dimanche 9 octobre 2011

Délinquance et origine ethnique

Le sénateur Guido De Padt (Open VLD) veut préciser l'origine ethnique dans l'enregistrement des faits criminels. Au début, cela m'a choqué, pour diverses raisons que j'expliquerai plus bas, mais à y réfléchir, je pense que ce n'est pas nécessairement une mauvaise idée. Mais il faudrait également y ajouter l'origine socio-économique.

La première chose qui m'a fait hérisser les poils dans le dos, c'est que cela pourrait amener à considérer qu'il y a des sous-catégories de belges. Cette mesure a comme objectif, louable, de revoir la politique d'intégration si cela devait être fait. Je suis tout à fait derrière cette possibilité, si elle est intellectuellement honnête.

Car je trouve inadmissible que l'idée puisse venir de faire des citoyens et des sous-citoyens. Maintenant, il y a effectivement des êtres humains qui transgressent les lois et il faut y remédier. Il y a d'ailleurs un arsenal que le législateur a mis en place pour cette raison. De là à vouloir stigmatiser une population, qui rappelons-le, est belge, il y a un pas que je ne franchirais pas.

J'extrapole certainement, mais ces chiffres pourraient servir à démontrer que les Belges de souche sont des personnes honorables et que leur beau pays accueillant est mis à mal par les Envahisseurs. Je ne veux pas rentrer dans le débat de l'origine ethnique ou encore de comment la déterminer. Je me pose juste une question: et si les chiffres démontraient qu'ils avaient tort?

Voici la première raison qui me donne envie de dire que ce n'est pas une mauvaise idée. Tant que les chiffres n'existent pas, c'est facile de faire mousser la population. Ici, je me sens obligé de faire le lien avec ces flamands qui veulent tout compter sauf les francophones : dès que les stats ne leur donnent pas raison ils les réfutent. Le sénateur fera-t-il pareil?

C'est cela qui est drôle et qui est intéressant dans ma comparaison: nos amis du nord ont déjà tenté de prouver que les flamands sont très nombreux à Bruxelles, en comptant les immatriculations de voiture, les abonnements Belgacom, et à chaque fois que les résultats ne leurs conviennent pas, c'est que le système n'est pas fiable. En sera-t-il de même dans ces statistiques? J'en souris d'avance.

Mais il y a une vraie raison pour laquelle je suis d'accord avec le monsieur De Padt: cela pourrait devenir un outil efficace pour faire diminuer la délinquance. En effet, des analyses correctes ouvriraient la voie à des solutions, à de la prévention, et pourquoi pas à de la répression. En plus, cela pourrait peut-être permettre de réhabiliter ces très médiatiques zones de non-droit.

Par contre, j'irais plus loin que le sénateur, je demanderais que de nombreux éléments soient pris en compte: le niveau d'études, la famille et les revenus.... C'est un peu facile de tout mettre sur l'origine étrangère ou culturelle. La multiplication des délits est due à plusieurs facteurs, donc il faut tous les prendre en compte.

Enfin, comme des études existent, au lieu d'en demander des nouvelles, il serait beaucoup plus efficace d'utiliser les existantes. Et d'en tirer les conclusions qui donnent lieu à une remise en question du système et à la recherche de solutions efficaces. Au même titre que divers éléments favorisent la montée de l'insécurité, il faut un combat sur tous les fronts pour l'enrayer.

Ce que je demande au monde politique, c'est de prendre le taureau par les cornes. Ne pas se focaliser sur les chiffres et les résultats négatifs, mais de mettre en place un système éducatif et scolaire qui s'efforcerait de changer tout cela. Aujourd'hui, nous entendons parler de nouvelles places de prisons mais pas de nouvelles écoles.

Lorsque les points «chauds» du brigandage sont pointés, il faut agir sur deux points: la restauration de l'Autorité de l'État, mais surtout la construction du futur! Ce sont deux aspects qui, liés, mènent à des résultats. Ils coûtent bien entendu de l'argent, mais c'est le bien-être de toute la société qui est en jeu. Comme toujours, il est plus facile de rejeter la faute sur l'autre plutôt que de l'assumer soi-même.

Il est indéniablement plus simple de souligner que l'agresseur avait le choix entre rester ou non dans la légalité. Mais ce choix est-il aussi évident pour tous? Est-ce que c'est culturel de vouloir devenir gangster? C'est peut-être génétique? Si je me souviens bien dans les années trente, il y en a même qui ont démontré que c'était ethnique.

À ce stade, j'aimerais citer une partie de la conclusion d'une étude commandée par la Caisse Nationale d'Allocations Familiales (France) «La famille explique-t-elle la délinquance des jeunes?»

«Il est absolument nécessaire de tenir compte de l’environnement physique et social des jeunes pour l’explication de leur délinquance qui ne peut voir ses facteurs limités à ceux impliquant directement la famille dans sa structure, ou même ses fonctionnements élémentaires (supervision, qualité de la relation) bien que ces derniers soient essentiels. »

Je suis persuadé que c'est valable pour l'origine ethnique aussi.


Je recommande également les articles Délinquance des mineurs: la pauvreté, le logement et l'école d'abord. sur le site Viva. Et Le poids des origines ethniques et la délinquance sur le site de l'express.

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