L'heure est grave... pour la Wallonie. Il y a quelques jours, j'aurais été assez content du fait que les négociations soient à nouveau bloquées, que le Premier ministre démissionnaire démissionne à nouveau, et que le jeu du zwarte piet reprenne de plus belle. Or, c'est l'inverse qui se passe : je suis plutôt catastrophé.
En effet, si les francophones n'acceptent pas ce qui est sur la table, ce sera bien pire pour eux! Pour une fois, ils vont devoir avaler les couleuvres, faire taire Maingain, et si c'est possible, réussir à réfléchir quelques instants avant de faire une très grosse bêtise. Les Wallons n'ont pas les moyens financiers pour continuer leur cirque.
La gestion exécrable de la région du Sud de la Belgique l'a amenée dans une impasse budgétaire abyssale. Bien pire, pendant l'agitation épidermique provoquée par les petites phrases assassines, les politiciens nous détournent du problème. «Tout va très bien, madame la Marquise! Vous êtes certain? Ô le vilain flamand séparatiste, regardez!».
Je vais entrer dans le vif du sujet : en 2005, les transferts N/S s'élevaient à 5,3 milliards d'euros. Oui, vous avez bien lu. Ces sommes n'ont pas d'intérêts, il ne faut même pas les rembourser. En gros, c'est cadeau. Et ce n'est pas près de changer. Que je n'entende personne dire que c'était l'inverse «avant». Ce n'était probablement pas le cas, de plus ce n'était pas précis car l'outil statistique n'était pas aussi fiable qu'aujourd'hui.
Deuxièmement, à chaque fois que les négociations échouent sur B.H.V, elles deviennent plus difficiles et plus contraignantes pour les francophones. Tout en ouvrant la porte aux extrémistes des côtés de la frontière linguistique. Bien entendu, il est possible de rêver que tout à coup, en mettant Maingain et De Wever autour d'une table, tout sera réglé beaucoup plus facilement.
Pour la première fois, je crois véritablement en la doctrine Maddens : «Asphyxier le fédéral et attendre que le Sud tende la main». Mais tomber dans le piège de pointer du doigt le flamingant séparatiste est beaucoup plus simple. J'y suis moi-même tombé. La question que nous devons nous poser maintenant est : «Qu'est ce qui est le mieux pour les francophones ?».
Ensuite, il va falloir se retrousser les manches. Il va falloir regarder à sortir de ce bourbier économique. Il est temps de s'attaquer au travail au noir, au chômage, aux magouilles et surtout de décider d'une politique drastique d'économie. Soit, les Wallons mettent la main à la pâte d'eux-mêmes, soit quelqu'un d'autre le fera pour eux. Et quoi qu'il arrive, cela fera mal, très mal.
En étant persuadé qu'en ce jour la majorité des flamands n'est pas séparatiste, qu'ils sont encore prêts à nous aider moyennant quelques réformes et que les négociations suivantes seraient encore plus difficiles, je pense qu'il va vraiment falloir ces cinq minutes de courage. Et ce n'est pas grand chose par rapport à tout ce qui peut-être perdu à l'avenir.
À un moment, il faut réussir à oublier les querelles, il faut mettre ses réactions superficielles de côté et chercher à trouver des solutions qui facilitent l'avenir. Maintenant, il est toujours possible de vouloir essayer de jouer au messie pour les fameux droits des francophones de la périphérie. Ils sont combien? Est-ce qu'ils sont bilingues? Est-ce que leurs droits seront reconnus lorsque la charte européenne sur la protection des minorités sera signée?
Allez, un peu de courage, pardi!
Le transfert N/S n'est qu'un juste retour du vol par les Flamands de l'outil qui justifie à lui seul la différence de richesse entre le Nord et le Sud: le port d'Anvers. Faites quelques recherches: le PIB généré par le seul port vaut plus que la différence de PIB entre les régions. De même, les emplois générés par le port sont plus nombreux que la différence de chômage entre les régions. Et je ne dois évidemment pas rappeler que le port a été développé avec des deniers fédéraux et que nous n'avons pas accès à la mer. Dans une économie mondialisée où les grosses entreprises pourvoyeuses d'emploi produisent à l'autre bout de la planète et distribuent les produits chez nous, une infrastructure portuaire est un besoin de première nécessité. Oh vous me direz que d'autres pays se sont développés sans accès maritime. Oui mais leur statut de pays et non de région leur a permis d'attirer d'autres richesses au travers du monde bancaire par exemple. La solution serait donc la séparation? Peut-être... Mais alors les Flamands remboursent toute la dette colossale qu'ils doivent à l'état belge pour le port d'Anvers dont eux seuls profitent. Alors on pourra parler d'égal à égal.
