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jeudi 5 janvier 2012

Lettre ouverte à Mr Verhofstadt.


Monsieur Verhofstadt,

Hier, vous avez plaidé pour des sanctions envers la Hongrie afin de contrer les « réformes réactionnaires » adoptées par le gouvernement de Viktor Orbán.

Je vous cite : « Malheureusement, le moment est venu d'appliquer (l'article 7, ndlr) afin de protéger la démocratie et les droits fondamentaux en Hongrie et dans l'UE, et éviter de créer un précédent dangereux et de donner un mauvais exemple aux pays souhaitant rejoindre l'Union »¹

Avec quelle légitimité osez-vous venir vous mêler de la vie politique Hongroise? Pour quel défendeur de la Justice, de la Veuve et de l'Orphelin vous prenez vous? Quel genre d'Homme Politique croyez vous être ? Alors que dans votre propre Pays, dans votre propre Communauté ou Région (c'est selon), dans votre propre famille politique les principes fondateurs de l'Union Européenne sont bafoués?

Avant même oser ouvrir la bouche ou prendre votre stylo pour condamner d'autres nations souveraines, je vous demande de bien vouloir balayer devant votre porte. Et, à la limite, si vous voulez dénoncer des pratiques que vous jugez anti-européennes, ayez l'honnêteté intellectuelle de bien vouloir commencer par celles qui se déroulent dans votre Pays, dans votre commune, dans votre rue.

Lorsque vous commencerez par condamner et demander des sanctions contre :
  1. L'entrave à la liberté de circulation des personnes mise en place par votre Pays.
  2. La discrimination des minorités mis en place par votre Pays.
  3. Les appels à la délation mis en place par votre Pays.
  4. Le refus de procès équitable mis en place par votre Pays.
  5. Les centres de détentions des étrangers y compris des enfants mis en place par votre Pays.
Peut-être, j'ai bien dit peut-être, vous aurez un peu plus de crédibilité.

En attendant, je vous demande de vous occuper des habitants de votre propre Pays qui auraient bien besoin que l'Europe ouvre les yeux sur la situation déplorable dans laquelle ils se trouvent. J'aimerais que vous utilisiez votre Foi, votre goût de Justice et d'Intégration Européenne afin d'obliger votre Pays à respecter tous ses engagements envers l'Union et ses Citoyens.

En espérant que vous vous rendrez compte de l'aberration de vos propos lorsqu'on les compare à votre silence coupable lorsqu'il s'agit des blocages volontaires de votre Pays, y compris ceux que vous avez soutenus lorsque vous étiez Premier Ministre, je vous prie d'agréer mes salutations impartiales.

Nicolas Boucher

 PS L'auteur, à moitié hongrois, ne partage pas la vision politique du Fidesz et de Victor Orbán, mais c'est un autre débat.

dimanche 30 octobre 2011

Je déteste l'Europe.


Chaque jour qui passe, je déteste l'Europe un peu plus. Je ne parle pas du continent ou des êtres humains qui le composent, mais de toutes les institutions supranationales qui dirigent l'Europe des 27. Et lorsque j'utilise le mot détester, c'est parce que je veux rester poli. Il ne faut pas croire que je sois anti-Européen que du contraire. Non, c'est juste que je suis contre ce que le monde politique fait de l'Europe.

Autour du Bénélux, les États du vieux continent se sont regroupés pour maintenir la paix de tous les citoyens. Depuis le début du processus, le but était le bien-être de tous les êtres humains. Cela devait améliorer la vie, les sciences, les connaissances, l'économie dans un soucis de développement équitable et partagé par l'ensemble de la population.

Sans oublier le côté démocratique du Parlement Européen: les hommes et femmes siégeant au sein de celui-ci, élus par le peuple devaient lui rendre des comptes. Les entités chapeautant les nations menant l'idéal vers un monde plus juste dans lequel la pauvreté serait, sinon éradiquée, en tous cas fermement combattue.

Il ne faut pas croire que je suis fou ou que j'ai mal compris. Non, non, c'était cela l'Europe qui nous a été présentée lors des différentes phases d'élargissement. C'est cette Europe-là qui m'a mis des étoiles dans les yeux lorsque je la dessinais, c'est cette Europe-là qui devrait exister aujourd'hui. C'est uniquement cette Europe-là qui aurait dû être construite.

