vendredi 23 septembre 2011

Les démons du Wallon.

La Belgique est accrochée aux négociations de la loi de financement, et d'après ce qui filtre dans les médias, c'est de nouveau des visions opposées entre le Nord et le Sud du pays. Je n'arrive vraiment pas à comprendre pourquoi les partis francophones sont incapables de réussir leur rendez-vous avec l'Histoire.

Alors qu'il y a, enfin, la possibilité de faire une grande réforme de l'État, ils sont inaptes à laisser tomber leurs vieux démons. Quand est-ce que des actions énergiques vont être mises en place en Wallonie? Quand est-ce que les politiques vont se retrousser les manches et commencer à gérer les régions sinistrées en «bon père de famille» ?

Est-ce vraiment si difficile que cela de s'attaquer au chômage? Est-il possible de mettre en chantier des grands projets visionnaires? Mais surtout, par dessus tout, n'est-il pas grand temps de sortir de cette passivité? Peut-on espérer un jour sortir de l'assistanat? Aurons nous la chance de voir des décideurs qui prennent le taureau par les cornes?

Cela suffit réellement. J'en ai plus qu'assez de voir des chômeurs qui gagnent plus que les travailleurs parce qu'ils passent leurs journées à faire du noir, comme Brandon. J'en ai ras-le-bol de voir l'argent du contribuable qui part en fumée dans des a.s.b.l. ou des intercommunales. Je n'en peux plus de voir les nouvelles routes qui ressemblent à du gruyère après les premières gelées.

Parce que c'est ça la Wallonie! L'empire du bric-à-brac, le royaume des petits arrangements où les pots-de-vin et autres coups de main sont légion. Il est impossible d'imaginer l'avenir de notre région sans s'attaquer à ces problèmes. J'irai même plus loin : une paix communautaire est inatteignable si le cancer des magouilles n'est pas traité.

Je ne veux lancer la pierre vers aucun parti. Je dirais plutôt que c'est vers tous les politicards et les wallons que je lance mes boulets de canon. À un moment donné, il faut que l'ensemble politique du monde Wallon se dise qu'il est grand temps de se remettre au combat. C'est aujourd'hui qu'il faut se préparer pour les années futures. Non pas à deux ou à trois ans, mais à vingt ou trente ans.

J'aime imaginer qu'à partir de demain il y aura des fonctionnaires qui seront recrutés, formés et motivés pour ramener de l'argent dans les caisses de l'État. J'aime penser à ces jeunes ingénieurs qui pourraient être payés à des salaires décents et incitatifs pour aller contrôler tous les chantiers, sans exception, payés par les citoyens.

J'aimerais entendre nos élites dirigeantes qui annoncent que le problème du non-emploi est pris en main dans sa globalité. Au lieu d'être découpé en chômeur, interimaire, C.P.A.S., pré-pensionné, etc... Je me prends à imaginer que toute ces mêmes caisses soient gérées ensemble dans un soucis de simplicité.

Pourrait-on également imaginer que les formations dispensées aux demandeurs d'emploi soient sanctionnées par un diplôme d'État? C'est tout de même aberrant de voir que le FOREM paie des entreprises extérieures pour fournir un papier que le chômeur ne pourra même pas utiliser. Ce serait trop efficace de le former via la communauté française?

Évidemment, tout le monde sait où se situe le problème : dans l'électorat. À force d'avoir réussi à endormir l'électeur dans son assistanat et lui donner sa perfusion mensuelle, celui-ci se retrouve dans la même relation qu'un junkie et son dealer. Mais ce n'est pas ce qui va faire avancer la région, la Wallonie, MA Wallonie.

Les politiciens flamands ont peur d'une circonscription fédérale, à cause des quelques milliers de voix francophones à BHV. Pourtant, je leur tends la main, je leur envoie des messages : pensez-y! Nous sommes de plus en plus nombreux en Wallonie à lorgner vers le programme des partis flamands. Ce n'est pas une question de langue, c'est une question de vision commune.

Nous comprenons entièrement votre combat contre la fraude. Nous sommes tout à fait d'accord pour lutter contre les exagérations. Nous voulons mettre fin à ce gouffre financier et nous ne sommes pas entendus par nos politiciens qui ont peur de perdre leur électorat. Nous voulons réformer la Wallonie et la rendre économiquement viable.

C'est possible, mais nos politiciens ont d'autres préoccupations.

1 commentaire:

  1. Le politique est le reflet de l'electeur et de son vote. Une grande majorite des wallons adhere a la volonte de changement mais sans vouloir abandonner leurs privileges et avantages. La critique des adeptes de la libre entreprise et de l'economie de marche a l'encontre des employes de l'Etat (votre ccommentaire) est une belle illustration de ce clivage virtuel. Virtuel car les uns et les autres sont aussi accroches a ces meme privileges.


    A trop dedouaner l'electeur, on finit par accuser le politique qui, pourtant, n'est que le reflet de nos decisions aux urnes. "We The People" n'a pas d'equivalent en langue francaise.

    Tytler (1747-1813) avait deja identifie cette faille dans le systeme democratique et l'avait illustree avec Rome et Athene. La democratie est comme espece animale ou vegetale. Elle a un debut et une fin ou elle mute.

    Votre discours emploie les termes et le principe de Tytler qui caracterise les debuts d'une democratie (combat,courage, valeurs morales a travers l'adversite), avant l'apparition de l'apathie et de l'interet particulier qui prime sur l'interet du plus grand nombre. A plaire a chacun, on finit par ne plus rencontrer le bien du plus grand nombre

    Nous sommes dans la derniere partie du cycle. Il reste cette constitution qui est depecee (il n'y a plus de contre pouvoir, le "checks and balances") et qui ne peut meme plus servir de rempart a l'egoisme de chacun s'exprimant a travers de politiciens peu inspires si ce n'est, comme leurs electeurs, par la recherche du pouvoir et du privilege.

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