RépondreSupprimerN'oublions pas non plus l'Aéroport de Zaventem qui suit le même schéma
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le PIB du port, effectivement, je vais faire quelques recherches. Par contre, le port a toujours existé et son développement stratégique a évolué au fil des siècles. Il y a bien eu de l'argent fédéral qui a été injecté, mais il ne faut pas non plus croire que c'est exclusivement grâce aux francophones, ce serait totalement faux.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l'aéroport, nous devons nous remettre dans le contexte de l'époque, où toute les décisions étaient prises dans le but du développement de la Belgique, et non d'une région, je ne parlerais donc pas non plus de "vol".
Maintenant, toutes ces données sont chiffrables, je ne connais pas du tout les dossiers, mais je me doute bien qu'en cas de partage de la Belgique toutes les données apparaîtraient.
À aujourd'hui, le nord n'a pas remis en question les transferts vers le sud. Ils l'utilisent uniquement comme moyen de pression pour les problèmes communautaires, mais je ne pense pas qu'il faille jouer avec le feu des deux côtés de la frontière linguistique.
En tous cas, il est certain qu'en cas de partage des richesses du pays, tout sera pris en compte. En attendant, il faut que les francophones réfléchissent bien, voire très bien, car dans l'état actuel des choses, il n'y a pas beaucoup de solutions.
Le port est beaucoup plus stratégique que l'aéroport. D'autre part, s'il est vrai que son développement a évolué au fil des siècles, c'est dans notre très récente société mondialisée que sa vraie valeur fait la différence. Et je ne dis pas que les Francophones y ont majoritairement contribué. J'ai dit que c'est le fédéral qui y a mis la majorité des sous. Tant qu'on reste un vrai pays, c'est tout le monde qui en profite. Dans la situation actuelle, nous devons payer pour l'utiliser. Tout patron wallon qui devrait utiliser le port pour exporter doit payer. Et cet argent, au travers des redevances et de l'emploi, revient aux Flamands.
RépondreSupprimer@Anonyme: u staart zich blind op één detail.
RépondreSupprimerTout patron Flamand qui veut utiliser le port pour exporter doit payer aussi.
Tous les Flamands qui passent des weekend aux Ardennes & autre cotés Wallons, donnent aussi de l'argent à la Wallonie, bien sur. C'est comme ça que marche l'economie.
Vous vous rappelez les grandes sommes argent qui n'ont pas reussi à remplir les "putten" de Cocerill Sambre?
In die tijd was er een monetair evenwicht in investeringen. De gelden voor de uitbreiding van haven van Antwerpen zijn zeker gecompenseerd door precies evenveel geld in projecten in Wallonië te investeren. Welke daarvan zijn à la limite rendabel gebleken?
Scheepslift in Strépy-Thieu?
Eén punt daaruit halen & daardoor het grote ongelijk claimen is volledig lachwekkend als argumentatie...
Merci Wimmmmmmmmmm
RépondreSupprimerJe pense que grâce à l'accord sur BHV le spectre de la séparation de la Belgique s'éloigne, et maintenant, il faut regarder vers l'avenir de notre beau pays.
Il y aura toujours des différences entres nos cultures, et bien sûr, des reproches. Je n'aimerais pas être à la place de ceux qui devraient compter ce qui a été dépensé d'un côté ou de l'autre du pays, et qui revient à qui en cas de divorce. C'était déjà très compliqué pour une scission électorale, n'imaginons pas pour le pays.
Le traumatisme de la NVA est très présent en Wallonie. Du côté des francophones, nous n'avons vraiment pas compris pourquoi le nord avait voté pour un pays séparatiste. Par contre, je pense avoir donné les grandes lignes d'une réponse concrète dans un de mes billets.
Aujourd'hui, il faut regarder vers l'avenir, et je suis certain que la grande réforme de l'État va permettre aussi de réguler toute l'économie du pays. Il y a également des solutions pour équilibrer le tout et repenser notre collaboration.
Je conseille de faire un tour ici : rethinkingbelgium