Toute l'Europe se met à hurler sur les spéculateurs et les charognards. Certains crient même au complot américain. D'autres critiquent ouvertement les politiques budgétaires. Mais personne ne se pose une question simple: «Et si les agences de notation avaient raison?». Je vais mettre juste un bémol, c'est que je reste persuadé que tous les traders sont encore à la baisse, et donc elles vont dans le sens du marché.
Focaliser sur la Grèce, sur l'Euro, sur les banques, ou sur le chat de son voisin qui est en train de pondre des œufs de tortue revient juste à dévier ses yeux de l'absurdité de la situation. Les chiffres parlent d'eux même : au 31 août 2011, la dette de l'état fédéral belge est de 355 603 381 333,22€. Et combien l'état à de recettes en 2011? 101, 368 milliards d'euros.
Jusque là, tout va plus ou moins bien. Ces chiffres sont facilement trouvables. Maintenant, passons à d'autres : les dépenses de l'État fédéral. Oups, il n'y a pas un chiffre qui englobe tout. Je me dis que je dois me tromper, qu'il doit y avoir un document comptable, comme pour n'importe qui avec une case «total des dépenses». Non, je ne l'ai pas trouvé.
D'après des sources moins fiables, il paraîtrait que le budget est à l'équilibre. Donc cela veut dire que l'État dépense ce qu'il gagne. Super, voilà qui me fait bondir de joie. Sablons le champagne, sauvons Dexia, et tous les autres, nous avons trop de sous. Sincèrement, c'est quoi cette manière de gérer un pays?
Ce que je vois froidement derrière mon écran, c'est que la dette se creuse, chaque instant. Cela veut dire qu'aujourd'hui, par Belge, nous devons environ 35560€. Est-ce que c'est remboursable? Est-ce que nous vivons au dessus de nos moyens? En fait, tout simplement, est-ce que le pays mérite ce fameux AAA?
Il faut se rendre à l'évidence: nous sommes dans la merde jusqu'au cou. C'est relaxant d'aller boire des pils entre amis avec l'habituelle jovialité qui caractérise les belges. C'est défouloir de temps en temps se jeter des vannes entre Flamands et Wallons. Nous pouvons même nous permettre de rester sans gouvernement.
Mais que va-t-il se passer quand la fin de la récré va être sonnée? Parce qu'il ne faut pas se leurrer, la cloche va retentir, et les différents organismes mondiaux vont nous gronder. Nous pourrons tous dire: «Ce n'est pas nous, ce sont les politiciens corrompus», mais cela ne changera rien. La planète entière va nous tomber dessus, et ils ne seront pas plus sympas avec nous qu'avec nos amis Grecs.
Évidemment, c'est facile de critiquer et de venir sans solution. J'en vois deux. La première me plaît beaucoup, parce qu'elle ressemble très fort aux efforts que les vautours FMIstes nous demanderaient: répartir la dette sur chaque belge et la rembourser intégralement en une fois. Cela fait 350€ par mois, par belge pendant dix ans.
Mais grâce à cela, l'État n'a plus aucune dette, et comme les comptes fédéraux sont assez «corrects» tout en payant des intérêts sans faire diminuer le montant global dû, je pense très sincèrement que l'État s'en sortirait très bien. Je propose à mon lecteur qui sourit de mon utopisme de regarder la solution proposée aux Grecs par les grands argentiers du monde. Par exemple dans le figaro. Ce montant de 350€ est tout à fait réaliste.
Il y a une deuxième solution: prendre l'argent là où il est. Il faut taxer les transactions financières faites à la bourse de Bruxelles. Lorsqu'un belge achète une voiture neuve, l'État n'hésite pas à lui ponctionner 21% du prix. Pourquoi donc rechigner à s'attaquer à une taxe sur les spéculations? Ce serait tout de même logique que l'État se serve là-bas aussi.
