Quelle belle journée ! Aujourd'hui, est une des plus belles journées de mon combat contre l'intolérance et la haine des autres : la bataille touche à sa fin. Je viens de me rendre compte que l'Europe est enfin débarrassée de l'extrême droite. Maître Modrikamen vient de m'ouvrir les yeux. Il n'y a plus de parti néo-nazi, néo-fasciste ou autre. Non, tous les fachos se sont éteints : les partis anti-démocratiques n'existent plus.
C'est une merveilleuse nouvelle ! Je me réveille avec une douce chaleur au fond du cœur, les papillons virevoltent à nouveau, les oiseaux gazouillent comme dans le générique de fin d'un conte de fées : les hommes s'aiment, et les politiciens ont décidé de ne plus surfer sur la vague de la méconnaissance et du rejet de l'Autre.
Pour ceux qui viennent d'une planète éloignée et ne savent pas qui est le robin des bois des temps modernes, Maître Modrikamen est un avocat brillant qui a toujours défendu la veuve et l'orphelin. Très loin de la tentation de l'auto-promotion médiatique, il est le pourfendeur de l'inégalité, le défenseur des « petites gens ». Il n'a jamais succombé à l'appel des sirènes « caméra-caliméro ». Un maître droit contre les tyrans du droit : c'est lui.
Pendant plusieurs mois, il a trusté le tiers des journaux télévisés belges. Il a réussi à faire comprendre aux gens que les banquiers, les spéculateurs et l'Etat n'étaient que des voleurs et des horribles financiers qui dépouillaient les pauvres belges qui épargnaient en « bon père de famille ». En effet, personne, à part lui bien-sûr, n'a osé démontrer que le droit de vote d'une grande entreprise ne devait pas être comptabilisé par rapport au nombre d'actions mais bien par rapport au nombre d'actionnaires. Il nous a expliqué que Monsieur Unaction avait le même poids de décision que Monsieur Cinquantemilleactions...
Grâce à lui, aujourd'hui, nous savons que l'extrême-droite a disparu du paysage politique européen. Les élus antisémites ? Évanouis. Les anti-islamistes ? Volatilisés. Les racistes ? Introuvables. Tous les penseurs et défendeurs d'une race humaine supérieure à toutes les autres n'ont plus aucun avenir dans la communauté Européenne et nous pourrons enfin vivre en paix dans le respect des différences culturelles et être à l'écoute de l'autre.
Pour prendre un exemple, le Front National n'est plus un parti d'extrême droite : c'est un parti populiste. Voilà une excellente nouvelle : avant, c'était un vieux borgne raciste qui dirigeait, mais aujourd'hui, son rejeton blond aryen, a ouvert les yeux et a compris le message de Jésus « aimez vous les uns les autres ». J'en ai la larme à l’œil. Heureusement, à moi, il me reste l'autre pour voir clair.
Stopper l'immigration non-européenne, rétablir les frontières, renvoyer les roms, sept années de contribution sociale avant d'en bénéficier, jeter les délinquants dehors, les ultras-islamistes : dehors ! Etc... Non, ce ne sont pas des programmes et des slogans de partis racistes et extrémistes situés très à droite de l'échiquier politique : c'est tout simplement l'expression du ras-le-bol de l'électeur gaucho-centriste qui demande tout juste un petit peu de rigueur dans la gestion des Autres... (autres que le dit électeur, ça va de soi) Au fait, vous avez noté le « ultra-islamiste » ?
Il est très très très très important de bien comprendre que « Les immigrés piétinent notre drapeau », « Trop d'arabes prennent le boulot des autochtones » ou encore « Ce sont tous des profiteurs, renvoyons les chez eux ! » ne sont plus du tout des propos d'extrême droite. Ce sont des demandes d'environ 30% d'électeurs travailleurs, ayant des valeurs européennes, de type caucasien et « qui n'ont rien contre les bougnoules tant qu'ils copulent entre eux, mais surtout chez eux ». Ces bons européens en somme ont des demandes légitimes, cela va de soi.
Ces 30% ne voteraient jamais pour un parti d'extrême-droite, car ces 30% connaissent l'Histoire et savent que ce type de comportement a entraîné des millions de morts et d'atroces souffrances. Ces 30% d'électeurs savent pertinemment qu'un parti utilisant ce type de raccourci n'a jamais été capable de gouverner sans la haine et qu'il n'a aucune solution réaliste. Raison pour laquelle ces électeurs informés et intelligents savent qu'il ne faut pas voter pour un FN extrémiste, mais peuvent le faire pour un FN populiste. Beaucoup plus pragmatiques, ces électeurs sont réalistes, ces électeurs savent que 30% est le score d'Hitler lorsqu'il a été élu.
Nous savons maintenant qu'il y a une grande différence entre un parti d'extrême-droite et un parti populiste ou nationaliste : il est permis et de bon goût de voter pour ces derniers. Je me rappelle, il y a quelques années, il ne fallait surtout pas dire « Ik stem Vlaams Blok » tandis qu'aujourd'hui, je peux fièrement annoncer, debout, la main sur le coeur, en faisant délicatement sonner mon verre à l'aide de mon couvert « Ik ben Vlaams, ik stem NVA » pour rappeler que je suis un « bon » flamand.
Loin de moi, et le lecteur averti le sait, l'idée de pouvoir imaginer de penser que la NVA est raciste et xénophobe. J'ai bien compris la différence entre un parti national-populiste et un parti national-socialiste : le deuxième a déjà exterminé une partie de la population humaine. Je suis heureux d'apprendre, grâce à vous Maître, qu'en fait l'extrême-droite n'a rien à voir, avec le populisme : l'extrême-droite a déjà fait la guerre, tandis que le national-populisme ne fait que de planter le décor.
Quelle belle journée, les papillons virevoltent, les oiseaux gazouillent, et si par le plus grand des hasards, les partis populistes et nationalistes gouvernaient en Europe, tout irait mieux dans le meilleur du monde. Ouf. Pauvre Jorg Haider, s'il avait été populiste, il aurait eu beaucoup d'amis...
Vivement que le triumvirat NVA, DeDecker et VB passe les 50%... Allez, un petit effort : il ne manque plus que 6%.
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