Affichage des articles dont le libellé est Bruxelles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Bruxelles. Afficher tous les articles

lundi 17 octobre 2011

Un électeur averti en vaut deux.

(MÀJ : le 19 octobre le CD&V, l'OpenVLD et Groen ont voté la résolution, ce qui fait que le FDF est reconnu comme groupe au parlement bruxellois. Voir l'article du Soir)


Il y a quatre jours, je me demandais quel était le prix payé par les négociateurs francophones pour obtenir une paix limitée au temps des prises de vues des photographes¹. Aujourd'hui, nous venons à nouveau de voir le vrai visage des hommes politiques flamands: aucun compromis favorable aux francophones. Ne rien abandonner, jamais. Cela donne un aperçu de l'addition qui nous attend.

C'est certainement avec un grand plaisir partagé que les représentants de moins de 10% des habitants de la région bruxelloise ont rejeté l'amendement proposé par le PS afin de reconnaître le groupe politique des Fédéralistes Démocrates Francophones au sein du parlement bruxellois. Ce qui leur retire le droit de vote et de dotation. Elle est belle la démocratie à la Belge.

D'un point de vue purement législatif, étant donné que les élus FDF s'étaient présentés sur les listes MR, ils n'ont pas le droit de constituer un groupe. Mais un amendement aurait suffi à rétablir une juste séparation dans les faits depuis leur divorce avec le MR. Mais c'était sans tenir compte de la honteuse stratégie flamande.

Une fois de plus, la toute petite communauté néerlandophone (rappel : qui ne vaut même pas 10% de la population bruxelloise) se permet de bloquer les institutions de la capitale dès qu'elles ne vont pas exclusivement dans l'intérêt de la Grande Flandre. C'est tout de même aberrant que cette situation soit tolérée par les partis francophones.

Nous venons, sereinement, d'assister à la belle coopération flamande contre les francophones. Ils ont appliqué leur tactique favorite: affaiblir l'ennemi. Comme dans un jeu de stratégie, il faut détruire les points forts de l'adversaire sans perdre les siens. Le seul², j'ai bien dit le seul², parti qui défendait les habitants francophones de Bruxelles vient de prendre un uppercut des flamands.

Mais le plus triste, c'est d'être de nouveau placé devant l'incohérence des élus PS, MR, CDH et Ecolo. Pas un seul n'a osé condamner ce déni de démocratie. Il n'y a plus aucun parti politique du Sud du pays pour se mettre en marche contre la destruction des droits des francophones. C'est un silence approbateur lourd de sens qui émane de ces quatre partis.

J'en ai plus qu'assez de me faire dépouiller un peu plus chaque jour par l'ensemble des hommes politiques néerlandophones qui sont, de surcroît, appuyé par les élus francophones. J'en ai marre d'être un témoin impuissant du démantèlement de mon pays par des voraces nationalistes d'un côté et des individualistes ingrats de l'autre.

Au nord, nous avons des stratèges guerriers qui savent exactement ce qu'ils veulent, et qui ne s'en cachent pas: le parti qui a pour but l'indépendance de la Flandre recueillerait 40% des voix. Et bien que les autres partis ne la veulent pas nécessairement, ils la préparent méticuleusement car chaque pas vers le fin du pays leur rapporte beaucoup. Leur Nation passe avant leur parti.

Au sud, il n'y a que des personnes qui jouent des coudes pour réussir à être dans le gouvernement. Il n'y a aucune vision, aucune cohésion, aucun plan politique à long terme. Le plus loin qu'ils arrivent à penser est à l'échéance électorale suivante. Et surtout, plutôt que de réformer la Wallonie et Bruxelles, ils s'accrochent aux deniers flamands. Leur «Moi» passe avant tout le reste.

Mais la faute revient également aux électeurs. Premièrement, chez les flamands: ceux-ci ne cessent de répéter qu'ils tiennent à la Belgique. Mais alors, il faut cesser de voter pour le parti nationaliste qui prône la fin du pays. C'est tout de même simple. Sinon, c'est cautionner son programme et obliger les autres formations politiques à s'aligner dessus.

Et chez les francophones, ils doivent se rendre compte que le prix à payer pour garder ce modèle de Belgique est exorbitant. À force de vouloir repousser les réformes nécessaires à l'économie du Sud du pays et en s'alimentant avec les richesses flamandes, cela ne fait qu'exacerber l'incompréhension légitime des habitants et des financiers du nord, tout en ne résolvant rien.

Mais moi, ce qui me fait le plus mal à mon pays, c'est que «madame non» et Charles Michel ont fait une volte-face inattendue. Parce que là, les électeurs se sont clairement fait duper. Et je ne veux même pas qualifier l'attitude du MR qui a rejeté les principes de ses élus FDF, et qui a explicitement rappelé aux électeurs qu'ils ne valent rien, que le MR n'a rien à faire de leur choix.

Il y a deux certitudes qui ressortent de la position flamande d'aujourd'hui. La première, c'est que leurs politiques ne veulent absolument pas de paix communautaire. Et la deuxième, qui est la plus triste et la plus importante à la fois, c'est qu'il n'y a qu'un seul parti² qui défende les intérêts des francophones de Belgique: le FDF et aucun autre. Cela, au moins, a le mérite d'être clair.

Les électeurs en sont informés et peuvent faire leur choix en toute connaissance de cause.