Si nous regardons la bourse de Bruxelles, il est relativement réaliste de tabler sur un volume d'actions échangées de 200 millions d'unités par jour. Un montant de seulement 10 eurocents par action rapporterait 20 millions à l'État par... jour. Multiplions cela par 250, cela donne 5 milliards d'euros par an. (Pour info, Fortuneo demande 7€ par transaction.)
Admettons un instant que nous cumulions les deux : 350€/mois en moins dans le portefeuille du belge, mais 420 millions/mois grâce à la bourse dans l'escarcelle de l'État. Sans oublier que la dette est effacée, vu que payée en une fois par l'ensemble de la population, donc plus d'intérêt. Est-ce qu'au bout du compte, nous ne vivrions pas mieux?
Idéaliste, certainement. Mais à bien y réfléchir, cela peut être une solution.
tu oublies de dire que si on "distribue" la dette sur les belges, la Belgique se retrouvera avec cette charge en moins ... donc +/-950€ par an par belge en moins de taxe pour payer les interet ... en gros 80€ en moins par mois.donc on en serait a 270€ de remboursement ... certains rmbourseraient direct et aurait donc leur pouvoir d'achat augmenté, le travail couterais moins cher d'ou augmenttion du taux d'emplois ...
RépondreSupprimersauf que ... 300€ de plus par mois, peu de belges peuvent se le permettre ...
on va devoir malheureusement tabler sur l'effet boule de neige et concocter un budget qui permet un remboursement de la dette et pas une croissance inferieure a l'inflation (99% et pas 102%) les 2-3 premieres années seront dures ensuite ca ira mieux ... et surtout pas ceder aux sirenes gauchstes qui diront "on a degagé un benef, faut donner aux paaaauuufffres"
@Anonyme: ces 80€ sont aussi assez importants dans le calcul. Comme tu dis, les 2-3 premières années seraient dures, mais il vaut mieux que ce soit nous qui le choisissions pendant qu'il est encore temps.
RépondreSupprimerJ'ai reçu un mail très intéressant de mon beau-frère, ce sera mon billet de demain.
N'empêche qu'à 270€ par mois, je signe des deux mains!!!!
http://www.decroissance.org/
RépondreSupprimerTrès bonne vision;) Seulement, fais-tu suffisamment confiance aux politiques pour payer la dette qu'ils ont eux-mêmes engrangée... Lorsque tu es au courant de toutes leurs magouilles et détournement d'argent, tu te dis qu'ils continueront à profiter de l'argent public... Je suis prête à payer, mais pas à n'importe quel prix. L'idéal avant tout serait de se débarasser des politiques opportunistes qui se remplissent les poches sur notre compte. Parceque là, les chiffres sont bien au-delà des diverses aloocations de chômage et de pensions... Ils s'agit de millions partis pour leur confort personnel. £Sans compter toutes les dépenses inutiles (voir histoire des vaccins...). Il faudrait avoir l'audace de réformer en profondeur le système afin que plus personne ne puisse profiter de l'argent public. Que tout le monde y mette du sien, et que cela soit bien une obligation. Les politiques sont là à la base pour servir le peuple, et non l'inverse. Il serait temps que cela change...! FA
RépondreSupprimerTu pointes un gros problème que j'ai volontairement passé sous silence. La question est de savoir qui changer : l'électeur ou l'élu?
RépondreSupprimerJ'avais envie de dire que les hommes politiques belges commencent à prendre de la maturité et je pourrais croire en leur "honneur". Mais, j'ai plutôt l'impression qu'ils arrivent à nous cacher ce que nous ne voulons pas voir. En plus, au sud du pays, il n'y a pas de contre-pouvoir comme les médias, l'opposition ou encore de "révoltes". Ce qui donne aux décideurs toute l'amplitude nécessaire à leurs mouvements personnels...
Mais dans le doute, je donnerais confiance et serais toujours prêt à signer tout de suite, mais pas un chèque un blanc.