J'ai toujours été fasciné par la capacité de l'être humain à copier ce qui est mauvais chez l'autre et à soigneusement éviter d'imiter les bonnes initiatives. Nos chers hommes politiques sont d'ailleurs passés experts dans la discipline du mauvais choix. Je dirais même qu'ils ont une acuité particulièrement développée pour trouver la solution la plus épouvantable... et l'appliquer.
Les spéculateurs immensément riches, avec l'aide du FMI, du G20 et des lobbyistes financiers nous martèlent leur pensée unique qui fait des ravages sociaux et qui protège uniquement une minuscule minorité de milliardaires. Et en plus, ils tentent de nous faire croire que si nous ne sommes pas dans leur club des vainqueurs, nous devons nous en vouloir. C'est un aboutissement viable?
La question que je me pose est la suivante : «Si nous savons que nous courons à la catastrophe, pourquoi continuons nous de courir dans cette direction?» Il est grand temps de se poser quelques minutes voire quelques heures et de réfléchir à des solutions nouvelles. Lorsque rien de valable ne se présente, il faut utiliser son intellect et être créatif.
En Belgique, suivant un sondage qui tombe à pic, la population trouve que les allocations de chômage sont trop élevées. C'est amusant de savoir que ce résultat est parfaitement synchronisé avec les annonces d' «austérité», de «plan de rigueur», ou encore de «plus grande crise majeure depuis les années 30». La voie express vers la diminution de ces allocations est tracée.
Mais, parce qu'il y a un Mais avec majuscule. Est-ce que les sondés savent ce qu'il se passe lorsque les chômeurs sont encore plus pauvres? Non, parce qu'en Belgique, il n'y a pas les deux premiers phénomènes qui arrivent dans ce cas: très forte augmentation de la délinquance dans les régions à haute concentration de sans-emploi et... diminution des salaires de la population active.
Parce qu'il ne faut pas se leurrer, l'étape suivante sera la fameuse loi du marché sur les salaires. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre le même poste que le vôtre à un tarif beaucoup plus attractif que votre salaire. Cela va se faire insidieusement, sournoisement, et il sera beaucoup trop tard. Vous serez chômeur en fin de droit, et vous serez obligé d'accepter votre sort.
Avant de prendre cette direction, je demande à nos dirigeants de devenir créatifs. Comme nous savons que les issues ne sont pas de secours, décidons de ne pas passer par ces portes. Il est grand temps d'envisager d'aller à contre-courant. D'autres chemins sont traçables, des autres voies originales peuvent être découvertes. Alors raisonnons, bon sang!
Dans les régions à haut taux de chômage, nous savons que le décrochage scolaire fait des ravages. Combien est-ce que cela coûterait à l'État de faire des classes de 10 élèves durant les trois premières primaires, juste pour être certain que ces enfants sachent lire, écrire et compter pour réussir toutes leurs études?
L'État nous parle de diminuer ses dépenses, mais pourquoi il n'augmenterait pas ses recettes plutôt? Je ne parle pas d'impôts, mais bien d'argent qu'il refuse d'aller chercher: mettre en marche les fameux radars automatiques, augmenter leur nombre et réclamer les amendes. Embaucher des inspecteurs pour lutter contre le travail au noir ou la fraude fiscale, etc...
Aucun pays européen ne veut introduire de taxe sur les transactions financières, pourquoi ne serions-nous pas pionniers? L’Irlande et Mittal ont prouvé qu'il ne servait à rien de faire des cadeaux fiscaux aux multinationales, alors pourquoi en faire? Les ultra-riches réclament des impôts, pourquoi avoir honte de les taxer? Pourquoi ne pas s'attaquer à la dette fédérale¹?
Toujours pour notre pays surréaliste, est-ce que l'État ne gagnerait pas à chiffrer l'absurdité du système mis en place à cause des querelles linguistiques? 3 communautés, 3 régions, une future «Brussels DC», 10 provinces pour un pays 10 millions d'habitants... Il n'y a pas moyen de récupérer des deniers en simplifiant, non?
Je ne dis pas que mes solutions sont bonnes, viables ou même miraculeuses. Ce que je voudrais démontrer c'est qu'il faut changer la manière de penser et ne pas hésiter à se lancer dans des idées qui paraissent saugrenues ou farfelues, qui ne font pas l'unanimité ou pire qui sont rejetées. Il faut oser innover même au niveau de l'État.
Thinking outside the box will lead us beyond our expectations².
¹Billet du 11 octobre : Et si la Belgique payait ses dettes?
²Penser en dehors de la boîte nous mènera au delà de nos attentes.
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