¹Trente pièces d'argent.

²Le FDF est le seul parti défenseur des francophones représenté au parlement, mais je me dois de citer le RW et le RWF qui s'acharnent également à la protection de leurs concitoyens.

mercredi 5 octobre 2011

La Belgique ou l'irrationalité en Politique.

Monsieur De Wever se plaint du recul du bilinguisme des institutions à Bruxelles et fustige, comme il aime, les francophones et les hommes politiques réunis atour de la table des négociations. Pour la première fois, et depuis très longtemps, il a même utilisé le mot «pays» pour la Belgique en rappelant que Bruxelles en est la Capitale.

Le plus amusant dans l'histoire, c'est que je dois lui donner raison. Mais bon dieu, qu'avons nous fait pour mériter tous ces pas en arrière? Va-t-on, seulement une seule fois, sortir par le haut? Dans ce cadre précis, c'était du perdant-perdant. Les habitants de la périphérie perdent des droits, d'accord, mais alors les flamands de Bruxelles doivent en perdre aussi.

Quel est cette manière d'avancer des solutions pour l'unité du pays qui érigent des barrières entre les citoyens? Il n'y avait pas encore assez de différences pour que l'on se mure encore un petit peu plus derrière nos exclusions? Est-ce que cela n'aurait pas été beaucoup mieux de bétonner les droits de tous dans sa langue maternelle et cela dans toute la Belgique?

Je me demande si la Belgique est encore capable de sortir du communautaire. J'ai l'impression qu'aucune solution ne peut être trouvée sans passer par la case d'antinomie Wallons/Flamands. Nous sommes dans une cour maternelle où personne ne veut prêter ses jouets. J'ai une pelle, toi tu as un seau, mais pour construire un beau château : néén.

Nous sommes en train d'avancer vers une société où l'irrationnel prend totalement le pas sur des possibilités posées, réfléchies et diablement efficaces. L'Europe nous impose des lois qui facilitent l'intégration de tous les citoyens au sein de la communauté continentale, et la Belgique parvient à trouver des mécanismes allant à l'encontre de tout cela.

Sincèrement, je pensais que durant la grande réforme de l'État, nous parviendrons à trouver des terrains d'entente qui permettront d'avancer sereinement vers le futur. Mais lorsque je vois le bric-à-brac qui est en train d'être mis en place, je me demande s'il est possible de penser à une Pax Belgicae. Est-elle seulement désirée?

Pour paraphraser monsieur Quatremer, un Italien va voter aux communales en Belgique tout en votant en Italie pour ses élections nationales. C'est l'Europe qui le veut. Mais dans notre pays surréaliste, nous réussissons à avoir les plus éminents spécialistes qui nous pondent un dispositif qui bloque tout cela. Que va-t-il se passer lorsque cela va arriver devant la Cour Européenne de Justice?

Est-ce que les réponses données par le droit international n'auraient pas pu être prises en compte pour l'élaboration de la Réforme? Si la majorité des pays sont capables de suivre ces règles, ne pouvait-on pas au moins essayer en Belgique? Que nous soyons le pays du surréalisme d'un point de vue artistique ne devait pas nous obliger à l'être en politique.

Comme tout nationalisme, le combat des flamands est en train de leur nuire. Premièrement, avec toutes les lois anti-francophones qu'ils arrivent à créer, les citoyens bilingues qui recherchaient une fiscalité plus douce ne viendront plus chez eux. Et comme toutes les populations d'Europe, la Flandre a besoin de main d'oeuvre.

Maintenant, ils veulent se battre pour garder Bruxelles. Très bien, mais qu'ils gardent la capitale. Cette région est encore plus sinistrée que la Wallonie. Et je ne crois vraiment pas qu'ils vont être capables de renverser la vapeur. Toutes les projections sont catastrophiques. Tous les Bruxellois qui vont vouloir quitter l'insécurité, ils vont aller où?

Parce qu'il ne faut pas se leurrer, Bruxelles va devenir un ghetto. Il a été démontré que la délinquance est liée à la pauvreté. Quelle va être la vie des «bourgeois» dans la capitale? Et où vont-ils se réfugier? À Linkebeek? À Hal? Qui va s'occuper à relancer la vie économique de la capitale? Les flamands? Laissez moi rire.

Nous avions besoin d'une politique énergique d'intégration des régions et de structures simplifiées pour sortir du marasme endémique. Cette guéguerre des langues et du territoire autour de la capitale a complètement fait oublier le principal : le bien-être des habitants du pays qui passe par une action économique ambitieuse.

Cette réforme ne parvient qu'à immobiliser le pays un petit peu plus sur des opinions complètement rétrogrades. J'ai bien peur que la saga de l'avenue du port ne soit que le pilote du nouveau soap-opera à la Belge. Chaque camp a tellement peur de perdre sa position que tout le monde reste totalement amorphe, quitte à hypothéquer l'avenir.

La Belgique est le plus bel exemple de l'irrationalité en politique.


J'ai emprunté le concept de l'irrationalité au blog Politique belge et autre : retour à la case BHV. Je le cite: "BHV donc qui, s’il est réglé un jour, restera dans l’histoire politique belge comme un épouvantail ou une histoire pour faire peur aux enfants. Et s’il ne l’est pas, offrira un cas extrêmement intéressant à étudier de la place de l’irrationnel en politique."

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...