguïté qui donne droit aux symboles du capitalisme à se presser au portillon de la transfusion de l'État Providence? Comment est-ce que la société actuelle peut laisser faire cette affreuse tartuferie? Est-ce que les citoyens se rendent compte du prix qu'ils paient tout simplement pour éviter le «pire»?
Ce qui me sidère surtout, c'est comment le peuple a réussi à être muselé. Comment monsieur-tout-le-monde est-il capable de regarder son voisin se faire virer en sachant que demain ce sera son tour à lui? Quelle ingéniosité rend les gens amorphes à l'écoute des annonces des médias et des politiques devant leur écran de télévision?
Aujourd'hui, il y a un peuple qui paie très cher son manque de révolte : c'est la Grèce. Mais il ne faut pas croire qu'il n'y a qu'elle qui va être dans le cas. Pour la Belgique et l'Europe, cela va être le même mécanisme diablement efficace : planter les banques, car c'est le symptôme d'une mauvaise gestion financière, et ensuite proposer de l'argent frais à taux usurier.
Est-ce que vous avez entendu le moindre homme politique oser venir dire ce qu'il en coûte par tête de citoyen? Est-ce qu'il y en a un seul parmi vous qui croit que cet argent injecté est gratuit? Et surtout, quelle est le prix à payer pour être capable de rembourser? Vous avez joué au Monopoly, comment pouviez-vous vous arrêter et payer sur une case avec un hôtel quand toutes vos cartes étaient hypothéquées? C'est pareil dans ce cas-ci : c'est impossible.
Imaginez qu'un joueur est en train de gagner la partie et qu'il a envie de continuer. Donc, il vous loue ses cartes pour que vous puissiez quand même gagner un peu d'argent, mais vous lui refilez un pourcentage de vos gains. Tous ces gains repartent dans ses poches à chaque fois que vous tombez sur une de ses cases. Je me répète : toutes les cartes du plateau lui appartiennent. Vous voulez continuer ce jeu?
Dans le monde, il y a eu plusieurs tentatives de rébellion contre le Nouvel Ordre Mondial. Ils avaient tous des très laids gouvernants très rouges et très proches du communisme. Ils ont tous été diabolisés, parce que c'était facile. Déjà, ils étaient loin, et en plus, il y avait d'autres proies plus faciles sur le marché.
Mais il y a aussi eu un pays qui n'était pas dirigé par des «ignobles-socialos-diablos-communistes». Ce pays, c'est l'Islande. Il y a trois ans, les banques privées de ce pays ont été déclarée en faillite. Le F.M.I., l'Europe, et les autres Capitalistes du Monde Meilleur ont voulu que les citoyens de cette petite île aux volcans paient pour les manœuvres frauduleuses des banquiers.
Les îliens ont laissé toutes leurs banques faire banqueroute. L'État a nationalisé les institutions financières et refusé le plan des Grands Sauveteurs. Celui-ci prévoyait que chaque citoyen paie 100€ par mois pendant 15 ans à un taux de 5,5% d'intérêt. Tout cela pour «assumer» les erreurs et le manque de rigueur d'entreprises privées. Ils ont eu le courage de dire non.
Est-ce que vous avez entendu parler d'émeutes ou de morts? De famine, de maladies, de ruine ou de chaos à la suite de la débâcle de ces banques? Ces scènes, je ne les ai vues qu'après l'intervention des Anges du Capitalisme dans des pays comme la Grèce. Le scénario catastrophe qu'ils prédisent après la chute des banques n'apparaît qu'après leurs Salvatrices Solutions.
À ce jour, nous avons le choix d'agir comme les Islandais. Avec l'immobilisme, nous deviendrons tous Grecs.
Et on démarre une autre histoire....
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