Il est intéressant de
constater que ce sont maintenant des banquiers qui viennent sauver
les pays mis en difficultés par eux-mêmes. Mais le point
le plus cynique, c'est qu'ils ont réussi à faire croire au peuple
qu'ils sont là pour son bien. Le diktat de l'argent prend la main,
et personne, ne bouge. C'est magnifique.
À
part quelques mouvements pacifistes comme les indignés ou le G1000,
il n'y a aucune réaction solidaire face au trust de la démocratie
faite par les vautours et autres charognards. Ce n'est plus seulement
la Commission Européenne qui est à la solde des grands argentiers,
ce sont des pays entiers. Dans l'indifférence générale...
Tout
le monde a suivi que Mario Draghi le président de la Banque Centrale
Européenne est aussi ex vice-président de Goldman Sachs. Que Lucas
Papademos, le nouveau premier minstre Grec est l'ancien vice
président de la Banque Centrale Européenne. Ou encore que Mario
Monti, le probable futur premier ministre italien est un ancien
conseiller Goldman Sachs.
Il
n'y a aucun doute que les plans de rigueur passeront sans aucune
opposition. Ce qui est splendide, c'est que
les gens à la solde des capitalistes purs et durs ne doivent même
plus s'en cacher. C'est devenu normal
d'avoir des leaders à la botte de l'Argent. L'opinion publique est soumise, asservie.
Au
fait, qui se rappelle de José Socrates ou de Brian Cowen? Ce sont
les anciens premiers ministres portugais et grecs. Ils ont sauté
à cause de la pression mise par les banques et l'Europe sur leurs
pays. Malgré tout, les plans de sauvetage ont été mis en marche. Le
fait que la majorité ait basculé après les élections n'a
rien changé à la situation.
Dans
déjà quatre pays sur dix-sept que compte l'Eurozone le travail de
fond antisocial est voté et appliqué. Les marchés
ont destitué les leaders sans que cela ne choque personne. Je
présume que Zapateros ne fera pas long feu et que d'autres pays
suivront. La Belgique vient de recevoir un avertissement ce matin.
Mais
également Malte et Chypre. Ce qui fait déjà huit membres de la
zone concernée. La France vient d'instaurer son plan à elle.
Sarkozy passera-t-il le cap de 2012? Lui même ne le sait pas, et
pourtant, il a imposé la vision ultra-libérale des capitalistes.
Quels sont les moyens pour arrêter cela, lorsque les hommes
politiques n'ont plus le choix?
Nous
en sommes dans une situation où le fait de ne pas écouter la lois
des spéculateurs
coûte la place des chefs d'État. C'est non seulement aberrant, mais
c'est surtout irresponsable. Les objectifs d'une Nation ne peuvent
pas concorder avec celles du secteur privé. Cela n'est tout
simplement pas possible.
L'État
doit être là pour défendre ses citoyens, assurer la stabilité
sociale, maintenir l'ordre et la paix et garantir une existence de
qualité à ses contribuables. Le secteur financier a pour but unique de gagner
de l'argent et de s'enrichir. Ces vues ne sont absolument pas
compatibles. Ce n'est pas l'économie qui doit faire l'État, mais
bien l'État qui doit réguler l'économie.
Il
est très important de s'attaquer aux dettes souveraines, mais pas de manière à ce que cela profite uniquement au système bancaire. Que l'argent fasse tourner le
monde, c'est une chose, mais que celui-ci contraigne les choix
politiques, c'est une chose que le peuple n'a pas le droit de
laisser faire. Il est temps de dire que cela suffit. Il est temps de
changer de direction.
Malheureusement,
cela devient un choix politique en soi-même: oser ouvrir la boîte
de pandore qu'est la directive 123 du traité de Lisbonne¹ et ne plus laisser aux seuls banquiers la responsabilité de la création de la monnaie. Ce n'est plus aux prêteurs
de creuser la dette qui les enrichit, ce n'est plus à l'Europe de
décider de mener les différents États vers le gouffre.
Mais
quels seront le ou les leaders qui risqueront de se lever contre la
dictature mise en place par les banksters? Qui sera le Roberta
Lavagna européen? Quel sera le premier pays qui s'aventurera à quitter
l'Eurozone? Qui seront les indignés qui réussiront à faire plier
leur gouvernement? Quels citoyens parviendront à faire entendre
leurs voix?
Pour le moment, tout n'est que silence assourdissant.
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