J'ai eu la chance d'avoir très bien connu les deux côtés du rideau de fer durant les années 80. De chaque bord, les hommes et les femmes s'observaient rêvant d'une destinée commune faite de paix, d'harmonie et de richesse pour tous. Ce but était atteignable. Je parle bien au passé, car il ne l'est plus. Le Grand Idéal Européen est mort, la prostituée s'étant livrée au plus offrant.

La première fois que l'Europe m'a dégoûté, cela s'est passé vers 90-91, lors du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Elle a été incapable de répondre à sa première mission: garantir la paix. Les immondes intérêts nationaux des grands pays historiques ont prévalu sur la pacification des Balkans. La diplomatie européenne a montré une faille béante dans ses fondations.

La discorde entre les États a permis à la Slovénie de prendre son indépendance tandis que les Serbes déclaraient la guerre à tous leurs voisins sous l’œil incrédule de l'Europe. Pire l'intervention de l'OTAN a accéléré les massacres au Kosovo.¹ Une tragédie aux portes de l'Europe qui n'est d'ailleurs toujours pas réglée, les voix étant toujours dissonantes au sein de l'Union.

À cette époque, j'ai compris la chose la plus importante en ce qui concerne l'Europe: il y aura toujours la suprématie de la préférence nationale. C'est à dire que les pays qui composent le continent défendront d'abord et uniquement leurs intérêts nationaux. Les vingt ans qui nous séparent de cette guerre ont prouvé que ma conviction était juste.

Mais le pire est à venir. Les institutions ont très bien compris qu'elles devaient se prémunir contre les intérêts des partenaires et défendre leurs positions à elles. Le principe était juste. Dorénavant, les directives européennes devront être transposées dans le droit national. Point. Et c'est là que l'Europe a basculé dans le capitalisme pur et dur.

À partir de ce jour, toutes les injonctions allaient dans le même sens: privatiser, moins d'État, la loi du marché, etc... Le tout au bénéfice du consommateur, cela va de soi. Par le plus pur des hasards, cette évolution est contemporaine avec l'arrivée d'une nouvelle catégorie de personnes, directement importées des États-Unis: les lobbyistes.

«Le métier de lobbyiste consiste à exercer une influence, directe ou indirecte, en vue d’obtenir une décision favorable d’une instance décisionnelle au profit d’un collectif le plus souvent économique.»² Comme cette influence a un prix très élevé, ce type de comportement est réservé à des catégories d'entreprise qui ne sont pas réellement connues pour être politiquement à gauche. Le débat est tronqué avant même d'avoir commencé.

Et il y a encore plus grave: l'opinion publique n'est même pas informée sur les votes européens, et les choix de ses élus. Donc, avec la force des liasses de billets et du manque de transparence, le train de l'Europe est en marche, démocratiquement, vers un monde ultra-capitaliste que le citoyen lambda ne veut pas. De toutes façons, son avis ne compte pas, l'Europe et les manipulateurs de l'ombre lui imposent ce que eux veulent.

Un continent où les pauvres n'ont pas de couverture sociale, où les écoles publiques sont minables, où les services sociaux sont débordés, où les ghettos sont ultra-violents, où les richissimes vainqueurs mangent les pauvres vaincus, où les mass-médias prônent la réussite personnelle, et où des millions de gens sont broyés par le système, c'est de l'autre côté de l'Atlantique. Nous, c'est l'Europe.

Et je préfère voir l'Europe détruite plutôt que de lui laisser l'occasion de m'imposer le modèle US.



¹La nouvelle guerre des Balkans, manière de voir n°45, mai-juin 1999.
²Définition du site "Mon incroyable job": Lobbyiste, fiche métier.

vendredi 28 octobre 2011

Si seulement...


Quelle bonne nouvelle: l'Euro est sauvé! Enfin, c'est ce que tout le monde dit. Il paraît même que la planète entière est à son chevet, surtout les chinois. Ce qui compte le plus, c'est que nous avons évité la catastrophe, encore un peu, et plusieurs pays partaient en faillite. Et soulignons que l'Europe l'honnête a sauvé la Grèce Vilaine Menteuse.

Grâce au Sarkoshow, nous avons tous appris ce que nous savions déjà grâce à tous les médias façonneurs de pensée collective: c'était une erreur de prendre la Grèce dans l'Euro, car elle a falsifié ses chiffres pour rentrer dans la monnaie commune. Une fois de plus, le doigt inquisiteur du couple Franco-Allemand peut pointer un ennemi bien choisi.

