Brandon sait aussi négocier un armistice.
Brandon a été désigné pour organiser le pèlerinage en beaujolais: Le voyage de brandon
Quel plaisir d'avoir pu parler à Brandon ce matin. Sa voix rauque de lendemain de fête arrosée était joviale et irradiait de bonheur. En effet, hier soir, il a eu la chance de rencontrer un homme politique. Il n'en revenait pas, il n'en avait aperçu qu'à la TV vu qu'aucun véritable député ne vient plus s'aventurer dans sa région depuis belle lurette.
Comme chaque premier vendredi d'octobre, c'était l'étape du concours de mini-miss Warquignies-Borinage. Et comme Hélène, sa princesse, fait l'unanimité au niveau de sa beauté, Brandon a décidé d'inscrire sa fille de 2 ans dans ce concours. Comme il le dit lui-même, dans la région, il y a tellement peu d'opportunités qu'il faut savoir saisir sa chance à tous les râteliers.
Pendant que Jessica s'occupait de la petite en coulisses, Brandon en profita pour aller déguster quelques bières de Silly au bar. En effet, tous les bénéfices étaient reversés à l'A.S.B.L. « Amis de l'enfance» créée par le PS et administrée par Guy Matelot, sa femme et son fils. L'an dernier ils avaient réussi à récolter 200 000€ qui n'avaient même pas couvert les frais de fonctionnement.
Alors que Brandon avait soigneusement choisi son habit de sortie avec sa casquette «J.B.», sa chemise Standard de Liège, son jean taille basse et ses converses, il remarqua quelqu'un qui était habillé bizarrement, et a eu des soupçons. En effet, au bar, il y avait un jeune homme d'une trentaine d'années en costard et cravate.
Au début, il croyait que c'était un quelconque démarcheur véreux, mais voyant que celui-ci n'avait pas sa mallette et son bloc-portes il décida de lui proposer une pils. Il se présenta et a failli tomber de son tabouret: la personne qu'il avait prise pour un vulgaire VRP était en fait un député fédéral. Il n'en avait jamais vu un vrai, et là, il avait la chance de tomber sur Laurent Louis.
Mais quelque chose clochait, Brandon sentait que son nouveau camarade n'était pas comme les autres. Le sixième sens de notre héros le trompait rarement et tout à coup, l'homme politique s'écroula : «Pas facile de se lever tous les matins pour être à 7h au Parlement quand on sait que son travail ne sert à rien... »
«Pas facile non plus de le faire en étant méprisé en permanence par la presse et ses collègues francophones.» Le sang rouge imbibé d'éthylisme de Brandon ne fit qu'un demi-tour et tout de suite, il expliqua à son nouvel ami qu'il pouvait l'aider. En effet, il est certain que c'est un cas caractérisé de harcèlement moral, et que cela doit être combattu courageusement.
Il convoqua tout le monde autour du bar pour une réunion syndicale. Ils se demandèrent même si le concours pouvait continuer et s'il fallait déclencher une petite grève dès le soir. Heureusement, «Le doc» leur rappela qu'il n'y avait aucun patron dans la salle et qu'ils sont là pour renflouer les caisses de l'A.S.B.L. qui a déjà bien du mal à survivre.
Alors que Brandon avait décidé de prendre sous son épaule ce nouveau camarade dans la détresse et lui expliquer le maniement des foules et le déclenchement des mouvements citoyens, un élément paralysa notre orateur: Laurent Louis n'avait pas de carte FGTB. C'était un extra-terrestre: il n'avait jamais connu cela de toute sa vie... pas de carte FGTB!
Malheureusement, il n'eut pas l'occasion de discuter plus profondément, car la musique de «Salade de Fruit» chantée par Bourvil retentit dans la salle et il vit sa chère et tendre Hélène faire ses premiers pas de danse déguisée en poire. C'était son idée à lui, sa tactique de l'inceconception était limpide: le jury en la voyant se dirait: «La poire c'était la Belle Hélène». Et elle gagnerait.
C'est à ce moment précis que tout partit en couilles. En effet, Ayrton arriva au bar tout fier, car il venait de trouver une nouvelle voiture pour le prochain clip de rap de Brandon. Alors qu'il passait devant le parking, il a vu le bijou garé devant la salle «Le Germinal». Mais elle était déjà en lieu sûr. En entendant la description, Laurent se rendit compte que c'était de son véhicule dont on parlait.