J'ai mal à mon Europe. Où est passé l'idéal des années 60 et 70? Où est la solidarité intra-européenne? Pourquoi est-ce que le seul chemin à suivre est celui du capitalisme sauvage? Est-ce que l'intelligence moyenne européenne est aussi basse et permet de croire à toutes ces conneries qu'ils veulent nous faire croire?

Un sourire dépité se dessine sur les lèvres lorsque j'entends les mots «mensonges» ou «comptes falsifiés». Pour remédier au problème, c'est très simple: invitons des consultants extérieurs à venir mettre le nez dans les comptes de l'État. Mais pas seulement en Grèce, dans tous les pays membres. Les pays ont le droit de raconter ce qu'ils veulent, et ils ne s'en gênent pas.¹

Ce que je trouve honteux, c'est que pour soi-disant sauver l'Euro, il y a des requins qui vont se goinfrer. Et c'est absolument lamentable. Lorsque c'était la crise des marchés financiers, les taux d'intérêt étaient au plus bas, pour financer la relance. L'argent de l'État était presque prêté gratuitement. Mais pour sauver un pays, il faudrait des taux à deux chiffres?

Qui oserait dénoncer les usuriers qui prêtent à la Grèce? Quels sont les créanciers? Qui y gagne? Certainement pas le contribuable grec ou européen. C'est tout simplement à gerber. Pendant que des gens sont en train de crever la bouche ouverte, l'Europe décide de donner encore plus d'argent à des compagnies privées sans protéger ses propres concitoyens.

Comment est-ce possible que les leaders européens soient autant corrompus par l'argent? Où se trouve la moindre humanité dans leurs décisions? Pourquoi la Grèce ne peut elle pas quitter l'Euro si elle le décide et s'inspirer, par exemple, le modèle argentin? Pourquoi suivre le diktat du FMI qui est à la solde des américains et des grands argentiers du nouvel ordre mondial?

Parce que tout cela mènerait à la fin de l'Euro. Bien sûr, je suis bête. Comment ai-je pu penser un seul instant qu'une solution socialement correcte était envisageable? Tout est fait pour le bien de l'ensemble de la population et il n'y avait aucun autre moyen possible. Toutes ces décisions ont été courageuses et sont d'ailleurs auto-congratulées par le monde entier.

Lorsque dans les années 80, je dessinais la carte de l'Europe, j'avais des étoiles dans les yeux. Aujourd'hui, c'est de l'amertume qui me ronge la fond de la bouche. Tous mes idéaux européens ont été sacrifiés au profit de l'argent. Et le plus triste, c'est que les intérêts des institutions elles-mêmes sont bafouées sur les principes nationaux.

Cette Europe, je n'en veux plus. À quoi cela sert-il d'avoir tous ces euro-députés si c'est pour affamer les citoyens? À part mener une politique ultra-libérale que les pays eux-mêmes refusent et pousser les européens dans le dos vers l'abîme des inégalités, que fait-elle? Les eurocrates n'ont plus aucune opinion, ils sont manipulés par les lobbies pour nous imposer leur vision.

Si je suis devenu eurosceptique, c'est uniquement parce que l'Europe ne sert plus les peuples qui l'ont créée. La belle utopie pacifiste rêvée par les hommes d'État du XXème siècle est corrompue par la cupidité des parlementaires du XXIème et de leur cour. Et dorénavant, l'Europe appartient aux grandes sociétés privées qui ont sagement et efficacement détruit l'Idéal Européen.

Si seulement les hommes politiques avaient le courage de faire un référundum sur la poursuite de l'Europe, si seulement les européens pouvaient se lever et détruire le chemin qu'ils veulent nous tracer, si seulement les Indignés étaient plus nombreux, si seulement le cas de la Grèce pouvait s'étendre, si seulement on pouvait sortir de l'Euro et de l'Europe.

Si seulement...


¹Je suis certain que la Belgique n'a pas rendu des chiffres corrects et qu'elle s'était fait montrer du doigt par l'Europe, mais la magie de Google n'a pas fonctionné pour que je retrouve les articles.

lundi 10 octobre 2011

Dexia : Questions.

Et voilà, Dexia est nationalisé. L'État aurait racheté la banque au tarif de 4 milliards d'euros. J'utilise le conditionnel, car cela me paraît réellement très bon marché. Je serais évidemment ravi que cette manœuvre ne coûte que 400 euros par belge, mais malheureusement, je ne crois pas vraiment aux promesses du monde politique.