Il se mit à hurler: «Notre société ne doit en aucun protéger ces petites racailles, elle doit au contraire les sanctionner de manière exemplaire». Rachid, le terroriste, reconnut l'homme qui avait tweeté le «Nous avons besoin de place dans nos prisons? La solution est simple: expulsons de nos prisons TOUS les détenus étrangers et les illégaux».
Heureusement que «le Doc» est intervenu et a convaincu l'intégriste musulman de se faire sauter avec sa ceinture d'explosifs dehors : s'il tuait les petits enfants, il ne serait pas attendu par des vierges, mais par des milliers de Bart Waffelman sodomites pour l'éternité. Après l'explosion, et les bouts de chair sur la façade, tout revint presque dans l'ordre.
Parce que c'était le moment que choisit Vincianne pour sauter au visage de l'homme à la cravate en hurlant: «Supprimer le secret professionnel des C.P.A.S. c'est créer des petits collabos». Jessica vit que la maîtresse de Brandon était dans la salle et voulut la défigurer aussi. Heureusement, celui-ci leur proposa un plan à trois qu'elles acceptèrent, et cette fois, le calme revint. Laurent fut évacué.
Les jurés votèrent: à l'unanimité, Hélène fut élue mini-miss et gagna un an de séance UV, un chiot et trois bacs de carapils.
PS : il paraît que Laurent Louis prépare une proposition de loi pour interdire les concours de Mini-Miss en Belgique et qu'il condamne fermement l'utilisation de chiots à des fins mercantiles.
NDA : L'auteur se rend bien compte que cette situation totalement fugace et complètement dramatique n'est qu'un reflet profondément débile sortie d'un esprit dérangé. Ce genre d'ineptie est absolument caricaturale et ne mérite même pas d'être publiée. Mais il aimerait tout de même signaler que chacune des phrases sorties de la bouche de monsieur Laurent Louis ont été tweetées par lui même (@Laurent_Louis) et que l'interdiction des mini-miss ou encore la condamnation du commerce des chiots se retrouvent sur son site. Le saltimbanque que je suis n'a pas pu s'empêcher de le mettre en scène avec son anti-héros Brandon. Il espère également Monsieur Laurent Louis aura de l'humour et de la pitié pour les bouffons ou qu'en cas de procès Monsieur le Juge sera clément.
Lors d'une journée d'action, Ayrton a trouvé la vocation de Brandon.
J'ai eu la chance d'avoir été lu par Brandon, de Warquignies. Il m'a contacté afin que je puisse l'aider à retranscrire son quotidien. Accessoirement, il me demande explicitement d'ajouter ceci : « Vé djir à c'ti barakis d'flamins kéminga mî d'j'nin né ri à fout' d'leur gueû et ki n'ont ka viff sur dleu planess et kiz aret de nou fair tchi ».
Pour la petite histoire, j'ai reçu son mail il y a 15 jours, et je viens de plus ou moins comprendre ce qu'il voulait dire. En gros, et très poliment, si j'ai bien suivi, notre nouvel ami désire faire un doigt d'honneur aux flamands qui l'enquiquinent. J'ai bel et bien essayé de lui demander par courriel s'il pouvait me confirmer mes dires, mais apparemment, j'écris en hiéroglyphes.
J'ai décidé de le contacter par téléphone, mais j'avoue que ma mission a été ardue. Si je l'appelais avant de partir au boulot, il ne répondait pas. Si je le sonnais au retour, je pouvais sentir l'odeur de la carapils à travers mon gsm. Heureusement, la patience est une de mes vertus, et ma prévoyance légendaire m'a murmuré de l'appeler un samedi vers 11h30. Bingo!
Brandon, jeune habitant d'une commune du borinage, a 20 ans, des rêves à foison, mais malheureusement, la société ne l'a pas beaucoup aidé. Il y a même une certaine frustration qui l'habite. Avec bonheur, sa force de caractère lui a permis de rependre l'activité de ses parents. Un métier de petites gens, un boulot simple, mais important dans sa cité : chômeur professionnel.
Lorsqu'il m'a raconté cela, j'ai senti un tremblement dans sa voix. J'ai pensé au drame humain qui devait briser ce petit-enfant de Germinal, mais j'ai compris quelques instants plus tard, que c'est la fierté qui l'envahissait. En effet, de toute sa classe, c'est le seul qui a réussi. Tous les autres sont au CPAS, mais lui, il est au chômage. Et ça, c'est une vraie victoire.
Pendant toute sa jeune vie, il a été moqué, raillé. Il a entendu à chaque coin de rue : «Ouskelle est Brenda?», et justement, les Brendas, elles étaient partout! Toutes amoureuses de Dylan. Il y en avait cinq, rien que dans sa classe. Toutes des putes. Et lui, il a passé sa vie d'enfant déjà rejeté par ses camarades. Il aurait tellement préféré s'appeler tout simplement Jean, comme Jaurès.
Déjà gamin, il surclassait ses camarades : il a réussi à écrire son prénom avant tous les autres. Il avait 8 ans, et est rentré à l'école. A 18 ans, après s'être acharné durant des années, il a réussi à obtenir son diplôme de primaire. Il y a longtemps que ses comparses avaient été abandonnés par le système, mais lui, s'était accroché. Il arrive même à écrire son nom, maintenant.
Mais voilà, dans la jungle hostile du marché du travail, il a été très vite rejeté. Certains disent qu'il a décroché son diplôme uniquement parce qu'il a couché avec Dora, l'institutrice, et que c'est pour cela qu'il n'a pas réussi à trouver de travail. Mais Brandon m'explique que c'était tout de suite le grand amour : il l'a coincé après le cours, et c'était fait.
Lorsque Ronaldo est né, il a fallu qu'il trouve une voie professionnelle. Et c'est tout naturellement qu'il a suivi les conseils avinés ou avisés de ses parents. D'abord, il s'est marié avec Dora. Puis ils ont vite divorcé. La prof a gardé son boulot et est venue acheter à droite des parents de Brandon. Attention, il faut suivre.
Lui, a bénéficié d'un prêt social pour racheter la maison d'ouvrier juste à gauche de celle des ses parents, où il est domicilié, avec Jessica, la petite soeur de Dora qui a 16 ans et dont il a la garde en plus de celle de son fils Ronaldo. Avec son ex, ils ont tenté de sauver leur couple, et cela à donné naissance aux jumeaux et Igor et Grischka. Mais leur union était impossible sous le même toit.
En effet, un soir de mélange de Carapils et de Ravini, Brandon a reconnu la Dora qu'il avait aimée en se couchant près de Jessica. Cette bonne poire tomba malencontreusement enceinte et elle donna naissance à la belle Hélène. Celle-ci est née de père inconnu, mais grand seigneur, notre Brandon l'accueillit sous son toit.
Brandon a vraiment réussi à faire tourner sa petite entreprise familiale. Il a sa maison, et son ex-épouse aussi. Lui est indemnisé d'environ 1600€ par mois, et elle perçoit un salaire de 1250€ et les allocs pour les jumeaux. La petite Jessica réussit bien à l'école. Elle aimerait finir son apprentissage professionnel de coiffure l'année prochaine, en attendant, elle va chez « ses p'tits vieux » pour 25€ la coupe. Elle a 10 clients par semaine.
Brandon est vraiment fier de lui. Comme il dit, il n'a pas été aidé par la société, mais il a réussi à se faire aimer par sa famille. Il aimerait bien s'acheter une Seat Ibiza 1.4l de 180 chv, mais il doit coupler ça avec l'achat de son nouvel écran plat et son home cinema, parce qu'ainsi, il pourra se mettre en surendettement et ne devra pas payer les intérêts.
J'aurais voulu l'encourager à devenir comptable ou encore à apprendre à écrire un peu mieux pour qu'il fasse des études d'assistant social, vu ses talents innés, mais je n'en ai pas eu le temps: on est samedi et il va aider dans un cabaret. Il a raison, il touche 15€/h pour servir et boire des pils et il fait une vingtaine d'heure par week-end. Il faut bien, les temps sont durs.
« N'oubli nin d'leu dirrrr : les flamins mi djlé inmert' »*. Je pense que le message est passé, oui.
*N'oublie pas de leur dire : les flamands, moi, je les scrogneugneux. Ces propos n'engagent que Brandon. NDT.
Pour savoir pourquoi Brandon déteste les flamands, lisez le secret de Brandon
Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...