Si, effectivement, ce tarif est réel, j'applaudis avec joie et bonne humeur. Seulement, j'ai plusieurs questions qui me viennent, et je n'arrive pas à trouver les réponses. À part les montants, et les mêmes titres dans tous les journaux, je ne trouve rien. Peut-être qu'un ou plusieurs de mes lecteurs pourront m'éclairer.

  • Qu'est ce que la «bad bank»?

Il paraît que ce sont des actifs financiers à risque... surtout des crédits à long terme. Je ne suis pas le plus grand économiste que l'humanité ait connu, mais je ne vois pas où est le «danger» si c'est bien de l'argent qui est dû à la banque. Alors pourquoi ce terme de «bad bank»? Qu'est ce que cela cache? Peut-on avoir confiance?

Pour moi, du «bad» du «toxic» cela représente plutôt des produits achetés pour faire une plus-value, mais qui ne valent rien et deviennent invendables. À notre niveau, ce serait par exemple des warrants qui se terminent dans deux semaines et qui n'atteindront pas l'objectif: ils ont encore une certaine «valeur» mais ils ne rapporteront rien et c'est impossible de s'en débarrasser, donc classement dans les pertes.

Cette notion de «bad bank» est le principal questionnement sur lequel j'aimerais des éclaircissements en tant que citoyen contribuable.

  • Pourquoi donner des garanties pour une «bad bank»?

Nous sommes dans le cadre d'une entreprise privée qui a été démantelée et dont l'État a racheté une partie bien définie. Pourquoi ce même État devrait se porter garant, à hauteur de 60 milliards d'euros tout de même, alors que ce sont des erreurs faites par des actionnaires privés? C'est inconcevable: la collectivité n'a tout simplement pas à payer pour cela.

Quel est l'intérêt de l'État, et donc le nôtre, d'aller se porter garant? Les emplois? Je pense qu'avec cette somme rondelette, toutes les régions de Belgique pourraient penser à investir dans le futur, dans le bien-être et dans la formation de ses habitants et aider les bassins défavorisés. D'ailleurs, en quoi consiste cette garantie?

  • Pourquoi ne pas apprendre ses leçons?

Le propre de l'apprentissage, c'est de comprendre ses erreurs pour ne pas les refaire. Pourquoi est-ce que ce n'est pas possible avec l'État? Attention, comme je ne sais pas ce qu'il y a dans l'accord, je ne veux pas dire que l'État a fait une erreur. Mais je ne parviens pas à approuver le fait que le privé puisse être «sauvé» par la collectivité.

Il est certain que chaque jour le modèle actuel du système bancaire est démonté un peu plus. Il faut que cela change, donc pourquoi essayer d'empêcher cela? C'est inutile et les managers des grandes banques doivent savoir que s'ils prennent trop de risques, et bien, tant pis pour eux. Tout le secteur avait promis des réformes et trois ans après, c'est le même scénario. Pourquoi intervenir?

La Wallonie a essayé de sauver son industrie lourde pendant des décennies, pourquoi la Belgique en ferait-elle de même pour ses banques? Je ne peux pas prédire la fin aussi catastrophique pour le secteur monétaire ou spéculateur, mais si c'est le cas, pourquoi s'interposer? Si le système doit se planter, il se plantera, et je me répète: c'est un secteur privé.

Apprendre du passé pour mieux construire le futur, voilà ce que je demande au gouvernement. Personne ne peut revenir en arrière, mais tout le monde peut relire l'histoire et l'étudier. Cela ne permettra peut-être pas de trouver la clef de la meilleure solution, mais cela ouvre les yeux sur les décisions qui ne sont pas les bonnes.

Au fait, le secteur privé quand il fait des bénéfices, il aime les redistribuer à l'ensemble de la population?

mercredi 28 septembre 2011

Soyez fiers, Européens!

J'attendais avec impatience le discours de José Barroso de ce matin. Mon côté idéaliste espérait un vrai bond vers l'avant, une remise en question ou encore un coup de poing sur la table. Mais non, rien : du vent, du consensuel, du politicard de base. La seule impression qui en ressort, c'est que l'Europe est une machine très lourde, très éloignée de ses concitoyens et totalement inefficace.

Mais c'est vrai, qu'est-ce que je pouvais attendre d'autre? Les mots du président de la Commission européenne m'ont simplement rappelé que les politiciens ne sont pas là pour prendre des décisions énergiques, mais uniquement pour être certain que les personnes qui les ont boulonnées sur un siège ne décideront pas de les déboulonner. Où est l'inspiration? Où est le leadership? Où est le visionnaire?

Oui, j'espérais une allocution puissante, un coup de pied dans la fourmilière, un regard incisif et mordant sur le comportement des États membres. J'aurais aimé qu'il fustige l'immobilisme de l'Union. J'aurais applaudi qu'il décide de mettre un petit peu d'ordre dans cette grande cour maternelle. J'aurais voulu qu'il prenne ses responsabilités.

Mais c'est vrai, il n'est pas là pour cela. Ô non, il faut s'auto-congratuler, se féliciter mutuellement, être positif, et plaire à tout le monde. Ce pantin n'a jamais réussi à faire autre chose que cela. Il paraît que la commission fonctionne bien. Et bien qu'elle le montre! Au lieu de s'envoyer des sourires et des bisous alors que tout va mal.

Pour l'Euro? Rien. A part des phrases vides du type «Il va falloir faire quelque chose». Bravo, félicitations. Vous êtes comme moi, Monsieur Barroso, vous aimez enfoncer des portes ouvertes. Par contre, dire aux États qu'il est temps d'arrêter leurs gamineries et leurs divisions, qu'ils doivent penser Europe et pas Nation cela aurait certainement été un manque de tact.

Aujourd'hui, chaque pays attend beaucoup de l'Europe mais ne veut rien lui donner. Ce sont ces luttes intestines qui tuent l'union à petit feu. Comment voulez vous que l'Européen, moi par exemple, se sente concerné par ce Parlement qui, au mieux, ne fait rien, au pire, me fait chier dans la vie de tous les jours. Et qui, en passant, coûte une fortune.

Il ne faut pas croire que je sois anti-européen, loin de là. Je suis surtout anti-immobilisme. Je ne supporte plus de savoir que les euro-députés sont assis sur le siège à gagner des milliers d'euros par mois, et qu'ils sont incapables de faire quoique ce soit pour le bien-être des européens. Vous croyez sincèrement que l'homme de la rue a d'autres préoccupations que celles de manger et d'avoir un boulot?

Cela fait trois ans que les marchés financiers pourrissent la vie de l'Europe, mais que les États préfèrent défendre leurs petits intérêts personnels à court terme plutôt que d'avoir une vision stratégique pour l'ensemble de l'Union Européenne. Allez, même pour l'Euro, ils ne sont pas capables de s'entendre. Cela aurait été difficile de le prononcer devant l'assemblée?

Monsieur Barroso, vous nous annoncez fièrement que grâce à une taxe sur les transactions financières, l'Europe va lever 50 milliards d'euros. La somme est rondelette à vue de nez, mais c'est juste peanuts, et vous le savez. Cela correspond à environ 100 euros par année par citoyen européen! Vous pensez sincèrement que les marchés vont arrêter de détruire l'économie européenne pour si peu?

Vous avez eu un petit mot pour «les plus pauvres d'entre-nous». Mais cela vous aurait écorché la bouche de parler directement de la situation des Roms? De condamner le sort affreux qui leur est réservé dans toute la communauté? Cela vous aurait fait mal de pointer le doigt sur la Hongrie qui les met au travail forcé?

Aujourd'hui, j'aurais aimé que l'Europe ait des couilles, oui des balloches, des guts et qu'elle se montre musclée. J'aurais voulu que l'Europe décide de son destin : qu'elle devienne une entité supra-nationale avec tous les pouvoirs qui en découlent, qu'elle empêche les blocus des États, qu'elle stoppe la politique des tous petits pas, qu'elle se bouge.

Moi, je vais pointer l'inefficacité de l'Europe sur un seul point : l'Euro. Cela fait trois ans que la monnaie unique est dans la tourmente. Tout ce que les élus ont réussi à faire, c'est de se diviser et de pointer les plus faibles. Nous avons eu droit à des discours, à des explications pour nous dire à quel point les Grecs sont nuls. Quelle efficacité! Quelle solidarité dans l'adversité!

Au début septembre, c'est la Suisse qui a stoppé sa chute en intervenant sur le marché des changes. Suisse qui n'est ni dans l'Euro, ni dans la communauté. Toute l'incompétence de la commission contre-balancée par un agissement énergique d'un pays de moins de huit millions d'habitants. Cela n'a pas touché votre amour-propre?

C'est cela votre fierté d'être européen?

Et on démarre une autre histoire....

Une page se tourne aujourd'hui avec la fin de mon blog en cet endroit. En effet, j'ai décidé de ne plus l'alimenter à cette adr...